Cléâaferkâ | Sujet: O°o.o° La Reine du Brasier °o.oO Lun 14 Juin 2010 - 19:25 | |
| ●Fiche de Présentation● Qui suis-je?
°Mon Nom°: Aurore °Mon Age°: 21 ans °D'ou je viens°: Près des vagues, de l'océan, de la playa... Ok, de Charente-Maritime. °J'ai connu le forum par...°: De nom, via des joueurs qui ne sont plus là sans doute. °Mon Niveau de RP°: Ce n'est pas à moi de juger.
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| L'Histoire de mon Personnage
Tout débuta il y a fort longtemps alors l’Humanité balbutiait aux prémices de sa déchéance, les populaces opprimées des contrées lointaines édifiaient les vestiges de notre histoire…
L’Égypte. Lointain pays gorgé et choyé de rais luminescents, là où l’astre rutilant se fait opiniâtre, là où les mythes côtoient la réalité. Nous sommes en l’an 545 avant Jésus Christ, période de troubles naissants à l’orée du Nil, Pharaon règne sur le royaume d’Égypte avec fermeté, lui offrant un rayonnement digne de la noblesse qu’il inspire. Amasis II, jadis général libyen, œuvre pour la prospérité de son empire, mais il ne sut point que son engeance scellera la fin de cette contrée telle que nous la connaissons. « Triste et cruelle ironie du Destin » railleras-tu chère Succube! Ce père infâme qui préféra t’abandonner à la drogue céleste, tu maudiras le mauvais sort qui te déroba son trépas. Sa vie était tienne, tu t’en persuadais pour ces maux qu’il te fit subir. Mais tu te vengeras, et pour une vie échappée à ta lame effilée, mille autres tomberont. Deux bambins sont toutefois connus à Amasis II, l’aîné qui à sa mort deviendra Psammétique III, et Nitocris II qui officie en tant que Divine Adoratrice d’Amon. Mais la XXVIe et ultime dynastie du royaume d’Égypte enfante une troisième créature rongée de vice et crachant sur la vertu.
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Ton enfance fut bercée de mille douceurs, délaissé à toutes facéties, si bien que Pharaon ne daignait guère t’allouer l’intérêt qu’un père porte naturellement à son enfant. Tu passais le plus clair de ton temps en compagnie de ta sœur et de ses prêtresses. La Reine te choyait de ses baisers maternels et de ses enseignements, tu en tiras un goût prononcé pour l’art dans toutes formes, douceâtre Bambine. L’érudition dont tu faisais preuve t’insufflait des élans démiurgiques et le désir de t’adonner aux plaisirs de la musique s’empara de ton cœur durant bien des années. Encore aujourd’hui, l’on peut te surprendre à fredonner quelques cantiques exotiques aux notes suaves et avivées d’une voix comme dévalant les pans du Nirvana. Tu te sentais différente des autres bambins en les mirant de tes iris myosotis, toutes ces créatures lointaines vivotant autour de toi en une valse sans fin toisaient ton visage avec intérêt avant qu’elles n’aillassent vaquer à leurs besognes. Seuls les baisers maternels apaisaient les affres qui t’assaillaient, elle seule te ressemblait ou peut-être était-ce le contraire. Ton visage, aujourd’hui encore, porte le précieux héritage que la Douce Reine consigna en tes chairs. Un derme laiteux, défiant la pureté d’une rosée s’égouttant avec candeur des doigts de l’Aurore aux doigts de rose. Des yeux d’un saphir éclatant et sibyllin jalousés des plus belles pierres précieuses, et des cheveux de soie, d’un noir lumineux aux nuances argentines. Nulle impureté ne souillait ton être, tu étais un vrai Chérubin. « Le Chérubin de Rê » psalmodiait ta sœur, l’Adoratrice d’Amon, aux yeux des prêtresses et autres reîtres des courants divins, tu étais comme un don du ciel, mais cela n’incitait guère Pharaon à te considérer comme la digne héritière de cette « vie inimitable » issue de la théocratie égyptienne.
Pharaon se raillait de toi et de cette douceur sous laquelle sommeillait l’œuvre de Seth pour lequel tu vénéreras plus tard une réelle idolâtrie. Il en vint même à t’abandonner complètement, te délaissant aux mains de l’Adoratrice. Ce fut lorsque les balbutiements de l’enfance s’estompèrent pour laisser place à la vie de femme qu’une rivalité s’installa entre ton frère et ta petite personne. Il n’aurait su te comprendre, toi qui errais là où nul n’était jamais allé. Tu rêvais de liberté et de grandeur, d’insouciance et de superbe, peu importaient les schèmes politiques à tes yeux, car tu n’étais point destinée à te hisser sur le trône d’Égypte. Tu ne devais guère avoir plus d’une quinzaine d’années à cette époque où tu voyais défiler nombre d’ambassades courbant l’échine face à Pharaon. Les Perses s’activaient, tu le savais, et ils ne tarderaient guère à se montrer, ce n’était qu’une question de temps. Peut-être était-ce une motivation à tes yeux que de t’adonner au maniement des armes, car lorsque la bataille arriverait, tu serais prêt à démontrer à quel point les apparences peuvent être trompeuses. Aussi t’entraînas-tu en secret dans les arrières salles du Palais de Memphis avec le maître d’armes de Pharaon. Peut-être le seul homme à ne pas t’avoir jugée, à te considérer comme une jeune femme en quête de reconnaissance malgré tes idéaux de liberté. Prête à tout afin fusse préservée la superbe de l’Egypte. En quatre ans, tu devins une bretteuse émérite, une archère hors pair triplée d’une cavalière habile. Tu n’en soufflas nul mot à ta mère, certaines choses se doivent d’être gardées, et en apparence tu demeurais fort courtoise, matoise discoureuse aux palabres de poétesse. Tu avais dix-neuf ans à cette époque et tu jouissais des libertés que t’accordaient non seulement le statut de Princesse mais également du désintérêt de ton père, tu n’avais rien d’une égyptienne à ses yeux. Tu t’adonnais à tous les caprices, comblaient les sept péchés originels de tes actes faisandés et volubiles dans le plus grand des secrets. Tu descendais dans la basse ville de nuit, véritable créature de débauche, pour te présenter tel un ange sous les yeux attendris de Ladice au petit matin.
Lors de l’année de tes dix-neuf ans, l’esprit malin s’édifia enfin lorsque tu fis la rencontre avec le Dieu Chacal, celui qui fait gronder l’orage, celui qui bouleverse l’harmonie de toute chose sur Terre. Ses schèmes et les tiens ne faisaient qu’un, tu le découvris avec stupeur car honorer Seth n’était guère moins qu’une impiété. Et pourtant, Rê, le Soleil, accordait toute sa bénignité à cet Assassin. Toi, celui que l’on surnommait « le Chérubin de Rê », toi qui aujourd’hui usurpe le nom du Soleil, à ton tour, tu consignas en ce culte du Chaos toute ta volition. Ce fut pour s’opposer volontairement à Pharaon, Princesse animée de rancœur, que tu t’immisças au gré d’ordres profanateurs, de sectes avivées par le goût du sang. Au sein de toute cette noirceur, tu t’enlisas mais… Les enseignements de la Reine Mère abreuvèrent tes songes et à la lueur de chandelles augurales, ton âme lorgnait plus encore les cultes de la lointaine Grèce. L’héritage maternel suintait dans tes veines et ton cœur avide mandait les connaissances du monarque des ombres. Nuit et jour, Seth animait tes caprices alors que le Prince de Giudecca psalmodiait en ton sein fielleux les rites de ta proche « béatification ». Mais grâce à la lumière de Rê, ta raison demeura sauve, effroyablement lucide tu devins, le sournois et cruel Rê naquit en cette heure de débâcle. Pharaon s’accordait avec toi sur un point : tu n’étais rien d’autre que l’Engeance de Seth et la Vestale d’Hadès.
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L’an 526 avant Jésus Christ. Le seuil de la dégénérescence de l’Égypte. Les Perses sous l’égide de Cambyse II sont aux portes du royaume de Pharaon, qui lui-même n’a plus aucun allié. Ils marchent sur l’Égypte et Pharaon n’a guère d’autre choix que de décréter l’état de guerre. Et qu’as-tu fait, toi Bambine de Rê ? L’occasion était trop belle pour ne pas éployer le talent militaire qui tu as acquis au fil de toutes ces années ardues, mais également pour libérer cette étrange magie que les hérétiques de Seth t’ont transmise. A l’insu de Pharaon et de la Reine, tu t’immisças au sein des troupes et dans le désert, la joute sanglante contre les Perses éclata. Tu lacérais les chairs de tes ennemis, d’une ineffable barbarie, tu mis fin à de nombreuses vies, hormis une seule. Tu le vis tomber sous le fer du Roi oriental. Pharaon s’était chu sous tes prunelles imbues de bestialité, celui là même qui te déroba ton destin de Brutus, celui d’occire le Tyran de ton existence. Et tu ne pus l’atteindre, ce Roi blasphémateur, non, mais ce fut une rage sans commune mesure qui s’empara de ton être. Tu maudissais ce monde infâme qui te dérobait toutes tes chances de mener à bien ta quête personnelle. Mais il était trop tard, la bataille était perdue et les troupes se replièrent. Péluse marqua la seconde défaite des égyptiens, et tu y étais aux côtés de ton rival et frère en l’an 525, le visage masqué par le fer de ton casque de fortune. Étrange ironie du sort, n’est-ce pas ? Rechercher vengeance auprès de celui que tu haïssais le plus, laver les lambeaux de ton honneur en arrachant la vie au cœur de Cambyse, celui qui te vola celle de ton père. Venger une mort par une autre mort n’était pas ton but, même si cette pensée te perturbait. Tu détestais Pharaon, tout autant qu’il maudissait ton esprit chamarré. Et tu recherches la mort de celui qui l’assassina sous tes yeux… Tu en aurais presque ri si cela ne semblait pas tant pathétique. Ainsi aux côtés des vestiges de la XXVIe dynastie, tu t’enfermas au Palais de Memphis, les renforts devaient arriver mais les Hérétiques de Seth prédirent le contraire. Et ils n’avaient guère tort, les alliés Cariens trahirent le nouveau Pharaon, Psammétique III. Le siège ne dura guère longtemps, et toi, tu t’éclipsas tandis que ta sœur bien-aimée se fit assassiner, l’ultime Adoratrice d’Amon n’était plus. Pharaon vaincu, fut déporté à Suse puis exécuté. Quant à ta mère… Tu ne sus rien de ce qui lui arriva. Et pourtant des rumeurs courent comme quoi Cambyse l’aurait rendue à son père, le roi de Cyrène.
Mais qu’est-il advenu de toi, Engeance de Seth ? Tu ne parvins guère à t’échapper, et les Perses retrouvèrent tout de même ta trace. Sur une faveur de Ladice, Cambyse ne te fit point exécuter mais il te mena à la grande cité de Carthage où ta beauté pure et lunaire fut louée comme un don de la Déesse Tanit-Astarté, elle-même fille de Rê et Concubine de Seth. Tout ceci ne pouvait que jouer en ta faveur et tu considéras cette entrefaite comme un cadeau des Dieux. Ainsi tu résidas au Temple de Tanit, là où se trouvait le voile de la Déesse sur lequel reposait l’arme divine. Ton espoir se précisait dans ton esprit, et la mort de Cambyse se profilait sous tes yeux car armé de ces artefacts, ta vengeance serait fin tienne. Une nuitée, tu t’extirpas de la vigilance des prêtres de la Déesse, tu dérobas le voile et la lame sainte pour te faufiler parmi la douce tiédeur de ce soir d’été. Habilement, tu t’engouffras à l’intérieur de ce Palais que tu avais maintes fois sillonné en quête de l’Infante. Mais cocufier le Perse n’était pas assez pour lui, et ce soir, sa quête toucherait à sa fin, peu lui importait son destin tant qu’il emportait celui de Cambyse avec lui. Dans la grande bibliothèque du Palais, tu le trouvas absorbé par quelques lectures. Aussi gracile qu’une panthère, tes foulées n’émirent qu’un bruissement ouaté semblable à la caresse papyrus qui choit sur le sol marmoréen. Brandissant la lame bénie, son tranchant vint se figer à deux centimètres de la gorge du Félon et là, tes lèvres rougies racolèrent l’ouïe de Cambyse pour mieux lui verser le fiel de ton murmure comme le carillon du glas.
« Voyez le courroux de Seth s’abattre sur votre engeance comme Pharaon le fit à l’heure de ma naissance. Avec son trépas, l’Egypte n’est plus et les chaînes de mon peuple éclateront alors qu’agonise le vil usurpateur. Ainsi parla Seth. »
Ô cruelle infortune, il eut fallu que ton zèle l’emportât sur la raison et le temps que ta malédiction fût formulée, la main de Cambyse s’était armée d’un poignard au tranchant empoisonné. Dans tes chairs la lame alla se nicher alors que le courroux vibrait dans tes membres et au même instant, la gorge du Perse fut tranchée. Dans ton propre sang tu baignas, Ange perverti, et ton âme s’extirpa de cette plèvre rougeoyante et morne. Ce beau visage ainsi meurtri, cette vengeance ainsi bafouée, tu ne pouvais partir ainsi alors que ton corps s’éloignait de ta vue renaissante. Cambyse n’était plus, dans cette sinistre bibliothèque où ton sang s’égouttait mollement le long de tes noirs cheveux. Qui pleurerait ta mort ? Personne. L’unique créature en ce bas monde que tu chérissais, tu la pensais morte alors qu’elle vivotait dans l’espoir de revoir un jour cette enfant qui en cette nuitée n’était plus.
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Le poison tanguait dans tes veines douloureuses et les battements de ton cœur perfide ralentissaient leur cadence alors que le nom de Seth flottait sur tes lèvres froides et charnues. Et là, le spectre de son auguste personne se silhouetta dans l’ombre des flammes dansantes. Là, il s’érigea envoilé de ses étoffes nocturnes, le visage doté d’une vénusté tout à la fois séraphique et sépulcrale. De ses doigts blanchâtres, il vint effleurer ton front éburné où la vie s’échappait lentement. Ses paroles ne furent qu’un friselis douceâtre à ton ouïe étourdie par l’étreinte de la Mort.
« Ahmès-Néfertari n’est plus. Que ta volonté s’exerce là où se trouve ta place désormais, dans les ombres de mon royaume où tes rêveries te menaient autrefois. Accepte cet héritage qui est tien et demeure aux côtés de ton Seigneur, Spectre de la Succube. »
Comme enhardis par les palabres du Prince du Brasier, tes membres alanguis s’animèrent d’une vivacité nouvelle. Les boucles noirâtres de ta chevelure se teintèrent alors de la couleur du sang que tu déversas toute ta vie durant pour se muer en une crinière cinabre. Tes prunelles se parèrent d’un éclat mêlant fiel et malice alors que l’éclat de la mort allouait à ton minois une beauté des plus sauvages. Oui Ahmès-Néfertari n’était plus, chassée par Cléâaferkâ, Spectre de la Succube, de l’Etoile Céleste de la Sensualité. Plus connue sous le sobriquet de Serpentine, ton nom véritable révèle tes racines brûlantes liées dans le désert égyptien alors que la Démone sert le puissant monarque depuis sa « résurrection »…
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Dernière édition par Perséphone le Mar 15 Juin 2010 - 10:59, édité 1 fois |
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