Roland Deschain - le Mercenaire des Dieux (en cours)

Roland Deschain

« Ma fidélité à un prix que les Dieux peuvent payer… »

VOTRE HISTOIRE

- Passé -
L'Homme en Noir fuyait dans le désert et le Pistolero le suivait.

Il y avait maintenant quelque jours que Roland Deschain le suivait avec peine, la faim et la soif se faisait bien plus pesante depuis que ses provisions s'étaient tari il y a deux jours.
"Dix kilomètres... Non vingt-cinq..."se dit-il non sans un peu d'exaspération alors qu'il évaluait la distance qui le séparait de son objectif.
Une dernière mise à l'épreuve de son maître Kort qu'il ne pouvait échouer, ne serait-ce que pour conserver sa réputation en tant mercenaire mais surtout pour obtenir le titre qu'il désirait depuis bien longtemps maintenant.

De ses yeux d'un bleu profond et son regard dur comme l'acier, il vit au loin sa cible montrer des signes de faiblesse, il commençait à tituber comme un jeune faon tout juste né.
De son ceinturon, il dégaina un révolver aussi lourd qu'ancien mais le poids de son arme était celui de la justice implacable qu'une balle de calibre 45 pouvait prodiguer.
D'un geste vif et précis, il tira une balle de sa blague à tabac sur laquelle était gravé R.F, les initiales du type qui la recevrait très bientôt.
"Je ne vise pas avec ma main ; celui qui vise avec sa main a oublié le visage de son père. Je vise avec mon œil."

Il huma l'odeur de tabac mêlée à la poudre et, à peine l'odeur descendit dans ses poumons, qu'un bruit de tonnerre s'échappa du canon, propulsant la dite balle à travers les vingt-cinq kilomètres séparant Roland et ce R.F.

Je ne tire pas avec ma main ; celui qui tire avec sa main a oublié le visage de son père. Je tire avec mon esprit.

Des éclairs violacés s'échappèrent avec violence du canon, cristallisant le sable alentour, fendant les roches et soulevant la poussière tout autour du Pistolero.
La balle fusa à une vitesse défiant les lois de la physique connue, elle traversa la distance comme une aiguille perforant une étoffe, avec douceur et précision.
L'Homme en Noir s'effondra d'un coup, sa tête quittant ses épaules puis la réalité, dans un bruit mou qu'est celui d'un corps inerte.

"Je ne tue pas avec mon arme ; celui qui tue avec son arme a oublié le visage de son père. Je tue avec mon cœur."

Entonna lentement Roland, alors que son souffle chargé d'éclair s'échappa en même temps que ses mots.

Ainsi, l'enseignement de Kort s'acheva et Roland se vit obtenir le titre de Pistolero.
"N'oublie pas que celui qui tient une arme se doit de l'utiliser sans hésitation..." commença à dire calmement de sa voix rocailleuse le vieil homme.
ou c'est celui qui est en face qui tirera avant toi." termina Roland non sans agacement, tant Kort lui avait ressassé cet adage suranné.


- Plus loin dans le passé -
Alors âgé de 6 ans, Blain se vit confier le petit Roland dont les parents furent victimes d'un terrible accident d'avion alors qu'ils partaient à Genève pour un événement diplomatique.
Comment un cheminot amateur de vidéo pornographique impliquant du latex et des chèvres pouvait se voir confier un enfant ?
Un mystère nécessaire pour conduire notre futur Pistolero à suivre sa destinée.
"C'eSt le KkA mOn p'Tit RolRoL" aimait beugler Blain à chaque fois qu'il n'avait de réponse.
Heureusement pour l'enfant, son calvaire s'acheva en même temps que ce dernier trouva un revolver jusque là absent du logement du détraqué.
Roland l'avait trouvé posé devant la porte de sa chambre alors qu'il se leva le matin où tout bascula.
L'arme avait quelque chose d'irréel et de fantomatique. Dans son acier, pouvait se refléter une lueur violacée et lugubre. L'objet happait l'attention du jeune garçon à chaque fois qu'il regardait autour de lui, inquiet que l'horrible Blain déboule avec son odeur de bière frelatée et de sueur âcre.
L'acier l'appelait, le fascinait.
L'enfant se décida alors à saisir la crosse de bois d'ébène non sans appréhension mais à peine ses doigts effleurèrent l'arme qu'un violent coup de jus parcourut tout son corps.
Peut être était-ce cet étrange phénomène qui fit vriller son cerveau un instant, mais aussi fugace que ce courant, des images d'une rare violence de tout temps lui parurent.
Une bête féroce et pachydermique était en toile de fond de toutes les scènes de massacres, d'attentat, de catastrophe naturelle et de charnier.
Roland, de son bas âge, ne put retenir un cri d'effroi mais, ce qu'il ne vit pas, c'est la marque couleur mauve sur la paume de sa main gauche, celle qui avait tenté de prendre l'arme.

"MAiS QuEsQUIL FoUt sE foUtu MôMe ?!" beugla l'homme qui servait de tuteur à Roland.
D’un pas lourd et titubant le cheminot s’était levé de son fauteuil crasseux de bière, chips et autres aliments nauséabond afin “d’apprendre le savoir vivre ensemble et le respect des personnes partageant un même foyer”, non sans avoir balancé au travers de la pièce sa canette de bière tiède.
Saisi et transit de terreur au son du cuir frottant la boucle d’acier de la ceinture de Blain, Roland saisit l’étrange révolver contre lui comme si le fait d’avoir un tel engin contre son jeune corps frêle pouvait l’envelopper et le protéger.
D’un violent coup de pied, la porte de la chambre de Roland vola en éclat et Blain apparut, affichant toute la laideur de la corruption des mœurs chez ceux ne pouvant se conduire dignement.
“ComBiEn dE foIS QuI FaUt qUe J’Te le DisE ?! oN fAIt pAs De brUiT quAnD pApAAAaaa rEgArdE La tÉlÉ !!” hurla-t-il alors que son bras se levait, ceinture noué prête à s’abattre sur la tête de Roland.
Blain fut sa première victime, son premier acte de justice, son premier pas vers la délivrance.

Cette première détonation assomma l'enfant, propulsa ses petits bras frêle assez violemment pour lui déboiter l'épaule droite et créa une étincelle au fond de son âme.
Une étincelle qui deviendra un brasier à force d'entraînement et de volonté.
Mais pour l'heure, Blain respirait toujours, la balle avait traversé sa gorge et des gargouillis de rage s'échappaient de sa bouche. Entre le rire et les pleurs, le cheminot maudissait Roland et il commençait, la main gauche sur la gorge à s'approcher de l'enfant alors inconscient.
Tâtonnant le sol à la recherche de sa ceinture et beuglant des mots incompréhensibles par le commun des mortels, Blain fut interrompue par l'entrée d'un nouveau protagoniste dans cette macabre scène.

Kort entra aussi lentement et simplement qu'un chat pourrait le faire.
De ses yeux bleu délavé, il scruta la scène et vit l'enfant au sol, la main droite fermement agrippée à un revolver bien trop lourd pour lui.
Une surprise en entrainant une autre, il constata que Roland le fixait d'un regard noir emplit de peur et de colère.
"Apprend à reconnaître tes ennemies et tes sauveurs si tu veux perdurer..."lui avait-il dit ce jour-là.
Ce qu'il ignora, c'est que ce fut la première leçon qu'il reçut de cet homme massif et bourru.
Après le choc de cette rencontre et de ces premières paroles, un second vint quand l'homme lui montra d'un signe de tête puis désigna d'un doigt calleux l'ignoble chose qui désormais pleurait et beuglait d'autant plus.
"Fini ce que tu as commencé. Tu le dois."
Roland lui adressa des yeux ronds et une expression d'incompréhension totale. Il était effrayé par Blain mais aussi par l'ordre qu'il venait de recevoir.
"QU'EST-CE QUE TU ATTEND BON SANG ?!" hurla Kort sur l'enfant qui oublia sa douleur pour viser le cheminot et tirer une seconde fois.
Un bruit de tonnerre se mêla à la détonation, et, alors que le bruit assourdissant et les flashs de lumières violacées rebondissait sur les murs, la bête s'écroula et disparut dans le néant.
Se tenant alors debout lorsqu’il eut pressé la détente une seconde fois, Roland était enveloppé d’un épais brouillard aux origines mystiques.
Dans un silence de mort, l’enfant sentit son corps lourd, beaucoup trop lourd pour ses propres forces et vit avec effroi qu’une épaisse armure l’avait recouvert.
En réalisant cela, il tomba à la renverse et à l’instant où ses jeunes fesses vinrent toucher le sol, le surplis disparu sans un nuage de brume pourpre.
Il tourna son regard hagard vers Kort afin d’y trouver du réconfort, mais il n’eut qu’un visage sans expression pour lui répondre.
“Suis moi. Je vais t’apprendre à maîtriser ce don qui t’a été offert” lui avait-il dit aussi simplement qu’il quitta l’appartement de Blain.
C’est ainsi qu’un enfant trouva un nouveau “père”, une nouvelle force et une destinée.

- Présent -
Une grande inspiration comme celle qu’ l’on prend au retour de la surface assaillit Roland.
Le corps engourdi, les yeux brumeux et une douleur dans la poitrine, voilà ce qu’il ressentait alors qu’il s’éveilla au milieu du désert.
Pas grand-chose n’avait bougé autour de lui, en même temps le désert à cela de si particulier, il est figé dans le temps. Mais il remarqua à ses pieds les traces de pas si particulier de Kort.
Bien que mesurant pas loin d'un mètre quatre-vingt quinze, l’homme semblait ne rien peser, il n’était vu et entendu de personne.
“Bordel, dix neuf ans pour piger ça… Il avait bien raison, je suis vraiment pas malin…”
Il aura fallu dix neuf à Roland pour se rendre compte que Kort n’était que le fruit de son cœur pétri de solitude mais surtout l’émanation des connaissances et vécu des précédents porteurs du surplis du Béhémoth.
Seul, inconnu de tous, Roland se releva et entama son périple vers sa “Tour” : le Royaume d’Hadès afin de répondre à l’appel de son maître.

MES INFOS +

Roland ne fut jamais un enfant très imaginatif et cela ne s'arrangea pas en vieillissant, l'entrainement qu'il suivait acheva de tuer dans l'oeuf toute idée un tant sois peu créative.
Seul le concret, le réel et les faits guidait le Pistolero. Ce qui est ironique quand on sais que c'est un être imaginaire qu'il a entraîné ce dernier...
Certain serait tenté de dire que son sort serait triste, mais lui n'en voyait que des avantages.
Ses sens de l'observation, de la déduction et de la réflexion était bien plus aiguisé que la moyenne, sans compter sa mémoire photographique hors du commun.
Ces talents lui valurent de haut fait dans le monde opaque des mercenaires et des assassins du Dark Web, il y est connu sous le nom de KA-XIX.
Mais ne croyez pas que Roland jouait les hommes de mains pour le plaisir ou pour l'argent, non, il servait une réel cause : la justice.
Il chassait avec froideur les humains qui s'était égaré sur la voie du pêché et les ramenaient sur celle de la vertu par le plomb.
C'est ainsi que Kort l'éleva et l'entraina.