Soirée animée à Time Square - N.Y. City (PV.Vertu)

Une personne bien étrange Je traverse les rues sombres de New York avec prudence. Mon cœur bat plus fort que d’habitude, mais je garde la tête haute, la démarche assurée, malgré le poids de la peur qui pèse sur mes épaules. Chaque pas résonne dans le silence oppressant de cette ville, toujours aussi vivante, mais sous la coupe des spectres d'Hadès.

Je ne porte pas mon armure aujourd'hui, et cela me rend vulnérable. Je suis juste June, une femme parmi tant d'autres, une civile cherchant à ne pas attirer l'attention. La décision de laisser mon armure de côté n'a pas été simple. Mais ici, au cœur de la ville, elle serait une cible. Mon armure, celle du caméléon, est bien trop voyante. J'ai choisi la discrétion. Un jean, une veste sombre, des chaussures usées... tout ce qu'il y a de plus banal. Pourtant, la tension dans mes muscles me rappelle sans cesse que, même sans armure, je suis un chevalier d'Athéna. Heureusement pour moi, mon médaillon me permet de transporter l'armure de bronze.

C'est la première fois que je visite New York, autant dire que je suis à la fois admirative et surprise par l'environnement qui change de ce que j'ai connu. Time Square devant moi est méconnaissable, les écrans pollués de publicités. Entre pollution, animosité et la lumière festive de la ville, les spectres rôdent en permanence, veillant à ce que personne ne défie l’ordre imposé par leur maître. Hadès a pris le contrôle du monde, et il est impitoyable. Nous avons tout perdu, mais en venant ici, j'avais espoir de rencontrer quelqu’un, un contact du Sanctuaire, un allié dont l’existence elle-même est tenue secrète.

Je n’ai jamais été douée pour la patience, et l’attente me pèse. Pour me rassurer je pense à Albiort mon maitre, mais je sais que la moindre erreur pourrait être fatale. Il me faut tenir, je sens un mouvement à ma gauche. Une silhouette s’approche, rapide et silencieuse. Mon cœur se serre. Je suis prête à réagir, à frapper si nécessaire. Mais je ne fais rien, pas encore. La silhouette se rapproche, et je distingue enfin ses traits. C’est lui, l’homme que je devais rencontrer. Il me lance un regard furtif, presque nerveux, et me murmure à voix basse

"Tu es en retard" Il commence à s’agiter.

Je me contente de hocher la tête. Il a raison, chaque seconde ici est un risque supplémentaire. Mais je devais être prudente. Ma vie, et plus encore, celle de tous les Chevaliers, en dépend. Il me tend un petit boîtier noir, à peine plus grand qu’un poing fermé. Ce n’est pas la première fois que je vois ce genre d’objet, mais sa signification est toujours la même, des informations, précieuses, vitales.

"Ce qu’il y a là-dedans pourrait tout changer, continue-t-il. Tu sais ce que tu dois faire. Tu n’auras qu’une seule chance."

Je serre le boîtier dans ma main, sentant le poids de la responsabilité s’abattre sur moi. Une seule chance, c’est toujours ainsi. Hadès ne laisse aucune place à l’erreur. Je jette un dernier regard vers l’homme, puis je tourne les talons, prête à disparaître dans la foule. Mais au moment où je m’apprête à quitter Time Square, je les sens, les spectres, approchant. Ils savent que quelque chose se trame ?

Mon rythme cardiaque s’accélère, et l’envie de fuir me submerge. Mais je ne peux pas me permettre de paniquer. Pas maintenant. Mon visage reste impassible, ma démarche contrôlée. Je me fonds dans la foule tel le caméléon que je défends. Pourtant, ici, sans l'armure, je me sens nue, il n'y a qu'une sortie, qu’une solution pour quitter cette place avant que les spectres ne resserrent leur étau sur moi. Le boîtier dans ma poche est devenu un fardeau, une bombe à retardement. Si je me fais prendre, c'est terminé, pour moi et pour le Sanctuaire. Mais je ne compte pas échouer. Pas maintenant, pas aujourd'hui.

Je tourne à l'angle d'une rue et, d’un geste fluide, je disparais dans une entrée dérobée, me fondant dans l'ombre...la musique bat à son plein, c'est une boite de nuit....

"Bon sang qu'est-ce je dois faire..."

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Histoire de mettre dans l'ambiance

La soirée était animée au Star Night Flash 2000, une boîte de nuit du quartier de Hell's Kitchen. Certes le nom était tartignolle mais l'endroit était à la mode, lieu de rendez-vous de la jeunesse branchée de New-York.

J'y étais ce soir, me déhanchant sur la piste de danse, au beau milieu des autres nightclubers. Bien entendu personne ne savait vraiment danser mais de toute manière il n'était nul besoin d'avoir fait 5 ans de danse classique pour s'amuser dans ce genre d'endroit : il suffisait de se trémousser en prenant un air extasié ou ahuri pour donner l'impression qu'on passait du bon temps.

Je pris une pause pour aller commander un verre au bar quand je vis du coin de l’œil une fille. Rien d'inhabituel vu que des filles il y en avait des tas dans cet endroit, mais celle-ci détonait par rapport au reste de la clientèle : elle ne dansait pas, ne s'amusait pas et avait l'air paumée, non plutôt traquée.

A coup sûr, c'était une fille qui essayait d'échapper à un ou plusieurs types louches qui voulaient "s'amuser" avec elle.

- Salut ! Tu as des ennuis ? Tu as des types qui te cherchent des noises dehors ? Dans ce cas, viens avec moi !

Du doigt je lui désignai un coin du nightclub qui était un carré VIP, réservé aux adhérents (500$ par mois). Pour ma part j'y avais accès gratuitement car je connaissais le patron qui était un de mes clients.

- On sera tranquilles là-bas.

Tout en lui parlant, je l'examinai : blonde, à peu près mon âge, mince, bien gaulée, sportive... Le videur a dû la laisser entrer sans problème avec un physique pareil. Une vraie bombe anatomique !

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Les paroles de Vertu sont en cornflowerblue

Une personne bien étrange Je me suis figée un instant quand cette fille m'a abordée, pas vraiment sûre de ce qu'elle voulait. Son sourire avait l'air sincère...mais dans un endroit comme celui-ci, il est difficile de faire confiance à qui que ce soit. Je jetais un rapide coup d'œil autour de nous. Le Star Night Flash 2000 était rempli, bruyant, saturé de corps qui se pressaient les uns contre les autres, comme si chacun tentait d'oublier l'état du monde, au moins pour une nuit.

Je n'étais pas là pour danser. Pas là pour m'amuser non plus. Ça faisait des jours que je me cachais, que je bougeais sans cesse pour éviter les spectres d'Hadès. Chaque visage inconnu était une menace potentielle, chaque sourire une feinte. Je n’avais pas l’intention de me faire remarquer, mais visiblement, c’était raté.

La fille face à moi était tout le contraire. Confiance totale dans ses gestes, sûre d’elle, vêtue comme si la fin du monde ne la concernait pas. L’idée qu’elle puisse me tendre un piège me traversa l’esprit. C’était trop facile. Je devais rester sur mes gardes, mais refuser son aide sans raison aurait paru étrange...et impolie de ma part. Alors je hochais doucement la tête, un sourire se dessinait sur mes lèvres...c'était peut-être cela la sororité entre femmes.

"Ouais, des types un peu louches.." répondis-je en haussant les épaules, essayant de paraître détendue. "Ça va mieux maintenant.."

Je ne la connaissais pas, mais sa proposition de m’emmener dans un coin plus calme était la meilleure option que j’avais pour l’instant. Au moins là-bas, je pourrais réfléchir, respirer un peu. Cacher cette tension qui ne me quittait jamais depuis mon arrivée ici, une tension qui me donne toujours la sensation de devoir être prête à fuir ou à me battre. Si un spectre venait à surgir ici, je ne voulais pas compter sur mon armure ni sur mes pouvoirs pour me défendre. Il me fallait du temps pour préparer ma prochaine action, et cette fille venait peut-être de m'en offrir.

Je la suivais, jetant des regards furtifs par-dessus mon épaule. Mon instinct ne m'avait jamais trahie jusqu'ici. Rien d'étrange, pas encore, en la suivant dans ce coin VIP, je me répétais qu'il fallait que je reste invisible. Pourtant, au milieu de cette jeunesse insouciante, j’avais l’impression que tout le monde me regardait, que chacun savait qui j’étais, ou pire, devinait ce que je transportais..l'anxiété m'avait-elle rendu paranoïaque?

Une fois installées dans un fauteuil confortable, un peu à l'écart, je pris une profonde inspiration. Le bruit de la musique était toujours aussi assourdissant, mais ici, au moins, personne ne pouvait nous entendre.

"Merci pour ton aide c'est très gentil de ta part, surtout pour aider une fille que tu ne connais pas", dis-je finalement en la regardant droit dans les yeux, essayant de jauger ses intentions.

J’avais besoin de me poser un peu, je retirais ma veste en jean pour l'attacher à ma taille. Elle me sourit à nouveau, un sourire simple. Je ne savais pas encore si je pouvais lui faire confiance. Mais pour l’instant, il fallait jouer le jeu. Juste le temps de trouver comment me sortir de cette boîte et de continuer mon chemin.

"Quelle ville animée tu es du coin? je t'avoue que c'est ma première fois ici et je suis un peu perdue dans cette grande ville, ici les hommes sont bizarres voire lourd, c'est qu'une impression?"

En voyant une barmaid, je lui faisais signe de la main pour commander des verres en regardant avec complicité ma camarade.

"Je t'en dois une, je t'offre un verre, qu'est-ce que tu prends?"

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Après quelques instants d'hésitation, la belle blonde me confirma que des types louches étaient bel et bien à sa poursuite.

Cela ne m'étonnait pas : même si on n'était plus dans le New-York des années 70, celui de Taxi Driver ou de Death Wish*, où l'on pouvait se faire découper le lard, façon jambon d'York au détour d'une rue, la ville n'était pas plus sûre maintenant, malgré les paroles lénifiantes et rassurantes du maire actuel, un abruti de première, adepte de la langue de bois.

Le carré V.I.P. était un peu à l'écart de la discothèque ce qui faisait qu'on entendait moins la musique. Nous nous assîmes chacune dans un confortable fauteuil de cuir rembourré.

Elle me remercia de son aide et je luis fis signe de la main pour lui dire que ce n'était rien :

- Ce n'est rien ! Cette ville est déjà assez merdique comme ça, donc pas la peine qu'elle le soit encore plus. Mais c'est vrai que la plupart des gens ne lèveraient pas le petit doigt pour aider qui que ce soit en difficulté. Et ne parlons pas des flics... D'ailleurs, il peut leur arriver d'être pires que les voyous !

Elle se détendit un peu, enlevant sa veste, avant de me demander si j'étais du coin et tout le toutim. Avant de lui répondre, j'ôtai ma casquette, libérant ma chevelure rose.

- Non, je suis de Berlin. Je suis arrivée il y a quelques années ici. J'ai un peu galéré au départ mais j'ai fait mon trou...

J'allais pas lui dire que je fouettais des mecs pleins aux as pour gagner ma croûte !

... quant aux mecs, ils sont pareils un peu partout : il y a des chics types, ça existe encore, crois-moi, mais c'est vrai que la plupart sont un peu relous. Le tout est de ne pas se laisser faire et je ne connais rien de mieux qu'un coup de genou dans les Bälle pour calmer les plus entreprenants !

Elle proposa de m'offrir un verre et j'acceptai, la remerciant d'un signe de tête, puis j'allumai une clope (on pouvait fumer dans cette partie du nightclub, l'un des avantages du coin V.I.P.) et lui en proposai une. Ensuite, je lui dis sans ambages :

- Toi en tout cas, on voit tout de suite que t'es pas du coin ! T'es une touriste qui s'est paumée dans cette grande ville ou tu débarques de ta cambrousse ?

C'est alors que je me rendis compte que j'avais oublié quelque chose d'essentiel :

- Au fait, je m'appelle Vertu. Et toi ?

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* Un justicier dans la ville en VF

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Les paroles de Vertu sont en cornflowerblue

Une personne bien étrange Je la regardais tirer sur sa cigarette, son air détendu contrastant avec l’énergie nerveuse qui m’habitait. Cette boîte, avec ses lumières tamisées et ses corps en sueur qui se trémoussaient au son de la musique, ne m’apportait aucun répit. Je savais qu’ici, je pouvais me cacher temporairement, mais les spectres d’Hadès étaient partout. Toujours à l’affût. Ce carré VIP me donnait un moment de répit, mais ce n’était qu’une question de temps avant que ma couverture ne soit compromise.

Elle me posa la question, l'air curieux, et je faillis lui répondre par une pirouette, pour éviter d’entrer dans les détails. Mais je me ravisais. Elle n’avait pas l’air menaçante, cette fille, et elle m’avait aidée sans rien attendre en retour. Pourtant, elle dégageait cette confiance, qui m’intriguait. Berlin, dit-elle.

Je prenais une inspiration et poser mon verre.

"Bien sûr avec la précipitation j'ai totalement oublié de me présenter, enchantée de te connaitre Vertu, c'est un prénom peu commun.  Je m’appelle June..et non, je ne suis pas perdue..enfin un peu, cette ville est une fourmilière géante et vu comment tu me l'as décrit, je ne sais pas si j'y suis vraiment à place, c'est différent de tout ce que j'ai connu"

Je la regardais essayant de jauger sa réaction. Ce n’était pas la première fois que quelqu’un essayait de percer mes secrets. Mais elle semblait… différente. En tout cas, elle ne semblait pas vouloir me la faire à l'envers.

Toujours sur mes gardes. Je ne pouvais pas tout lui dire, évidemment. Comment lui expliquer que je n’étais pas là juste pour éviter des types louches, mais parce que j’avais une mission pour le sanctuaire d'Athéna? Que si je faisais un faux pas, ce n’était pas seulement ma vie qui était en jeu, mais celle de tout mes camarades.

"Je suis ici pour le tourisme, on m'a vendu cet endroit comme étant l'endroit le plus cool et fun de la terre..." continuais-je, feignant un sourire.

"Berlin dis-tu ? c'est un bel endroit, qu'est-ce qui t'a poussé à venir t'installer ici?"

Je tendais mon verre pour trinquer avec Vertu et je prenais une gorgée de mon verre, cherchant à garder le contrôle de la situation. Je ne pouvais pas lui en dire plus, pas encore. Si elle savait ce que je transportais, si elle comprenait la véritable raison de ma présence à New York, elle serait en danger...ou je serais en danger.et je ne pouvais pas me permettre de mettre quelqu’un d’autre en péril.

"Tu sembles si à l’aise dans cette jungle, tu n’as jamais envie de partir ? mon petit doigt me dit que tu dois en avoir des anecdotes à raconter sur cette ville"

C’était une question sincère. Moi, je ne pouvais pas rester. Pas ici. Toujours en mouvement, toujours en fuite. C’était ma vie, et je l’acceptais. Mais elle, avec son assurance, son attitude désinvolte, elle avait l’air de quelqu’un qui avait trouvé sa place dans cet endroit. Je souris légèrement, reposant mon verre. Ce n’était pas une vie que je pouvais me permettre. Pas avec Hadès et ses spectres à mes trousses.

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- En fait Vertu n'est pas mon vrai nom. Je m'appelle Tanatha. Vertu est mon nom hum... d'artiste. En tout cas, ravie de faire ta connaissance June. On t'a donné ce nom là parce que tu es née en juin ?

Je tirai une autre bouffée de ma clope. Entretemps les consommations arrivèrent. "Offertes par la maison !" nous dit la serveuse, une belle brune bien roulée qui pourrait être mannequin, comme le reste des employées d'ailleurs. Le patron était assez select sur ce point. Puisqu'on parle de lui, le voila qu'il me fait un signe de la main amical en passant. Je lui fis un petit sourire complice...

- Prost !

Je bus une gorgée avant de poursuivre notre conversation :

- Oh, j'ai quitté Berlin parce que plus grand chose me retenait là-bas et que j'avais envie de voir du pays. Peut être que j'y retournerai un jour, qui sait ?
- Mon petit doigt me dit que tu dois en avoir des anecdotes à raconter sur cette ville.
- Ah ça ! J'adore ce pays ! Tu peux trouver une centaine de parfums de beignets différents et d'autres trucs dont tu n'as pas besoin 24h/24, 7j/7 ! Et les ricains sont tellement stupides : ils ont tellement peur de perdre le peu de fortune qu'ils ont qu'ils ne voient pas plus loin que le bout de leur nez ! En étant malin, tu peux te tirer des pires trucs, ici !

Nouvelle bouffée de clope.

- C'est comme là d'où je viens mais à la puissance dix. Et New-York, c'est comme le reste des USA mais à la puissance cent !

Tout en parlant, je l'observais à la dérobée. June, un touriste ? Mon œil ! Tu me caches quelque chose mais je ne sais pas quoi... Bon, après on a tous nos petits secrets. Moi aussi j'ai un squelette dans le placard. Mais cette poupée a quelque chose d'intrigant...

- Au fait, tu viens de quel pays ?

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Les paroles de Vertu sont en cornflowerblue

Une personne bien étrange Je lâchais un petit rire en coin lorsqu’elle mentionna mon prénom. Si seulement c’était aussi simple que d’être née en juin. La vérité, c’est que mon nom, comme le reste de ma vie, était lié à une zone d'ombre et de mystère. Mais je n’allais pas entrer dans les détails. Pas ici. Pas maintenant.

"Non, ça n’a rien à voir avec le mois de ma naissance, je suis née en avril, mais c'est bien essayé Tanatha, malheureusement mes parents sont décédés quand j'étais petite, je n'aurais donc jamais la raison de leur choix pour mon prénom" dis-je simplement, un sourire accroché aux lèvres.

La serveuse déposa les verres devant nous, et je la remerciai d’un signe de tête, tout en remarquant le regard complice que Tanatha échangea avec le patron. Elle semblait bien connaître cet endroit, ce qui me rassura un peu. Si elle était vraiment dans le coup, elle aurait pu déjà vendre la mèche. Pourtant, elle continuait à jouer ce rôle de fille détendue, insouciante. Peut-être qu’elle l’était vraiment, en fin de compte. Une partie de moi l’enviait pour ça. Le luxe de vivre sans une menace constante au-dessus de la tête. Je levais mon verre en écho à son "Prost!" avant de boire une gorgée. L'alcool glissa doucement dans ma gorge, et pour la première fois depuis des jours, je sentis mes muscles se détendre, un peu. Juste un peu. Mais son regard, insistant et curieux, ne quittait pas mon visage. Je le sentais. Elle me scrutait, cherchant à comprendre ce que je pouvais bien cacher.

"Je vois ce que tu veux dire sur New York", répondis-je en haussant les épaules. "C’est vrai, cette ville a quelque chose de fascinant et d'angoissant. Les possibilités semblent infinies ici, mais... en même temps, tout peut aussi s’effondrer en un claquement de doigts. C’est un équilibre précaire. Comme si tout le monde courait après quelque chose, mais sans vraiment savoir quoi."

Je laissais mes mots en suspens, lui laissant croire que je parlais de la ville, alors qu’en réalité, je pensais à moi. À la mission que j’avais à accomplir. À cette vie de fuite qui m’empêchait de me poser où que ce soit. Elle me demanda d’où je venais, et je sentis une petite montée de méfiance. Une question innocente en apparence, mais dans un monde où tout peut se retourner contre toi, même cette simple information pouvait se révéler dangereuse.

"Je suis de Grèce, répondis-je après un moment d’hésitation, un sourire en coin. Un petit village dont personne n’a jamais entendu parler. Mais bon, je n’y retourne presque jamais. Le monde est trop vaste pour se contenter d’un seul endroit, tu ne trouves pas ? J'ai besoin de découvrir le mooonde"

Je posais mon verre, observant Tanatha un instant, cherchant à jauger son niveau de curiosité. Elle jouait le jeu de la fille cool, mais je sentais bien qu’elle ne me croyait pas complètement. Elle flairait que quelque chose clochait, que je n’étais pas juste une fille qui avait eu des ennuis avec des types louches dans une boîte de nuit. Et elle n’avait pas tort, mais tant qu’elle ne posait pas trop de questions, ça irait.

"Et toi, Berlin, c’était comment ? Ça doit te manquer, non ? Comment tu gagnes ta vie dans le coin? je me demande comment une Berlinoise vit son rêve américain toute seule? pas de petit copain?"

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- Tu es donc orpheline ? Mince, cela n'a pas dû être facile. Qui t'a élevé du coup ?

Et moi qui me plains de mes parents, surtout de mon père, j'avoue que finalement je ne suis pas si mal lotie. Ceci dit, il vaut mieux parfois être orphelin que d'avoir des parents tartignoles...

Lorsque June parla de New-York, notamment le fait que cette ville pourrait s'effondrer d'un claquement de doigts, Vertu se mit à rire :

- C'est sûr ! Mais bon, tu sais, les New-Yorkais ont déjà vécu un évènement tragique il y a environ 20 ans, un matin de septembre, et je suis sûre que tu sais à quoi je fais allusion, et pourtant la ville est toujours debout. Bon, c'est vrai qu'ils en ont fait des caisses à l'époque "L'Amérique est secouée au plus profond d'elle-même bla bla bla...", comme s'il n'y avait qu'eux qui souffraient et que le reste du monde compte pour du beurre.

Quand je lui demandai d'où elle venait, June marqua un petit temps d'hésitation avant de me répondre : elle venait d'un coin paumé de Grèce. Puis elle me posa des questions sur ma vie à Berlin d'abord puis celle à New-York ensuite.

- Ma foi, Berlin est plutôt cool ! La faune de là-bas n'a rien à envier à celle d'ici. Pour ce qui est de ma profession, eh bien disons que j'aide certaines personnes à mieux supporter leur quotidien dans cette ville stressante. Pour faire simple, vois-moi comme une sorte de psychologue...

C'était une manière élégante et détournée que je servais de catharsis (c'est un mot que j'avais lu quelque part, dans une salle d'attente) pour des mecs tordus, qui avaient des fantasmes assez biscornus.

- Dis, si on allait dans un endroit un peu moins bruyant ? Cet endroit est sympa mais ce n'est pas le meilleur pour discuter au calme. Je connais un café pas trop loin où nous serons plus à l'aise. Quant aux mecs qui te cherchent des noises, je parie qu'ils ont dû perdre ta trace et abandonner.

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Les paroles de Vertu sont en cornflowerblue

Une personne bien étrange Je la regardais silencieusement pendant qu’elle tirait sur sa cigarette tout en me tirant les vers du nez. Elle avait un ton léger, presque détaché, comme si tout cela n'était qu'un jeu pour elle. Peut-être que c'était sa manière de se protéger, de ne pas s’attacher à tout ce qui l’entourait, comme moi, elle devait trainer ses casseroles.

Elle avait raison sur un point, tout le monde a ses secrets. Mais ici, dans cette ville corrompue, mes secrets pouvaient influencer mon sort, si je devais mourir ou vivre. Mon regard se posa un instant sur mon propre verre, le liquide ambré scintillant sous les lumières tamisées du club. Mon esprit était ailleurs, déjà en train de calculer mes prochains coups.

Je bois une autre gorgée, profitant du léger picotement de l’alcool avant de répondre à sa question. Cette conversation commençait à devenir dangereuse, mais il fallait que je reste naturelle, que je ne laisse rien passer.

"Oui c'est assez triste comme histoire, mais avec le monde de fou dans lequel nous vivons, finalement être orphelin n'est pas si rare, tu ne trouves pas? Je suis une ptite campagnarde des champs, je viens d'un petit village, vraiment tranquille, perdu entre les montagnes. Rien de comparable à New York ou même Berlin. Mais c’est un endroit magnifique...si on aime la nature et le calme. On est loin du cuir, de la musique et de la naphtaline haha" je venais vraiment de dire cela? moi? june? l'effet de l'alcool semblait me désinhiber.

Je laissais mes mots traîner, comme si je n'avais pas envie de rentrer dans les détails. L'évocation de mon pays me faisait mal. Ce qu'il était devenu sous l'ombre d'Hadès, je ne pouvais même pas le reconnaître.

"L'histoire du 11 septembre, je m'en souviens, j'étais petite, je ne souviens de tout, mais la souffrance et la tragédie du moment était vraiment triste, d'une certaine façon je te rejoins, on a tendance à se focaliser que sur les grandes mégapoles au détriment des petites nations...tu n'as jamais voulu t'engager dans l'humanitaire toi?"

Pourtant, j’avais appris à parler avec une certaine distance, comme si tout cela ne m’affectait plus vraiment. Une technique de survie que j’avais perfectionnée au fil des années pour dissimuler mes émotions.

"Parfois, il faut fuir pour trouver ce qu’on cherche", dis-je en appuyant légèrement sur le mot « fuir ». C'était un peu ironique venant de moi, mais elle ne semblait pas le remarquer. Je détournais rapidement la conversation, tentant de la dévier des terrains dangereux. Si elle commençait à trop creuser, ça allait mal se finir.

"Une psy berlinoise qui vit ici juste pour profiter de la folie de New York ou tu as quelque chose en tête ? une vraie vie à la sex and the city dis-moi, je t'envie presque de vivre cette vie de folie parfois"

Je m’efforçais de maintenir le contrôle de la situation, de rester vague, tout en sondant ses propres motivations. Ce monde, cette ville, n'était pas un endroit où l'on traînait sans raison. Pas pour quelqu'un comme elle, avec son assurance et sa façon de lire entre les lignes. Et moi, je ne pouvais pas me permettre de me tromper sur elle.

"Tu pratiques quel type de psychologie, je suis fascinée par ce domaine, est-ce que l'astrologie est à prendre au sérieux? la légende dit que les scorpions sont les pires haha"

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June me révéla qu'elle avait grandi dans un petit village perdu dans les montagnes, loin de l'agitation des grandes villes. J'eus un petit rire :

- Ah ah, pour être honnête, je ne suis pas non plus une citadine pure et dure : je suis née à Berlin mais vers mes cinq ou six ans, mes parents ont déménagé en Bavière. Mon père était militaire et il avait reçu une promotion et une nouvelle affectation dans un régiment, là-bas. Ce n'est que dix ans plus tard qu'on est retourné à Berlin.
J'ai passé de belles années à la campagne mais le souci est que c'est sympa quand t'es môme, mais quand t'es ado, ben tu te fais vite chier... Le retour à Berlin fut donc une aubaine pour moi.

Quand elle me parla d'un éventuel engagement dans l'humanitaire, je ne pus m'empêcher d'éclater de rire :

- Sérieux, tu me vois distribuer de la bouffe à des crève-la-faim du bout du monde ? Et puis, à part quelques exceptions, la plupart de ceux qui font ça c'est pour se donner bonne conscience alors qu'à côté de ça ils donneraient même pas un dollar à un clodo qui dort dans la rue, en bas de chez eux. La misère, ça leur plait plus quand elle est exotique, au loin, pas quand elle est proche, sous leurs yeux. Tout ça c'est de l'hypocrisie !

Manifestement ma profession l'intéressait beaucoup, à tel point qu'elle ne releva pas le fait qu'on aille discuter dans un endroit plus calme.

Je tirai une dernière bouffée de ma cigarette avant de lui répondre :

- Disons que ma psychologie est un peu musclée, ne caressant pas vraiment dans le sens du poil... Quant à l'astrologie, j'ai tendance à y croire et pour ta gouverne, je suis Scorpion. Bon, on se bouge ? Tes poursuivants ont dû perdre ta trace et je ne pense que tu ne risques plus grand chose. Sans compter qu'à deux je pense qu'on peut tenir tête à deux ou trois voyous.

A vrai dire, même une centaine de malfrats ne ferait pas le poids face à moi. Et je n'aurais même pas besoin de revêtir mon Surplis ou de faire appel à l'un de mes pouvoirs pour les balayer (ou alors une petite fraction).

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Les paroles de Vertu sont en cornflowerblue

Une personne bien étrange Je la regardais légèrement amusée par son éclat de rire. Visiblement, l'idée d'un engagement humanitaire la faisait doucement rigoler, mais je m'en doutais déjà. Son côté cynique transparaissait dans ses mots, dans son regard, dans cette façon qu'elle avait de repousser tout ce qui pouvait ressembler à de l'altruisme. Elle voyait dans ces actes une hypocrisie, quelque chose de faux, de calculé. Peut-être qu'elle n'avait pas tort. Dans ce monde, beaucoup de gens faisaient de belles actions pour mieux cacher leurs propres travers. Mais je ne pouvais m'empêcher de penser que certains, malgré tout, cherchaient vraiment à faire la différence.

Je pris une gorgée de mon verre, réfléchissant à ses paroles. "Psychologie musclée? tu bosses pour la police?" C'était une manière bien polie de dire qu'elle ne s'embarrassait pas de délicatesse. Ce n’était pas surprenant, venant d'elle. Tanatha avait l’air d’être du genre à affronter les choses de front, sans détour. En temps normal, j’aurais peut-être pris mes distances, mais ce soir, quelque chose me poussait à rester. Peut-être la curiosité, peut-être autre chose. Elle n'était pas ce qu'elle semblait être au premier abord, ça, j'en étais certaine.

"Scorpion, hein ? Ça ne m’étonne pas. Un signe d’eau, mais avec un dard bien affûté. Je suis Bélier, moi. On pourrait croire que c’est doux et maternel, mais crois-moi, sous la carapace, on peut être aussi impitoyable que n’importe qui" dis-je avec un sourire en coin.

Je terminais mon verre avant de jeter un coup d’œil autour de nous. Le club continuait de vibrer au rythme de la musique, la foule dansait, insouciante. Pour eux, c’était juste une autre nuit à New York. Mais pour moi, c’était différent. Chaque instant passé ici, à découvert, était un risque. Un risque que je ne pouvais plus me permettre de prendre trop longtemps. Les spectres d'Hadès avaient peut-être perdu ma trace, mais ils n’abandonnaient jamais vraiment. Ils finissaient toujours par retrouver leur proie. Et ici, même avec Vertu à mes côtés, je ne pouvais pas baisser ma garde. Je me levais, ajustant ma veste en regardant Tanatha dans les yeux.

"Tu as raison, je ne devrais plus trop traîner ici, j'aurais bien dansé, mais je te remercie pour ton aide ce soir. Vraiment. J’ai l’impression que ce n’est pas tous les jours qu’on tombe sur quelqu’un prêt à vous tendre la main sans arrière-pensée, c'est peut-être ça la sororité"

J’avais choisi mes mots avec soin. Elle n’avait peut-être pas posé trop de questions, mais elle m’avait observée toute la soirée. Ses regards furtifs, son intérêt apparent... tout ça n’était pas anodin. Je savais qu’elle se doutait que je n'étais pas juste une touriste perdue. Mais tant qu’elle restait de mon côté, ça m’allait.

"Et puis, si jamais ces types décident de revenir" ajoutais-je avec un sourire en coin, je suis certaine qu’on saura leur faire passer l’envie de recommencer.

Je sentais bien qu’elle n’avait aucune idée de qui j’étais vraiment, de ce que j’étais capable de faire. Mais dans cette ville, où chaque rencontre pouvait se transformer en un piège, il valait mieux garder certaines cartes bien cachées.Je jetais un dernier regard autour de moi, m’assurant que personne ne nous observait de trop près.

"Tu as raison, allons y, je serai plus rassurée si tu m'accompagnes jusqu'à mon hotel"

Elle parlait comme si rien ne pouvait l’atteindre, comme si le monde entier n’était qu’un terrain de jeu pour elle, où même une centaine de voyous ne ferait pas le poids. Je n’avais aucun doute qu’elle pouvait se défendre, qu’elle était bien plus qu’une simple « habitante de Berlin » qui s’était un jour retrouvée à New York. Je me levais, réajustant ma veste, puis regardais Vertu, je me dirigeais vers la sortie principale de la boite, je me déhanchais un peu sur la piste au moment de la traverser. Après tout ce n'était pas tous les jours que j'avais la possibilité de profiter de ma jeunesse et de m'amuser.

"J'adore cette musique, je pourrais danser toute la nuit "

Petit-à-petit, je m'approchais de l'entrée de la boite, passant à côté des videurs en les remerciants.

La rue était assez animée, je devais à présent retourner vers mon hotel qui était à 3 districts d'ici, on avait 15 bonnes minutes de marche.

"J'espère que je ne te dérange pas dans tes plans ce soir? on va devoir marcher un peu"

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"Psychologie musclée? tu bosses pour la police?"

Là, je me mis à rire de nouveau : elle est vraiment curieuse mais il faut dire aussi que je faisais pas mal de mystères sur ma "profession". Je choisis au final d'y aller franco :

- Bon, OK, je vais être honnête : je suis une domina. Tu vois ces meufs habillées en cuir, qui fouettent les mecs, voire les meufs dans certains cas ? Ben c'est ça mon boulot. Tu vas peut être trouver ça bizarre mais il y a une demande qui est assez conséquente pour ce genre de "services".

Nouvelle bouffée de cigarette.

- Après, il y a des degrés divers dans ce machin là : tu as du soft, ce que je fais de temps à autre, et du ultra-hard, avec donjon, braséros, cages et tout le toutim, c'est pas vraiment mon délire. Je fais plutôt dans le "classique" : tenue de cuir et fouet. Cela me suffit amplement et ça convient à mes clients.

Nouvelle bouffée de cigarette et petite gorgée de mon verre.

- Le plus important dans l'histoire est que ça paye sacrément bien ! Avant j'habitais un appart' miteux du côté du Bronx et maintenant je crèche dans Manhattan ; c'est pas le grand luxe c'est sûr mais le quartier est quand même plus sympa.

Nous finîmes par sortir de la boîte de nuit, après que June se soit malgré tout décidée de danser un peu au son de la musique techno. Y'a pas à dire, elle se déhanche bien et elle a attiré l'attention de quelques mecs.

Une fois dans la rue, j'enchainai sur l'astrologie :

- Tu es donc Bélier ? Si je me souviens bien, c'est un signe gouverné par Mars, la planète rouge, celle de la castagne, de la combativité et de l'agressivité. Pas vraiment un modèle de douceur... Remarque, le Scorpion non plus. D'ailleurs je crois que lui aussi est gouverné par Mars. Bref, on est deux "Martiennes" en goguette !

"J'espère que je ne te dérange pas dans tes plans ce soir ? on va devoir marcher un peu"

- Mais non. A vrai dire, je suis plutôt du genre à rester chez moi après le "boulot", à mater des dessins animés ou des films ou encore jouer à la console, mais de temps à autre, j'aime bien fréquenter ce genre d'endroit.

*MIAOOOOOOUUUUU !!!*

Un chat noir était tranquillement affalé sur le capot d'une bagnole et avait miaulé quand nous étions arrivé à sa hauteur. Je m'approchai de lui et le caressai. Aussitôt, il se mit à ronronner.

- C'est marrant mais ces derniers temps j'attire les chats. J'ai une voisine qui en a quatre et parfois je les garde quand elle va hum... travailler. Elle fait plus ou moins le même boulot que moi.

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Les paroles de Vertu sont en cornflowerblue

Une personne bien étrange Franchement, c'était inattendu, Tanatha avait ce côté franc, sans filtre, qui me plaisait bien. Au milieu de ses explications, je haussai un sourcil.

"Donc, toi, en gros, t’es genre… une dominatrice en freelance? hahaha c'est particulier.C’est… atypique, disons, mais j’imagine que ça doit plaire à certains. Et puis, t'as raison, si ça paye bien et que ça te permet de vivre dans un quartier sympa, c’est un bon deal."

Un sourire narquois aux lèvres, ses révélations étaient assez drôle voire assez embarrassant, à vrai dire ce n'était pas tous les jours que j'entendais ce genre de chose. Sa façon de tout déballer si naturellement avait quelque chose de simple et facile, surtout dans un monde où tout n’était que secrets et chaos.

"Tu as appris tout cela à Berlin si je comprends bien? ton truc c'est de faire mal au gens et de dominer? ton petit ami devra se tenir à carreau"

Son analyse sur les signes astro me faisait rire car elle semblait bien s'y connaitre sur leurs significations. Une chose était sûre, on avait tendance à me sous estimer sous mes apparences fragiles, mais au combat j'étais déterminée et je ne me laissais pas faire, bien au contraire. Peut-être que l'influence de mars faisait finalement écho avec mon tempérament.

"Tu as raison, tu n'imagines pas le nombre de fois où j'ai voulu tordre le cou de mon train quand il est en retard haha nous avons beaucoup de points commun on dirait, sauf pour le côté dominatrice, je te laisse ce privilège" lui répondais-je en rigolant

Elle me fit marrer avec ses histoires de chats et de voisine. Je l’imaginais bien en reine des chats, entourée de félins ronronnant, en tenue de cuir, une clope au bec.

"Peut-être qu’ils sentent chez toi un côté protecteur? Va savoir, tu dois dégager une aura qui les attirent"

J’esquissais un sourire, le regard vaguement perdu sur les immeubles autour de nous. À force de côtoyer le danger, on sentait dans l’air quand quelque chose clochait. J’étais là pour ça, pour rester discrète.

"Une soirée, jeux videos, c'est quelque chose qui me plaire, tu me crois si je t'avoue ne jamais avoir joué à un jeu vidéo? sacrilège non?"

On continua à marcher, nos pas résonnant dans la rue presque déserte, soudain le calme de la rue se brisa d’un coup avec des éclats de voix et des rires gras qui résonnaient au coin de la rue. Un groupe de types bien bourés surgit, à moitié titubants, mais avec cette agressivité qu'on connaît aux fauteurs de trouble qui ont un verre de trop dans le nez. L'un d'eux s'approcha de nous, le regard trouble, un sourire mauvais aux lèvres.

"Héééé, les fillEs, voUs avEz peRdu voTre chEmin ou QUoi ? C’est dangEreux par ici, vous savez..."

Je lançais un regard expressif à Vertu lui indiquant "et voilà, retour des problèmes avec ces gros lourds"

"Les gars, je vous conseille de passer votre chemin, in n’a vraiment pas de temps pour des "héros" qui titubent et on a pas besoin d'être sauvées." dis-je d’une voix calme mais tranchante.

L’un d’eux éclata de rire, moqueur, et s’avança un peu plus près, puis les types se rapprochèrent, et un silence pesant s'installa. Mon poing me démangeait, mais je retins ma première impulsion. Si on pouvait éviter de faire exploser un cosmos en pleine rue et attirer les spectres d'Hadès, ce serait pas plus mal. Mais si l'un d’eux faisait un geste de travers, je devrais me défendre

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Après avoir caressé minou qui nous gratifia d'un ronronnement de plaisir, nous continuâmes notre chemin.

"Héééé, les fillEs, voUs avEz peRdu voTre chEmin ou QUoi ? C’est dangEreux par ici, vous savez..."

C'est qui ces blaireaux ? M'ont l'air bien bourrés ces quatre couillons. June leur conseilla de passer leur chemin ce qui fit rire grassement les néandertaliens. Si les cochons pouvaient rire, ils le feraient probablement de cette manière.

Ces cons là ne me faisaient pas peur : je pourrais les ventiler d'un claquement de doigts mais le problème est qu'il y avait June et je n'avais pas envie ma couverture de Spectre. De son côté, cette dernière n'avaient pas l'air apeurée. Peut être qu'en se battant "à la normale", toutes les deux, on pourrait s'en débarrasser sans trop de problème.

- Y'a un problème ?

Deux flics en uniforme viennent vers nous, ce qui eut pour effet de dégriser les quatre crétins qui se mirent à bafouiller avant de s'en aller la queue basse.

- Qu'est ce que vous faites dehors à cette heure-ci les filles ?
- On se balade, c'est interdit ?

Le flic me regarda d'un air impassible avant de faire signe à son collègue de continuer leur ronde, nous lançant au passage un "bonne soirée".

- Eh ben, pour une fois qu'ils sont là quand on a besoin d'eux, on ne va pas se plaindre !

oOo

Nous entrâmes dans mon appart'. L'intérieur était propre et bien rangé : difficile d'imaginer qu'une manieuse de fouet habite un endroit aussi "clean".

- Tu veux boire quelque chose ?

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Les paroles de Vertu sont en cornflowerblue