Forum de jeu de rôle dans l'univers du manga Saint Seiya, qui se déroule au XXIème siècle dans un climat de dystopie où Hadès règne en maître.
 
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 Du sable dans l'engrenage [PV]

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Alessio
Spectre Céleste du Griffon et juge d'Hadès
Spectre Céleste du Griffon et juge d'Hadès
Alessio
Rôle : Oiseau de malheur.
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MessageSujet: Du sable dans l'engrenage [PV]   Du sable dans l'engrenage [PV] EmptyLun 30 Sep 2024 - 7:14

Du sable dans l'engrenage [PV] Xueu Du sable dans l'engrenage [PV] N02m

Et vous êtes sûrs de ce que vous avez vu ?
Sûrs et certains, Seigneur !
Ça oui, aucun doute ! Je reconnais un Saint quand j'en vois un !

Accroupi, le Griffon passa des doigts gantés sur les traces de griffe qui parcouraient le sol, à la recherche d'un éventuel résidu cosmique à analyser, de quelque chose qui pourrait le mettre sur la piste. Malheureusement, il était déjà trop tard pour qu'il reste encore quelque chose à trouver ; il ne pouvait se fier qu'à la parole des témoins - des victimes.
Ce n'était pourtant pas faute d'avoir ordonné qu'ils soient ressuscité le plus vite possible. Hélas, malgré les siècles qu'avaient eu les Enfers pour peaufiner cette méthode, cela prenait du temps - un temps qui pouvait s'avérer précieux, dans une pareille situation.
Voilà maintenant plus de deux siècles que l'armée des morts s'était déployée à la surface du globe. Étant donné l'importance de leurs effectifs, il n'était pas rare que l'un ou l'autre d'entre eux meure de manière plus ou moins stupide, qui en se rompant la nuque lors d'une mauvaise chute, qui en se faisant faucher par une voiture - d'autant que tous n'étaient pas encore habitués à l'ère moderne autant qu'il le faudrait.
Cependant, il s'agissait la plupart du temps de simples Squelettes, de serviteurs sans pouvoirs - ou presque -, ce qui expliquait leur fragilité. Ainsi donc, quand non pas une mais deux Étoiles Terrestres avaient soudainement perdu la vie, cela avait nécessairement attiré l'attention.
Suffisamment pour qu'un Juge s'y intéresse personnellement.

Alessio avait beau ne plus se rendre aux Enfers qu'exceptionnellement, cela ne l'empêchait pas de savoir tout ce qu'il s'y passait ; d'y avoir yeux et oreilles en abondance comme cela avait toujours été le cas, parfois à l'insu de ceux qui les lui prêtaient. Aussi est-ce tout naturellement qu'il avait été parmi les premiers informés, bien que personne ne sache exactement comment l'information était remontée jusqu'à lui.
De par son autorité, il ne faisait donc aucun doute que tout avait été mis en œuvre pour ramener les deux défunts Spectres - pléonasme s'il en était - dans les plus brefs délais dès qu'il en avait donné l'ordre, en faisant une priorité absolue. Les Squelettes qui s'étaient un peu trop penchés d'une falaise ou qui avaient voulu apprendre à manier une carabine en la tenant du mauvais côté.

Sitôt leurs âmes revenues dans leurs corps immortels - enfin, presque -, les deux « heureux élus » n'avait eu d'autre choix que de l'accompagner sur la scène du crime ; l'endroit où ils avaient vécu les derniers instants de leur dernière vie.
Le Griffon aurait volontiers opté pour une compagnie un peu plus prestigieuse que celle de ces deux spécimens, mais il n'avait guère le choix s'il voulait apprendre précisément ce qu'il s'était passé.

Voilà comment il s'était retrouvé en pleine nuit aux abords de la frontière grecque, accompagné des obséquieux Raïmi du Ver et Zélos du Crapaud, trop heureux l'un et l'autre de pouvoir se distinguer - fut-ce par leur décès - auprès d'un illustre Juge des Enfers.
Non qu'il en ait l'allure à cet instant, ayant préféré un sombre pardessus au Surplis qu'ils se seraient attendus à le voir porter. À bien y réfléchir, ils savaient peu des choses des occupations actuelles du Juge du Griffon : cela faisait bien des années qu'ils ne l'avaient pas vu - et en même temps, quel temps aurait-il à perdre avec des Spectres de bas rang comme eux ? -, sans doute était-il fort occupé dans le monde des hommes d'une façon ou d'une autre.

Vous êtes sûr que vous n'avez pas besoin de votre Surplis, Majesté ? risqua Zélos, espérant gagner des points en se rendant utile. Je peux aller vous le chercher, si vous le souhaitez !

Frustré de ne pas y avoir pensé avant lui, son compère lui flanqua un coup de coude, profitant que leur supérieur leur tourne le dos. Il le lui rendit sans attendre. C'était peut-être un peu présomptueux de sa part - était-il seulement digne d'approcher l'une de leurs armures les plus nobles, sans même parler de la toucher ? -, mais il fallait bien cela s'il voulait jour gagner les faveurs de ses maîtres... !

Ce ne sera pas la peine, répondit distraitement le Juge sans même prendre la peine de se tourner vers eux, trop occupé à inspecter l'écorce d'un arbre qui avait souffert de l'affrontement.
Comme vous voudrez, Monseigneur, capitula-t-il en s'inclinant bien bas.
Une cigarette, peut-être ? Vous voulez que j'aille vous en chercher ? hasarda à son tour l'Étoile Terrestre de la Soumission, pointant d'un doigt crochu celle que le Juge était en train de consommer - et qui arrivait à sa fin.
Hm ? Oh, non, fit celui-ci, la question semblant lui faire réaliser qu'il s'était mis à fumer machinalement. J'essaie d'arrêter.

D'une pichenette, il expédia le mégot dans l'un des modestes cratères que la confrontation avait creusé dans la terre meuble. Ses subordonnés le suivirent du regard, ne s'abstenant qu'avec peine de le ramasser - non pas pour le jeter, mais pour le garder en souvenir ; ce n'était pas tous les jours que l'on travaillait directement avec l'un des « Titans des Enfers », comme on les appelait ! Néanmoins, de quoi auraient-ils l'air s'ils se jetaient dessus en sa présence ? Mieux valait attendre qu'ils soient partis : ce n'était qu'alors qu'ils seraient libres de savoir lequel d'entre eux repartirait avec ce précieux trésor... !

Et donc, finit-il par dire en se tournant vers eux, fourrant les mains dans les poches de son manteau ; désireux de faire bonne impression, ils se mirent instantanément au garde-à-vous. Vous me confirmez que c'était bien une Cloth qu'il portait ?
Sans l'ombre d'un doute !
Nous en avons discuté, et je pense... Aïe ! couina Zélos après que son compère lui ait écrasé le pied en le voyant ainsi chercher à s'attribuer tous les mérites. Je veux dire : nous en avons discuté, et nous pensons qu'il s'agissait de l'Armure du Loup. Ça fait longtemps que nous ne l'avions pas vue, mais nous ne voyons pas quelle autre armure ça pourrait être !

Sortant les mains de ses poches, le Juge exposa à leur vue un petit carnet noir dans lequel il se mit à noter à l'aide d'un stylo qui, s'ils ne pouvaient en estimer précisément la valeur, leur parut extrêmement précieux. Ils auraient donné cher pour savoir ce qu'il était en train d'écrire, mais voûtés comme ils l'étaient l'un et l'autre, ils devaient déjà relever les yeux pour regarder dans la direction de leur supérieur ; jeter un œil discrètement leur était dès lors impossible.

Le Loup, répéta distraitement le Juge alors même qu'il continuait de noter méticuleusement.

Plus longtemps que de raison au vu du peu qu'ils venaient de lui confier, mais eux-mêmes étant à peine capables de lire et d'écrire - et ils pouvaient pour cela remercier leurs Surplis respectifs -, ils n'auraient pu s'avancer sur ce sujet.

C'est ça. Un type bronzé avec les cheveux longs, opina le Crapaud.
Bronzé ? Il avait surtout l'air asiatique... renchérit le Ver.

Relevant les yeux de son calepin pour les jauger d'un regard doré, il s'enquit :

Vous êtes bien sûrs qu'il était seul ?

Tout deux acquiescèrent comme un seul homme. Le Juge leva un sourcil.

Vous êtes en train de me dire que vous avez été vaincus tous les deux par un simple Chevalier de Bronze ?
Et bien... Euh... bafouilla Zélos. Nous avons été pris par surprise, et...
Excusez-nous, Votre Honneur ! Cela ne se reproduira plus ! s'aplatit vivement Raïmi, préférant miser sur la potentielle clémence de leurs maîtres que tenter de se trouver des excuses.

Certes, ils s'étaient battus à tour de rôle et à quelques heures d'intervalle, n'étant pas stationnés au même poste lorsque ce mystérieux intrus était venu jusqu'à eux, mais cela n'atténuait malheureusement en rien leur humiliation. Si peu préparés soient-ils à en voir un surgir, un Bronze Saint aurait dû être une proie facile, même pour eux. Rendus oisifs par ces siècles de règne infernal incontesté, peut-être s'étaient-ils un peu trop laissés aller... Consterné, le Juge se pinça l'arête du nez.

Peu importe.

Par-dessus son épaule, il balaya une ultime fois les environs du regard, en quête d'un détail qu'il aurait pu manquer - mais aussi consciencieux qu'à son habitude, quoi que puisse laisser penser son flegme apparent, il n'avait rien oublié. Promptement, il escamota le calepin qu'il tenait encore et rajusta ses luxueux gants blancs - eux aussi d'un certain prix, à n'en pas douter.

Je vous remercie pour votre aide. Je vais mener ma propre enquête. Vous pouvez retourner à vos postes.
Oh mais je vous en prie, Votre Éminence ! Si nous pouvons vous aider en quoi que ce soit...
Si vous vous rappelez de quoi que ce soit d'autre, faites-le moi savoir immédiatement. D'ici là... Et bien, tâchez de rester en vie. Il se pourrait que j'aie à nouveau besoin de vos services.

Tout deux bombèrent fièrement le torse autant que leurs silhouettes grotesques le permettaient, heureux que quelqu'un de sa stature puisse ne serait-ce que considérer la possibilité de solliciter à nouveau leurs services. Si leurs collègues pouvaient voir ça... !
Quelle qu'en soit l'explication, un Saint était à nouveau en activité. Et s'il avait pu revendiquer une Armure, se battre en la portant, ce devait être qu'une partie du pouvoir d'Athéna subsistait encore en son sein.
Les implications que cela pouvait avoir étaient pour le moins fâcheuses, en effet. Néanmoins, il convenait de vérifier cette hypothèse avant de mettre l'entièreté des cohortes infernales sur le pied de guerre.
En ayant apparemment fini avec eux, le Juge tourna les talons et fit mine de s'éloigner, mais s'interrompit avant d'avoir pu aller très loin.

Ah ! Une dernière chose.
Oui, Seigneur ?
Gardez pour vous ce qui vient de se produire. Nous ne voudrions pas créer la confusion dans nos rangs, n'est-ce pas ? Je me chargerai moi-même de prévenir les plus hautes autorités.

Les deux Spectres échangèrent un regard interloqué.

Euh... Mais...
Ne vous en faites pas, je ne manquerai pas de mentionner votre... Contribution à cette découverte. Vous serez récompensés comme il se doit.

Une nouvelle qui ne les aurait pas nécessairement réjouis autant qu'elle le fit s'ils avaient été à même d'en saisir le sens caché ; heureux sont les simples d'esprit.
Leur adressant un geste de la main en guise de salutations, il disparut dans la nuit - au sens premier du terme, son corps semblant littéralement avoir été avalé par les ombres.

Voilà près de deux siècles que les choses se passaient bien. Très bien. Trop bien. Que le règne d'Hadès s'était abattu sur le monde, imposant sa loi. Que rien n'avait lieu sur le plan terrestre sans qu'il n'y ait son mot à dire. Que tout était réglé comme du papier à musique. Comme une immense machinerie huilée à la perfection. Mais il suffisait parfois d'un grain de sable pour enrayer même les meilleures mécaniques.
Il semblait que soit venue l'heure d'en faire l'entretien.

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Marionnettes et fils malsains... Il n'y a aucun avenir au creux de ma main.
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