La déchéance des bas-fonds [Londres] ¤ Libre

Sujet: La déchéance des bas-fonds [Londres] ¤ Libre Mar 24 Sep 2024 - 0:24

Ses talons claquent sur le sol de béton, tandis qu'elle marche rapidement sur le trottoir baigné par la fine pluie londonienne.
Le ciel s'est obscurci si vite qu'elle n'a même pas vu le soleil décliner. A croire qu'il fait toujours sombre et gris dans ce pays. Pourtant... quand elle parcourait la lande anglaise pour y faire refleurir le Printemps, il y a de cela trois siècles, il existait encore quelque chose à refleurir. Ce n'est guère plus le cas aujourd'hui.

C'est le seul regret qui enserre son coeur depuis que son époux est parvenu à ses fins.
Oh elle le soutient. Elle le soutiendra toujours. Raison pour laquelle elle lui a tu sa déception, lorsqu'elle a bien été forcée de constater que la nature dépérissait aussi sûrement que l'influence de son époux se répandait sur le monde.
Cela est compréhensible, elle reste une divinité dont l'essence est intrinsèquement liée à celle de la vie et de la flore après tout...

"

HEY mademoiselle ! T'es bien jolie dis donc. Tu me donnes ton 06 ?

"

La Reine des Enfers s'arrête abruptement et dévisage l'homme qui lui bloque la route d'un regard entre horreur et stupéfaction.
Bon sang qu'elle déteste cette époque. Et qu'imagine t'il, ce cancrelas, avec ses mots bizarres et son langage grossier.

Parce que, oui, Perséphone n'a pas la plus petite idée de ce dont il parle, si ce n'est l'outrage suprême de s'adresser à elle comme si ils avaient gardé les Dryades ensemble dans leurs jeunes années.

Le XXIème siècle... époque horrible s'il en est au regard de la divinité.
Tout est sale, tout est moche, tout est gris, et pas uniquement à cause de l'aura d'Hadès. Les hommes sont devenus encore plus pathétiques, pour peu que cela soit réellement possible. L'air est saturé de particules nauséabondes qui contaminent tout ce qu'elles touchent, tel l'insidieux virus qui se propage sans que l'on aie le moindre contrôle sur lui.

Bien sûr, les bas-fonds de Londres sont le summum de la puanteur et de la pourriture de cette ville, au propre comme au figuré d'ailleurs. Mais c'est globalement, à quelques degrés près, la même chose partout.

"

Allez ma poulette, viens avec moi, on va s'amuser tous les deux.

"

Comble de la goujaterie suprême, le cancrelat lui saisit le poignet et la tire vers lui. Il la... touche ?!
La déesse est à ce point estomaquée par tant d'impudence qu'elle le dévisage comme s'il tombait de la lune.

"

Je vous conseille vivement de me lâcher.

"

Retrouvant sa superbe, Perséphone lui crache ces quelques mots en se demandant pourquoi elle perd son temps à lui répondre et ne le dissout pas instantanément en particules qui vont achever de polluer l'air qu'ils respirent tous deux.

Elle n'en a cependant pas le temps qu'un second individu s'interpose. Ce qui a de quoi susciter l'intérêt de la divinité. S'il s'agit d'un Spectre, bien lui en aura pris d'intervenir sans qu'elle n'aie à se salir les mains avec ce... tas vaguement humain.
Et s'il s'agit de quelqu'un d'autre... les élans d'héroïsme étant plus que réprimés dans le monde créé par son époux, s'enquérir de celui ou celle qui en aurait le cran pourrait rendre la journée bien plus intéressante qu'elle n'a commencé.

(c) Codage par Asmareth pour Never Utopia

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La déchéance des bas-fonds [Londres] ¤ Libre Banhad14

Londres, Londres, Londres...Cette ville ne lui avait pas manqué le moins de monde. Il faut dire que la dernière fois qu'il était venu dans ses bas-quartiers pour récupérer la perle de Yasakani, ça avait fini en affrontement avec un vampire. Cet enfoiré de Chester avait tué son propre père puis son père adoptif juste pour l'argent et le pouvoir. Heureusement que lui et Jedediah, le fils biologique de Lord Brewster, avait réussi à le vaincre. Ce jeune lord était depuis le seul survivant de la famille et, malgré la rudesse que Nathan pouvait montrer à l'époque, ils étaient devenus de bons amis pendant ce court laps de temps. D'ailleurs il devait être décédé depuis. Dommage. Peut-être qu'il irait lui rendre hommage tant qu'il était ici.

La capitale du Royaume-Uni était devenue très grande, comme toutes les capitales de ce monde. Plus de dix millions de personnes rassemblées en un même point...Pratique pour les exterminer rapidement s'il le fallait. Mais ce n'était pas prévu pour aujourd'hui. Toujours sous sa couverture de businessman Nathan devait rencontrer les pensionnaires de l'O2 Arena à Greenwich afin de finaliser les derniers arrangements pour le passage de son groupe dans le royaume. Un petit contrat juteux qui devrait rajouter quelques centaines de milliers de dollars sur le compte des Époux infernaux. Une fois ceci fait, le Spectre eut la fibre nostalgique et décida de passer par les bas-fonds de Londres. À Tottenham en particulier, là où il avait trouvé avec Jedediah l'antidote au poison qui affaiblissait Lord Brewster. Whitechapel était aussi connu pour l'histoire avec Jack l'éventreur et ce quartier demeurait mal famé depuis ce temps.

Alors qu'il marchait sous une pluie fine sur le sol pavé de façon irrégulière, Nathan sentit aussitôt un cosmos plus que familier dans les environs. Elle ? Ici sur Terre ? Et dans des bas quartiers ??? La dernière fois qu'il avait vu la déesse des Ténèbres l'entrevue n'avait pas été houleuse mais peut-être qu'elle avait encore quelques griefs à son encontre. Quoiqu'il en était, hors de question de laisser sa reine sans escorte. À son arrivée près de Perséphone, quelle ne fût pas la surprise du Bénou de voir un misérable humain oser poser sa main sur la divinité. Un tel affront ne pouvait rester impuni. Sa forte poigne vint saisir la main de l'inopportun.

I don't think this is a good idea, boy. Move.(Je ne pense pas que ce soit une bonne idée, gamin. Bouge.)

Joignant le geste à la parole, Nathan fit craquer le poignet du malheureux qui hurla de douleur. Hmm...doux bruit. Le canon d'une arme vint se loger dans la bouche grande ouverte du malotru. Le guerrier n'aimait pas du tout les armes à feu mais il fallait dire qu'elles faisaient leurs effets sur les hommes. Si fragiles qu'une seule balle suffisait pour les réduire au silence éternel. Mais il n'allait pas tirer, non. Un jour de chance pour cet odieux personnage ? Peut-être.

When I say " move", you move. Do you understannnnnnnnnnnnnnddddddddd ? (Quand je dis "bouge", tu bouges. Est-ce que tu comprennnnnnnnnnnnnddddddddddds ?)

Il retira son arme et lui mit une claque. Une petite sinon il risquait de faire trois fois le tour du globe jusqu'à Beijing. Mais suffisamment forte pour l'expédier au pays des songes. Rangeant son arme, il mit le genou à terre (et tant pis pour le costume cravate de Shibuya) et la main sur le cœur.

Reine Perséphone, pardonnez mon intervention un peu... cavalière en votre présence. Puis-je vous suggérer que ce n'est pas très prudent de s'aventurer en dehors du Mekai, surtout dans des coupe-gorges comme Whitechapel ? Vous risquez d'attirer l'attention de ces vils manants puants sur vous. Si vous le permettez ma Reine, votre Hérault est là pour vous servir.

Tête basse, Nathan pouvait sentir les pupilles violines du Printemps posées sur lui. À quelle sauce allait-il être mangé cette fois ? Et pourquoi n'avait-il pas pris de parapluie pour une fois ?

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Ryûichi du Bénou, le traiteur du Mekai. Salade de phalanges, tartes aux marrons et pains à toutes heures. Yoroshiku !!! (Enchanté!!!)

Seuls les Époux infernaux connaissent son véritable nom

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Merci à Wilfrid et Elyn pour le set

Les semelles de ses bottes claquent dans les flaques. Mauvaise idée, semble-t-il, de glaner quelques pelotes un jour de pluie, mais Londres et flotte ne font qu’un, ces temps-ci. Et Cinara peste dans son écharpe, comme souvent, dernièrement.
Pas de nouvelles, bonnes nouvelles. Quelle plaie, ces humains et leurs maudits dictons ! En avaient-ils de la sorte, à l’époque ? Elle en regretterait presque le ciel Hittite, la vieille.

Dans un élan de lassitude, la Spectre repositionne la bretelle de son sac à dos sur son épaule, veille à ce qu’il ne dépasse pas du parapluie ; parapluie qu’elle replie, lorsque son œil d’aigle lorgne sur les ruelles. Un rapace roussâtre vole bas, se pose sur ladite épaule et plante ses serres. Eh bien, heureusement qu’elle est déjà morte : toujours un gros pataud, celui-là !
Une gratouille sur le trou des oreilles, et déjà s’engouffrent-ils et découvrent, plus loin, tout un florilège. Sans demander son reste, Cinara s’arme de son plus beau sourire, le plus mutin de son répertoire, et s’élance vers la Dame, entoure finalement son bras des siens.

— Oh, mais t’es là !

Ses prunelles dérivent vers les hommes, puis vers la racaille et son arme à feu. Cavalière, oui, c’est le mot, mais pas suffisant encore pour le décrire. C’est que le bougre s’améliore en beaux discours, sans queue ni tête !

— Eh bien, dommage, ils auraient pu être un peu plus utile... C’était rapide ! Classique, mais rapide !

Rapide, et terriblement morne ; elle s’exclame, mais son ennui ne laisse planer aucun doute. Pour être déçue, il faudrait déjà attendre quelque chose. Il a loupé le coche, le pauvre : la Cruauté ne devrait-il pas faire preuve de créativité ?

— Tiens, j’te prête le parapluie si tu veux, mais du coup : on partage.

Chez les humains, faire comme les humains : règle d’or. Ou, plutôt, faire semblant de faire comme les humains. Jouer, oui. Même avec un parapluie vert amande. Tout cela pour la Dame ; l'autre éventuellement.
Elle est d'humeur charitable aujourd'hui, Cinara.

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by Jerlyy

L'avantage d'être un Dieu, entre autre chose, est que la barrière de la langue n'existe pas, à contrario des humains, qu'ils soient vivants ou morts importe peu. Ces derniers ont la nécessité d'apprendre ou de connaitre une langue étrangère pour pouvoir la comprendre et la parler.
C'est donc, un léger sourire étirant la commissure de ses lèvres, que la Divine observe son bras droit briser le poignet du cancrelas sans la plus petite hésitation, dans un anglais parfait, et l'invectiver avec autant de puissance au fond de la voix, que de menaces.

Cela n'était pas la première fois que Ryûichi débarque de manière inopinée quand un humain se met en devoir de bafouer l'honneur de sa Reine. A croire qu'il a placé un tracker sur sa Divinité, ce dont celle-ci doute fortement par ailleurs. Premièrement, peu probable qu'elle ne s'en soit pas rendue compte d'une manière ou d'une autre. Deuxièmement, cela aurait été une fort mauvaise idée de sa part, quelles que soient les louables raisons de la démarche.

Leur relation n'avait pas vraiment démarré sur les chapeaux de roue, et il avait fallu plusieurs décennies pour qu'ils finissent par s'entendre. Cette adversité ambiante avait cependant fini par s'étioler, notamment parce que le Bénou avait démontré une loyauté sans la moindre faille envers le couple des Enfers, et que Perséphone l'avait aidé à comprendre certaines choses de son passé.
Cela faisait donc près d'un siècle et demi que Ryûichi était devenu l'âme damnée de la souveraine. Il la protégeait, la renseignait, exécutait les cibles que lui indiquait la Divine et faisait parfois de l'excès de zèle en punissant celles qu'elle n'avait pas nommées, ce qui ne sembla jamais la déranger jusqu'à présent. Son statut de bras droit pouvait parfois faire de l'ombre aux Juges des Enfers, ce qui n'était pas du goût de tout le monde par ailleurs.

Un rire cristallin et aussi léger qu'une plume s'échappe de ses lèvres lorsque la claque envoie le bougre directement dans les bras d'Hypnos. La baffe... suprême humiliation pour n'importe quel mâle qui se respecte. Celui-ci n'aura pas le temps d'en sentir la cuisante morsure. Dommage.

"

Ryüichi, relève-toi.

"

Elle esquisse ces quelques mots en agitant distraitement la main dans les airs. Puis arque un sourcil en le dévisageant.

"

Il ne me semblait pas avoir besoin de ta permission pour sortir des Enfers, Bénou. Pense-tu sincèrement que je ne sois pas capable de me débrouiller avec quelques humains ?

"

Le regard appuyé qu'elle pose sur lui est sans appel. Bien que leur relation soit désormais basée sur une confiance réciproque et une entente bien plus cordiale, voire même complice par moment, il ne faudrait pas trop qu'il abuse tout de même. Perséphone reste une divinité relativement ombrageuse qu'il ne fait bon ni sous estimer, ni contrarier.

Et en parlant de contrariété...

Le visage lunaire de l'épouse d'Hadès se tourne sèchement sur le côté lorsque quelqu'un lui saisit le bras. Son regard brillant se plante sur celle qui a osé cette impudence. Cinara, Juge de Garuda, remplaçante du traître. Ses mâchoires se crispent.
Deux fois.
Deux fois en l'espace de trois minutes que quelqu'un se permet de la toucher. Le seul être qui en a le droit, sur terre comme aux Enfers, est et restera à jamais Hadès.

Et en plus... elle la tutoie et s'adresse à elle avec une familiarité qui dresse le moindre follicule pileux du corps de la divine. Est-elle soûle......?

"

Pas un mot.

"

L'ordre tombe sur Ryüichi d'une voix sans appel, en même temps qu'un index réprobateur l'avertit de ne pas bouger un cil, en se dressant sèchement dans sa direction. Il est fichu de défier la Juge en pleine rue de Londres pour lui apprendre le respect du aux Divins.

Un voile opaque tombe instantanément sur la ruelle qui n'était déjà pas bien éclairée. Et si l'atmosphère des bas-fonds de Londres ne peut décemment pas être qualifiée de paisible, celle qui s'abat alors sur les épaules du Garuda est d'une toute autre nature.

Les passants disparaissent. La ruelle disparait. Londres disparait. Le monde disparait.
L'atmosphère des Enfers se fait soudainement plus présente, presque étouffante. Comme si Perséphone avait convoqué le Royaume sur le monde, à moins qu'elle n'ait amené le monde jusqu'aux Enfers...

"

Cinara.

"

La voix de Perséphone tonne comme l'orage qui s'enroule autour d'un arbre, sa foudre prête à le pourfendre à chaque instant.
Tout n'est que noirceur, en dehors de Ryûichi qui se tient non loin d'elle, suspendu dans ce vide, suspendus qu'ils le sont tous les deux dans un néant absolu.

Puisqu'elle a eu la brillante idée de faire de l'excès de zèle devant le Bénou, elle subira son humiliation devant ce dernier.

Deux paupières gigantesques s'ouvrent au coeur de la noirceur abyssale qui les entoure.
Deux iris d'un violine brillant se plantent sur la Juge.
Deux pupilles d'un noir de jais la transpercent.

Une force démesurée contraint ses genoux à se plaquer lourdement contre un sol qui ne semble pourtant pas exister, et sa nuque à se baisser sèchement vers le vide au-dessous d'elle.

"

Ne va pas imaginer que ton rang de Juge t'autorise toutes les fantaisies, Cinara.
Si tu oses réitérer de tels comportements à mon égard, je te rétrograderai au rang de Spectre du ver de terre et t'enverrai te nourrir des déjections de Cerbère pour l'éternité. Me suis-je bien faite comprendre ?

"

(c) Codage par Asmareth pour Never Utopia

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Comme il l'avait pressenti, Nathan avait raison de penser que Perséphone lui en voulait. Pas pour un sujet particulièrement mais juste parce qu'il lui avait suggéré d'éviter les lieux mal famés. Bien sûr qu'il avait entièrement confiance en la puissance de la divinité du Printemps - c'était tout de même la femme d'Hadès - mais elle n'avait pas à s'abaisser à utiliser ne serait-ce qu'une parcelle de ce pouvoir contre ces cloportes.

La reine lui intima de se relever, ce qu'il fit en époussetant son pantalon chic, et posa son regard cola sur la déesse. Comme lors de leur première rencontre où elle l'avait houspillé en public, le Spectre ne montrait aucune expression sur son visage, seulement il ne ressentait plus l'envie de lui coller son poing dans la figure. C'était loin tout ça maintenant. Il aura fallu du temps mais de la confiance s'était établie entre eux deux. Elle ordonnait il exécutait. Point. Après tout n'était-elle pas celle qui l'avait guidé et aidé pour accomplir sa vengeance envers ces Néerlandais de malheur ? N'était-ce pas elle qui lui avait permis de devenir le Spectre du Bénou ? Il était naturel qu'il lui doive beaucoup et il lui rendait bien ainsi qu'au Sombre Monarque.

Loin de moi l'idée de chercher à vous commander, ô ma Reine. Whitechapel ne vous mérite tout simplement pas. Moi, Ryûichi, ne suis que votre bras armé.

Elle l'avait appelé par son pseudonyme ce qui était normal en extérieur du royaume. Et puis c'était aussi sous ce nom que le monde des Éveillés le connaissait.

Je suis agréablement surpris de vous trouver en cet endroit Majesté. Je devais justement vous parler de la prochaine réception au Château Heinstein concernant...

Nathan ne put finir sa phrase car la charognarde venait l'interrompre comme si de rien n'était. Cinara... Il ne l'appréciait pas du tout et apparemment c'était réciproque. Il était certaint que la Juge et son lieutenant ne passeraient pas leurs vacances ensemble... Aaah, c'était dans ces moments là que Kazuki manquait...Et oui, aller jusqu'à regretter un traître...

Le guerrier allait reprendre ses explications en ignorant volontairement les piques inutiles de sa supérieure quand son sang ne fit qu'un tour en voyant Cinara enlacer Perséphone comme si c'était sa meilleure pote et la tutoyer de surcroît ? Hooooo mais il va falloir arrêter de lever le coude komusume ! (gamine) Déjà qu'elle avait piqué le Surplis du Méphistophélès d'Abel au calme à peine quelques semaines après sa disparition...Qu'elle obtienne ensuite celui de Kazuki le traître passait encore moins...Mais qu'elle se montre familière avec la femme de l'Empereur ? Il y avait des limites à ne pas dépasser. Juge ou pas. Supérieur hiérarchique ou pas. Le petit rouquin qui dormait dans la flaque d'à côté l'avait passablement énervé mais la c'était la goutte d'eau qui faisait déborder la moutarde du nez.

Oï...
Pas un mot.

L'ordre était sec tout comme le regard lancé par Perséphone aux deux Spectres. Nathan comprit aussitôt et baissa la tête. Il en connaissait une qui allait apprendre à ses dépends qu'on ne jouait pas à l'humain avec le Printemps. Le gris du ciel londonien s'estompa pour laisser place à des ténèbres insondables, le noir obscur du néant paraissait suinter par chaque interstices des bâtiments environnant, au point de noyer la ville dans un océan sombre comme la nuit. De visible il n'y avait plus rien, si ce n'était qu'une paire d'yeux gigantesques que le lieutenant ne connaissait que trop bien. Le violine des iris de la déesse contrastait avec la noirceur de ce vide absolu. Une remise en place simple et efficace, voilà ce qui suffit à faire sourire intérieurement l'assassin. Comment disaient les jeunes de nos jours maintenant ? Ah oui : cheh. La voir littéralement manger le pavé était réjouissant mais chut, il ne fallait pas que la colère divine se tourne vers lui.

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Le spectre traversait les cieux à vive allure en direction de l'Est, ne prêtant aucune attention au paysage qui défilait sous ses yeux, quand une impression inhabituelle vint le saisir. Une sensation de froid qu'il n'avait pas perçu depuis fort longtemps. Sa Reine, la divine Perséphone, était en colère ! Une colère noire si intense qu'il la percevait sans difficulté, et pour que la déesse du Printemps invoque jusqu'aux enfers, c'est qu'un fou inconscient et suicidaire venait de la provoquer! Et il fallait qu'il soit là pour Elle!

Ni une ni deux, le Juge n'a pas eu à réfléchir une seule seconde, son instinct commandant à ses gestes l'endroit où il fallait que la Wyvern déchaîne sa fureur! En moins de temps qu'il ne fallait pour le dire, Setesh s'approcha alors d'une contrée où il n'avait pas mis les pieds depuis un bail: l'Angleterre! La bouffe y était pas terrible franchement, mais ils avaient de la bonne bière et ils assuraient niveau musique! Mais pour l'heure, Setesh avait autre chose à faire qu'aller se prendre une pinte au premier pub venu.

Il survolait une Londres pluvieuse, grisâtre et morne, se demandant ce que sa déesse pouvait bien faire en ce triste lieu. Percevant de plus en plus sa présence, il amorça alors sa descente. Filant à vive allure tel un rapace plongeant vers sa proie, Setesh déploya ses ailes brusquement pour atténuer son allure, puis fit disparaître dans une gerbe d'ébène son surplis, la wyvern noire comme la nuit se fondant alors dans son ombre. Tombant littéralement du ciel , Setesh bondit de toits en toits tels ces personnages farfelues de bandes dessinées américaines, puis glissa le long d'une gouttière pour enfin toucher le sol.

"Bien, maintenant qu'on est là... faudrait peut être voir à se couvrir un peu!"

Setesh n'avait guère plus qu'un vieux tshirt "Black Sabbath", un jean usé et des baskets qui avaient connues des jours meilleurs. Pas le mieux quand on se trouvait dans un pays dont la spécialité était d'avoir un temps de merde la moitié du temps. Regardant aux alentours, il réalisa qu'il était tombé dans les bas quartiers de la ville, non loin d'un petit bar. Devant l'établissement dans lequel il aurait été volontiers en temps normal, il y avait quelques mecs qui fumaient, ainsi que leurs motos. Cela faisait presque mal au coeur du spectre, étant lui même à la tête d'un gang de bikers, mais il n'avait pas trop le choix.

https://www.youtube.com/watch?v=O4irXQhgMqg

S'approchant d'eux, il les détailla du regard rapidement, puis se fixa sur celui qui avait la taille la plus proche de la sienne.

"Toi! Donne moi ta veste, tes bottes, et ta moto!"

Les trois gaillards restèrent coi un instant avant d'éclater de rire. Setesh se mit à rire avec eux, puis les frappa tellement vite qu'ils étaient déjà inconscients avant même qu'ils ne s'en rendent compte. Pas de temps à perdre, Setesh dépouilla le bonhomme, puis une fois prêt, monta sur sa bécanne. Le moteur s'alluma et le vrombissement qui arrivait aux oreilles de Setesh l'aurait en temps normal ravi, mais pas en ces circonstances. Fouillant dans les poches de sa nouvelle veste, il y trouva une paire de lunettes teintées de noirs. Voilà qui était parfait pour lui! Maintenant, il était en route, arpentant les rues de Londres à vive allure, cherchant à retrouver sa déesse au plus vite!

(Setesh ne peut vous retrouver pour le moment tant que vous êtes dans la distorsion, du coup il tourne autour de vous )

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La déchéance des bas-fonds [Londres] ¤ Libre S-copy22

Et la Cruauté se confond avec un Chevalier ; ne manque plus que le Cheval Blanc, pour que la panoplie soit complète ! Semble-t-il qu’il se trompe d’histoire, qu’il est un peu trop vieux jeu pour cette époque, mais qu’importe : personne n’a besoin d’un tel cliché sur pattes.
Puis un voile tombe sur la ruelle et le monde disparaît au profit de cette atmosphère qui, somme toute, lui remémore les Enfers. Des Enfers que l’aigle espère bien retrouver le plus tôt possible, tant elle abhorre les grandes villes, bourrées de gens et de cochonneries. Perséphone et l’adaptation ne font pas bon ménage ; une note qu’elle conserve dans un coin de sa tête, lorsque ses genoux touchent le goudron et que sa nuque s’abaisse.

— Compris.

Une affirmation des plus simples. Oui, Perséphone s’est fait comprendre et, si d’autres problèmes surviennent – notamment en traitant dans le monde des humains – cela ne sera plus son affaire. Dès lors que la force s’estompe, elle se redresse, craque ses articulations, hausse les épaules brièvement.

— Chez les humains, faites comme les Spectres, dans ce cas.

Autant changer un peu le dicton !
La vendeuse de laines et de produits animaliers disparaît, Garuda, revient naturellement, à une vitesse déconcertante. Puisqu’il n’est plus question de faire semblant et de jouer le jeu, présentement. Se fondre dans la masse n’est pas au goût de tout le monde, visiblement. Cela étant, si le Spectre reprend son caractère, elle ne brosse pour autant personne dans le sens du poil – et ce depuis bien longtemps. La pire des humiliations, Cinara l’a déjà vécu plusieurs milliers d’années auparavant. À côté, tout est bon à prendre, d’autant que la hiérarchie reste ce qu’elle est, dirait l’ancienne gal mešedi. De là à ce qu’elle retrouve ses vieux travers, il n’y a qu’un pas.

Mais pour l’heure, à quoi bon être la seule à jouer aux humains ? C’est fou comme personne ne remarque le potentiel d’informations que l’on peut obtenir en se fondant dans la masse, en se comportant comme eux. Triste nouvelle, venant des Enfers.

Ah mais tiens, on dirait bien qu'on a de la visite ; et pas des moindres !

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by Jerlyy

Sujet: Re: La déchéance des bas-fonds [Londres] ¤ Libre Lun 7 Oct 2024 - 2:01

L'atmosphère infernale est soufflée de Londres à l'instant où Cinara confirme qu'elle a compris le message.
Alors que les Enfers retrouvent leur juste place, le trio se retrouve à quelques mètres d'une moto pétaradante, qui dérape à leur hauteur et s'arrête. Les paupières de Perséphone se froissent. Combien de gens va t'elle devoir châtier aujourd'hui... Qu'Hadès lui en soit témoin, ils ont tous décidé d'écourter leur misérable vie le même jour.
Mais bon, ce n'est pas comme si c'était un problème. Et ce n'est pas non plus comme si son tendre époux allait lui reprocher de procéder à quelques... sélections naturelles de la population londonienne.

Cependant, elle reconnait bien vite les traits qui se cachent à demi sous d'épaisses et larges lunettes noires.

« Setesh. Qu'est-ce encore que cette lubie. »

Demande t'elle d'un air amusé, comme si sa seule présence venait de détendre l'ambiance en une seconde, alors qu'elle arque un sourcil devant sa tenue et l'énorme engin qui doit peser quarante fois le poids de son Juge.

Ambiance détendue. Oui.
Puis... Cinara reprend la parole et, hélas, son haussement d'épaules n'est pas moins fumiste que les phrases qui s'extirpent de sa gorge.

Le Printemps pince l'arrête de son nez en fermant les paupières. Un soupir de lassitude s'exhale péniblement de ses lèvres, tandis qu'elle agite une main distraite et autrement plus molle dans la direction du Garuda.

« Setesh, veux-tu bien expliquer à ta nouvelle consoeur, comment un Juge doit se comporter... surtout en présence des Divinités Infernales. »

La messe est dite.
Cela fait des siècles et des siècles que l'ancien Anubis et les Ténèbres se côtoient et pratiquement autant de temps qu'il est le plus fidèle de ses guerriers. Elle ne le reconnaitra jamais à haute voix, et encore moins en la présence d'Hadès, mais s'il y a bien un Spectre qui peut être qualifié de "Guerrier de Perséphone", c'est bien la Wyvern.
Il n'y a donc rien à ajouter, il comprendra de lui même.

« Bien alors hum... »

Pendant que la Wyvern et le Garuda vont avoir une petite mise au point infernale, l'épouse d'Hadès se tourne vers Ryûichi auquel elle adresse enfin un sourire.

« Sais-tu te rendre à cet endroit ? »

Elle extirpe un petit parchemin d'une poche qui ne se distingue qu'à peine dans les amples pans noirs de sa longue robe, et le lui tend. Ecrit à l'encre sombre, dans une calligraphie stylisée qui n'est pas sans rappeler les écritures soignées d'antan, une adresse qui se trouve recluse dans les ruelles des bas-fonds de Londres.

Ce qui pourrait surprendre, c'est que cette dernière est précédée de la mention "herboristerie". Trouver ce genre de boutique de nos jours est relativement rare. Et, surtout, qu'est-ce que la Reine des Enfers a à faire dans une boutique... de base... et surtout, qui vend des herbes.

La terrible pression qu'exerçait Perséphone sur Cinara surprit un peu Nathan. Depuis quand la reine des Enfers disposait d'une énergie cosmique pareille ? Faisait-elle semblant d'être "faible" à l'époque du 18ème siècle ou n'utilisait-elle qu'une fraction de sa puissance divine ? À moins que ce soit l'influence d'Hadès sur le monde qui la booste à ce point ? Elle paraissait si semblable à son sombre mari comme ça... La pression retomba et disparue aussi vite qu'elle était arrivée, rendant à Whitechapel son aspect normal.

Ha, j'espère que tu auras retenu la leçon komusume, pensa le Bénou presque hilare dans son esprit. Le vrombissement d'une moto surgit hors de la nuit, arrivant pres d'eux au galop. Son nom, il le signe de la pointe de ses santiags, d'un S qui veut dire Setesh. La Wyvern se pointa à dos de moto - sympa l'engin - et arrêta son bolide près du Printemps, un brin satisfaite de voir son chien de chasse favori. Nathan le salua de la main, lui aussi ravi de revoir son supérieur fonctionnel en forme avant de reporter son attention sur Cinara. Avait-elle compris son erreur de jugement ? Sauf qu'en réaction à sa punition la Juge haussa des épaules. Pire, elle répondait ? Avec désinvolture ? Visiblement c'en était trop pour la déesse qui laissa un profond soupir quitter ses lippes. La pauvre allait "faire connaissance" avec le Juge de la Wyvern... Tant pis pour lui, il expliquera sa façon de penser au Garuda plus tard...s'il en reste quelque chose.

Pardonnez-moi Majesté ? Vous me demandiez si je connais cet endroit ?

Perséphone souriait, ce qui était assez rare pour le signaler. Elle lui tendit un parchemin aux forts traits anciens. Bien manuscrit et dessiné, ce plan indiquait une herboristerie. Que cherchait elle à faire dans un endroit loin de son standing ? Ne pas lui demander serait peut-être le plus judicieux vu comment elle l'avait déjà envoyé sur les roses une fois.

Alors, voyons voir...Cette route là, Neals Yard, n'est pas très loin, votre boutique doit y être mais je vous préviens : elle a sûrement due changer avec le temps. Devons-nous attendre la fin de la..."discussion" entre les deux Juges Majesté ? J'ai des Pocky (Mikado japonais) si vous voulez.

Ouvrant sa veste, le lieutenant sortit une petite boîte en carton refermant plusieurs bâtonnets enrobés de chocolat noir. Il en mit un en bouche comme on tient une cigarette longue et tendit le paquet à la Reine de ses deux mains.

On dit que c'est une petite faiblesse qui pourrait nous perdre. Ça ne vaut pas votre nectar et l'ambroisie mais vous devriez essayer : ça en vaut le détour.

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Sujet: Re: La déchéance des bas-fonds [Londres] ¤ Libre