Helena du Paon [Complète]

Helena Diamantis

« Athéna »

VOTRE HISTOIRE

En 1456, la belle cité d'Athènes tombe sous la domination de l'empire Ottoman. La façon dont l'empire gérait ses territoires permit à de nombreux Grecs de conserver leur religion, le christianisme orthodoxe. Trois siècles plus tard, la situation n'avait que peu évolué pour le peuple Égéen. Du moins, la situation politique. En réalité, de violents affrontements pouvant définitivement changer la face du monde avaient lieu. À une époque où les hommes s'affrontaient pour la suprématie d'un dieu unique, des guerriers combattaient pour la justice et la paix : les chevaliers d'Athéna. C'est dans ce contexte tendu que naquit une fille, le 13 septembre de l'année 1740 du calendrier grégorien, dans la cité plus ou moins libre d'Athènes. Une peau diaphane, de fins cheveux blonds et des yeux gris. Un bébé on ne peut plus normal en somme. Ses parents lui donnèrent le prénom de Helena, variation du prénom grec Hélène. Un prénom bien lourd de sens pouvant signifier "éclat du soleil" ou faire allusion au monde hellénique ou encore être une référence à celle qui plongea l'antiquité dans le chaos et provoqua la guerre de Troie. Bien souvent, l'explication la plus simple et la meilleure, l'enfant portait le prénom de la défunte grand-mère. La vie en tant qu'orthodoxe n'était pas simple sous le joug étranger. Il existait un impôt spécial pour les non-musulmans et les familles devaient en plus offrir un fils sur cinq au corps des Janissaires. Malgré tout, les parents de notre protagoniste auraient préféré avoir un fils. Le père était un petit paysan qui commençait à accuser le coup des décennies de labeur en plein soleil. La mère, comme la majorité des femmes de cette époque, était femme au foyer. Avoir une fille, c'était une force de travail amoindrie et une dot élevée pour la marier. Malgré tout, ils gardèrent l'enfant.

Comme il était de bons goûts de ne pas éduquer les femmes et de les élever afin de servir au mieux leur père, puis leur mari, c'est exactement ce que ne fit pas sa famille. En effet, les Diamantis, tel était leur nom de famille, n'étaient pas les bons orthodoxes qu'ils semblaient être en public. Ils avaient une confession secrète, aussi ancienne que la mémoire collective humaine arrivait à se souvenir : le polythéisme hérité de la Grèce antique. Ils priaient Déméter pour ses cultures, Hygeia pour la bonne santé ainsi qu'une grande majorité du Panthéon au besoin. La principale était naturellement Athéna Polias, celle qui protège la cité. Ainsi, Helena fut éduquée dans la tradition ancestrale. Elle apprit les mythes, les rites et l'histoire de ce panthéon. Alors que la fillette grandissait, que ses cheveux prenaient une couleur brune - plus proche de son père - et que ses yeux s'illuminaient d'un vert clair intense - plus éclatant encore que ceux de sa mère - , le monde basculait dans les ténèbres. Le sanctuaire, bien que les Diamantis ignoraient tout de son existence, avait été conquis par les forces d'Hadès.

C'est donc en 1745, après que les Saints furent exilés de leur domaine que les problèmes débutèrent. Une chasse aux anciennes croyances se répandit. Était-ce dû à la Guerre Sainte ou à la situation géopolitique? Il semble difficile de démêler la vérité, alors concentrons-nous sur les ennuis qui en résultèrent. Il est probable que la véritable foi de la famille fut dénoncée par un voisin jaloux, un membre de la famille avide de terre ou un individu simplement malfaisant. La conséquence fut que les polythéistes furent traités comme des parias par leurs semblables et subirent plusieurs agressions verbales et physiques. Cela s'acheva par l'incendie criminel de leur domaine. Chassé et exilé, le trio se retrouva à errer sur les routes et fut contraint de mendier pour survivre, acceptant parfois des boulots à la limite de la légalité afin de manger. Refusant de céder à la pression sociale et religieuse, ils n'abandonnèrent pas leur foi. Helena garde peu de souvenirs de cette époque, elle n'avait que cinq ans. Cependant, une image est restée gravée à jamais dans sa mémoire. L'enfant se souvient d'un homme grand et fort tout d'or vêtu et d'une magnifique cape blanche. Cet individu avait croisé la route des miséreux par hasard et changea leur vie à jamais. Il expliqua la présence d'un village où les persécutions religieuses n'existaient pas et où l'enfant pourrait grandir. Cet endroit était sous le contrôle de l'ennemi, mais plus pour longtemps. Sans entrer dans les détails, il décrivit la situation au sanctuaire et le fait que ça allait changer sous peu. Après avoir indiqué comment trouver le village, il partit.

En 1747, les Diamantis arrivèrent donc au village de Rodorio. Des bras supplémentaires ne seraient pas de trop pour reconstruire, ils furent donc accueillis avec enthousiasme. Rapidement, ils s'intégrèrent à la communauté et apprirent la vérité sur le sanctuaire, la guerre sainte et les chevaliers qui venaient de reprendre le contrôle. C'est aussi durant cette année que Helena fut repérée par un chevalier, Méorine du Paon. Le potentiel de l'enfant était grand, son cosmos se ressentait déjà. Les motivations du chevalier d'argent étaient variées, reformer les rangs d'Athéna, combler la solitude et remplacer sa petite sœur morte durant la guerre. Devant l'annonce de voir leur fille unique devenir une combattante, les parents restèrent pantois. Ils refusaient de voir mourir leur éclat de soleil, mais, si c'était pour servir Athéna et protéger l'humanité, pouvaient-ils s'y opposer ? Seule la brunette avait le maître-mot sur son avenir et ses yeux pétillaient tellement qu'elle n'hésita pas. Elle voulait être comme le chevalier d'or, elle voulait être plus proche de la déesse et elle voulait être utile. Et surtout, elle n'avait pas le recul nécessaire pour se rendre compte des sacrifices qui allaient suivre.

Pendant deux années consécutives, Helena apprit les bases auprès de celle qu'elle nommait "Maître". C'était largement insuffisant pour devenir un chevalier d'Athéna, mais pour une enfant de cet âge ça représentait beaucoup. Méo lui apprenait à ressentir le cosmos et à le contrôler, à être en accord avec elle-même et la nature autour. Sentir la brise pliant l'herbe, la rosée perlant sur le sol, la caresse du soleil sur les tournesols, les battements d'ailes des libellules. "Calme-toi, réfléchis. Ce ne sera jamais une perte de temps". C'était la phrase fétiche du paon. La petite était de nature enjouée et très enthousiasmée par à peu près tout. Elle s'émerveillait devant la beauté de la nature, la couleur des fleurs, la fourrure des animaux. Au début, il lui était très compliqué de se contenir pour méditer, mais la pratique vint avec le temps, et comme un mantra, elle répétait les paroles de son maître. La tranquillité qui semblait s'installer bascula en 1749 quand certains chevaliers se retournèrent contre le sanctuaire sans aucune raison apparente. Trop petite pour comprendre les tenants et aboutissants, Helena ne les jugea que par un mot très simple et sa portée : "méchant". Comme beaucoup, elle ignorait tout des agissements d'Ouranos. Et puis elle ne fut pas directement impliquée, n'ayant toujours pas le droit de rejoindre le sanctuaire. En effet, les entraînements se déroulaient dans la forêt autour de Rodorio. Le chevalier d'argent se retrouva à affronter un ancien camarade durant une de ses fameuses sessions d'entraînements. Elle sentit quelque chose se diriger vers elles et attrapa l'enfant pour la mettre en sécurité. C'est depuis le buisson où elle avait trouvé refuge que Helena vit son premier combat. Enfin, voir était un bien grand mot. Tout allait si vite qu'elle n'apercevait que des flashes. Mais elle se rendit compte de la route qu'il lui restait à parcourir. L'adversaire s'écroula subitement. La gamine n'avait rien compris pourtant elle était fascinée. Fascinée par la vitesse et la force de son maître. Fascinée par sa victoire contre un homme. Contrairement à ce que la société tentait d'induire en elle depuis sa naissance, les femmes ne valaient pas moins que les hommes. Ce n'était pas un sujet qui la préoccupait, surtout que sa famille avait fait de son mieux pour la préserver, mais voir Méorine du Paon se débarrasser avec une telle aisance d'un homme lui insuffla une confiance démesurée en son futur.

C'est à peu près à la fin de ces événements qu'elle fit son entrée au sanctuaire. L'enfant incorpora un groupe de jeunes d'âge varié, allant jusqu'à des adolescents. Les entraînements étaient plus durs encore. Plus physique, plus éprouvant. Elle passait moins de temps avec sa tutrice et découvrait de nouveaux domaines et de nouveaux professeurs. Sa nature joyeuse lui attira rapidement la sympathie de ses camarades et elle n'eut aucun problème à s'intégrer. Jamais première, elle n'abandonnait pas pour autant. Sa véritable force ne résidait pas dans son grand cosmos mais dans son entêtement. Elle montra une détermination sans faille même face aux situations les plus durs. Cela était-il dû aux épreuves que l'enfant avait vécues dans le passé ou à l'émerveillement qu'elle avait ressenti devant le chevalier d'or, la même fascination que devant le combat de sa préceptrice ? Le sanctuaire avait l'habitude d'organiser des tournois et les disciples y participaient également. Lors de sa première participation, elle mordit la poussière en quelques secondes à peine. Et alors que certains rirent moqueurs retentissaient, elle se releva. Avant d'embrasser le sol de nouveau sous les coups de son adversaire. Il lui intima de ne pas se relever, mais elle le fit. Difficilement. Mais elle se redressa et n'abandonna pas. La scène se reproduisit une troisième fois. Helena grattait le sable chaud de l'arène, essayant de trouver une prise pour se lever de nouveau. Ce fut l'arbitre qui mit fin au massacre et envoya l'inconsciente se faire soigner. Après son réveil, elle eut une conversation avec Méorine, la personne la plus sage qu'elle connaissait.

" Pourquoi n'as-tu simplement pas abandonné ?
- Vous ne l'auriez pas fait...
- Tu ne dois pas confondre le courage et le suicide. Je suis fière de toi, fière de ta résolution, mais il y a des combats qu'on ne peut pas gagner.
- J'aurais dû abandonner sans essayer ?
- Non. Je veux que tu comprennes que sur cette Terre, il y aura toujours au moins une personne de plus forte que toi.
- Athéna ?"

Le paon éclata de rire et reprit.

"Évidemment, mais ce n'est pas ce que je veux te faire comprendre. Il y a des combats qui sont perdus d'avance. Tu te dois de les identifier. Si ce combat vaut la peine que tu te sacrifies, alors fais-le sans hésiter. Mais ta vie est précieuse. Toute vie est précieuse. Ne l'oublie pas.
- Mais je ne peux pas juste m'enfuir si je veux devenir un chevalier ! Vous auriez fait quoi à ma place ?
- Moi ? Je l'aurais battu bien évidemment!
- Vous êtes trop forte vous, ce n'est pas juste !
- Tu as senti cette chaleur en toi quand vous avez commencé à vous battre, n'est-ce pas ?"

L'enfant hocha la tête en levant légèrement un sourcil.

"C'est l'adrénaline. Ça te permet de faire face au danger. Comme un animal. C'est à la fois une bonne et une mauvaise chose. Tu te dois de le contrôler. N'oublie pas de méditer.
- En plein combat ? Mais ça aurait été pire encore !
- Helena... Souviens-toi."

De nouveau, elle hocha la tête et le duo répéta en cœur.

" Calme-toi, réfléchis. Ce ne sera jamais une perte de temps.
- Il vaut mieux prendre quelques secondes, même en situation dangereuse, pour analyser la situation. Tu seras forcément gagnante. Trouve un point faible, un moyen de t'en sortir. La plupart des autres apprentis sont plus vieux que toi et ont plus d'expérience. Sans parler des garçons qui sont plus musclés que toi. Tu vas connaître encore beaucoup de défaites. Ne te laisse pas abattre et observe-les. Observe-les tout le temps, pas seulement dans l'arène. Compense tes faiblesses par de l'intelligence."

Durant les trois années suivantes, son entraînement ne cessa pas de s'intensifier. Certains abandonnèrent, d'autres furent blessés. Le nombre de candidats potentiels à la chevalerie ne faisait que diminuer. Douze ans et déjà une combattante. Nombre de personnes diraient que ce n'est pas une vie pour une enfant, qu'elle passe à côté de ses meilleures années. Douze ans et toujours ses grands yeux verts. Elle coupait régulièrement ses cheveux pour ne pas être dérangée pendant l'entraînement et pour moins subir le soleil méditerranéen. Son corps évoluait, elle grandissait, devenait plus forte, plus résistante, plus endurante, plus rapide, plus réactive. En résumé, ces dures années de labeur portaient enfin leurs fruits. Malgré les pré-requis physiques nécessaires pour devenir un combattant de la justice, le maître de l'adolescente préférait mettre l'accent sur sa compréhension et son utilisation de la cosmo-énergie. La capacité à détruire et manipuler les atomes. Ensemble, elles pratiquaient les mêmes techniques. Un style qui avait pour but d'empêcher l'adversaire de se battre sans le tuer. Gagnant autant en sagesse qu'en puissance, elle devint une combattante émérite, même si elle ne parvenait pas à remporter les tournois. Tous les ans, de nouveaux enfants se joignaient aux apprentis du sanctuaire et la gamine aimait les accompagner. Durant un de ses nombreux entraînements, une nouvelle fit basculer la vie du sanctuaire. Le Grand Pope avait disparu. Ce fut une période sombre durant laquelle on lui intima de ne pas s'en mêler et de poursuivre son entraînement. Pour la majorité des jeunes qui vivaient au sanctuaire depuis un moment, c'était une véritable tragédie et tous voulaient agir. Ce sont leurs mentors qui calmèrent leurs ardeurs. Ce fut une motivation de plus pour intensifier la formation.

L'événement le plus marquant survint à la fin du rude hiver de 1754-1755. Helena alors âgé de 14 ans, qui avait profité d'un hiver particulièrement long pour se faire pousser les cheveux, apprit le décès de son maître. Morte face à un monstre en protégeant ce qui était précieux à ses yeux. L'adolescente s'écroula. Elle avait perdu plus qu'un mentor, elle avait perdu une amie, une sœur. La personne qui comptait le plus dans sa vie, plus que ses propres parents qu'elle ne voyait que trop peu malheureusement. Son chagrin était partagé avec celui des autres enfants qui avaient aussi perdu des gens qu'ils connaissaient. L'armure du paon fut déposée au sanctuaire, dans sa caisse. Bientôt, un chevalier méritant hériterait à son tour de cette armure et deviendrait le nouveau gardien du Paon. Cette pensée contraria énormément la jeune fille. Personne ne pourrait jamais remplacer Méo... Pour autant, le monde ne s'arrêta pas de tourner et l'entraînement reprit. Clairement, elle n'avait ni le cœur ni l'esprit à ça et ça se sentait. Déconcentrée, mole, absente. Un de ses formateurs en vint même à l'exclure. Il se montra dur et sévère avec elle, mais le faisait pour son bien. Ce sont de futurs guerriers, ils n'ont pas à s'apitoyer, beugla-t-il. La nuit tombée, Helena alla auprès de l'armure du Paon. Elle la regarda et n'osa pas la toucher. Elle la regarda puis prit la parole, comme si en parlant avec ce totem, elle pouvait se faire entendre de son maître.

"Vous me manquez... Vous me manquez terriblement. Il y a tellement de choses que je n'ai jamais osé vous dire... Et maintenant vous n'êtes plus là pour les entendre. Je..."

Elle hésita quelques secondes et serra le poing. Elle fit un pas de plus en direction de l'armure.

"Merci. Merci pour tout ce que vous avez fait pour moi. Vous avez donné un sens à ma vie. Je vous aime. À jamais. Je ferais de mon mieux pour vous rendre fière et marcher dans vos pas."

Elle fit encore un pas de plus. Une larme coula le long de la joue, suivit la courbure du visage et atteignit le menton. La goutte fut rapidement suivie par une autre qui la délogea de sa place. Elle atterrit sur le sable encore chaud sans un bruit. Helena leva lentement la main et la posa sur l'armure.

" À jamais. "

Elle resta immobile quelques secondes, les yeux clos. Quelques larmes de plus.
Dès le lendemain, elle avait retrouvé sa détermination. Évidemment, elle n'était pas passée à autre chose et n'était pas aussi joyeuse qu'avant, mais elle avait un objectif à court terme. Devenir le prochain chevalier d'argent du paon. Personne n'était mieux placé que l'adolescente pour hériter de la volonté de Méorine. Elle en était convaincu et ferait tout pour réussir. L'occasion se présenta un peu plus d'un an après la catastrophe.

Un grand tournoi fut organisé et le gagnant pourrait emporter l'armure. C'était une occasion pour les chevaliers de bronze d'obtenir une promotion. Les apprentis pouvaient également participer, mais n'avait que peu de chance face à des chevaliers, même si ceux-ci combattaient sans armure. Elle se présenta ainsi que beaucoup de ses compagnons. En son for intérieur, l'enfant détestait cette situation. Ses amis se battraient contre elle pour l'empêcher de réaliser son rêve, c'était une véritable trahison. Blessée, elle se contenta de sourire, après tout, ils étaient là pour ça. Les sentiments qu'elle ressentait à ce moment la dérangeaient. Elle n'aimait pas et ne voulait pas être comme ça. Les combats commencèrent et elle mit toutes ces années d'apprentissages à contribution. Durant neuf ans, elle avait subi la fatigue, la douleur, la tristesse, la colère, la défaite... Mais aussi la félicité, la joie, l'allégresse, la victoire. C'était aujourd'hui que tout se jouait. Son premier adversaire parvint à la blesser avant de s'évanouir sur les coups. Le deuxième profita de la faiblesse engendrée par l'hématome et l'accentua avant de flancher également. Après de rudes combats, elle arriva finalement au dernier match, la grande finale. Son adversaire était un chevalier de bronze qui annonça qu'il ne retiendrait pas ses coups. Et effectivement, en à peine une seconde Helena était par terre. Il jubilait déjà pour cette victoire si simple, ignorant la détermination de la jeune fille. Elle se releva et cracha du sang.

" Tu veux mourir ou quoi ? L'armure est à moi ! J'ai gagné ! Abandonne !
- Par les ..."

Alors qu'elle commençait à bouger pour infliger une technique secrète à son adversaire, elle se retrouva propulsée de l'autre côté de l'arène par son rival qui ne lui laissa pas le temps.

"Allez, rends toi à l'évidence, tu ne fais pas le poids. Ne te relève pas sinon je serais obligé de te faire très mal."

Alors qu'il prononça ces mots, il sentit une phénoménale quantité de cosmos - pour une jeune fille de cet âge - émergeait de l'enfant. Elle se releva encore. Et pendant que le bronze tentait de l'intimider, elle ferma les yeux et analysa la situation. Il était plus fort et plus rapide. Seul la cosmo-énergie pourrait la sortir de là. Il lui fallait tout concentrer en une seule attaque, c'était sa seule chance. L'énergie autour d'elle continuer de croître. L'ennemi chargea de nouveau et lui écrasa la tête contre l'enceinte de l'arène avant d'envoyer son corps rouler sur quelques mètres. De nouveau, la cosmo-énergie s'intensifia et Helena se releva. Elle peinait vraiment à se tenir sur ses jambes. Son corps entier était endolori. Elle bougea les bras en imitant le mouvement d'aile d'un paon. L'instant d'après elle s'envola presque. C'était en réalité un bond assez impressionnant.

" Par les plumes du paon !"

L'énergie qui émanait de la guerrière prit la forme d'une multitude de plume de paon et trancha l'adversaire à plusieurs endroits. Du moins, c'est ce qui était prévu initialement. Le chevalier en décida autrement et utilisa également son cosmos pour infliger de lourds dégâts à l'enfant. Elle sentit ses os se briser avant de tomber au sol. Il n'y avait donc aucun moyen de gagner ? C'était ça la fameuse "personne plus forte que moi"? Dans son esprit, elle hurlait " Je ne perdrais pas ! ", mais son corps ne réagissait plus. Alors que l'arbitre allait déclarer le vainqueur, la jeune fille se releva de nouveau. Elle ne semblait même plus consciente. Mais sa cosmo-énergie atteignait des records. Elle s'envola de nouveau et infligea la même attaque. Mais cette fois tout était différent. L'armure du paon vint d'elle-même couvrir la jeune fille et amplifia la puissance de son attaque. L'ennemi encaissa de plein fouet et s'évanouit instantanément. La jeune fille atterrit et resta immobile. Un lourd silence pesa dans le public. Techniquement, elle n'avait pas le droit d'utiliser une armure. Techniquement, c'était la volonté de l'armure. On annonça que le résultat serait annoncé plus tard dans la semaine après une délibération. La brune était toujours immobile. On vint la sortir de là, mais elle était inconsciente. Elle se tenait debout inconsciemment. On lui ôta l'armure pour la soigner.

Quelques jours plus tard, elle s'éveilla, ne sachant pas du tout ce qui c'était passé. On lui raconta le déroulé de son combat. Et on vint lui annoncer le résultat. Avait-elle mérité son armure ? Pouvait-elle entrer au service de la déesse Athéna ? Pouvait-elle faire la fierté de ses parents et de son mentor ? Et vous, qu'en pensez-vous ?

MES INFOS +

Helena croit en la bonté humaine et n'hésite pas à aider quiconque. Ça lui permet de rapidement tisser des liens, mais ça lui joue également des tours de temps en temps. Elle ne s'en formalise pas, estimant que si elle se fait avoir par un escroc ou un menteur, elle aura quand même agit avec bonté et que cela aura un jour un impact sur cet individu. Elle tente d'appliquer au mieux les conseils de son mentor, mais son enthousiasme naturel reprend régulièrement le dessus. Et puis, ça reste une jeune fille de presque 17 ans.

Elle a tendance à être fière de son héritage d’Athénienne de longue date, mais on lui fait souvent remarquer que sa peau devrait être bien plus mat si elle était réellement issue du bassin méditerranéen.

Depuis la mort de son mentor, elle porte régulièrement un nœud rouge dans les cheveux. Un bout de tissu que le paon lui avait offert pour son anniversaire.

Elle ne voit pas aussi souvent sa famille qu'elle le voudrait, surtout que celle-ci s'est agrandie récemment. En effet, elle a désormais un petit frère.