Un suicidé bien colérique

Quand je sorti du trou noir de ce juge des âmes, je m'écroulais sur le sol. Un sol boueux avec des grosses racines près de moi. Mais ce n'est pas ça qui marqua mon regard, c'était les gens dans les arbres, où plutôt pendu sur les arbres ou même directement dans le tronc des arbres.

- Et ben... pour une journée bien pourri, on peux dire que je fais fort moi... Je me relevais en remarquant que l'état de ma cuirasse était pire que ce que j'avais vu plus tôt. Elle semble peser des tonnes.

Je finis par la retirer. Après tout, elle ne me couvrait quasiment plus, ne dégageait quasiment plus de chaleur et si elle réagissait avec mon cosmos, alors c'était fini pour ma petite cuirasse qui m'avait conduit depuis le milieu de l'océan jusqu'ici. Elle m'avait bien aidé durant le peu de temps que je l'avais porté mais il semblait que mon voyage s'arrête ici.

- Il parait que je suis là éternellement. Cela promet de bon moments ici. Je m'avançais dans cette forêt qui me glaçais de plus en plus le sang, si j'avais encore du sang sous cette forme. Et je suis sensé me changer en arbre ou quelque chose comme ça ?

Mon corps semblait lourd et les blessures de mes deux combats récents me faisaient mal. Cela raviva un souvenir. Celui où je voyais Céléstia et Fiburce boire avec Amalthia cette maudite potion. Mon sang glacé se réchauffa.

- Oh non... je ne compte pas rester ici très longtemps, rugis-je en avançant d'un pas décidé. J'ai une vengeance à faire et montrer le vrai visage de ce peuple du nord !

Je ne comptais pas moisir ici, il en était hors de question.

A peine Thomas a t-il détourné le regard et commencé à s'éloigner de la cuirasse qu'il a abandonné que des plantes sortent de terre et l'enveloppent jusqu'à ce qu'elle disparaisse sous les végétaux. Les armures d'une autre divinité n'ont pas leur place dans le royaume d'Hadès. Plus jamais elle ne verra la lumière du jour, à moins qu'Arès ne lève son armée à nouveau pour répandre le feu et le carnage sur terre. Mais de toute façon, ce n'est pas comme si Thomas allait en avoir besoin...

Des arbres d'apparence sinistre s'étendent à perte de vue autours de l'ancien berzerker. Des hurlements à glacer le sang retentissent sporadiquement .La végétation est cependant bien particulière, on peut deviner une forme humaine enfermée à l'intérieur de chaque arbre, le visage tordu dans une expression de souffrance et de tristesse. Ici, les suicidés sont constamment tourmentés par des visions de leur vie passée, leur montrant leurs échecs et les moments heureux dont ils auraient pu profiter s'ils n'avaient pas jeté aussi inconsidérément leur vie aux orties. De temps en temps des harpies surgissent pour déchiqueter des arbres.

Thomas peut sentir son corps devenir de plus en plus lourd à mesure qu'il avance dans la forêt. Un vent sinistre se lève, comme pour se moquer de sa prétention. Comme si quiconque pouvait sortir de cette forêt après y avoir été jeté. Bientôt l'ancien berzerker se retrouve incapable d'avancer, ses pieds littéralement enracinés au sol. En quelques minutes, il est entièrement transformé en un arbre sinistre qui vient agrandir la forêt.

Epreuve: Tu es tourmenté par des visions des échecs que ton personnage a commis de son vivant.

J'en avais marre de marcher dans cette maudite forêt glauque et angoissante. Pas que j'étais réellement terrorisé mais c'était une ambiance pesante. Et pour ne rien arrangé, j'avais mal partout. Comment pouvait-on avoir mal alors qu'on était mort?

- Dire qu'on raconte partout que la mort apporte un certains repos pour les morts... mon cul oui ! Je tapais du pied. Et elle est où cette foutu sortie de forêt?!

J'avais l'impression de marcher depuis des heures par moment et à d'autres, en regardant certains arbres, j'avais l'impression de n'avoir fait que quelques mètres. Je devenais fou... enfin plus que je ne l'étais avant d'ailleurs.

- Tiens, il est où le wendigo d'ailleurs? Je regardais autour de moi sans le voir. D'habitude, il est toujours dans mon champs de vision mais là...

J'avais bon regarder autour de moi, rien. A part le vent lugubre qui passait dans les branches des arbres tout aussi lugubres. Je finissais par me demander si les arbres étaient juste des arbres ou des gens qui étaient devenu des arbres. Mais je préférais me dire que non, c'était juste des arbres.

Des hurlements étaient souvent entendu dans cette forêt et c'était horrible pour les nerfs. D'où pouvaient-ils venir alors que je n'avais pas croiser âmes qui vivent depuis des heures? J'en avais pleins les bottes, si j'avais des bottes.

- Hey, il y quelqu'un ici? Je voulais voir du monde, histoire de parler a quelqu'un et peut-être voir si j'arrivais à compenser la faim. Promis, je... je vais pas... putain mais...

Mon corps devenait lourd et mes pieds refusaient de bouger. Je les regardait et pu voir qu'il y avait des racines qui attrapaient mes pieds, immobilisant. J'avais bon essayé de me défaire de cela mais non, rien n'était possible. Petit à petit, mon corps s'enfermait dans un arbre. J'avais bon essayé de me débattre, rien n'y faisait. J'étais dans un arbre, plongé dans le noir et totalement immobile.

Alors que j'étais dans les ténèbres totales. C'est alors que je pus tourner la tête pour voir plus loin mon grand-père, dans sa tenue traditionnelle. Comme le soir où il était mort et que je n'avait pas réussi à l'aider ou l'arrêter. Alors que j'étais totalement immobilisé, je voyais mon grand-père être capturé par des ombres et amener devant un échafaud pour y être pendu.

- Grand-père ! Non ! Arrêtez ça, lâcher le, connard d'ombre ! Hurlais-je ou du moins, j'avais l'impression d'hurler car j'avais pas l'impression que ma voix portait.

Le corps de mon grand-père gesticula encore un moment dans le vide avant de disparaitre en poussière. Je regardais autour de moi avant de voir des gens qui me disait quelques choses.

- Mais c'est... impossible... c'était des gens que je connaissais, certains que j'avais vu mourir, se faire capturer, torturer ou mourir de maladie. Mais qu'est-ce qui se passe ici?

Je voyais des gens tomber en poussière devant moi, sans que je ne puisses rien faire. C'était horrible car je ne pouvais rien faire. Même mes cries semblaient ne pas les atteindre. Je continuais de vouloir me débattre mais non, mon corps ne bougeait pas. Je me sentais impuissant et frustré. mon coeur, si mon coeur était encore là, battais plus fort, au point de me faire mal.

Puis, je vis les anciens membres de mon équipage. Ils étaient tous assit en cercle, en train de se dire qu'ils avaient faim, que le voyage en mer était un enfer, qu'ils allaient mourir. S'ils savaient qu'ils allaient bientôt finir à s'entretuer et que la plupart finirait dans mon estomac. Je ne regrettais pas de les avoir manger mais je regrettais de ne pas avoir pu les sauver. C'était horrible de se sentir aussi impuissant.

- Si j'avais mon cosmos, je jure que j'aurais détruis cette putain de forêt !

J'étais en colère, frustré et j'avais envie de bouger, sans pour autant réussir à le faire. C'est là que je voyais le doppelganger, qui était au-dessus de mon corps. Un des plus grand échec de ma vie. J'avais réussi à le taper fortement, assez pour lui faire couler du sang mais pas pour le tuer.

Et après, je voyais le Saint que j'avais attaqué pour le manger. Lui aussi il m'avait tué facilement vu mes blessures de ma résurrection.

- Tout ça, c'est la faute de cette traitresse d'Amalthia de Zeta Prime ! Hurlais-je toutes mes forces.

Les visions cessent brusquement, et Thomas peut prendre conscience à nouveau de ce qu'il est devenu: un arbre décharné. Des hurlements retentissent au dessus de lui, et depuis le ciel plusieurs harpies plongent sur les arbres autours de lui. Elles lacèrent les arbres de leurs griffes et lancent des insultes et des moqueries aux morts enfermés dedans. Les damnés ne peuvent rien faire pour se défendre, tout juste certains laissent ils échapper quelques sanglots ou hurlements pendant qu'ils se font mettre en pièce. Parfois les harpies se contentent de laisser l'arbre couvert d'écorchures, parfois elles le détruisent complètement. L'arbre repoussera au bout d'un processus long et douloureux pour le damné.

Une des harpies se tourne vers Thomas. Avec un hurlement sauvage, elle se jette sur lui et commence à déchirer son arbre de ses griffes. Chaque griffure cause une douleur brulante, comme si les griffes étaient empoisonnés. De la sève commence à couler de l'arbre.

Trop faible pour protéger ta famille! Trop faible pour protéger  le domaine de ton maitre!  Trop faible pour continuer à vivre!

La harpie pousse un hurlement de joie féroce, continuant à frapper l'arbre.

Tes regrets ne valent rien! Tu as gâché ton existence, et maintenant tu resteras parmi nous à jamais!

Les visions que j'avais, piégé dans cet arbre, me tourmentait de plus en plus. Les différents morts que j'avais connu au travers de ma vie. C'était assez horrible car je me sentais une nouvelle fois impuissant. En plus, j'étais dans l'incapacité de bouger ou de parler. Quand la dernière vision disparu, j'étais de retour dans l'arbre.

J'avais envie de bouger mes bras et mes jambes, brisant l'écorce et repartir à la recherche de la limite de cette maudite forêt.

- Allez mon cosmos ! Brûle, mais brûle ! Hurlais-je pour moi-même, en essayant de pousser mes muscles à fond. Je vais pas rester dans ce bois maudit.

Rien à faire, j'avais bon hurler, m'énerver ou même vouloir taper ma tête sur le bois devant moi mais rien n'y faisais. Etais-je aussi faible? Non, mais faut dire que mourir deux fois dans la même journée avait peut-être un peu affaiblis mon corps.

C'est à ce moment-là que je pu percevoir quelque chose s'approcher. Une sorte de bestiole, un mélange d'humain et d'oiseau, avec des griffes tranchantes comme un coupe-choux. Elle regarda l'arbre que j'étais devenu avant de se mettre à dire que j'étais trop faible pour défendre ma famille ou le royaume de mon dieu, avant de me griffer. J'avais envie d'hurler de douleur mais rien ne pouvait sortir de ma bouche. Elle continua de dire que j'avais gâché ma vie, que mes regrets ne valaient rien et que j'allais rester avec eux pour toujours.

- Et tu veux que je regrette quoi? hurlais-je, espérant qu'elle m'entende. Que je regrette de ne pas avoir été me faire tuer avec mon grand-père? Et bien oui, je le regrette mais j'étais encore un gamin ! Alors tes paroles, tu te les gardes ! Et pour toutes autres personnes que j'ai perdu dans ma vie, on agissait pour la liberté et notre avenir. J'essayais de nouveau de me libérer. Et je ne compte pas rester ici pour toujours !

Je m'efforçais de vouloir bouger le plus possible mais rien à faire, je n'y parvenais pas. Je soupirais en sentant mon corps me faire mal, ou plutôt mon tronc. Au bout d'un moment, je restais sans bouger, même si j'avais pas trop le choix.

- Oui j'ai des regrets, mais c'est de mes regrets que je tire ma force et que j'avance. Je soupirais fortement. Tu peux dire ce que tu veux, je vais continuer d'hurler et d'essayer de bouger du mieux que je peux.

La harpie poussa un rire strident. C'était de ses regrets qu'il tirait sa force? Comment pouvait-il prétendre cela, alors qu'il était emprisonné dans un arbre à revivre ses les instants qu'il regrettait le plus? Pensait-il que cette expérience le rendrait plus fort? Qu'elle lui permettrait d'avancer? Sottises, il resterait prisonnier ici. Les regrets ne rendaient pas les hommes plus forts, ils les enchainaient et les tourmentaient.

Une des harpie poussa soudain un hurlement strident et s'envola. Celle qui déchiquetait Thomas se retourna, et suivit ses comparses qui partaient au loin avec des glapissements paniqués. Visiblement quelque chose les avaient effrayées. Les paroles bravaches de l'ancien berzerker avaient attiré l'attention.

Une silhouette enveloppée d'un long manteau apparu entre les arbres. Son visage était dissimulé par une capuche, mais à voir ses mains couvertes de rides la personne venant d'arriver devait être très vieille.

Ton désir de vivre est fort. Et tes regrets te poussent à vouloir avancer, alors que la plupart des damnés ne font que se lamenter et ressasser leurs erreurs. Tellement singulier.

La silhouette avait une voix féminine, et très chevrotante. Elle tendit une main aux ongles longs comme des griffes et l'écorce de l'arbre s'écarta, laissant le visage de Thomas apparaitre à l'air libre pour lui permettre de s'exprimer normalement.

Voudrais tu une seconde chance? Voudrais tu une opportunité de corriger tes erreurs et effacer tes regrets?

Les griffes de cette maudite harpie me faisait mal. Tout autant que ce que je subissais mentalement depuis ma prison. Revoir les gens que je n'ai pas pu aider ou les gestes que j'aurais voulu faire mais que je n'avais pas fais, par peur, honte ou simplement par manque de temps. Mais dans tout les cas, mon esprit souffrait.

Mais je devais trouver une solution. Je ne pouvais pas laisser mon corps enfermer plus longtemps dans cet espèce d'arbre, à servir de planche pour griffe de harpie. Mais comment faire pour bouger, réussir à ne serait-ce qu'agiter un doigt de pied? Surtout que les blessures faites par cet oiseau de malheur ne m'aidait pas à réfléchir. J'avais l'impression que mon sang coulait alors que... je n'avais pas de sang dans mon corps de cadavre, vu que je n'étais pas vraiment un corps non plus. Mon corps pourrissait près de l'entrée du Royaume d'Arès.

Rien que d'y penser, j'avais mon "sang" qui se mettait à bouillir. Les Asgardiens avaient usés d'un stratagème peu glorieux pour mettre à mal les forces d'Arès. Où est-ce que nous étions déjà trop faible pour résister à une boisson de discord qui nous à fait nous retourner les un contre les autres?

- Je dois prévenir les autres Royaumes de la bassesse. J'essayais de bouger de plus belle pendant que la harpie continuait de gueuler. Ta gueule le piaf ! Dès que je sors, je te fais bouffer tes plumes et me sers de tes cuisses pour m'en faire des pilons, comme une dinde farci ! Au fond, je ne savais même pas si elle m'entendait réellement ou si elle lisait simplement dans ma tête. Je te l'ai déjà dis mais je vais sortir de cet arbre et continuer d'avancer ! Je refuse de rester ici alors que j'ai beaucoup de chose à faire !

Puis, alors que je m'attendais à avoir une nouvelle attaque de l'oiseau, il y eu un silence, qui durant quelques secondes avant que les harpies ne sembles prisent de panique et disparaissent de mon champ de "vision" ou de "perception" ou que sais-je encore.

Je restais méfiant. Qu'est-ce qui allait encore me tomber dessus? Un minotaure, une hydre, un autre wendygo, un Chaveyo affamé? Ou encore une Iktomi qui va venir faire sa toile sur moi et pondre des oeufs dans ma "chair"? Pour bien finir une journée pourri comme la mienne. Quoi que je ne sais pas depuis combien de temps je suis là en fait. Si ça se trouve, ça fais déjà plusieurs jours voir semaine.

Une personne sembla s'approcher de mon arbre. Ne je pouvais pas voir la forme qu'elle avait distinctement mais il avait une forme humaine, du moins il me semblait. La personne parla avec une voix calme, sur le fait que les autres condamnés à devenir un arbre passaient leur temps à se lamenter mais que pour ma part, ça me motivait à avancer. Je pus percevoir que c'était la voix d'une femme et alors que j'allais répondre, l'écorce s'ouvrit doucement pour me laisser respirer un grand coup. La femme en profita pour me faire une proposition, une deuxième chance, pour corriger mes erreurs. Je restais un peu méfiant mais qu'avais-je comme autre choix?

- Oui, je le désire ! Dis-je d'une voix clair. Je veux pouvoir corriger ce qu'il y a eu et agir pour que cela n'arrive plus jamais.

Peux importe qui était cette femme, si elle était capable de me donner ce qu'il fallait pour que je puisse agir contre Asgard et ne plus subir la honte d'avoir tout perdu à cause d'eux, alors j'étais près à la suivre.

La vieille femme eut un rire en entendant la réponse de Thomas. Ce rire était étrange, ressemblant pratiquement à des sanglots. Elle releva la tête. Son visage était horriblement émacié, et des larmes coulaient le long de ses joues creusées par les rides, mais pourtant ses yeux brillaient d'une joie mauvaise.

Tu parles sérieusement? Oui je peux sentir ta résolution. Tu penses vraiment pouvoir redresser tes erreurs. Mais serais tu capable d'assumer les conséquences en cas d'échec?

Sa voix était fébrile, comme si elle anticipait l'échec de l'ancien berzerker et s'en délectait par avance.

Sache qu'il est impossible pour toi de revenir à la vie. Le juge des enfer t'a condamné à demeurer dans la forêt des suicidés pour l'éternité, il ne te laissera donc pas sortir d'ici comme il l'a fait précédemment. Et ton dieu ne pourra pas t'en libérer. Il y'a cependant un moyen pour toi de "tromper" la mort.

La vieille femme eut un petit rire, apparemment ravie de révéler à Thomas qu'il ne serait plus jamais véritablement vivant.

Ceci est le royaume d'Hadès. Lui seul a le pouvoir de libérer les morts du châtiment éternel qui leur a été attribué.  S'il décide de t'accorder un surplis tu pourras retourner dans le monde des vivants et faire ce que tu souhaiteras. Tu deviendras cependant un de ses guerriers non mort, et tu devras le servir pour l'éternité.

Elle fit une pause pour s'assurer que Thomas avait bien assimilé ce qu'elle lui avait appris.

Je ne te fais pas cette proposition à la légère humain. Si ta résolution n'est pas suffisamment solide, je peux très bien te laisser retourner à ton châtiment éternel. Il serait bien plus doux que ce qui t'attend si tu deviens un spectre et échoue.

Quand l'écorce avait bougée, libérant partiellement mon visage, j'avais l'impression de sortir de là pour la première fois depuis des jours et des jours. Je me sentais faible, fatigué et pourtant, vu la proposition qu'il venait de m'être fait, j'étais gonflé à bloc.

J'avais dis oui au fait que je voulais revenir à la vie. Oui, je voulais sortir de cette maudite forêt et ne plus subir les affres de l'échec. Même quand la vieille femme devant moi, qui reconnaissait que j'étais sérieux et déterminé, me demanda si j'étais capable d'assumer les conséquences de mes actes.

- Si je dois être fouetté, brûlé, torturé ou même marqué pour avoir faillis à ma mission, j'en prend la responsabilité ! Je soupirais lourdement. Toutes souffrance que je subis, ça sera ce que je ferais subir au centuple à ceux d'Asgard et cette tigresse blanche d'Amalthia pour leur trahison.

La femme continua de me parler, m'annonçant qu'ici, c'était le Royaume d'Hadès et que personne ne pourrait venir m'aider ou me permettre de revenir à la vie, pour la simple et bonne raison que j'avais été condamné à souffrir dans cet arbre pour l'éternité. Mais, alors que j'allais demandé ce qu'elle me proposais, elle déclara que si le Seigneur Hadès décidait de me confier un surplis une armure du Royaume des Morts, je pourrais me libérer de cet arbre. En échange de quoi, je serais libre de faire ce que je veux, avec comme seul condition de devenir un de ses guerriers non-mort éternel.

Je restais sans voix quelques minutes, il fallait le temps que j'assimile la totalité de ce que je venais d'apprendre, histoire de savoir où je mettais les pieds. La vieille continua de me parler, me disant que si ma résolution n'était pas assez forte, elle pouvait me laisser ici.

- Je crois que tu te méprend sur mon silence. J'étais juste en train de bien comprendre tout ce que tu venais de me dire car ma réponse est déjà toute trouvé ! Je la regardais en souriant. Je veux bien rejoindre le Seigneur Hadès, je lui donne mon corps, mon âme et mon cosmos ! Tout ce que je veux en échange, c'est la possibilité de pouvoir me venger de ce que les nordiques ont fait à ceux qui ont cru en eux ! Je marquais un temps de pause. De toute façon, je n'ai pas trente-six solutions pour sortir de cet arbre, c'est sois je me joins à l'armée d'Hadès, sois je passe les prochains millier d'années à dévorer l'arbre de l'intérieur pour m'en sortir et retourner sur le monde des mortels, pour tuer et manger des gens avant d'aller me venger d'Asgard. Alors autant me mettre au service d'une personne qui pourra avoir besoin de mes talents.

Je fixais la vieille femme. Que je sois avec Hadès, ou Arès, ça ne changerais pas grand chose pour moi. J'allais tuer au nom d'un dieu et vu qu'Arès m'avait un peu laissé pourrir ici, autant être utile à un autre dieu. En plus, au vu du nombre d'arbre présent, ce genre de proposition ne devait pas être fait à n'importe qui. Si Hadès reconnaissait en moi quelqu'un d'assez fort pour rejoindre ses rangs, alors pourquoi hésiter?

Ces humains étaient tous les mêmes, prêts à une éternité de servitude en échange d'une seconde chance, de l'immortalité, de la possibilité de revoir un être cher. L'éternité, pouvaient ils seulement assimiler ce que cela représentait? Car au moment où ils commençaient à regretter leur choix, il était déjà trop tard. La vieille femme eut un rire caquetant.

Tu es brave et déterminé, je te reconnais au moins ça. Je vais te laisser sortir de cette forêt. Nous verrons bien si Hadès décidera de t'accorder un de ses surplis. Si ce n'est pas le cas, et bien tu seras de retour ici rapidement.

La vieille tendit un doigt vers l'arbre, et celui-ci fondit, laissant Thomas ressortir à l'air libre. Il était à peine libéré que la vieille femme avait disparu. En revanche, une trainée de poison et de champignons vénéneux s'étalaient sur le sol, formant comme un chemin à travers les arbres sinistres. Dans la direction indiquée par le poison, Thomas pouvait sentir comme un écho qui l'appelait. Allait-il suivre l'impulsion qui le poussait dans cette direction?

La vieille femme rigola. Etait-elle en train de se moquer de lui ? C’est elle qui lui avait laissé le choix entre rester éternellement dans un arbre à souffrir sous les coups des harpies et en revoyant toutes ses erreurs, ou revenir à la vie grâce à la force d’Hadès. Le choix était vite fait. Non pas qu’il voulait à tout prix devenir un Spectre d’Hadès mais en restant dans l’arbre, il ne pourrait pas prévenir les autres Royaumes qu’Asgard était sans doute en train de mettre le bazar partout.

Alors qu’il allait lui rétorquer que si elle rigolait pour se moquer de lui, ça ne servait à rien de lui avoir proposé ce choix, elle le complimenta, avant de déclarer qu’elle allait le laisser sortir de l’arbre et voir si le Seigneur Hadès lui donnerait un surplis ou pas. Il allait dire que c’était une bonne chose avant qu’elle n’ajoute que si ce n’était pas le cas, il allait vite revenir ici.

- Et ben, c’est rassurant… murmurais-je en levant les yeux au ciel.

L’instant d’après, l’arbre s’ouvrit, laissant mon corps tomber sur le sol boueux de la forêt des suicidés. Je me relevais difficilement, mon cops étant engourdit et j’avais l’impression de ne pas avoir bougé durant des mois. En plus, la femme avait totalement disparue.

- Depuis combien de temps suis-je dans cet arbre de malheur ? demandais-je au silence de ce lieu. Faut vraiment qu’on trouve un moyen de mesurer le temps qui passe dans le royaume des morts, par rapport au monde des mortels.

Je fis quelques mouvements pour dégourdir mes bras et mes jambes avant de remarquer qu’il y avait une sorte de chemin de champignons. Je n’y connaissais pas grand-chose en cuisine et puis, j’avais encore un trou au niveau de l’estomac, de façon littérale. Mais ce qui était étrange, c’est que je n’avais pas remarqué cela en arrivant.

- Je fais quoi ? Je suis le chemin ?

En m’approchant, j’eu comme une étrange sensation. Comme si je devais aller là-bas. Oui, je devais suivre le chemin de champignon, sans doute pour sortir de la forêt des suicidés. Je fis craquer mes épaules et commença à marcher dans la direction que m’indiquait l’appel et les champignons.

Le chemin de poison se poursuit sur ce qui semble être une distance infinie au sein de la forêt. A quelle point celle-ci peut-elle être vaste, agrandie depuis des millénaires par tout ceux qui ont inconsidérément jeté leur vie aux orties? La forêt s'oppose à l'avance de Thomas, comme si elle sentait qu'il était l'un des condamnés et cherchait à le ramener à son châtiment. Des ronces et des orties se dressent sur son chemin, et des racines apparaissent soudain sous ses pas. Les arbres eux même semblent changer de place pour le confondre. Pourtant le poison continue à indiquer le chemin vers la sortie de la forêt.

Au bout d'un temps qui semble une éternité, l'atmosphère commence à changer. L'air se réchauffe et se remplit de cendres, et le "ciel" devient d'un rouge de sang. Thomas est arrivé à la frontière qui sépare la forêt des suicidés du lac de sang. Enfin il peut sortir de la forêt et l'apercevoir plus loin, le châtiment de ceux qui ont été violent envers les autres, l'endroit où ont fini tant de berzerkers pour leur vie dédiée à la guerre. Le chemin de poison bifurque cependant vers les collines qui bordent le lac. L'appel se fait de plus en plus fort. Des visions de carnage commencent à lui traverser l'esprit.

Le chemin de poison s'arrête devant une grotte dans une des collines. L'appel se fait désormais impérieux, sommant Thomas d'entrer. A l'intérieur un surplis, semblable à un loup, assis au milieu d'un tas de cadavres à moitié dévorés et d'une mare de sang. Une dernière vision traverse l'esprit de l'ancien berzerker: un grand loup démoniaque dévorant sauvagement un Wendigo. Le berzerker du Wendigo n'est plus, un nouveau spectre vient de rejoindre les rangs des armées d'Hadès.

Je marchais depuis des heures, ou bien des minutes. Le manque de temporalité devenait pesant. Sans compter que les cris qui sortaient des arbres, ajouter à cela l'apparence des dit arbres, c'était à en perdre la tête. Par chance, la folie faisait déjà partie de ma vie... un peu plus ou un peu moins, au bout d'un moment, ça ne change plus grand chose.

Le chemin des champignons était long, a perte de vue et glauque. Je commençais à me dire que la vieille c'était foutu de moi, s'amusant à me donner de l'espoir pour voir combien de temps j'allais mettre pour redevenir un arbre.

- Si je la retrouve et qu'elle s'est foutu de ma gueule, je me jure que je vais la tuer...

Après une nouvelle marche champêtre, je remarquais que le chemin semblait enfin s'arrêter. J'allais presque sauter de joie quand je remarquais que l'air semblait être devenu plus lourd ou surtout, le ciel avait changé. Et après quelques minutes, de marche, je compris pourquoi.

Devant moi s'étendait une mare de sang immense, un lac quasiment, qui semblait être composé de sang chauffé, au vu de l'odeur. C'était un endroit que je ne connaissais pas mais ça ne m'inspirais pas vraiment confiance, ni envie de piquer une tête. A peine eus-je regardé un peu plus près, que je pus voir des gens en train d'hurler dans l'eau et sur le bord. Je reculais directement, voulais a tout prix éviter de tomber l'intérieur.

De plus, le chemin de champignon ne semblait pas m'amener vers le lac de sang. Une chance car durant quelques instants, j'avais peur que ça soit ma nouvelle prison. Je suivi donc la route, me laissant guider par les champignons mais aussi par cet étrange appel que je pouvais ressentir. C'était comme si l'âme errante que j'étais, était appeler.

La fin du voyage semblait être proche car j'arrivais devant une grotte d'où l'écho se faisait de plus en plus fort, tout comme les visions que j'avais. Les scènes de batailles, ou de carnage plutôt, étaient de plus en plus forte, tout comme cet appel incessant qui m'attirait de plus en plus. Enfin c'était plus un ordre.  

- Et bien, il est temps d'y aller voir ce qui m'appelle à l'intérieur. j'inspirais fortement avant d'avancer. La grotte était sombre mais ce qui me tiqua, c'était l'odeur ferreuse qu'il y avait dans l'air. Un bain de sang à dû avoir lieu ici... Mon estomac réagit un peu. Qui sait, j'aurais peut-être un peu de viande à me mettre sous la dent... J’eus un petit sourire en continuant d'avancer avant de m'arrêter net et de perdre mon sourire. Par les Dieux...

Devant moi se trouvait une scène que j'avais du mal à concevoir. Au milieu de cadavres déchiquetés et d'une mare de sang, trônait une statuette d'un animal, semblable à un loup noir. C'était une vision assez grandiose, qui me fit frisonner d'une émotion inconnue. De plus, une vision traversa mon esprit, montrant un loup démoniaque, plutôt immense, en train de dévorer un wendigo. La vision était violente, démontrant la supériorité du loup sur la créature qui me hantait depuis des années.

L'instant d'après, le surplis de l'animal sembla s'illuminer avant de faire entendre une voix dans ma tête, déclarant un nom, qui résonna en moi un moment.

- Le lycaon de l'étoile céleste de la punition... je souris en tiquant sur la fin de mon nouveau titre. Très approprié pour me souvenir à jamais ce que j'ai subis à cause des Asgardiens et d'Amalthia. Je m'avançais vers elle, marchant dans le sang. Surplis du Lycaon, je serais ton porteur et avec moi, tu auras d'autre bain de sang comme ça ! Et ensemble, nous accompliront ma vengeance au service du Sombre Seigneur de ses terres, je t'en fais le serment ! Je m'ouvris les veines, déversant un peu mon sang sur elle. Toi et moi, on va en faire du carnage ma chère nouvelle amie !  

D'un coup, le surplis se divisa en plusieurs morceaux pour venir sur mon corps, comme si j'avais retrouvé un corps physique, ce qui était surement le cas. Je regardais mon surplis, armé de pique et sombre comme la nuit.

- Parfait. A présent, il faut que je répande la nouvelle !

===> Vers le palais d'Hadès