Le début de la fin partie extra : Ryû et Sacchan

Quelques jours s'étaient écoulés depuis ses congés. Ryûichi était revenu aux affaires frais comme un gardon, comme si ces vacances l'avaient requinqué. Entouré par quelques uns de ses kohai ils remontaient une des artères principales d'Edo tout en discutant de tout et de rien.

...et là vous auriez vu : elle avait une de ces paires ! J'en ai jamais touché de pareille !
Aaaah mon gars ça s'appelle de l'exotisme. Les Japonaises sont belles mais comparées aux Occidentales t'as pas fini de te pâmer devant. Profitez-en minna : en général elles ne restent pas longtemps à Edo.

La bande de yankees resta bouche bée devant le savoir de leur aîné. Sûrement qu'il avait déjà dû faire le tour des bordels du coin. Tout en marchant le groupe parlait fort et gesticulait au point de ne pas faire attention aux personnes aux alentours. Ryu sentit un choc contre son torse suivit d'un petit "Kyaah!" aigu. Baissant la tête le wakagashira vit une jeune femme brune vêtue d'un yukata couleur sakura de bonne facture. Celle-ci était tombée sur les fesses après s'être fait bousculer par le jeune homme noir. Les yeux cola de Ryû scutèrent celle qui avait osé lui rentrer dedans en train de se frotter le front.

Itetetete...
Oï omae. Tu peux pas regarder où tu marches ? T'as mis de la boue sur mon futal à 1000 pièces d'or.

Il aurait pu jouer la comédie et faire semblant d'avoir mal afin d'extorquer un maximum d'argent à cette femme mais qui aurait cru ne serait-ce qu'une seconde qu'une armoire à glace comme lui se serait blessé ? De toutes façons, vu son physique atypique pour un Japonais elle allait prendre ses jambes à son cou et s'enfuir en hurlant. Il s'apprêta à la dépasser quand une poigne ferme saisit son haori bleu.

Dis donc tu pourrais t'excuser quand tu bouscules quelqu'un espèce d'ours mal léché !

La poigne ferme était celle de la jeune femme qui s'était relevée et qui le tenait au niveau de la manche. Aussitôt une veine saillante vint poindre son nez sur le visage déformé par la colère de Ryû.

De kwaaaaaa ?!!! Qu'est-ce qu'elle me ch*e la grognasse ?!!!

La grosse main calleuse du yakuza saisi par le col la brunette et la souleva aisément du sol. Elle était si frêle dans son yukata qu'il la trouva vraiment légère.

Tu sais qui je suis ? Je suis le grand Ryûichi. Ici tout le monde me craint et je n'ai qu'un mot à dire pour que mes gars rase ce quartier. Ne joue pas à la plus maline avec moi musume, tu ne sais pas sur quel terrain tu t'aventures.

Loin de se laisser démonter au contraire, la jeune femme soutint le regard colérique du chef de bande et lui adressa un sourire en coin.

Ouh j'ai peur monsieur le yakuza. Il est vrai que c'est tellement impressionnant une bande de muscles sans cervelle qui terrorise des pauvres gens. Et que leur chef lève la main sur une faible femme.
Nani ???

Cette gamine avait touché un point sensible. Et ses paroles venaient de toucher les badauds autour d'eux. Une sorte de grogne se levait petit à petit et quelques objets volèrent dans leur direction.

Aniki on devrait partir avant que les choses ne dégénèrent. Tuer tout le monde ne serait pas profitable pour les affaires.
Grrrrr...

Ryû desserra son étreinte et libéra la jeune femme qui lui tira la langue.

Ce n'est pas un mec avec un muscle et deux cerveaux qui me fera peur. Foi de Satsuki tu feras des excuses pour les désagréments causés.
Alors là tu peux toujours courir. Elle n'est pas encore née la personne qui m'arrachera des excuses.
Nous verrons bien espèce de brute. Bilibilibaaaaaah !

Satsuki lui tira de nouveau la langue suivit d'un doigt d'honneur et elle disparu au détour d'une ruelle laissant les Shûmei médusés.

Qu'est-ce que vous glandez ? RETROUVEZ-LA !
Aniki elle est déjà loin maintenant.
Rien à foutre. Des Satsuki il ne doit il y en avoir cinquante dans ce quartier. Retrouvez-la et ramenez-la au manoir. Je vais lui apprendre à se moquer du wakagashira du Shûmeigumi.

Sous les huées le groupe quitta prestement les lieux. Aujourd'hui Ryû avait été humilié. En public et par une morveuse en plus. Cet affront ne pouvait rester impuni.

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Ryûichi du Bénou, le traiteur du Mekai. Salade de phalanges, tartes aux marrons et pains à toutes heures. Yoroshiku !!! (Enchanté!!!)

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Merci à Wilfrid et Elyn pour le set

Les hommes de Ryûichi écumèrent le quartier des jours durant afin de mettre la main sur cette brune qui les narguait. Et manque de chance pour eux elle leur filait entre les doigts à chaque fois. C'est l'air penaud qu'ils retournèrent au QG sans avoir accompli leur mission.

Mataku, doistumo koitsumo... (Franchement, tous les mêmes...)

Cette bande d'incapables pas foutue de faire ce qu'on leur demande... Puisque c'est ainsi il irait s'en charger lui-même. Malheureusement il n'eut pas plus de réussite que ses kohai. Durant de nombreux jours les habitants pouvaient assister à une course poursuite dans le quartier entre un grand Noir costaud et une brune fluette qui passait son temps à lui échapper.

Rah shikusho, elle est vive la bougresse !

Puis il n'avait pas remarqué au début mais elle était plutôt mignonne pour une casse-cou*lles. Au fil des journées Ryû se rendit compte qu'il commençait à apprécier courir après cette Satsuki. Il se mit même à attendre l'heure avec impatience.
Au bout d'un mois de jeu de cache-cache le wakagashira réussit enfin à la coincer au détour d'une ruelle.

Aha je te tiens enfin musume. La partie est finie.
Ara, on dirait bien que tu m'as eu monsieur muscle. Tu as gagné, fais ce que tu veux de moi.

Satsuki parut résignée en s'adressant au géant devant elle. Tout le monde à Edo connaissait la cruauté dont était capable le second du clan le plus puissant du pays et elle s'apprêtait à en faire les frais. C'était dommage car cette escapade journalière avait au fil du temps prit une importance particulière malgré la mission qu'on lui avait confiée. Fermant les yeux Satsuki attendit la terrible sentence puis...

Kyaah !

Une bosse pointa sur son front après avoir ressenti une vive douleur. En rouvrant les yeux elle vit que Ryu venait de lui faire une pichenette, un air rieur sur son visage buriné.

Baka ka omae wa ? Itte ja !(T'es bête ou quoi ? Ça fait mal !)lui cracha t'elle au visage la larme à l'œil.
Mais c'était le but musume. Ça c'était pour m'avoir poussé à traverser je ne sais combien de fois le quartier. Tu peux t'estimer heureuse que ce ne soit que ça, kono imo.(espèce de cruche)
Nan desutte ?!!!(Que dis-tu ?!!!)

Le visage de Ryû affichait pour une fois autre chose qu'un perpétuel air renfrogné. Il faisait bien moins effrayant et brutal ainsi que plus rayonnant. On pourrait même dire un brin charmant ce qui ne laissait pas la jeune femme brune indifférente. Les sentiments qu'elle ressentaient étaient partagés et perturbaient sa réflexion.

Sâte, dôsureba ii ka na ? (Alors, qu'est-ce que je vais bien pouvoir faire de toi ?) dit-il d'un air faussement innocent. C'est à cet instant que Satsuki fit un pas en avant et déposa ses fines lèvres sur celles de Ryû. Un court moment de plaisir auquel le second répondit en restant bouche bée et les yeux ronds.

Essaye de m'attraper à nouveau et je suis sûre que tu sauras quoi faire à ce moment là.

Un sourire mutin étira la bouche de la jeune femme et celle-ci disparut en dépassant un Ryû statique.

Qu... Oho, omoshire. (intéressant.)

Ano onna, elle n'avait absolument pas froid aux yeux et il aimait ça. Son mokkori se réveilla suite à cette proposition indécente, de quoi lui donner envie de retrouver ardemment cette Satsuki. Oh oui il savait très bien ce qu'il aura à faire une fois qu'il lui aura mit la main dessus...

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Le soleil venait de se lever sur Edo et dardait ses premiers rayons d'été sur les habitants. Ceux du matin étaient déjà à la tâche depuis un moment tandis que d'autres ouvraient un œil. Ce fut ainsi le cas de Satsuki. Ses longs cheveux descendaient en cascade sur sa poitrine nue, le reste de son corps dissimulé par un drap en soie. Son regard à moitié endormi passa du futon à la fenêtre donnant sur la cour...et sur Ryûichi. Celui-ci posait ses yeux cola sur la ville, son corps dans l'ombre dévoilait son fessier rond et charnu. Au loin grâce au ciel dégagé on avait une parfaite visibilité sur le mont Fuji.

Sympa la vue...
Oui je ne te le fais pas dire Ryû-san : la vue est magnifique d'ici aussi.
Oya, tu es réveillée Sacchan ? Alors on en profite pour mater ?Dit-il en souriant, un air malicieux ornant ses traits burinés.
Je fais ce dont j'ai envie kono tako ! (espèce de crétin !)
Nandatto kora ?!!!
Nani o kora ?!!!

Les deux amants se retrouvèrent front contre front et la mâchoire serrée. Puis ils eclatèrent de rire devant l'absurde de la situation.

Décidément c'est bien la première fois qu'une prise de tête m'amuse autant.
Tu m'étonnes. Il y'a bien qu'avec toi que ce genre de choses arrive.

Bien qu'il faisait beau ce matin il faisait un peu frais ainsi les deux jeunes gens se mirent sous les draps en pouffant. Six mois s'étaient écoulés depuis cette dernière course poursuite à l'enjeu des plus coquins. Étrangement Ryû ne mit pas longtemps à retrouver Satsuki cette fois et sa "récompense" fut divine. Elle finit par s'offrir à lui et à ses assauts sauvages. Cet ardent coup d'un soir se mua en sérieuse relation au fur et à mesure qu'ils se découvraient des points communs mutuels. Bien sûr ils avaient chacun leur caractère et les disputes étaient des plus électriques mais la plupart du temps le soleil brillait au-dessus de leur rencontre. Cependant Ryû ressentait un problème de taille : la dernière fois qu'il s'était affiché avec une compagne à son bras l'expérience avait très mal tournée. Cela faisait de nombreuses années mais les stigmates étaient toujours présents dans son cœur.

Ryû-san tu es sûr que je doives passer par la porte de derrière ? J'ai l'impression d'être une de ces catins qui partent en catimini après une orgie...
Sachan, promis je t'expliquerais bientôt mais pour le moment s'il te plaît fais comme je te le dis. D'accord ?
Mmm...

La tristesse se lut sur le visage de la belle brune mais elle n'en rajouta pas.

Quelques heures plus tard c'était un Ryû guilleret qui marchait dans les rues d'Edo avec quelques subordonnés. Le temps était agréable et il venait de passer un bon moment.

*sifflote*
Aniki quel est cet air joyeux ?
Rien rien. Juste que la vie est belle non ? Tiens tiens ne serait-ce pas notre ami le vendeur de fruits ? Oï l'ami tes pommes ont l'air délicieuses.

Bien vertes et brillantes elles mettaient l'eau à la bouche. Le wakagashira en prit cinq six et posa une question qui en étonna plus d'un.

Ikura sono ringo ? (Combien pour les pommes ?)
A...Aniki ?! Depuis quand tu payes pour ce dont tu as envie ?
Maa maa il faut bien qu'il vive lui-aussi. Tiens l'ami et garde la monnaie.

Le vendeur qui tremblait comme une feuille en perdit son nippon. Croquant dans le fruit juteux Ryû souriait tout en reprenant sa route.

Yahari umai zo kore ! (Comme je le pensais c'est bon ça !) S'exclama t'il la bouche pleine de pomme. Je me régale. Prenez en vous aussi les gars.
Aniki c'est bien beau tout ça mais on ne va pas se pointer la bouche en cœur chez ces kusotare qui marchent sur nos plates-bandes non ?

Le sérieux se dessina immédiatement sur le visage du second. Oui c'est vrai qu'il avait dû quitter Satsuki pour régler ce problème là. Cette femme lui faisait tourner la tête dans le bon sens mais il ne devait pas négliger sa position. Le portail en bois donnant sur la demeure des dissidents se trouvait devant la bande Shûmei tandis qu'ils terminèrent leurs fruits.

Yosh yarou domo finissons en vite.

***************

Pendant ce temps-là au domaine des Shûmei Satsuki toqua à la porte d'entrée du salon principale.

Entre donc.

La porte s'ouvrit sur le shatei-gashira du clan qui attendait avec impatience la jeune femme.

Alors Satsuki, que vas-tu me raconter dans ton rapport hebdomadaire ? Je t'écoute...

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Les rues d'Edo s'étaient remplies depuis ce matin ensoleillé. Bientôt ce sera l'heure du déjeuner, les nombreux izakaya et autres restaurants dégageaient une delicieuse odeur de bouillon pour préparer des nouilles de qualité. Cependant toute cette agitation de fourmis travailleuses ne pouvait couvrir le grabuge provenant d'une grande bâtisse. Le portail en bois en vibrait tellement il y avait de mouvements derrière. Soudain un homme passa à travers la porte, brisant celle-ci en mille morceaux et glissant sur quelques mètres. Ryûichi suivit en enjambant les débris et posa violemment son pied droit sur le pauvre homme.

Tu es doué petit, très doué. Mais tant que je serais dans le milieu tu ne seras que le second.

Les lourdes getas du wakagashira et son poids conséquent étaient douloureux pour le yakuza dissident mais il pouvait s'estimer heureux d'être encore en vie.

Pardonnez-moi Ryûichi-dono ! Je jure sur l'honneur que ceci ne se reproduira plus !
Oho, t'as des cou*lles mon gars pour jurer comme ça alors que tu nous l'avais déjà promis. Tu sais ce que cela implique la trahison ?

L'homme tremblait comme une feuille car tous connaissaient la cruauté dont pouvait faire preuve Ryû. Seulement cette fois-ci il fit une nouvelle action surprenante.

Dégage et respecte ta parole cette fois. Sinon je serais bien moins clément.
Aniki ?! Maismaismais...
Bah quoi ? Rien ne nous dit qu'il manquera encore à sa parole. Puis si c'est le cas je m'en chargerais personnellement. Comme d'habitude. Allez à table j'ai une faim de loup !

L'attitude de Ryû était des plus étranges du point de vue de ses subordonnés. Que lui arrivait-il ?

***************

...c'est donc comme cela que ça se passe. Très bien. Comme toujours ton rapport est très détaillé Satsuki, continue comme ceci.
Hai goshujin-sama. À présent si vous le permettez je vais me retirer.
Oui va. Satsuki ?

La jeune femme prête à quitter la pièce se retourna à l'appel de son nom.

Ne t'amouraches pas de Ryûichi. Ce n'est qu'une brute sauvage et un gaijin de surcroît. Une fois la mission terminée oublie le. C'est pour ton bien.

L'espionne détourna son visage vers la porte, un voile triste passa devant son regard perdu. Un conseil ? Apparemment il arrivait trop tard. Elle inspira profondément et se retourna à nouveau vers le shatei-gashira, sourire forcé sur les lèvres.

Voyons goshujin-sama je n'ai pas de temps à perdre avec ce genre de futilités. En plus ma liberté est en jeu et j'y tiens beaucoup. Ne vous en faites point goshujin-sama je mènerais cette mission à bien.
Yokarô (Très bien) Dans ce cas ne me déçois pas Satsuki.

Elle franchit le pas de la porte, ses longues mèches brunes virevoltant au gré de ses pas. Oui sa liberté était en jeu mais son amour aussi... Que faire ?

Le soir venu la jeune brune était assise à la table dans la pièce de vie de son wakagashira de petit ami. Celui-ci s'affairait aux fourneaux, un de ses passe-temps favoris, et une delicieuse odeur de porc pané mêlé à la sauce soja flottait dans l'air.

Tu vas voir, après un plat pareil tous tes soucis auront disparus. Y'a de quoi requinquer un mort là-dedans.

Elle ne répondit que par un maigre sourire au ton enjoué de Ryû. Une brute sauvage ? Oui il était clair que dans son travail on ne pouvait trouver plus carré et direct dans sa façon de faire. Seulement quand on grattait la carapace se trouvait une improbable douceur chez un homme de son gabarit, ainsi qu'un caractère aux antipodes de ce qu'il montrait. Et c'était plaisant de n'être qu'une seule personne à en profiter. Cependant combien de temps en savoura t'elle l'expérience ? Comment réagira t'il en apprenant sa trahison ? Faisait-elle les bons choix ? Le bruit des assiettes posées sur la table la ramena à la réalité : il n'avait pas menti le katsudon sentait ultra bon et mettait l'eau à la bouche.

Ryû-san c'est...
Ouais je sais je sais, je gère.
Arigatô. Je...je ne sais pas si je mérite tout ce que tu fais pour moi.

Satsuki éclata en sanglots. C'en était trop pour elle désormais.

Ryû-san, et si on quittait la ville ? Laisse tomber les Shûmei et partons loin d'ici tu veux bien ?

Autant de sollicitations d'un coup surprirent Ryû. Que voulait-elle ?

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bien la première fois que Ryûichi voyait Satsuki fondre en larmes de cette manière. Elle devait en avoir gros sur le cœur pour craquer ainsi.

Que veux-tu dire par quitter la ville ? Tu sais bien que je ne peux...
Ryû-san je t'en conjure quitte cette bande et partons vivre loin. Ils ne t'apportent que des ennuis et je n'ai pas besoin d'une tête brûlée dans ma vie. Elle est déjà assez compliquée comme ça !

Elle était inquiète pour lui c'était mignon. Il allait lui montrer qu'elle n'avait pas à s'en faire autant.

Sacchan je suis le wakagashira d'un clan reconnu de part le pays. Je ne peux pas quitter le Shûmeigumi aussi simplement. Et puis je ne crains rien ni personne : celui qui me battra n'est pas encore né. Alors tu vois ?

Afin de rassurer la belle brune Ryû l'enlaca tendrement. Elle sentit son souffle chaud dans ses longs cheveux et les battements de son cœur solide. Oui il était puissant dans ses propos et dans ses actes mais est-ce que ce sera suffisant contre la perfidie du shatei-gashira ? Le repas fut englouti dans une meilleure ambiance et la nuit fut agréable.
Le lendemain matin Ryû se retourna dans son futon et constata qu'il était étrangement vide. Malgré l'heure matinale elle avait déjà mit les voiles. C'était dommage car il aurait bien aimé passer encore quelques heures allongé. Qu'à cela ne tienne ce n'était que partie remise. Alors qu'il terminait de se préparer dans sa salle d'eau le second ressentit cette désagréable sensation qu'il exécrait.

Qu'est-ce que tu me veux ENCORE dès le matin toi ?
Je vois que tu n'as pas l'air d'avoir retenu la leçon. Le bonheur ne fait pas parti de ton apanage et ne le seras jamais.

Attablé les jambes croisées, sa gomina parfaite sur la tête, le subalterne de Dante sirotait un mugicha bien frais.

Écoutes mec j'ai pas le temps pour entendre tes co**eries. Alors finis ton thé et fous le camp de chez moi.
Allons allons il ne faut pas le prendre comme ça. Si je suis là c'est pour t'avertir d'une chose à propos de ta ragazza.

Comment ? Qu'est-ce que ce Spectre de bas-étage voulait insinuer avec sa langue de serpent ? Sans prononcer un mot Ryû se positionna devant l'Italien, son visage buriné doté d'un air maussade des mauvais jours.

Je vois que tu es plus enclin à m'écouter. Ta brunette là tu savais qu'elle était une des poules de ton consigliere ? Et qu'en échange de sa liberté elle lui faisait un rapport détaillé de ce que vous faites ?
Nani ? Qu'est-ce que tu me ch*es là ? Satsuki ne me fera jamais une chose pareille !
Alors pourquoi est-elle parti si tôt aujourd'hui ? Et les autres mercredis ?
...

Le doute s'insinuait dans l'esprit du yakuza. Et si...

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À genoux sur le sol les mains en position de prière, Satsuki était le front contre le sol. En face d'elle le shatei-gashira du clan Shûmei se grattait le menton visiblement en pleine réflexion.

Je vois. Ainsi il a volontairement laissé s'échapper un ennemi du clan. Voici une information intéressante sur plusieurs plans. Joli travail comme d'habitude.
Je vous en prie goshujin-sama. Je ferais n'importe quoi pour recouvrer la liberté.

Debout derrière la porte coulissante et habilement dissimulé dans l'ombre Ryûichi se mordit fortement la lèvre inférieure au point d'en saigner. Ainsi même elle n'était pas digne de confiance... Cette relation devait cesser ainsi que toutes connexions avec ce clan qui ne le respectait pas. Alors qu'il en avait assez entendu et qu'il s'apprêtait à quitter les lieux la voix de la brune lui parvint aux oreilles.

Néanmoins je ne peux continuer à trahir Ryûichi-san. Vous pouvez penser ce que vous voulez de lui mais c'est un homme merveilleux quand on le connaît. Je ne puis continuer à agir ainsi.
Satsuki. Tu veux rester une esclave le restant de ta vie ? Je t'avais prévenu de ne pas t'amouracher de ce sauvage.
Si c'est comme ça je le resterais !
effrontée...je te sors du ruisseau et c'est comme ça que tu me remercies. Sors d'ici et ne reviens jamais. Si tu as le malheur de me croiser un jour...

La phrase en suspens était suffisamment menaçante pour ne pas en dire davantage. Satsuki sortit à reculons et failli s'effondrer une fois à l'extérieur. Cela lui avait enlevé un poids de dire ce qu'elle avait sur le cœur mais à quel prix. Alors qu'elle traversait une passerelle enjambant un ruisseau elle vit Ryû adossé à la rambarde en bois. Son cœur se serra lorsqu'elle arriva à sa hauteur.

Ryû-san je...
N'en dis pas plus je sais.

Le jeune chef de gang l'entoura de ses bras tandis qu'elle pleura à chaudes larmes. S'il savait alors elle avait vraiment tout perdu aujourd'hui.

J'ai eu tort de faire confiance. À chaque fois c'est pareil. Seulement cette fois c'est terminé, j'arrête les frais. C'est décidé je quitte le Shûmeigumi dès aujourd'hui.
Eh ? Mais enfin Ryû-san...

Satsuki pouvait dire ce qu'elle voulait la décision du jeune homme était prise.

Va faire tes affaires nous partons ce soir. Je te retrouverais près de la Sumida. En attendant ne reste pas chez toi et ne te fais surtout pas remarquer. Compris ? Allez va.

Sans lui laisser le temps de répondre il était déjà parti d'un pas décidé en direction du QG. Cette fois ci était la goutte de trop.

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Fin de journée vers 17h30. La grande salle de réunion du Shûmeigumi était en effervescence suite à une annonce à venir du wakagashira en personne. Le brouhaha incessant fut vite interrompu quand Ryû leva la main afin de prendre la parole.

Mina-san merci d'avoir répondu présent aussi rapidement. Vous me connaissez je n'aime pas les fioritures aussi je vais être bref : je vais quitter le clan et ce dès aujourd'hui.

Le bruit repris encore plus fort après cette annonce. Certains étaient surpris, d'autres indignés. "Comment était-ce possible ?" "On ne quitte pas le clan comme ça !" etc etc... Seulement Ryû coupa court aux supplications.

Mes raisons sont personnelles et ne vous regarde pas. Cette décision est purement réfléchie et irrévocable. En tant que wakagashira et pour les services rendus vous n'aurez pas mon petit doigt.

De nouveau de l'indignation se faisait sentir dans cette bronca mais personne ne pouvait contredire le jeune futur ex-chef : sans ses actions le Shûmeigumi ne serait pas aussi puissant et présent. Ryû était pour ainsi dire intouchable.

Je n'aurais qu'un seul ordre à donner avant de partir et celui-ci est aussi irrévocable. J'ai décidé qui sera mon successeur et ce sera Abel Ôta.

En désignant Abel Ryu voulait mettre une belle épine dans le pied du shatei-gashira. Sûrement qu'il perdra sa place au profit d'Elyn au passage... Et puis connaissant l'impulsivité ainsi que la nonchalance dont pouvait faire preuve son petit frère le clan avait du souci à se faire et la laisserait tranquille.

Voilà. Pensez en ce que vous voulez comme vous le savez vos avis m'importent peu. Sur ce... Oyaji merci pour m'avoir aidé, soutenu, épaulé et conseiller durant ces années, je ne les oublierais jamais.

Il salua son père d'adoption avec respect. Et c'est sous un brouhaha incessant que Ryû s'en alla sans se retourner. Seul l'oyabun du clan le regarda partir. Il s'adressa alors au shatei-gashira.

Je t'avais prévenu de ne pas te mettre Ryûichi à dos. Maintenant tu devras en payer les conséquences.

Après avoir quitté ses ex-compagnons Ryû entra dans son bureau afin de récupérer ses affaires. L'Italien à la gomina était là, un air indifférent sur ses traits.

Tu ne devrais pas agir sur un coup de tête raggazzo.
Mec je n'ai plus à t'écouter alors fous moi la paix.

Une poigne ferme l'obligea à se retourner puis un coup de poing l'atteint au visage.

Il me semble t'avoir déjà dit de me parler sur un autre ton. Je suis un Spectre et tu n'es qu'un misérable humain.

Une goutte de sang perla de la commisure de ses lèvres épaisses ce qui fit sourire le jeune Noir. Ryû le laissa conclure avant d'attraper la main sur son épaule et de l'enlever sans forcer à la surprise de l'homme de Dante.

Et moi il me semble t'avoir dit de me foutre la paix et de dégager. Tu croyais quoi ? Que j'allais rester au même niveau durant toutes ces années ?
Impossibile ! Cette énergie, elle surpasse largement les étoiles Célestes les plus puissantes ! Elle...elle est au niveau d'un Juge !!!

La main de Ryû attrapa fermement le visage de L'Italien et le souleva du sol. Il allait effectuer sa punition signature.

Tes histoires de Spectres et de destin je m'en moque complètement. Personne à part moi ne me dictera le chemin à suivre. Je peux toutefois te remercier pour tes petites anecdotes, elles m'ont permis de devenir ce que je suis aujourd'hui : l'homme le plus fort du pays. À présent si tu veux bien je suis attendu.

Le plus fort c'était vite dit, Elyn et Abel ne se débrouillaient pas mal non plus. D'une impulsion cosmique le corps du Spectre terrestre se boursoufla, implosa et retomba mollement au sol.

Oya tu n'as pas disparu d'un coup. C'est vrai que tu es plus résistant que la moyenne.
Testa di cazzo...tu ne sais pas encore ce que le Destin te réserve...et à trop vouloir le dompter tu t'en mordras les doigts. Et ce jour-là je te regarderais le maudire en rigolant ! Hahahaha...argh...

La voix du Spectre s'éteignit tout comme l'homme. Ignorant cet avertissement digne d'un perdant Ryû empaqueta ses affaires et quitta la résidence en route vers sa nouvelle vie. Une vie loin du crime et des atrocités. Malheureusement tout cela ne tardera pas à le rattraper et le heurter de plein fouet...

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Une année était passée depuis le départ de Ryûichi et on pouvait dire que les affaires du clan Shûmei allaient mal. Abel qui avait pris sa succession était à son tour parti sans explication en laissant le groupe dans la tourmente. Diverses factions cherchaient à profiter du désordre à l'intérieur de la famille la plus puissante du pays pour renaître de leurs cendres, de nombreuses guerres de gang gangrènaient une ville déjà en difficulté.
L'oyabun s'arrachait le peu de cheveux qui lui restaient sur le caillou, cherchant des solutions. Il avait fait exécuter l'ancien shatei-gashira qui conseillait Ryû car tout était parti de lui mais cela ne suffisait pas pour régler les problèmes.

Aaaaah...

La porte de la salle de réunion vint s'ouvrir soudainement en grand, faisant sursauter le vieil homme. Devant lui se tenaient une troupe qu'il ne connaissait que trop bien : celle des Néerlandais. En tête de file Joost Van Bernstern qui affichait la tête des mauvais jours.

Mister Joost nous ne vous attendions pas de sitôt. Que nous vaut cette attitude belliqueuse ? Et cette tenue ?

En effet le géant blond n'arborait pas son sempiternel costume trois pièces sur mesure mais une tenue d'aïkido au pantalon rouge et au haut blanc immaculé. À ses côtés les deux enfants qui l'accompagnait avaient bien grandis depuis : celui au bandana orné du drapeau anglais faisait désormais la même taille que son bâton de combat, sa salopette attachée uniquement à l'épaule gauche. Quant à l'autre il portait une tenue élégante de servant contrastant avec le sadisme qui dansait dans son regard.

Vous savez très bien pourquoi je suis ici mister Shûmei et ma patience a des limites. Plus d'un an que je vous sais en possession des trésors nationaux et que vous ne me les avez toujours pas remis. J'ai été gentil en vous laissant le temps de me les apporter mais la coupe est pleine.
Comment avez-vous... ?

L'oyabun se tut conscient qu'il était inutile de poser une question à la réponse évidente. Joost Van Bernstern disposait d'un immense réseau et savait tout sur tout quand il le fallait. En tout cas cela commençait à sentir le roussi pour le Shûmeigumi. Le Néerlandais fit un pas en avant, aussitôt les meilleurs éléments du clan nippon vinrent se positionner autour de leur chef armes à la main.

Ainsi vous affirmez avoir voulu jouer au plus malin avec moi... So courageous and so stupid. Notre affaire n'a plus de raisons d'exister ! Billy ! Hein ! Montrez à ces singes jaunes qu'on ne plaisante pas en affaires !

Les deux jeunes hommes prirent place devant leur boss tandis que les Shûmei attaquèrent. Et le résultat fut prompt et brutal. En peu de temps les combattants furent vaincus sans efforts particuliers par les deux hommes de confiance. Les mains occupées par leurs opposants les deux lieutenants ne virent pas l'un des assassins arriver par le toit en direction du boss occidental. C'est ma chance se disait-il, il est vieux je peux l'éliminer en un instant. Bras croisés sur le torse Joost l'observa fondre sur lui et le toisa.

Peuh ! Predictible.

Il leva la main droite et dévia sans sourciller le coup porté contre lui. Dans la continuité du geste il empoigna le tueur et le brisa en deux au sol après une projection, le bois du parquet craquant sous le choc. Plié en deux comme une feuille de papier il succomba.

Je suis peut-être vieux mais toujours en pleine forme. À présent vieux singe je prends le commandement de ce clan en perdition. Où sont les trésors ?
...
Tu ne veux pas répondre ? Soit. Ce sera sûrement différent quand tu verras tes hommes mourir sous tes yeux. Autre question : où est passé ton gorille noir ? Je pensais qu'il serait présent d'où ma tenue.
...Ryûichi-kun ne fait plus partie du clan depuis longtemps déjà. Il est parti de son plein gré et nous l'avons laissé tranquille pour ses services rendus. Sans lui les trésors nationaux seraient encore éparpillés de par le monde.
Laissé partir ? Avec tout ce qu'il sait ? Vous êtes vraiment des inconscients les Japs. Rassemble tes meilleurs spadassins et qu'ils s'occupent de son cas. Un danger pareil ne peut rester en vie pour mon business.
Comme vous voulez mister Joost...

La mort dans l'âme l'oyabun aida ses hommes encore en vie à se relever et leur ordonner d'aller éliminer leur ancien wakagashira. Celui-ci, loin de tout ce tapage, allait passer une fin de journée des plus agréables avec en point d'orgue une super surprise. Malheureusement vous connaissez la suite de l'histoire...(voir fiche de présentation)

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Ryûichi du Bénou, le traiteur du Mekai. Salade de phalanges, tartes aux marrons et pains à toutes heures. Yoroshiku !!! (Enchanté!!!)

Seuls les Époux infernaux connaissent son véritable nom

Merci à Wilfrid et Elyn pour le set

La pluie tombait depuis peu ce soir là. Les gouttes tombaient sur la rutilante armure que portait Ryûichi et s'évaporaient à son contact. Assis à même le sol au centre du cratère provoqué par son désarroi, le corps trempé et froid de sa femme posé contre son torse, le nouveau Spectre laissait ses larmes de tristesse se mêler à celles du ciel. Sa main gantée passait et repassait sans cesse dans la longue chevelure de Satsuki.

Ore no se da... Ore no se da. Gomene Sacchan. Gomene... (Tout est de ma faute. Tout. Je te demande pardon Sacchan. Pardonne-moi...)

Des images de leurs vies à deux défilaient dans son esprit. De leur sulfureuse rencontre à la récente annonce de la grossesse en passant par les bons moments que la vie edoïte pouvait offrir. Il y avait aussi des disputes et des désaccords entre eux mais n'était-ce pas ce qui fait le ciment du couple ? Puis ils se réconciliaient toujours.

Tu as fait de moi quelqu'un de meilleur. J'ai même commencé à penser que j'aurais aussi droit à une vie normale avec toi. Comment en est-on arrivé là ? Ceux à qui j'ai tourné le dos reviennent me hanter et détruire ce que nous voulions bâtir.

Ryû étreignait son amour avec tendresse tout en sentant la rage et la haine monter en lui. Il se redressa et traversa le brasier ayant ravagé les environs. Pas à pas il avançait en silence en direction du mont Fuji. Une fois au sommet il se retourna vers la ville : une vue magnifique qu'il aurait aimé partager avec la belle brune. Il se mordit la lèvre inférieure jusqu'au sang, le goût ferreux achevant de le mettre en colère.

Nani ga ai ka ? Nani ga seigi ka ? Nani ga sekai ka ? Ore wa mô iia da. Ore wa ningen wo yameru !!!(C'est ça l'amour ? La justice ? Le monde ? Je n'en peux plus. Si c'est comme ça je rejette mon humanité !!!)

D'un regard il fit un trou dans le sol afin d'y déposer la dépouille de sa bien-aimée. Petit à petit il la recouvrit de terre meuble, voyant son visage blafard mais marqué par un sourire éternel disparaître.

L'humain n'est qu'une pourriture tout juste bon à détruire ce qu'il touche. Hadès-sama a raison : il faut délivrer le monde de sa présence néfaste. Et je vais m'y atteler dès ce soir. Vous m'avez enlevé une personne chère à mon cœur aujourd'hui vous allez tous payer !

Sous l'impulsion de son énergie cosmique le mont endormi se réveilla et entra en éruption. Avec la lave en lame de fond Ryû s'envola et fondit sur Ôsaki, un quartier au sud-ouest d'Edo. Au bout de quelques minutes de la fumée s'éleva et des cris se firent entendre. Des traînées rouge carmin parsemaient le sol au gré des pas du Spectre du Bénou au visage inexpressif. Il remonta la route passant de quartier en quartier en semant la mort et la désolation jusqu'au au QG des Shûmei.

Yarou-domo detekoi ! (Sortez de là bande de déchets !)

Plus besoin de dissimuler ses pouvoirs désormais. D'un coup de pied il fit voler le lourd portail en fer et pénétra dans la cour qui était étrangement calme. Remontant à toute allure le bâtiment bien vide malgré le boucan il finit par entrer en trombe dans la salle de réunion.

Ma...masaka ! Sonna bakana !!! (Im...impossible ! Ce n'est pas vrai !!!)

À part quelques cadavres desséchés il n'y avait plus personne dans cet endroit. L'oyabun avait fui ailleurs depuis longtemps et Ryû n'avait aucun moyen de savoir où il pouvait se terrer. En effet même lui en tant wakagashira ne connaissait pas toutes les planques du clan et elles étaient nombreuses.

Shikusho...shikushooo...SHIKUSHOOOOOOO !!!!!!!!

Dans une explosion de rage il détruisit son ancien chez lui ainsi que les rues environnantes. Il n'avait plus de moyens d'accomplir sa vengeance à part en déambulant dans le pays mais le Japon était vaste. Désemparé l'ancien yakuza se mit en marche sans objectif laissant le vent le porter au milieu des cadavres calcinés, détruisant tout sur son passage : les ailes noires de la Mort étaient en mouvement.

FIN

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Ryûichi du Bénou, le traiteur du Mekai. Salade de phalanges, tartes aux marrons et pains à toutes heures. Yoroshiku !!! (Enchanté!!!)

Seuls les Époux infernaux connaissent son véritable nom

Merci à Wilfrid et Elyn pour le set