===> Sanctuaire Sous-Marin
Alors qu’il venait de rentrer bredouille de son voyage au Sanctuaire Sous-Marin, dans l’espoir de retrouver Diana, Alfrid semblait désespérer. C’était fatigué et découragé qu’il était arrivé au niveau du Palais. Mais alors qu’il allait passer la porte, il fit demi-tour.
Alfrid avait entendu une voix dans le vent d’Asgard prononcé son nom. Une voix étrange, que l’Epsilon n’arrivait pas à identifier. Cette voix venait du Nord, plus au nord que le Royaume d’Asgard. Il aurait pu ne pas y prêter attention mais quelque chose en lui le poussait à aller vers la voix.
Sans attendre Alfrid parti à la recherche de cette voix. Il envoyant juste un message à Dame Séléné, pour prévenir de son absence. Il ne voulait pas inquiéter la Prêtresse de par sa disparition.
Le trajet jusqu’à la frontière d’Asgard fut facile. Il connaissait les chemins cachés et les raccourcis à travers les montagnes de Gamma pour se rendre à l’extérieur du Royaume. Pourtant, en chemin, il fit un crochet. Sans le vouloir, ses pieds le conduire dans la ville où il avait grandi et était devenu soldat. L’Epsilon en profita pour aller saluer son père et ses anciens camarades, prenant des nouvelles des postes frontières et des gens de passages. Même s’il ne put rester longtemps, Alfrid profita d’un moment seul à seul avec son père, lui racontant les combats qu’il avait dû livrer, des gens qu’il avait rencontré, perdu, de comment le Royaume d’Asgard évoluait et des projets d’alliances qu’il avait en tête. Ce fut des échanges brefs mais pourtant tellement important pour Alfrid. Quand il quitta la ville, au crépuscule, il promit de revenir bientôt.
Malgré la noirceur de la nuit, Alfrid continua sa route. Il espérait retrouver rapidement cette étrange voix dans le vent. Au bout de quelques heures de marche, il put réentendre cette étrange voix lui demandant d’aller vers l’ouest, vers la mer. Sans attendre, le Guerrier Divin se mit en route, se laissant guider par son cosmos pour arriver à la mer, plus rapidement qu’il ne l’aurait cru. De là où il était, il pouvait voir une petite ville de pécheur. Malgré l’heure tardive, alors que le soleil pointait à peine à l’horizon, le Guerrier Divin pouvait voir des marins s’apprêter à prendre la mer, saluer leur femme, rire ensemble, marcher cote à cote. Il en voyait même certains, déposer des offrandes devant la statue du Seigneur Odin.
- Pourquoi m’avoir amené jusque-là ? Se demanda-t-il sans vraiment attendre de réponse. Bon tant que je suis là, autant aller voir ce qu’il y a de si important dans ce village…
Alfrid décida de descendre les collines pour arriver devant le village de pécheur et en marchant dans ses rues, il regarder autour de lui. Il y avait de tout, des marchands qui préparaient leurs étales, des enfants qui couraient dans la rue, des femmes qui ouvraient les fenêtres des maisons en parlant à des gens à l’intérieur, des marins qui partaient vers le port et parfois, un chien ou l’autre qui passait devant lui en courant. Des gens le regardait bizarrement, il faut dire qu’avec son armure, il ne passait pas inaperçu. Il se contenta de faire des signes de têtes et de continuer à avancer sans rien dire. Étrangement, voir ce village vivre normalement, loin des soucis qu’il avait pu avoir à Asgard, lui faisait plaisir. Il était devenu Guerrier Divin pour ça, pour la camaraderie, comme chez ces marins, pour trouver une sorte de famille et protéger ceux qui ne pouvait pas l’être. S’était-il éloigné de cela en se disputant avec Thor ? Avait-il renier tous ses principes en menaçant Amalthia ? Certes, il avait tenté d’arranger les choses avec Thor et avait compris qu’Amalthia avait surtout agit de façon naïve plutôt qu’avec malice. Et il se souvenait de sa discussion avec Dame Séléné. Le peuple d’Asgard, et aussi le peuple du Nord avait vécu d’autres tragédies que la tempête lors de la mort d’Odin.
En arrivant au port, fixant l’horizon, Alfrid soupira. Oui, il s’était peut-être perdu en chemin mais à présent, il avait compris son erreur et ne la ferait plus. Il fallait avancer ensemble, réunir tous les guerriers Divins et faire en sorte d’avancer.
Pendant qu’il réfléchissait, le vent lui souffla une direction à prendre. Alfrid n’hésita pas et alla voir le capitaine du bateau le plus proche pour savoir ce qu’il y avait dans la direction que lui avait indiqué le vent. Le capitaine répondit qu’il y avait des îles, peuplés ou pas. L’Epsilon lui demanda s’il pouvait le conduire sur une des îles, et qu’après, il se débrouillerait. En regardant l’armure d’Alfrid, le capitaine accepta rapidement et ils purent se mettre en route.
Était-ce dû à une force supérieure ou simplement la chance qui fit que le vent soufflait dans la bonne direction et que la mer était montante ? Alfrid ne connaissait pas assez la navigation pour le dire mais ce qu’il sut, c’est que le voyage fut rapide. Il arriva au niveau de la première île en début d’après-midi. Alfrid passa quelques jours, du moins, c’est l’impression qu’il eut, à voyager d’île en île, parfois tombant sur des îles peuplées, parfois pas, ou encore une île qui semblait avoir été habité, il y a quelques temps mais il n’y trouva que des tombes. Il y fit une rencontre mais cela, est une autre histoire.
Toujours se laissant guider par la voix, il ne comprenait toujours pas pourquoi il l’entendait ni pourquoi il semblait autant attirer vers elle. Mais après avoir quitté les îles du nord pour revenir vers Asgard, il se dit qu’il allait avoir bientôt la réponse.
Il semblait être parti depuis des semaines et pourtant, il avait aussi l’impression qu’il n’était parti que depuis une journée, voire deux. Le temps lui-même semblait se jouer de lui.
Quand l’Epsilon passa la montagne de Gamma, il se senti heureux d’être de retour. C’était un sentiment agréable, quand on voyage longtemps, de revenir à l’endroit où l’on se sent chez soi. En entrant un peu plus dans les terres d’Asgard, il entendit à nouveau la voix dans le vent, plus fort qu’habituellement. Sans attendre, il s’élança vers l’endroit où la voix se faisait plus puissante dans le vent.
Continuant d’avancer, il reconnut petit à petit l’endroit. C’était l’endroit où il avait, il y a de nombreuses années, trouvé un passage vers le monde des Elfes Noires, vartalfheim. La grotte était à la frontière entre Gamma et Epsilon.
« - Serait-ce eux qui m’appelle ? Le passage s’est pourtant refermé et je n’ai jamais pu retourner chez eux… » pensa Alfrid en arrivant devant la grotte.
Il hésita. Il ne voulait pas disparaitre dans un autre des 9 mondes, comme la dernière fois. Même si pour lui, en Vartalfheim il avait passé presque 3 mois et seulement une journée ici, cela restait dangereux et hasardeux. Mais il avait fait tant de chemin pour cette instant, qu’il secoua sa tête et avança.
La grotte était telle qu’il s’en souvenait, profonde et sombre. Le loup d’Asgard devait faire attention où marcher et progressait doucement. Puis, petit à petit, une lueur apparu devant lui. De faible lueur, elle grandit en petit lueur, puis en lumière vive illuminait une grande cavité, inconnu jusque-là à Alfrid.
La lumière provenait d’une lance, donc la pointe touchait le sol en forme de piédestal, sans pour autant s’y enfoncer. Le tout était au centre d’un lac d’eau limpide et luminescent. Ce spectacle coupait le souffle de l’Ase qui regardait cela avec admiration. Surtout quand il reconnut la lance. Il s’agissait de Gungnir, la lance sacré d’Odin en personne.
- Mais qu’est-ce que cela veut dire ? se demanda-t-il en s’avançant doucement, avant de toucher l’eau du bout des doigts. Elle est froide mais pas autant que je l’aurais cru… se murmura Alfrid en souriant.
L’Asgardien remarqua alors un petit passage de pierre, non loin de lui, permettant d’arriver à la lance. Il avait donc deux chemins. Un où il allait devoir nager et un autre où il allait devoir simplement marcher pour atteindre la lance.
- Cela serait trop facile… Comme sur Avalon… j’ai pris le chemin de la facilité et mon armure d’Oméga a été réduite en miette. Comme si elle avait compris quelque chose, l’armure d’Epsilon quitta le corps d’Alfrid pour reprendre sa forme totémique derrière lui, laissant le Guerrier Divin en tenu de soldat. J’ai l’impression que tu veux que j’y aille à la nage ! lui lança-t-il en souriant. Bon ben quand il faut y aller…
Alfrid entra dans l’eau après avoir retiré le haut de sa tenue et laissa le froid ambiant l’étreindre. La sensation n’était pas désagréable. Il se mit à nager tranquillement. Parfois, il plongeait pour voir la profondeur de ce lac intérieur et il n’arrivait pas à en voir le bout. En remontant prendre sa respiration, il se demandait quel était réellement cette endroit.
Au bout de quelques instants, il arriva sur le petit îlot, faisant face à la lance Sacré Gungnir. Que devait-il faire ? Devait-il la prendre et la ramener au palais ? Pourquoi est-ce qu’il avait été appelé, après avoir fait un tour du nord, pour la trouver ?
Il jeta un coup d’œil vers son armure qui semblait briller d’un éclat étrange. Il n’arrivait pas à la comprendre mais pourtant, une chose semblait être sûr, elle lui disait d’aller de l’avant.
- Je te fais confiance, mon amie !
L’Epsilon tendit la main vers la lance et respectueusement, il s’en saisit et la retourna, pour que la pointe soit dirigée vers le haut de la caverne. Durant les premières secondes, il ne se passa rien, ce qui étonna Alfrid. Mais d’un coup, une puissante lumière éclata de la lance et entoura l’Asgardien.
Des milliers d’images passèrent en quelques instant dans la tête d’Alfrid. Des scènes de batailles, des montres énormes ou des Géants tellement grands qu’on ne voyait pas leur tête. Il y avait aussi des gens, des Guerriers Divins. Tellement de visages différents qu’Alfrid n’arrivait pas à tout retenir, son esprit semblait saturer. Puis il reconnut Dame Séléné, Ashram avant qu’il ne devienne Thor dans l’armure d’Epsilon, d’autres Guerriers Divins qu’il n’avait jamais vus, puis d’autres images, de personnes puissantes, des dieux sans doute, Athéna, Hadès, Poséidon, d’autres Dieux qu’il ne connaissait pas. Les images montrèrent aussi Lothar, Lothar devenant Odin, Amalthia, Albérick, il se vit lui-même et aussi, Diana. Cette dernière image fit rater un battement au cœur d’Alfrid.
« - Ma tête va exploser, qu’est-ce qu’il m’arrive ? » pensa-t-il avant de se sentir partir en arrière.
- Alfrid d’Epsilon, je t’ai choisi pour devenir mon nouvel hôte. Tu vas t’endormir pour que moi, Odin, Père de toutes-choses puisse revenir en Asgard et diriger notre Royaume.
C’était cela ? Il allait disparaître et Odin allait prendre sa place ? C’était en effet un honneur pour lui, un demi-Asgardien d’avoir été choisi mais quelque chose le troubla alors qu’il se sentait de plus en plus sombrer dans le vide.
Il revit le visage de Diana lui souriant et lui demandant de veiller sur Asgard. Il revit le visage d’Albérick avec qui, il n’avait pas encore eu beaucoup de temps pour parler, Jolan avec qui il avait voyager, Dame Séléné à qui il avait promis de revenir, Thor avec qui il devait encore discuter de beaucoup de chose et il revit même le visage d’Amalthia, avec qui il avait promis de partir en mission pour améliorer leur relation.
- NON ! Hurla-t-il en brandissant Gungnir. La lumière continuait de tourner autour de lui mais cette fois, il se tenait debout. Seigneur Odin, je ne peux que vous remerciez de m’avoir choisi pour abriter votre divine âme mais je ne peux m’endormir. J’ai des serments à honorer et des gens qui attende mon retour. Il senti une présence derrière lui mais ne se retourna pas. Si vous me juger réellement digne de vous, alors donner moi vos pouvoirs. Permettez à votre humble serviteur de brandir la lance en votre nom, de devenir votre Avatar pour défendre le Royaume d’Asgard.
Il y eu un moment de calme avant qu’un rire ne s’élève dans la grotte avant que la présence derrière lui ne parle.
- Tu es assez intéressant, Alfrid, Fils de Stignan et d’Azalé. Le fantôme de la mère d’Alfrid apparut devant l’Asgardien pour lui sourire avant de disparaître. Quand je suis revenu en Lothar, tu étais méfiant avec de me suivre et il y a peu, tu t’es opposé à mon fils. La présence avança vers Alfrid, de dos. Je vais m’endormir dans ton âme, mais je pourrais voir ce que tu feras de mon pouvoir. Si tu ne t’en montre pas digne, je te quitterais et tu redeviendras un Guerrier Divin mais si tu t’en montre digne, alors tu pourras les conserver aussi longtemps qu’il te plaira. Il recula. Ainsi, ai-je parlé, moi Odin, Père de toute-chose. Qu’en ce jour, Alfrid d’Epsilon cesse d’exister et qu’Alfrid, avatar d’Odin vienne au monde.
La grotte elle-même trembla avant qu’une puissante lumière, beaucoup plus forte que la précédente illumine tout. Alfrid ferma les yeux pour se protéger de cette lumière divine.
Quand il rouvrit les yeux, il se trouvait au sommet d’une des plus hautes montagnes de Gamma. Ses vêtements de soldat avaient été remplacé par des vêtements plus beaux, toujours noirs mais avec des fines gravures dorées sur les bords. Ses simples chaussures, usés par le voyage qu’il avait fait, était neuve et brillaient. Une écharpe blanche entourait son cou avec une légèreté qu’il n’avait jamais connu. Et dans sa main droite, se tenait la lance d’Odin, sa lance à présent.
- Alfrid… avatar du Seigneur Odin, défenseur d’Asgard… Il eut un petit rire nerveux, ne sachant pas très bien comment il allait agir.
Sans vraiment réfléchir, il leva Gungnir vers le ciel et la vit briller de mille feux. La première chose qu’il allait devoir faire, c’était retourner au Palais pour parler avec les Guerriers Divins présent, de la suite pour Asgard.
- Dormez en paix Seigneur Odin, je vous jure de faire de mon mieux pour rendre à Asgard, sa beauté et sa force d’antan.
Et sans attendre, il s’élança vers le Palais d’Odin, qui se trouvait au bout du Royaume. Alors qu'il descendait la montagne, Gungnir disparu de la vue de tous, mais pourtant, Alfrid sentait sa présence, comme s'il pouvait la faire revenir n'importe quand. Le nouvel Odin décida aussi de garder secret, pour le moment, sa nouvelle identité.
===> Palais d'Odin