Spectre du Bénou de l’étoile Céleste de la Cruauté
Rôle : Spectre céleste au service direct du Juge du Garuda. Loyal mais aime vivre en solitaire.
Assagi depuis que sa vengeance est accomplie mais méfiez-vous de l'eau qui dort...
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Sujet: [Flashback] Sur le chemin de la Cruauté Sam 29 Fév 2020 - 18:14
Cette histoire se déroule peu de temps après la rencontre avec Dante. Après avoir investigué grâce à l'aide de l'homme de main du Basilic Ryûichi avait fini par débusquer les traîtres du clan Shûmei. Des hauts gradés qui plus est. En attendant la sentence sans doute irrévocable pour les ennemis du clan le jeune yakuza à la peau ébène se retrouva promu au rang de wakagashira, promotion qui sera officielle après la probable exécution. Afin de le remercier pour sa fidélité sans faille et son efficacité exemplaire, l'oyabun lui proposa ses meilleures poules de luxe dont plusieurs étrangères qui ne laissaient pas le jeune Ryû indifférent.
Elles sont toutes pour toi fils. Amuses toi tout ton saoul.
Pas besoin de se faire prier pour accéder à cette récompense. Plusieurs heures plus tard la porte en papier de ses nouveaux appartements coulissa pour s'ouvrir laissant le nouveau sous-boss de l'organisation sortir. Nu comme un ver et brillant de sueur il soupira un bon coup puis se dirigea vers sa salle de bain privative.
Bon les filles il va falloir partir j'ai à faire. Allez hop on dégage ! Et vous nettoierez avant de partir.
Affalées sur le moelleux et large futon une demi-douzaine de catins tentaient de se remettre de leurs émotions, les yeux rivés sur son musculeux postérieur. Une fois rincé de sa sueur Ryû entra dans le bain chaud et se délaissa après tant d'efforts. D'abord sourire aux lèvres il se remémora les heures précédentes : jamais ô grand jamais il n'aurait pu avoir une compagnie pareille. Ce genre de femmes ne s'offrait qu'à une élite auquel il ne faisait pas partie. Une peau laiteuse, des cheveux de feu ou d'un blond étincelant, des courbes harmonieuses et généreuses...un tel exotisme - venant de la part d'un homme noir vivant au Japon c'était ubuesque comme mot - en aurait fait baver plus d'un. Puis son sourire s'estompa pour laisser la place à un air sombre lorsqu'il repensa à toutes ces épreuves et autres humiliations dégradantes subies afin d'en arriver là. Ryû se redressa, l'eau ruisselant sur son corps imberbe. Sa main droite passa sur son tatouage récent, marque laissée sur son pectoral gauche par cet homme mystérieux. Cet Italien avait l'air d'en connaître un rayon. Autant sur lui que sur les Shûmei. Et cette aura sinistre qui en émanait... Un frisson parcourut l'échine du jeune homme tandis qu'il sortait du bain. Il devait en savoir plus sur la signification de ses propos. Mais d'abord le "jugement" des traîtres. Ryû avait eu une bonne idée qui plairait sûrement à l'oyabun et qui empêchera d'autres à vouloir tenter de jouer avec le feu. Car à force on finit par se brûler.
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Ryûichi du Bénou, le traiteur du Mekai. Salade de phalanges, tartes aux marrons et pains à toutes heures. Yoroshiku !!! (Enchanté!!!)
Seuls les Époux infernaux connaissent son véritable nom
Merci à Wilfrid et Elyn pour le set
Ryûichi
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Sujet: Re: [Flashback] Sur le chemin de la Cruauté Mer 11 Mar 2020 - 1:07
Le soleil commençait à poindre le bout de son nez en cette matinée printanière. Les hautes cimes des arbres peuplant le grand parc de Shinjuku cachaient en partie ses rayons mais la journée promettait d'être belle. Au centre d'un parterre de sakura en fleurs une gigantesque estrade en bois avait été montée de toutes pièces, les gars du clan avaient bien bossé durant la nuit afin d'obtenir un tel resultat. Deux rondins de bois avaient été fixé au milieu de l'estrade sur suggestion de Ryûichi. Le nouveau wakagashira justement était encore dans son futon, s'étirant comme un chat au réveil. La lumière solaire passait à travers ses rideaux mais pour le moment il n'était pas pressé de sortir. Peut-être était-ce dû à la superbe créature endormie à ses côtés. Yûka Suzuhana, la voix d'un groupe de musique populaire d'Edo. Une beauté inaccessible pour beaucoup d'entre eux les yakuza. À priori parce que de un elle etait beaucoup trop bien pour eux et surtout parce que c'était la fille d'un oyabun rival et que personne ne souhaitait y laisser un doigt voire plus...Faudrait-il encore connaître cette info confiée sur l'oreiller.Il l'avait séduite à l'aide d'un jeu de regards faussement innocent et plus que évocateur auquel elle avait répondu sans vergogne. La femme brune savait ce qu'elle voulait et le lui avait bien fait comprendre... Son intimité cachée par les draps Ryû se retourna et l'observa dormir un peu avant de souffler doucement dans son oreille. La belle brune remua en se cachant sous le drap ce qui amusa beaucoup le jeune Noir. Il glissa une main sous la couverture palpant allègrement sa conquête du jour qui gémit.
Tu ne dors jamais toi...
Comme seule réponse il l'enlaça...
La foule se faisait de plus en plus nombreuse dans le parc, foule majoritairement composée des membres du clan et prête pour la célébration. Il ne manquait plus que les pontes. Le grand parrain fut le premier à monter sur l'estrade sous les ovations respectueuses de ses "fils". Il s'installa à la place qui lui était réservé le temps que son nouveau second daigne arriver. Ryû finit par se pointer frais comme un gardon, revêtu de la tenue officielle du chef en second. Des parures et autres ornements qu'il détestait mais bon c'était pour la bonne cause. Le plus surprenant dans son accoutrement était ce masque de kabuki dissimulant son visage. Un masque totalement blanc dénotant de sa couleur de peau inhabituelle et qui soulevait nombre d'interrogations parmi la foule. L'oyabun leva la main, faisant taire ses ouailles.
Les enfants aujourd'hui est un grand jour. De vils manants ont osé tenter de s'en prendre à moi pour faire tomber notre famille. Mais c'était sans compter sur mon fils Ryûichi-kun qui à su déjouer ce plan perfide. Aujourd'hui il est récompensé en devenant votre grand frère. Faites lui honneur et qu'il vous le rende bien.
Un tonnerre d'applaudissements ponctua ce court discours du chef. C'était au tour du nouveau second de s'exprimer, exercice auquel il était peu rompu. Fermemant campé sur ses appuis Ryû s'éclaircit la voix.
Yosh. Yarou-domo merci pour votre ferveur. Avec moi comme grand frère les choses seront simples. Bossez bien et vous serez récompensés. Mais me décevoir c'est décevoir notre oyabun et ceux qui me connaissent savent que je n'aime pas être déçu. Quoiqu'il en soit aujourd'hui c'est la fête alors mangez buvez tout votre saoul ! Nous avons une punition à infliger mais tout d'abord notre oyabun aime la belle musique alors écoutons ce qu'il nous offre généreusement. Kanpai !!!
Les musiciens montèrent sur scène et Ryû déglutit : la chanteuse était Yûka. Il allait devoir taire ses précédentes occupations nocturnes ou ça allait jaser dans les rangs alors qu'il était à peine nommé.
Ohayô gozaimasu mina-sama. Je suis Yûka mais vous pouvez m'appeler Yûkarin. Sur invitation de Oyabun-dono nous allons animer la fête j'espère que notre musique vous plaira.
Éventail en main elle se décala légèrement sur le côté laissant la place à ses collaborateurs : trois hommes et deux femmes. Le premier homme était grand et maigre, torse nu et tatoué. Ses longs cheveux retombaient en cascade dans son dos tandis qu'il s'inclina poliment, luth à la main. Le second était un peu plus petit, un large tatouage en forme de kanji sur le visage. Il jouait du shakuhachi, une longue flûte en bois. Quant au dernier homme sa tenue moulante révélait une musculature impressionnante pour son petit gabarit. Pour cause il jouait du taiko, ce gros tambour souvent utilisé pour les manifestations du peuple. Les deux autres femmes étaient très belles et élégantes avec leurs tenues en soie. L'une maniait le koto et l'autre le shamisen. Il y avait fort à parier que l'alliance de tous ces instruments allait être magique accompagnée par la magnifique voix de Yûka, maîtresse du shigin, cette façon de chanter la poésie.
De la musique, de l'alcool, la famille et le parc comme lieu. Que demander de plus pour passer une bonne matinée ? Les yeux rivés sur son amante d'un jour Ryû savourait le spectacle mais se préparait pour la suite car ce sera à lui d'ambiancer. Les mouvements à l'éventail graciles de Yûka combinés à ses pas de danse excitaitent les Shûmei qui se damneraient pour juste un baiser sur le front. Et lui qui avait vu ces courbes de près. Beaucoup plus près... Les japonaises étaient belles, les Edoïtes encore plus mais cette chanteuse se trouvait à des lieues au-dessus. La sueur lui coulant du front, les soupirs de plaisir, ces longues et fines jambes enroulées autour de sa taille... Rien que d'y penser son mokkori était trop chaud et tendu. (NB : seuls les adeptes de City Hunter comprendront^^) Les dernières notes dans l'air il se leva de sa chaise et applaudit des deux mains.
Subarashii. Sugee ongaku da. (Magnifique. Super musique) Je ne connaissais pas mais je suis conquis par votre groupe. Omedeto Yûkarin ! Et à présent place aux festivités. Que l'on amène les traîtres !
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Sujet: Re: [Flashback] Sur le chemin de la Cruauté Ven 27 Mar 2020 - 14:31
Les Shûmei haussèrent la voix lorsque Ryûichi somma la venue des traîtres au clan. Deux hommes de main – des cousins comme il aimait les appeler vu leur couleur de peau – maintenaient les deux coupables et leur faisaient monter les marches de force.
Saa jijitachi. Junbi wa ii ka ? (Alors les vieux ? Z'êtes prêts?)
Portant sa main droite au visage Ryû retira son masque blanc. Un cri de surprise traversa la foule en voyant que sous ce masque...il y en avait un autre ; un masque de hannya (masque théâtral utilisé durant les spectacles kabuki) effrayant avec ses longues canines dépassant de ses babines retroussées. Ainsi qu'une longue et fine perruque grise à la chevelure descendant à mi-dos de sa tenue. D'un pas lourd il se positionna au centre de l'estrade, ses faux cheveux tombant en cascade devant ses yeux.
Za shô masto go on. (Que le spectacle commence.) Taiko-san, risumu ! (Monsieur Taiko, le rythme!)
Le percussionniste entama en solo le début d'un rythme entraînant tandis que le nouveau wakagashira agitait sa tête de haut en bas, la rotation de sa perruque décrivant un cercle de cheveux grisâtre. Les deux hommes de main ligotèrent solidement les mains des deux accusés sur les rondins de bois, bloquant leur position assise sur les talons et le tête fixe, le regard forcé vers l'horizon: ils n'avaient pas d'échappatoire possible. En guise de lunette l'un des kohai suspendit une loupe à une dizaine de centimètres des yeux des jugés, loupe tournée vers les rayons ardents du soleil.
Shamisen-san, koto-san !
Les instruments à corde se mêlèrent aux percussions formant un morceau pour le moins inhabituel à la population édoïte. (HRP : imaginez le début de Billie Jean version nipponne)
Le premier nommé se mit sur la pointe des pieds et se mit comme par magie à marcher à reculons sous les hourras de la foule, bien que celle-ci se demandait où allait mener ce petit show. Le deuxième nommé fit de même dans l'autre sens, se croisant au niveau de Ryû toujours la tête en rotation. Les trois hommes tournèrent sur eux-même, claquant des doigts tout en se déplaçant en crabe autour des vieux traîtres aux yeux chauffés par le soleil. Ils dansèrent ainsi le temps que l'astre solaire brûle leurs rétines, leurs cris de douleur emplissant le parc.
Saa jijitachi vous n'avez rien à dire ? Sinon vous devrez vous inquiéter pour votre deuxième œil vous savez.
Le premier vieux, l'ancien shatei-gashira (comptable et troisième « grand frère » du clan) avait son œil droit brûlé. C'était un vieux de la vieille comme on dit qui en avait vu d'autres. Mais de la torture de cette envergure c'était une première. Grimaçant il scrutait d'un air mauvais son nouveau supérieur.
Kozo tu ne sauras rien de moi. Tu peux me briser autant que tu veux je ne dirais rien. Oho tu ne manques pas d'air jiji. Mais on dirait que tu oublies à qui tu parles.
Lentement, alors que ses « cousins » continuaient de danser Ryû saisit le petit doigt de son interlocuteur et lui arracha net l'ongle. Le cri fut glaçant d'effroi mais ne perturba aucunement le jeune yakuza.
Oya oya il m'a semblé entendre quelque chose. Longtemps que tu n'as pas eu mal ainsi hein ? Mon petit shatei...
Imperturbable il continua ainsi sur chaque doigt, le sang frais éclaboussant le rondin de bois. Les Shûmei étaient presque en transe devant cette méthode inédite d'aveux et en demandaient plus. Pas d'inquiétude Ryû n'en était qu'au début. Jarre de sel à la main il déversa son contenu sur les blessures du comptable.
Alors ? Dis-moi ce que je veux savoir et les souffrances s'arrêteront.
De l'autre côté Michael et Jackson « s'occupaient » du second jugé, l'ancien wakagashira. A grand renfort de branches épaisses ils brisèrent ses jambes en trois points distincts : tibia, genou et fémur. Moins résistant à la douleur après tant d'années à s'empâter derrière une table il suppliait ses cadets d'arrêter mais rien n'y faisait. Le comptable grinça des dents et se mit à murmurer.
Yamero... (Arrêtez...) Hmm ? Tu as dis quelque chose jiji ? J'ai pas entendu. Yamero'tte itta darou ! (Je vous ai dit d'arrêter!)
La musique se tut tout comme la liesse de la foule. Surpris les hommes de main observèrent Ryû qui ne dit rien, l'étonnement se lisait à travers les orbites de son masque. Ses iris sombres scrutèrent le vieil homme qui venait de hurler sur lui.
Serais-tu devenu loquace jiji ? Vas-y je t'écoutes. Tu...Tu...Tu peux aller te faire enc**er comme tu l'as si bien fait kono kuso kokujin me !!! (Espèce de sale nè*re!!!)
Le silence devint pesant et gênant. Chacun s'attendait à une colère terrible du jeune chef, insulté sur sa couleur de peau mais rien ne se passa. Au contraire Ryû s'esclaffa bruyamment en applaudissant.
Hahahaha, alors ça c'est la meilleure. J'savais pas que t'avais le sens de l'humour. Tu l'avais bien caché jusque-là jiji. T'aurais du faire carrière comme comique j'suis sûr que t'aurais fait fureur. Seulement...
Il approcha son visage de celui haineux de l'ancien shatei-gashira, un air froid sur son visage buriné désormais découvert de masque et de perruque.
C'était ta dernière représentation publique kono shippoke yarou ! (minable face de gland de m*rde!)
L'uppercut jaillit, arrachant la tête du vieillard aux yeux encore écarquillés. Elle vola sur quelques mètres en hauteur et retomba. Ryû arqua sa jambe droite en arrière, shootant fort dedans. Il l'expédia dans le ventre du corps décapité qui décolla jusqu'à la foule et s'écrasa au sol dans un bruit mat. La tête encastrée dans ses viscères le vieux eut quelques soubresauts nerveux et arrêta de bouger au milieu des hommes et femmes éberlués.
Personne ne me manque de respect ! Personne ! Tenez-le pour dit. A présent kuso jiji,dit-il en ramenant sa jambe droite vers le sol, tu vas te mettre à table ou tu subiras le même sort.
Avec ses jambes brisées et les blessures nombreuses sur son corps l'ancien second avait la peur vivant dans son regard : son successeur était effrayant. Et d'une cruauté sans nom. Limite sur le point de se faire dessus il n'hésita pas à tout raconter.
C'est le shogun Ieshige Tokugawa-sama qui nous a envoyé. Il voulait museler les gangs qui gangrènent le pays en y infiltrant des agents du shogunat et avoir main basse sur leur économie. Les guerres déciment le peuple, les enfants meurent dans les rues et vous les yakuza en profitez pour proliférer ! Vous êtes la lie de la société ! Blablabla, tu parles bien jiji. C'est vrai que tu passais pour l'érudit du clan. Tu m'as même appris l'histoire et la politique du pays...Aaaaahlala ça ne serait pas top de ma part de te torturer davantage... Libérez-le les gars.
Les deux jeunes Noirs défirent les liens maintenant le vieil homme et l'aidèrent à se tenir debout malgré ses fractures. Ryû l'enlaça amicalement, une lueur malsaine de Cruauté dans le regard.
Tu vois ? Quand on discute et qu'on dit les choses tout se passe bien. Tu vas pouvoir te reposer maintenant jiji. Ryû-kun c'est... ARGH !!!
Les yeux ronds de surprise l'ancien second regardait son buste transpercé au niveau du cœur. Dans son dos la main de l'assassin nouvellement promu était refermée sur l'organe vital pulsant erratiquement entre ses doigts.
Ryû-kun...Omae wa... bake...mono... (Ryû... Tu n'es qu'un...monstre...) Bakemono ? Chigau. Ore wa... akuma da. (Un monstre ? Pas du tout. Je suis... un vrai démon.)
Serrant sa poigne de fer le combattant explosa le cœur de son ancien mentor qui s'effondra dans la seconde. Il retira ensuite son bras du vieux cadavre et l'essuya sur son pantalon. Les infos reçues étaient des plus intéressantes et la contre-attaque sera des plus sanglantes.
Yarou-domo on va bientôt lancer une opération grand nettoyage. Et pour commencer pendez-moi ces deux déchets par les tripes dans le jardin impérial ! Gardez les doigts qu'on fasse quelques cadeaux au Shogun. Et que la fête reprenne. Yukârin musique !
La fête se poursuivit une bonne partie de la journée préparant la nuit la plus sanglante que Edo ait connu. Sous l'égide de Ryû le clan Shûmei eut un essor retentissant, la vengeance suite à cette trahison fit que le shogunat versa une quantité astronomique d'argent afin de ne subir aucune autre représailles. Petit à petit le clan Shûmei se faisait sa place parmi les organisations criminelles.
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Sujet: Re: [Flashback] Sur le chemin de la Cruauté Mar 31 Mar 2020 - 13:03
Plusieurs semaines s'étaient écoulées depuis les évènements de Shinjuku et le raid envers le shogunat. La vie du clan avait depuis repris son cours dans l'opulence grâce aux « impôts » versés par les Tokugawa. Les directives données par Ryûichi menaient les Shûmei vers un ordre nouveau mais tout le monde ne voyait pas l’émergence du clan d'un bon œil. Et sa relation avec une simple musicienne ne plaisait pas non plus... Ryû rentrait d'une promenade au bord du Sumida-gawa (fleuve qui longe le nord-est de la ville) accompagné de sa copine du moment Yûka. Une simple ballade en couple histoire de s'occuper l'esprit avec autre chose que de la gestion. Une légère brise vint chatouiller leurs vêtements, caressant la longue chevelure brune de la chanteuse.
Le vent, c'est agréable... Hmm. Ça rafraîchit après les chaleurs de l'été. Et ça calme les ardeurs. Oya ? Seriez-vous d'humeur taquine Ryûichi-dono ? Dit Yûka, un sourire mutin ornant ses fines lèvres. Son sens de l'humour était son arme de séduction principale et elle était très efficace sur le wakagashira. Tu le verras bien tôt ou tard Yûka. Mais pas ce soir j'ai du boulot qui m'attends.
Les petits doigts de la jeune femme vinrent se promener sous son yukata, caressant le torse musculeux en-dessous et jouant avec le téton sensible.
Quel dommage... Mais ce n'est que partie remise n'est-ce pas ? Dès demain nous partons à travers la ville pour quelques représentations musicales. Nous ne pourrons pas nous fréquenter mais tu viendras nous voir hein ? Je n'y manquerais pas. Mais quand même savoir qu'une fille de yakuza s'adonne à sa passion plutôt qu'aux affaires c'est plutôt surprenant. Deshô ? (T'as vu?) Ces histoires-là je m'en fiche totalement, je préfère faire vibrer les gens avec de la musique. Et te faire vibrer toi.
Amusé, Ryû lui sourit et comme unique réponse l'embrassa.
J'ai hâte. Allez file te reposer nous nous reverrons bientôt.
Un peu à contrecœur la jeune femme commençait à s'éloigner quand...
Un dernier signe de la main et la chanteuse disparu au détour d'un virage. Ryû attendit quelques secondes, galvanisé par ce sentiment qui l'envahissait. Serait-ce ça l'amour ? Il y était pourtant imperméable avant elle. Cette chaleur dans son cœur et son corps était des plus agréables et il voulait les ressentir encore et encore. Un soupir s'échappa d'entre ses lippes épaisses tandis qu'il reprit sa marche en direction du QG des Shûmei, son visage s'assombrissant au fur et à mesure qu'il s'approchait. Il salua brièvement les gorilles à l'entrée et se rendit dans ses quartiers privés. Il s'assit sur un moelleux coussin, un verre de vieux saké à la main : un genshu junmai daiginjô (vieux saké pur à la couleur jaunâtre et à la saveur mielleuse, sans ajout d'eau. Il titre entre 18 et 20° et coûte excessivement cher.) importé d'une des meilleures distilleries du pays. Il le sirota lentement, profitant des arômes subtils de l'alcool pour s'enivrer et chasser ses mauvais souvenirs. Déjà sept ans qu'il avait intégré le clan et quitté cette vie de misère que le Destin lui avait infligé. Ici peu importe tes origines sociales, ethniques ou culturelles, tant que tu es efficace et utile. Son pouvoir pyrogène - dissimulé - combiné à son expérience de la rue l'avait rapidement propulsé au rang d'assassin numéro un. Son manque de sens moral aidant il n'avait aucun scrupule à se salir les mains et exécuter ses besognes. Et étant loin d'être bête grâce aux instructions reçues durant sa jeunesse il était difficile de le prendre pour un c*n. Et ceux qui avait tenté n'étaient plus là pour le contredire. Fixant le fond de son verre vide Ryû se mit à parler comme s'il était seul.
Oui que de chemin parcouru... Et si j'en suis là c'est avec l'aide de ce mec. Dante... il en connait beaucoup sur nous. Et sur moi. Qui est-il vraiment ? Voilà une question pertinente. Peut-être pourrais-je te répondre jeune homme.
Nullement surpris, le boss en second invita le propriétaire de cette voix à venir s'asseoir à sa table. Tout en remplissant les verres de saké il observa l'homme de l'ombre devant lui : jeune d'apparence on pouvait voir toute son expérience dans ses yeux reptiliens. Vêtu à la nippone l'étranger avait ses cheveux huilés et peignés en arrière, une fine mèche retombant devant son front. Il était maigre mais pour l'avoir expérimenté sa force était peu commune chez les mortels. Et pour cause : ce n'en était pas un à proprement dit. Comment l'Italien l'avait nommé déjà ? Ah oui, un Spectre.
Le seigneur Dante t'as expliqué la dernière fois ce que nous sommes non ? Hmm. Des Spectres. Des combattants fidèles au dieu des Enfers, Hadès. Et en quoi cela me concernerait ? Je m'en bats les co**lles complet du panthéon nippon alors un dieu grec qui gouverne sur la mort... Jeune homme. Déjà ton langage grossier je m'en passerais volontiers. Ensuite sache que tu auras beau faire tout ce que tu veux pour y échapper, tout est déjà écrit. Les 108 Étoiles sous l'égide de sa Majesté s'éveilleront et mettront le monde à feu et a sang afin d'accomplir le souhait de notre dieu : un monde pur et débarrassé des humains.
Le jeune homme noir écoutait attentivement tout en baillant aux corneilles histoire d'ennuyer un peu son interlocuteur.
Tout ça est intéressant mon gars mais je ne vois toujours pas pourquoi j'irais servir une divinité que je ne connais pas ?
L'homme maigre se redressa lentement, une sorte d'aura violacée et sombre l'entourait progressivement. Ryû sentit une goutte de sueur perler le long de sa joue, déglutissant devant cette atmosphère devenue écœurante tellement elle suintait la peur. La chambre vibrait sous l'impulsion cosmique de cet homme.
Parce qu'Il l'a décidé tout simplement. Tu n'as aucun choix Ryûichi Sakazaki. Ou plutôt devrais-je dire Nathan Agbondaor. Yarou. Comment sais-tu... ? Nous savons beaucoup sur toi. Bah, inutile de chercher à t'expliquer davantage tu verras bien de tes propres yeux le moment venu. Pour le moment je suis venu réclamer l'impôt du seigneur Dante. L'impôt ? Quel impôt ? Fit-il en feignant l'ignorance. Son cœur se serra dans la foulée de sa question, une pression terrible s'exerça sur sa poitrine. En jetant un œil à son buste Ryû vit son tatouage en forme de flamme changer : entouré d'un serpent comme s'il se faisait étouffer il rétrécissait à vue d'oeil au rythme de ses pulsations cardiaques erratiques.
Ne joue pas à l'imbécile avec nous gamin. Tu as sollicité de l'aide pour atteindre ta position et on te l'a accordé. Nous pouvons aussi te la reprendre et te renvoyer dans la rue. Alors n'oublie pas d'où tu viens et qui tu es humain.
Le regard empli de haine Ryû fulminait de rage à l'intérieur mais ne pouvait réagir pendant l'extraction de sa force vitale. Le serpent se déroula et disparut laissant une flamme tatouée plus petite. Cherchant à reprendre son souffle le second en chef avait du mal à rester conscient, voyant une petite sphère noire orangée flotter au creux de la main du Spectre.
Voilà qui est mieux. Belle énergie cosmique que voilà. Dante avait raison : ton potentiel est énorme et tu pourrais aller loin...tant que tu es utile et servile. A présent je te laisse profiter de ton opulence. Qui sait, peut-être qu'elle durera moins longtemps que tu ne le penses...Huhuhu...
Passant dans l'ombre d'un paravent l'homme disparu en laissant un Ryû affaibli et en colère. Des volutes de fumée l'entourait tandis qu'il se redressait.
Kuso, il ne perd rien pour attendre cui-là. Un jour je lui pèterais la gu*ule pour son arrogance.
Grimaçant de douleur il saisit les papiers sur son bureau où était noté les dernières informations données par cet homme mystère. Plusieurs clans s'étaient rassemblés dernièrement pour tenter de contrecarrer les plans des Shûmei et cherchaient à organiser quelque chose de grand afin de les détruire. Restait à savoir quoi...
Le lendemain Ryû cherchait à honorer sa promesse envers son amie et se rendit seul à Ochanomizu, le quartier d'Edo consacré à la musique et situé non loin de Akihabara. C'était la que la tournée du groupe de sa copine devait débuter et déjà de nombreuses personnes attendaient devant la scène encore vide. Au bout de longues minutes il n'y avait toujours pas de groupe ce qui commençait à en agacer certains. Et inquiéter d'autres dont Ryû.
Osoi na... (Ils sont en retard...) C'est inhabituel de leur part. Aniki !
Un sbire arrivait en courant, s'arrêtant essoufflé devant le Noir l'air paniqué.
Aniki, taihen da ! Chi...(Chef c'est terrible! Du sang...) Ojitsuke. Nani ga chi ? (Du calme. De quoi du sang?) Suittekure Aniki ! Hayaku ! (Suivez-moi chef ! Vite!)
Lui emboitant le pas Ryû suivit son homme de main à travers les ruelles du quartier, blêmissant au fur et à mesure qu'ils s'approchaient d'un endroit connu pour le boss de la pègre : le lieu de vie du groupe de musique. En passant le pas de la porte en bois défoncée il ne put que constater les dégâts : le sol était maculé de carmin, des restes humains disséminés un peu partout. Un véritable carnage avait eu lieu ici et cette scène de crime aurait fait tourner le cœur de beaucoup. Du regard le wakagashira reconnut ce qui ressemblait aux restes des musiciens mais ne vit aucune trace de Yûka. Où était-elle passée ?
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Sujet: Re: [Flashback] Sur le chemin de la Cruauté Lun 6 Avr 2020 - 15:30
L'incrédulité dans le regard de Ryûichi disparaissait peu à peu. Il lui fallait enqueter rapidement tant que les indices étaient encore frais. Vu l'odeur nauséabonde qui émanait de la pièce ce m assacre datait au moins de la veille. Il avait fait très chaud hier, de quoi favoriser le pourrissement des chairs. Il y avait tellement de sang au sol qu'il avait du coller aux pieds et laisser apparentes des empreintes de pas. Celles-ci étaient d'abord concentrées au niveau de l'entrée puis s'éparpillaient dans l'appartement : certaines menaient vers l'étage d'autres vers là ou se reposaient les trois hommes du groupe. Fauchés lâchement durant leur sommeil... Et découpés à même leur lit. En montant à l'étage Ryû constata que les deux autres femmes du groupe de musique n'avaient pas été épargnées non plus. Leurs tenues toujours impeccables étaient démises : elles ont sans doute été victimes d'outrages et tuées. Une forte odeur irritante pour les narines se dégageait de la chambre. Une odeur particulière déjà sentie mais sur laquelle il ne parvenait pas à mettre un nom. Le wakagashira sentait la colère mêlée à l'impuissance et l'incompréhension monter en lui tandis qu'il redescendait les marches menant au charnier. Pourquoi s'en prendre à de braves gens qui n'avaient rien fait d'autre que de s'adonner à l'art ?
Aniki je... Il manque leur chanteuse. Ou bien elle n'est pas revenue jusque ici ou bien elle a été enlevée. Quoi qu'il en soit les autres membres étaient gênants et on les a fait disparaître... Mon frère, retourne au QG, rassemble les gars et attendez moi. De mon côté j'ai une visite à rendre. Attendez moi bien surtout compris ? Hai Aniki !
Son petit frère le salua et partit promptement laissant Ryû seul. Poings serrés il laissa quelques larmes couler le long de ses joues et les effaça à l'aide du dos de sa main. Il appréciait beaucoup ce groupe de musique qui lui faisait oublier les tracas du quotidien. Il y'a quelques jours encore il partageait un repas avec eux. Eux qui malgré le succès étaient restés simples et humbles... Sauvagement assassinés afin de faire mal. Sauvagement assassinés juste pour l'atteindre lui. Car le jeune chef avait bien compris ce qu'il s'était déroulé et il le devait à ce Spectre et ses renseignements. Mais ne les avait-il pas obtenu trop tard ? Ryû ne pouvait laisser ces crimes impunis. Ni abandonner ses amis sans sépulture décente. Il put mettre un nom sur l'odeur forte qui avait prit le dessus sur celle de la décomposition : du pétrole. Sans doute qu'ils ont cherché à mettre le feu pour effacer toutes traces mais quelque chose leur en a empêcher. L'arrivée de Yûka après leur rendez-vous peut-être ? Faisant monter son énergie cosmique il mit le feu à l'endroit, priant pour le salut des âmes de ces artistes partis bien trop tôt. D'un pas décidé il s'éloigna sans perdre de temps, des volutes de fumée noire s'échappant par la porte d'entrée cassée. Un air déterminé marquait désormais son visage de jeune homme. Un air de vengeance.
Le soleil s'était presque couché sur le quartier de Yanaka situé à l'Est d'Edo. Quartier le plus ancien de la ville et qui avait résisté à presque tous les malheurs et phénomènes naturel qu'avait connu la ville. Au milieu des multiples temples entourant le quartier se tenait une maison immense de plusieurs étages, finement décorée aussi bien à l'intérieur (que l'on pouvait entr'aperçevoir depuis l'entrée) que de l'extérieur avec sa belle cour ornée de cerisiers en fleur. C'était ici que demeurait l'oyabun du clan Inagawa, le rival attitré des Shûmei. Inagawa Kakuji... Un tanuki jiji (vieux renard) comme le dit l'expression doté d'un sens des affaires hors du commun et retors comme ce n'était pas permis. Cela faisait des années que les wakagashira du Shûmei-gumi se cassaient les dents contre le clan Inagawa et avaient laissé quelques plumes. Et quelques doigts. Des carpes koi barbotaient dans le bassin du jardin d'intérieur tandis qu'une tige de bambou emmenait de l'eau au bassin, remontant de temps en temps sous son poids avant de heurter d'un coup sec son support rocheux. Ce phénomène rythmant la fin de journée qui s'était annoncée mouvementée. Assis autour d'une longue et large table en bois massif Kakuji était entouré de ses fils les plus hauts gradés, formant un demi arc de cercle. L'autre moitié de la table était composée du clan Sumiyoshi, un groupe récent aux dents longues souhaitant s'implanter durablement dans les « affaires » édoïtes. Ils étaient prêts à tout afin d'atteindre leur but. Même à mener une guerre ouverte avec d'autres clans. Leur chef, un jeune c*n impulsif, se nommait Sumiyoshi Kusao. C'était le fils de feu son père Sumiyoshi Tadaoki, bien plus avisé et respecté que lui et décédé récemment des suites d'une longue maladie. Lui aussi entouré de ses fidèles lieutenants il toisait goguenard le vieil homme en face de lui.
Jiji elle assure grave ta baraque ! J'aimerais avoir la même à l'avenir quand j'aurais mis à genoux tous les yakuza du pays.
L'un des lieutenants du Inugawa-kai voulait intervenir pour lui apprendre le respect mais d'un geste de la main le vieux renard l'en empêcha.
Aaah la fougue de la jeunesse... Dans mon jeune temps j'en avais autant à revendre, voire même plus que toi. Mais vois-tu avec l'expérience on apprend à se canaliser et à réfléchir : ça permet d'éviter de sortir des bêtises aussi grosses que celle-ci. Je ne t'en veux pas Kusao-kun et nous mettrons cette erreur là sur le compte de ton inexpérience. Mais si tu souhaites réaliser ton rêve mesure tes propos à l'avenir veux-tu ?
Touché dans son orgueil le jeune oyabun ne rajouta rien, jetant juste un regard noir envers l'ancien. Celui-ci lui sourit brièvement puis afficha un air très sérieux sur son visage ridé.
A présent dis-moi Kusao-kun, as-tu retrouvé ma fille Yûka ? Ouais et ce ne fut pas facile. Cette petite pu...peste savait que vous le rechercherez alors elle vivotait à travers la ville pour brouiller les pistes. Des hommes à moi aiment sa musique et connaissaient son prochain lieu de représentation à Sendagaya au sud-ouest de la ville. On a alors affiné nos recherches aux alentours et bingo elle nous est littéralement tombé dessus ! Les gars venaient d'interroger ses potes musiciens quand elle rentrait d'un rencard, sûrement avec l'autre Kokujin me des Shûmei. On fait d'une pierre deux coups non ? Elle est enfermée dans sa chambre sous bonne garde, elle ne craint rien. C'est très bien comme nouvelle. Par contre vous n'avez rien fait pour énerver cet homme ? C'est un vrai chien fou, sans doute parce que c'est un sauvage. Et bien... le jeune Kusao se frotta l'arrière du crâne, visiblement embarrassé. Disons que pour passer le temps ils se sont amusés avec les musiciennes et ont évacué leur frustration d'attendre en tailladant les mecs. Rien de bien méchant quoi.
Le vieil oyabun tapa du poing sur la table faisant sursauter l'assemblée, sa voix rauque emplie de rage devant tant de bêtise humaine.
Bakamono ! Vous avez tué ces pauvres gens pour satisfaire vos besoins personnels ? Mais vous n'avez rien dans le cerveau ma parole ? Tu as pensé aux conséquences s'il remonte jusqu'à nous ? Aucun risque jiji ils ont pris soin de tout brûler en partant. Aucun moyen qu'il...
Une explosion fracassante vint interrompre Kusao. Un des gardes à l'entrée vint s'écraser sur la table en bois, détruisant les pieds de celle-ci sous son poids. Plusieurs dizaines de mètres plus loin Ryû, le poing serré devant son visage crispé.
Aitsu, itsu no mani ?... (Lui ? Mais quand ?...) Yokumo ore no tomotachi... Yurusan, zettai ni yurasane zo kisamara ! (Comment avez-vous osé toucher à mes amis... Je ne vous le pardonnerais jamais bandes d'enflures, jamais!)
Le wakagashira fulminait littéralement, de la fumée sortant de son corps. Cette affaire le concernait lui et uniquement lui ainsi il allait laissé ses frères de côté et régler cette affaire seul. Une bonne fois pour toute. Rapidement il se retrouva entouré de deux douzaines de yakuza arme à la main : des lames de toutes tailles et même des mousquets de contrebande, le clan Inagawa était particulièrement bien équipé. Les Sumiyoshi eux utilisaient plus des machettes et des épaisses branches de bois. Kusao déglutit en voyant que Ryû ne reculait pas, au contraire. Un chien fou... Et bien il allait l'abattre et détruire son clan au passage.
Yatshimae ! Ano kokujin no gomiyarou korose ! (Allez ! Butez ce déchet de nè*re!) hurla t'il aux hommes de main tout en reculant vers les escaliers de la demeure. Kakuji le suivit puis observa avec inquiétude la scène se déroulant à l'entrée de sa demeure en secouant la tête de dépit : il va y avoir des morts et tout ça à cause du manque d'appréciation d'un oyabun incompétent. Durant quelques secondes aucun des belligérants ne bougea d'un iota Ryû scrutant de gauche à droite ses multiples opposants.
Dôshita ? Ko nai no ka ? Naraba kochikara ikuzo ! (Et bien ? Vous ne venez pas ? Dans ce cas c'est moi qui viens!)
Son premier adversaire jaillit la hachette à la main en hurlant des insanités sur sa couleur de peau. Ces mecs-là n'avaient que ça à dire comme insultes ? Yowai no kuse ni. (Bande de faibles.) D'un pas de côté il esquiva le coup direct, levant davantage sa main serrée pour lui asséner un terrible coup derrière la nuque, le couchant net. Les uns à la suite des autres ils volèrent sous les assauts vengeurs de Ryû qui avançait implacablement vers son objectif à grands renforts de tatanes. Petit à petit la cour était jonchée des cadavres des yakuza, Ryû tâché de sang et couvert de blessures marchait en direction de celle qu'il était venu récupérer. Sa tenue déchirée par les coups de sabre pendait par endroits. Traversant l'herbe maculée de sang il tomba sur une nouvelle nuée de soldats prêts à défendre leurs chefs. Il cracha un glaviot rougi s'écrasant sur le matelas vert.
Pu*ain mais vous êtes combien encore ?
Peut-être avait-il eu les yeux plus gros que le ventre...
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Ryûichi du Bénou, le traiteur du Mekai. Salade de phalanges, tartes aux marrons et pains à toutes heures. Yoroshiku !!! (Enchanté!!!)
Seuls les Époux infernaux connaissent son véritable nom
Merci à Wilfrid et Elyn pour le set
Ryûichi
Spectre du Bénou de l’étoile Céleste de la Cruauté
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Assagi depuis que sa vengeance est accomplie mais méfiez-vous de l'eau qui dort...
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Sujet: Re: [Flashback] Sur le chemin de la Cruauté Dim 19 Avr 2020 - 17:07
Le pas lourd et chancelant Ryûichi avançait comme il le pouvait. Devant lui un couloir menant à une énième cour extérieure et de nouveau bondée d'hommes de main. Derrière lui des corps et des corps allongés ça et la, défoncés à grands renforts de coups de poing et/ou de pied. Son état déplorable dénotait avec l'aplomb dont il faisait preuve en arrivant il y a quelques minutes : des coupures causées par diverses lames parsemaient son torse ébène dénudé, ses pieds sans getas lui faisaient un mal de chien à cause des petits graviers mélangés aux bris de verre. Deux couteaux étaient fichés dans son dos, un dans l'épaule gauche et l'autre au niveau d'un rein.Haletant il desserra son étreinte sur la gorge d'un pauvre sbire qui s'écroula en silence.
Kuso, ca n'arrêtra donc jamais...
Traînant la patte il s'engagea dans le tunnel où l'attendait goguenard les sbires restants des deux clans.
Tu es seul et nous sommes nombreux. Que crois-tu faire contre nous dans ton état ? Tu es plus mort que vif. Je suis p'tet seul mais pour le moment c'est vous qui tombez comme des mouches. Vous avez fait une belle co**erie en touchant à mes amis. Et ça se paye cash chez moi ! Attrapez-le il est blessergh !!!
Le gros poing du wakagashira vint s'encastrer dans le visage du sbire causant, éclatant quelques dents au passage. Pris au milieu de la mêlée Ryû distribuait les pains comme Jésus, traçant son chemin malgré les coups de sabre reçu et le sang versé. Il avait la rage comme jamais, une haine viscérale envers ces deux clans qui avaient osé s'en prendre à ses amis pour mieux blesser sa famille d'adoption. Enseveli sous quelques hommes de main le futur Spectre laissa éclater sa colère. Littéralement.
Jama da ! Kiero !!! (Vous gênez ! Dégagez !!!)
Sous son impulsion cosmique rageuse les hommes furent expulsés, détruisant le couloir. A travers la fumée produite Ryû progressa, enlevant la lame fichée au niveau de ses reins en jurant. Sanguinolent comme rarement il grimpa marche après marche l'escalier menant à l'étage où étaient partis se réfugier comme des rats les deux oyabun adverses. Ses empreintes de pas marquaient sa route tandis qu'il éjectait ses opposants les uns après les autres, l'escalier faisait office de protection contre plusieurs attaques simultanées. Une fois sur le palier il jeta un œil rapide en bas afin de vérifier si quelqu'un allait se relever ou non. Fort heureusement personne ne bougeait plus là-bas. Soulagé un instant il reprit sa marche funeste vers la grande salle du fond gardée par les derniers sbires tremblotants.
Cassez-vous et vous verrez le soleil se lever. Restez et vous en payerez le prix. Vous avez cinq secondes.
L'un d'eux fit un pas en avant. Un grand gaillard taillé pour la baston qui fit craquer ses doigts en zieutant Ryû.
Regardez moi ça. Depuis quand un ne*re se prend pour un homme ? Moi les bêtes sauvages je les dresse et celles qui se rebiffe j'en fais de la bouillie. Avec moi tu vas filer droit l'esclave. Tu causes beaucoup mais tu agis peu. Signe caractéristique d'une pleureuse incapable de cogner. Montres-moi que tes muscles sont pas là pour faire joli et défends-toi ! Tu vas voir ce que c'est de se faire monter en l'air par une bête sauvage !
Le mur en papier à côté du guerrier noir se déchira soudainement, laissant passer en hurlant un deuxième gorille l'épaule droite en avant : un guet-apens ! Surpris Ryû croisa les bras pour se protéger, glissant dangereusement vers la rambarde surplombant la cour. Occupé à tenter de retenir le colosse le repoussant le chef Shûmei ne pouvait rien faire face aux assauts brutaux et répétés du premier gorille. Ils galvanisaient le reste des troupes qui les encourageaient à réduire cet inopportun en charpie. Un voile rouge sang, son sang, passa devant le regard de Ryû durant ce passage à tabac : son objectif était juste derrière cette porte et il n'allait pas laisser ces minables lui barrer la route. Son corps se mit à fumer, produisant une fine aura de flammes.
Nanda kore wa ? (Qu'est-ce que c'est que ça ?) s'interrogea l'un des gorilles. Akuma da ! Akuma da !!! (C'est le démon!Le démon !!!) hurla l'autre grand costaud. Kisamara nanka ni... Shineeeeeee !!! (Bandes d'enc*lés... Creveeeeeez !!!)
Une boule de feu jaillit de sa main emportant dans son sillage les hommes restants en direction du vide. Libre de ses mouvements Ryû put enfin se diriger vers la grande porte de papier donnant accès à l'ultime salle de la demeure. Enfin nous y étions... Il poussa un long soupir de satisfaction et fit glisser la porte avec force. Ça allait ch*er des bulles carrées désormais. Mais il n'eut pas le temps de faire quoi que ce soit qu'il sentit une douleur vive à la poitrine. Ses iris sombres posées sur le jeune Kusao riant en face lui, scrutant le mousquet encore fumant pointé sur son cœur. Ses doigts gourds cherchèrent à colmater la blessure saignant à flot mais déjà ses forces venaient à lui manquer. La tête lui tourna tandis qu'il mit un genou au sol.
Kisama... C'est...déloyal...
Ryû perdit conscience et s'affala face contre terre dans une mare de sang. Hilare le chef du Sumiyoshigumi exultait.
Gyahahahaha ! Tu t'es bien fais b*iser sale nè*re ! T'es p'tet balèze mais contre une arme à feu t'es rien qu'une pauvre me*de ! Gyahahahaha !
Alors que ce crétin fini jubilait Ryû sombrait peu à peu. Il souhaitait bouger mais aucun muscle ne lui répondait. Aucune partie de son corps ne réagissait.
Kuso, kore made ka ?... Shikusho. (Mer*e, c'est donc fini ?... Pu*ain.)
Le souffle lui manquait de plus en plus et la douleur paraissait devenir supportable voire même agréable. Une sorte de béatitude l'envahissait. Alors qu'il gisait là, une étoile se mit à luire aveuglément dans le ciel d'Edo. Son éclat brillant illumina la demeure Inagawa, en particulier le pas de la porte où Ryû était en train de mourir. Sa chaleur bienveillante réchauffait le cœur et l'esprit du yakuza noir qui étrangement se sentit revivre. Lentement, alors que le jeune Sumiyoshi lui tournait le dos, il se releva. La blessure sur son torse s'était refermée, seule subsistait une traînée carmin le long du pectoral. Il essuya du revers de la main le rouge à la commissure de ses lèvres et constata surpris qu'il se sentait en pleine forme et plus fort qu'avant. Il s'ausculta rapidement, cherchant à comprendre le pourquoi du comment mais se ravisa : il calculera plus tard. Sans attendre il fondit tel la foudre sur le jeune dirigeant et l'attrapa par l'arrière du crâne.
Masaka tu... t'es encore vivant ? Mais le mousquet... M'en bats les co**lles de ton arme mec, t'es pas prêt de m'abattre avec ça. T'es l'un des deux chefs responsables de cette bande de bras cassés hein ? J'ai vu ce que vous avez fait là-bas n'espère pas t'en sortir avec juste quelques bleus.
En resserrant son étreinte Kusao sentait la chaleur lui monter à la tête avant de s'embraser totalement. Il hurla de douleur en disparaissant dans un torrent de flammes noires, ne laissant qu'une poignée virevoltante de cendres. Ryû regarda les poussières se disperser à travers la pièce et cracha par terre.
Tch, kuzu me. (Pff, pauvre déchet.)
Un pan du mur du fond coulissa lentement laissant passer le parrain Inagawa. Celui-ci portait entre ses bras le corps inanimé de Yûka joliment vêtue de son yukata favori. Elle paraissait dormir mais la trace horizontale sur sa gorge laissait peu de doutes sur ce qui lui était arrivé. Le vieux Kakuji avait les larmes aux yeux tandis qu'il s'arrêta devant le yakuza Noir.
C'est toi Ryûichi-kun ? Ouais c'est moi. Qu'est-ce qu'il s'est passé ? C'est ce me*deux de Kusao. Il a profité de ton intervention et du fait qu'on se soit séparés pour l'outrager. Elle a tenté de se défendre et il l'a égorgé. Aaah ma pauvre fille...
Ryû ne dit rien sur le moment, regardant simplement le vieil homme accablé par la tristesse. Lui aussi sentait monter ce sentiment mais ne montrait rien. Inflexible il lui répondit purement et simplement.
Jiji. Tu connais mes liens avec ta fille aussi, par respect pour elle, je te laisse honorer sa mémoire. Mais d'ici deux jours tu auras quitté la ville et je ne veux plus jamais entendre parler de toi ou de ta bande. Sinon tu subiras le même sort que l'autre fils de p*te. Dit-il en désignant les quelques cendres restantes. Sans montrer le moindre signe de peur Kakuji le dépassa et quitta la chambre laissant Ryû seul. Toutes ces épreuves, toute cette souffrance pour rien. A par en subir encore davantage.
Plusieurs dizaines de minutes plus tard un incendie ravageait l'immense demeure du Inagawa-kai, détruisant toute traces des derniers évènements. Ryû traversait la ville en silence, le poing serré et la mine des mauvais jours. Sa tenue encore marquée il ne mit pas longtemps à rejoindre son QG mais il n'était pas à la fête cette nuit. Il aurait du mourir ce soir-là alors pourquoi ?
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Sujet: Re: [Flashback] Sur le chemin de la Cruauté Jeu 30 Avr 2020 - 14:12
Depuis le QG des Shûmei on pouvait voir au loin l'épais nuage de fumée provoqué par l'incendie. Amassés derrière le portail massif de la demeure le clan s'interrogeait sur l'origine de ce feu, inquiet autant par cet événement que par l'absence de leur chef en second. Il leur avait dit de l'attendre avant de bouger mais il n'était pas revenu et personne n'avait de ses nouvelles depuis plusieurs heures déjà. N'y tenant plus l'un des hauts gradés s'apprêtait à lancer quelques hommes à sa recherche quand Ryûichi apparut au détour d'une ruelle.
Aniki ! Mais...
L'étonnement était la première chose que l'on pouvait voir sur les visages des yakuza : l'état de leur wakagashira faisait peine à voir avec cette tenue en lambeaux et tout ce sang séché. Mais malgré les apparences il avait l'air d'aller bien.
Yo. Aniki mais qu'est-ce qu'il s'est passé ? C'est quoi toutes ces blessures ? Ah ça ? Rien juste une discussion un peu plus musclée que je ne l'aurais cru. Mais tout est réglé : l'Inagawa-kai et le Sumiyoshi-gumi ne nous importunerons plus. Nani ? Les deux plus grosses familles de la ville ont été... Par vous seul ?
Las, Ryû raconta dans les grandes lignes les derniers évènements de la journée. Incrédule le gang constata pourtant que ce n'était pas dans les habitudes de l'assassin Noir de mentir à ses hommes. Et puis personne ne l'avait déjà blessé à ce point, c'était donc un signe de vérité dans ses propos.
Vous avez vengé le groupe Aniki mais qu'en est-il de Yûkarin ?
Un fugace voile de tristesse passa devant le visage de Ryû mais celui-ci s'efforça de ne montrer aucun signe de faiblesse à ses « petits frères »
Yûkarin est... Elle est retournée rejoindre sa famille et a quitté la région. Nous ne la reverrons pas et c'est compréhensible. Allez, je suis fatigué vous pouvez retourner à vos occupations.
L'un des hauts gradés resta suspicieux vis à vis de cette explication mais ne chercha pas à démonter son supérieur devant les subordonnés. Applaudissant à deux mains il se dirigea vers Ryû en souriant.
Bravo pour ce tour de force Aniki. Le tanuki jiji et ce kuso gaki en moins nous pourrons étendre davantage notre main sur la ville. Banzaï pour notre muteki no kokûryû ! (invincible dragon noir, ici c'est un jeu de mot entre Ryû (dragon) et son prénom)
Les Banzaï résonnèrent dans la cour afin d'acclamer le wakagashira seulement celui-ci ne voulait fêter quoi que ce soit. D'un signe de la main il s'éloigna vers ses quartiers et, une fois sur place, s'effondra sur ses genoux. Fourbu il cherchait à reprendre son souffle comme s'il était vidé de son énergie vitale. Mais le repos n'était pas pour tout de suite. Attablé autour de la table en bois chargée de documents, un verre d'alcool à la main, le Spectre à la gomina l'attendait patiemment.
Omae... Que fais-tu là ?
L'homme sirota son verre lentement avant de répondre, une teinte d'ironie dans la voix.
Belle démonstration. Nous n'en attendions pas moins de ta part jeune homme. Mais peut-être que seul contre une centaine c'était beaucoup, même pour toi non ? Mec, si c'est pour te foutre de ma gu*ule que t'es là tu peux dégager. J'ai autre chose à faire qu'une joute verbale à deux heures le matin.
Terminant son verre sur une dernière lampée le Spectre à la solde de Dante le posa délicatement sur la table. Passant sa main dans ses cheveux huilés et peignés il ignora la supplique en feignant l'ignorance.
Je me demandais... Quelle sensation on ressent quand la vie quitte lentement son corps. Est-ce grisant ? Exaltant ? Terrifiant ? Je m'interroge. Kisama, tu sais quelque chose sur ce qu'il m'est arrivé la-bas ? Réponds-moi !
Ses mains ensanglantées sur le col du Spectre Ryû tenta de le soulever mais les forces lui manquaient. Sans peine l'homme écarta les bras du chef en second et épousseta sa tenue.
On dirait que j'ai enfin un peu de ton attention. En effet je sais deux trois choses mais cette fois tu vas m'écouter sans interruption. Prends un verre ça te détendra, dit-il en faisant glisser sur la table un petit godet rempli de liquide ambré. Ryû le saisit et le vida d'une traite, l'alcool lui brûlant sa gorge abimée par l'effort. Tu aurais dû mourir tout à l'heure. Personne n'est capable de survivre après une balle dans le cœur. Et pourtant tu es bien là à converser avec moi. Sais-tu pourquoi jeune Nathan ? Tout simplement parce que ton heure n'est pas encore venue. Le seigneur Hadès n'a pas besoin de toi pour le moment et t'empêche de trépasser avant l'heure.
Les yeux ronds Ryû l'écouta surpris mais avant qu'il ne pose la question l'Italien lui répondit.
Je te vois venir : ne vas pas croire que tu es immortel car c'est faux. Le Destin est de ton côté pour l'instant mais un dieu comme sa Majesté peut changer le destin et te laisser en plan si tu le déçois. Si l'étoile de la Cruauté ne te juge plus digne tu mourras. Étoile ? Serait-ce l'une de ces 108 étoiles ? Tout à fait. Chacune influe sur le caractère de son hôte dirons-nous, le temps qu'il s'éveille complètement à sa mission. Tant qu'il est sous sa protection l'hôte ne peut mourir d'aucune manière que ce soit jusqu'à devenir un Spectre à part entière.
La cruauté hein ? Je comprends mieux certaines choses maintenant. Pour ma part je trouve que c'est un excellent choix de sa Majesté. Surtout après ton enfance m*rdique. Les hommes sont mauvais par nature, tu as pu l'expérimenter encore aujourd'hui.
A ces mots la mine du guerrier s'assombrit encore, repensant à ce qu'il avait perdu à cause du clan Sumiyoshi.
N'aie pas de remords à tuer ceux qui se mettent sur ta route. Ne t'attaches pas et vis. Sous l'égide de ton étoile protectrice tu peux tout accomplir. Tu es chef de gang maintenant, ne te cantonne pas à ta ville et prends la région. Pourquoi pas le pays entier ? …
La discussion se poursuivit jusque tard et l'échange demeura secret. Le lendemain, c'était un Ryû ragaillardi qui tenait un conseil en compagnie de l'oyabun et des hauts gradés du clan. Une tablée où il proposa au grand chef de se lancer à la conquête des trafics nationaux maintenant que ses rivaux n'étaient plus. De s'imposer comme le plus grand clan du pays en raillant les autres ou les supprimer si nécessaire. Et pourquoi pas se lancer à l'international. A l'unanimité ce plan fut approuvé et les préparatifs lancés, à commencer par un bateau pour naviguer sur les mers du Japon. De longues semaines durant le chantier naval était animé, chacun mettant la main à la pâte pour répondre au souhait du chef Shûmei. De la joie, de la peine, des sourires et des larmes furent leur quotidien jusqu'au jour de l'inauguration.
Aniki, on a super bien bossé sur ce navire ça fait plaisir à voir. Sinon comment allons-nous le nommer ? Un nom ? Hmm...
Ryû n'eut pas à réfléchir longtemps, un nom en particulier trottait dans son esprit depuis un moment. Une brise printanière fit voler quelques pétales de fleur de cerisier devant ses yeux, consolidant sa pensée. Une musique, des paroles et surtout un visage.
Senbonzakura. (Mille aiguilles de pétales de cerisier.) Ouais c'est un beau nom.
Yûka... Pauvre victime collatérale de la bêtise et de la méchanceté humaine. Mais il leur fera payer, à tous. Oui. Et cruellement.
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Ryûichi du Bénou, le traiteur du Mekai. Salade de phalanges, tartes aux marrons et pains à toutes heures. Yoroshiku !!! (Enchanté!!!)
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Sujet: Re: [Flashback] Sur le chemin de la Cruauté Dim 3 Mai 2020 - 16:24
Plusieurs mois s'étaient écoulés. L'idée d'expansion du clan avait été votée à l'unanimité mais certains ne voyaient pas d'un bon œil que les rênes de la « famille » soient confiés à un vulgaire ancien esclave, même s'il se révélait être doué et compétent. L'un des hauts gradés ne l'appréciait guère mais feignait l'admiration afin de s'attirer ses bonnes grâces. C'était ce même lieutenant qui accompagnait l'oyabun lors d'une réunion spéciale, Ryûichi étant occupé sur une autre affaire en Corée. A moins que ce ne soit une mise à l'écart nécessaire ? Confortablement assis sur son coussin le grand chef Shumei attendait un peu nerveusement. Étant peu habitué à traiter avec ce genre de partenaire il n'aimait pas ne pas savoir à quelle sauce il allait être mangé.
Ils sont en retard. Faire traîner les choses de cette façon... Vous avez raison chef, ce n'est pas très correct de leur part de faire attendre quelqu'un de votre acabit. Oui mon fils. Mais tu sais qu'on ne peut rien leur dire... Humpf ! dit le lieutenant en haussant les épaules.
Comme pour faire taire ces mauvaises langues déblatérant sur leur dos, la porte du fond coulissa violemment sur le côté. Un colosse à la longue chevelure doré et vêtu d'un costume occidental passa l'entrée bientôt suivi d'une ribambelle d'hommes tous plus costauds les uns des autres : derrière lui un autre homme encore plus grand aux cheveux violets engoncé dans une sorte d'armure lourde, un kôkujin (comme Ryû) au crâne rasé portant des vêtements classes ainsi qu'un manteau de fourrure... Il y avait même deux gamins d'à peine plus de dix ans mais tenus en estime par les sbires suivant ceux qui semblaient être les dirigeants. Prenant place en face de l'oyabun, l'étranger s'assit pendant que l'un des gosses – un petit brun portant bien le costume trois pièces – sortit un cigare d'une boîte en bois finement travaillée. L'autre gosse – un blond en salopette coiffé d'un bandana et portant un bâton rouge – le lui alluma. Le boss tira une bouffée et souffla sa fumée en direction des Japonais.
Sorry je suis un peu en retard. C'est difficile de naviguer avec tous ces shitty shogun mens. Je croyais que vous les aviez muselé. Ils nous laissent tranquilles certes mais il faut bien qu'ils fassent aussi leur boulot Sir Van Bersten. C'est le sakoku (fermeture du pays) vous savez : si le peuple était au courant que des gaikokujin (étrangers) pouvaient circuler librement ce serait la débandade. Seulement si vous avez fait comme nous vous l'avions indiqué en stipulant que vous êtes avec nous vous passerez sans problèmes. Ah ok. Mais il va falloir les remplacer rapidement ou les mettre à la page car je déteste être en retard. Le Néerlandais tira une nouvelle bouffée sur son cigare et continua. Bien. A présent parlons affaires. J'ai fait une longue route depuis Osaka pour rencontrer le boss japonais de la drogue et j'avoue ne pas être déçu du voyage. J'adore votre culture et votre nourriture surtout... Mais je m'égare.
Les deux géants derrière le grand blond fixaient du regard l'assemblée nippone, tous ces yeux bridés les mettaient mal à l'aise.
Alors on souhaite s'ouvrir à l'international hein ? Moi je veux bien mais... je suis le leader du trafic alors avoir de la concurrence ce n'est pas bon pour le business you see ? C'est compréhensible Sir. Mais le pays est devenu trop petit pour nous et nos voisins sont friands de nos produits. L'Asie n'attend plus que nous pour nous faire prospérer. Associons-nous Sir, cela fera un échange de bons procédés : vous pourrez vous implanter dans un marché demandeur et nous pourrions nous faire connaître à l'occident. Qu'en dites-vous ? Arrêtez avec vos Sir, appelez-moi Joost Mister Shûmei.
Le Hollandais frotta son menton sans barbe durant quelques instants sous le regard empli d'espoir des hommes Shûmei. Si cet accord passait le clan serait encore plus riche et influant. Les deux géants étrangers paraissaient leur sourire avec dédain ce qui effaça la bonne humeur de l'oyabun : quelque chose se tramait ici et il n'aimait pas ce genre de pressentiment. Joost Van Bersten écrasa son cigare sur la table après une ultime bouffée et, sous le regard médusé des Japonais renchérit.
All right associons-nous. Je dirigerais ce conglomérat et vous agirez en sous-marin en mon nom. Faisons... 70/30 c'est bien assez pour des sous-êtres comme vous. Qu'est-ce que ceci Sir Joost ? Je crains d'avoir mal entendu vos propos. Je disais que nous allons vous absorber et diriger à votre place le Jaune. Toi y'en a comprendre ?
C'en était trop pour le lieutenant qui subissait tous ces outrages en silence depuis trop longtemps à son goût.
Yakabashi! (La ferme!) Comme si des gaijin (étrangers en vulgaire) pouvaient nous donner des ordres ! Oyabun-dono je ne peux pas rester sans rien faire ! Si Aniki était là il les auraient envoyé ch*er ! Dans ce cas je vais le faire à sa place ! Fils non !
Il se rua vers l'inopportun bientôt suivi de trois sbires. Le Néerlandais s'apprêtait à se lever quand le gamin bien vêtu se positionna devant le boss, ses yeux à l'expression vide posés sur les yakuza attaquant. Il réajusta sa paire de lunettes et durci soudainement son regard. Aussitôt les nippons se retrouvèrent stopper dans leur élan, surpris par un tel sortilège.
Nanda sono... majustu wa ? (Qu'est-ce que cette... magie?) Karada ga...ugokan... (Mon corps... ne peut plus bouger...) Shikushoooooo... (Pu*aiiiiiiin...)
Van Bersten eut un fort éclat de rire bientôt suivi par les deux autres géants hilares. Il se mit debout, dépassant largement en taille les autochtones et s'approcha du lieutenant paralysé.
Kore wa Hein no nôryoku : kanashibari no jutsu da. (Ceci est la capacité spéciale de Hein : la paralysie)
L'étonnement se dessina sur le visage du Nippon.
Kisama nihongo wo shabette no ka ? (Enfoiré, tu parles le japonais ?) Bien sûr, répondit le mafieux. Tu pensais tout de même pas que je viendrais ici sans comprendre votre langue de m*rde ? Rien n'est compliqué pour le grand Joost Van Bersten hahahaha ! Maintenant essaie de comprendre ça you punk. I will stain my hands with your blood. (Je vais tremper mes mains dans ton sang.)
D'une poigne puissante il se saisi du bras armé d'un couteau à sushi et, d'un geste ample, projeta le lieutenant par-dessus son épaule et l'encastra violemment dans la table. Son poing droit acheva le travail et l'homme par la même occasion. Le bruit sinistre des os qui craquent se mêlèrent aux bris du bois. De leur côté les hommes de main impuissants se firent massacrés sans vergogne par le gosse blond qui semblait prendre un malin plaisir à les éclater avec son bâton. Débarrassé des gêneurs l'Européen réajusta sa cravate à l'aide de ses doigts rougis par le sang. Tranquillement il se posa près de l'oyabun qui, bien que triste et en colère à la fois, ne sourcilla pas.
Saa misuta Shûmei. La colère est mauvaise conseillère et tes larbins l'ont payé chèrement. Je souhaitais être clément avec vous mais vous nous avez cherché. Maintenant je dicte les règles : vous nous obéirez sans discuter. Tu t'occuperas de la zone Asie et nous rendra des comptes. Et bien entendu 70/30 c'est caduc, 85/15 conviendra mieux pour une sous-espèce comme la vôtre. Tu n'y vois pas d'inconvénients old geezer ?
Contraint l'oyabun baissa la tête en signe de résignation.
Very good. Mon frère et mon ami servent de témoins alors n'essaie pas de nous doubler ou d'en parler à qui que ce soit. Nous sommes plus nombreux et plus forts que vous. Et j'ai de oreilles partout. Oh one more thing, ton shitty nigga semble faire du bon boulot. Qu'il continue mais qu'il ne sache rien ok ? Good man. Allez come on boys we're leaving. Hahahahahaha !!!
Laissant le vieil homme désormais seul au milieu des cadavres celui-ci se lamenta de la situation actuelle.
Qu'avons-nous fait là ? Ces gens sont plus dangereux que n'importe quel clan asiatique. Ryû, mon fils, je suis désolé... J'espère que tu sauras faire attention...
A des centaines de kilomètres de là, Ryûichi à bord du Senbonzakura voguait en direction de la péninsule coréenne. Le temps était radieux, le vent rendait l'atmosphère fraîche et agréable. Dans sa cabine le gangster noir lisait un bouquin sur l'astronomie quand son verre de saké se fissura.
Hm ? C'est mauvais signe ça. J'espère que tout va bien à Edo...
FIN du FB
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Ryûichi du Bénou, le traiteur du Mekai. Salade de phalanges, tartes aux marrons et pains à toutes heures. Yoroshiku !!! (Enchanté!!!)
Seuls les Époux infernaux connaissent son véritable nom
Merci à Wilfrid et Elyn pour le set
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[Flashback] Sur le chemin de la Cruauté
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