[FB] Sur ma lame je vois le reflet sanguin de la lune (PV Akane)

Il n’avait quasiment pas dormi de la nuit tellement l’excitation était à son comble. En fait il n’avait pas quitté sa couche de la nuit et de la journée profitant amplement des courbes de sa suivante. Une fois cette lune assez haut dans le ciel, Abel consentit à enfin se lever tout en déposant un ultime baiser sur le front d’Elyn. Elle avait pour ordre de ne pas venir et de rester au manoir bien tranquillement. Lui, il avait un massacre à perpétrer à l’aide de la fameuse Veuve Noire qui avait éveillé ses sens la veille. Il espérait vraiment qu’elle soit à la hauteur de ses exigences.

Le borgne avait tout préparer soigneusement que ce soit son kimono noir ou encore ce katana qui lui avait couté un bras. Ben oui il fallait bien être en accord avec la charmante veuve noire et il comptait lui démontrer qu’il était lui aussi habile avec des armes blanches et pas que dans l’art du baiser. Le plan était simple et Akane l’avait préalablement validé. Infiltrée par les soins d’Abel dans une maison de courtisane, elle devait s’arranger pour que le chef de camp ne la choisisse pour la nuit. Une fois chez lui, elle n’avait plus qu’à lui trancher la tête et se faufiler à travers les jardins pour ouvrir la porte principale au borgne.

Et une fois cela fait… ils rendraient tous deux à la lune un délicieux éclat rougeoyant grâce au sang de ces malheureux. Personne ne devait survivre, hommes, femmes, enfants et même les serviteurs.

Il devait être presque onze heures lorsqu’Abel arriva devant la porte principale du domaine de son ennemi. Dans le style typique de l’ère féodale, le domaine regroupait plusieurs habitations ainsi qu’une un peu plus grande que les autres, des temples, des jardins. Le terrain de jeu qui se cachait par cette porte scellée allait être grandiose.

« Bien le jour chers amis ! » S’exclama le borgne en agitant la main. Il s’adressait aux deux personnes gardant l’entrée du domaine. Continuant sa progression vers le duo, il reprit : « Veuillez m’excuser je suis juste venu… vous tuer. »

Les deux malheureusement n’avaient pas remarqué que des ombres entravaient leurs mouvements permettant à Abel de dégainer son sabre et de trancher net la première tête qui se présenta à lui. Seulement pour le second il manqua son coup et l’arme vint se coincer dans la nuque de la pauvre victime qui ne tomba pas sur le coup.

« Zut j’ai mal calculé… quelques instants… »

Le garde était désormais à genoux et Abel le contourna afin de mieux visualiser l’angle de frappe idéal. Attrapant la poignée de l’arme, il l’a retiré en premier appui avec son pied envoyant le pauvre homme face contre terre.

« Ah décidément quand ça ne veut pas, ça ne veut pas. J’aurai du prendre mon couteau… »

Il attendait désormais qu’Akane ne vienne lui ouvrir les portes.

Un yukata de jais aux motifs minutieusement brodés au fil d’or, un maquillage un peu plus poussé. Te voilà désormais devenue une courtisane traditionnelle. Abel avait soigneusement préparé le terrain. Aucune négligence n’était à déplorer. Akane, fraîche apprentie à la peau vierge de toute luxure. C’est le rôle que tu dois jouer ce soir. Tu écoutes les bonnes femmes autour de toi. Si certaines se targuent de vouloir être la régulière des plus riches, d’autres gardent l’espoir d’être rachetées afin de mener une vie paisible auprès d’un homme aimant. Pauvres cruches … Leurs rêves d’avenir seront bien vite brisés.

Tu attends patiemment que ton fameux client pointe le bout de son nez. Ta crinière d’argent en fait sourciller plus d’une. Une beauté locale à la crinière exotique. Cela contraste avec ces dames à la chevelure soyeuse d’ébène. Rien qu’avec ce détail, tu comptes bien faire la différence. Tu restes silencieuse, ne te mélangeant guère aux prostituées qui s’affairent. Et enfin … le voilà.

Presque chauve, bedonnant mais au yukata hors de prix, tu ne peux que reconnaître ta victime. Et alors qu’il s’installe dans l’un des salons, tu prends les devants, apportant un plateau de thé et quelques biscuits. Tu te pares d’une expression intimidée alors que tu poses désormais le plateau entre la courtisane et ta victime. Un regard ingénu et le tour est joué. Le premier contact est lancé.

« Attendez ! » Sous le regard agacé de sa courtisane régulière, il se saisit de ta main. Il t’en a fallu bien peu pour attirer son attention à ce porc. « Quel est votre nom, jeune apprentie ? »

Tu arbores un air surpris, tes yeux s’écarquillant alors que tes joues se parent d’une rouge adorable, ressortant quelque peu sous ce maquillage bien plus soutenu que te portes à l’accoutumée. Tu sembles hésitante, jouant parfaitement ton rôle.

« A-Akane. Monsieur. »

Tu t’inclines gracieusement, ta tenue parfaitement apprêtée afin qu’il puisse profiter de la vue de ta poitrine plutôt généreuse. Il claque des doigts et d’un geste, somme ta Consoeur à prendre congé. Indignée, elle se redresse tout en te fixant d’un œil mauvais.  Certaines apprenties doivent avoir la vie dure dans cette maison close. Malgré tout, elle s’adresse avec amabilité au client.

« Cher Monsieur, n’oubliez pas que le contact avec nos apprenties est interdit. N’entâchez guère sa pureté. Appelez-moi, au besoin. »

Pureté. En voulant te couper l’herbe sous le pied, elle vient de t’apporter un argument imparable face à ta proie. Celle-ci, tu la tueras vite, sans agonie, en guise de remerciement. Elle s’éclipse, il te fait signe de prendre place à ses côtés. Tu t’exécutes, le regard fuyant. Mais bien vite, il glisse une main sur ta joue pour délicatement te forcer à le regarder. Il ne peut que déceler l’innocence de tes pupilles.

« Me résisterais-tu, si je te promettais de garder le secret ? » Tu hésites, clignant des paupières avant de hocher de la tête. « Non, Monsieur. »

Un sourire carnassier ourlant ses lippes, il se redresse attrapant ta main pour te guider jusqu’à une couche. Il s’allonge sur le dos. Bon sang, qu’il est répugnant … Il t’invite à prendre place au-dessus de lui, ta main glisse sur ta propre cuisse, saisissant la lame de ta dague. Tu te penches vers lui, lui glissant quelques mots susurrés.

« Faites que cette nuit soit inoubliable. »


Les lourdes portes s’ouvrent, te révélant à celui qui t’attendait avec impatience. Ta joue est tâchée de sang. Derrière toi, il peut déceler quelques corps inertes. D’autres le sont tout autant mais à l’abri des regards. La tâche est trop aisée. Tu t’approches de lui, déposant un baiser sur sa joue.

« J’ai commencé à jouer sans vous. J’espère que vous ne m’en voudrais pas, cher ami. » Tu pointes le bâtiment du regard. « Si vous souhaitez voir la fameuse tête, il vous suffit d’entrer ici. Il n’y plus âme qui vive en ces lieux. Mais d’autres ne tarderont pas à se rendre compte du massacre. »

Abel mima des applaudissements à l'intention d'Akane, visiblement satisfait de voir quelques corps derrière elle. Gardant le silence pour le moment, il se retourna pour se diriger vers l'un des corps et plus précisément sa deuxième victime. Un mouvement et son sabre venait s'enfoncer dans le coeur du malheureux. Le bougre avait survécu, autant abréger ses souffrances non ?

"Pardon pardon" Lança-t-il négligemment à direction de la Veuve Noire tout en revenant vers elle. Le borgne humidifia son doigt pour essuyer la trace de sang sur le visage d'Akane. Ce magnifique teinte de porcelaine se retrouvait souillé par ce sang de goret, il s'agissait d'une offense envers la beauté que de la laisser ainsi.

"J'aimerais beaucoup voir son cadavre Mademoiselle, vous me guidez ? Et si on commençait par un tour des jardins pour se rendre à ce bâtiment ? Je vois que comme le petit poucet il nous sera aisé de retourner à la maison non ?"

Le futur spectre avança à l'intérieur tout en s'assurant qu'Akane ne le suive avant de faire volte face et de refermer les portes. Portes qu'il scella de manière temporaire à l'aide de son cosmos. Personne ne pourrait s'échapper de l'enceinte du domaine, maintenant il ne restait plus qu'à partir à la chasse. Il lança un regard entendu à la demoiselle :

"Je n'ai pas envie que le gibier ne se sauve vous comprenez... et en parlant de gibier..."

Son cosmos commença à suinter de son corps prenant la forme habituelle d'une fumée noirâtre à quelques mètres du duo. Le cosmos commença à tourbillonner pour prendre la forme un lion dont la taille était au moins de deux fois la normale, au pelage noir comme l'ébène. La bête, borgne, également était majestueuse et en imposait.

"Voilà mon brave Regulus, le roi des animaux !"

Les bras écartés, Abel montrait sa créature à son employée avant d'émettre un sifflement, signe au monstre qu'il pouvait se mettre en chasse. Et la lune quant à elle brillait de sa lueur sanguine....

Tu penches la tête en l’observant achever sa victime. Il valait mieux éviter le travail inachevé. Avant qu’il ne revienne vers, toi, tu t’abaisses afin de nettoyer la lame de ton sabre sur l’un des corps inertes. Tu souris, ce que tu aimes voir cette lame maculée de sang frais, mais il est bien trop précieux pour que tu négliges son entretien. Ton acolyte s’approche de toi, alors qu’il chasse cette trace carmine tâchant ta joue. Telle une enfant qui se serait barbouillée de glace au chocolat. Tu le laisses faire, docile, avant qu’il ne t’informe vouloir voir le corps de ta principale victime. Serait-ce une méfiance de sa part ? Certainement, et tu ne peux lui en vouloir. Tu le suis, t’inclinant face à lui.

« Mais bien sûr Monsieur, je serais votre guide pour cette visite. Vous verrez, l’air y est agréable. Effluve métallique à souhait. J’ai pris soin de … apporter un peu de couleur à ce terne paysage. »

Tu lui offres un clin d’œil. Bien sûr, par couleur, tu entends, mares et éclaboussures de sang. Quoi de mieux que le liquide de vie pour justement faire vivre ces lieux. Les portes sont désormais scellées. Le piège se referme pour ces pauvres idiots qui tenteront certainement de fuir. Le cosmos d’ombre du borgne s’élève, une masse ténébreuse se profile sous tes iris mordorés. Sous tes yeux, apparaît un majestueux fauve à la robe de jais. Tu souris, sans lâcher l’animal du regard.

« Charmant animal de compagnie. »

Déjà son aura tourbillonnait autour de toi, semblable à celle de ton partenaire d’une nuit. Cette petite tornade s’éloigne à l’instant même où tu croques ton index. Et sous vos yeux apparaît désormais ta magnifique Kumo, un corps d’araignée pour un torse et un visage féminin. Tu t’approches d’elle, glisses tes doigts souillés de sang sur sa joue, avec la plus grande tendresse.


« Amuse-toi bien, ma belle Kumo, tout est permis. Interdiction de toucher au gros chat ou à cet humain qui m’accompagne, c’est compris ? » Elle hoche la tête. « Bien. » Alors qu’elle s’éloigne, tu te retournes vers ton compère, toute sourire. « Elle avait besoin de se dégourdir un peu les pattes, elle aussi. Veuillez me suivre, Cher Ami. »

Tu t’avances, une trainée ténébreuse s’évaporant à ta suite alors que déjà des cris d’horreur se faisaient entendre. Sans doute l’effet de vos démons d’ombre. Tu arrives désormais vers les jardins, t’approchant d’une rose immaculée pour en humer son parfum. Tu y laisses quelques traces carmines avant de sourire.

« Je préfère les roses rouges, elles sont bien plus belles, leur sens est bien plus profond, nous ne trouvez pas ? »
Tu te figes, clignant des paupières. Tu poses un doigt sur les lippes de ton compagnon d’armes afin de lui intimer le silence. Puis une main sur son torse pour lui sommer de ne pas bouger. Tu lui adresses un sourire malicieux, alors que tu tournes au coin d’une haie. Bien vite, tu ressors avec un homme tremblant, sanglotant, suppliant, le tenant par le col.

« L’odeur de la peur … C’est si enivrant … »
« Pitié … Je … Je ne dirai rien … »

Tu le relâches, ne lui laissant pas le temps de s’échapper que ta lame vient trancher net sa tête qui roule vers les pieds d’Abel.

« Vous vouliez me voir à l’œuvre, voici donc un avant-goût. »

Oui son Regulus était charmant par contre Abel ne pouvait pas rendre la politesse en ce qui concernait ce truc à huit pattes. Beurk ! Bon d’un côté avec ce monstre le borgne était définitivement certain qu’Akane était une éveillée et avait un aperçu de ses techniques. Il allait peut-être demander à Elyn de prendre plus de précautions que prévu car la bestiole immonde était assez impressionnante.

« Je comprends bien, c’est sûr qu’avec une tête comme la sienne elle ne doit pas sortir souvent. » Répondit, amusé, le japonais. La charmante Veuve Noire commençait à le connaître et il n’y avait pas de raison qu’elle ne le prenne mal. Très rapidement des cris se faisaient entendre, signe que les techniques des deux éveillés fonctionnaient à merveille. Un petit sourire sur le facies et Abel se laissa guider pour cette visite par Akane. Il regarde la demoiselle, sourit encore plus avant de lui répondre.

« J’ai une préférence pour les roses noires personnellement. L’amour éternel, c’est si poétique. Bien qu’une rose blanche tâchée de sang a aussi son charme. Qu’en dites-vous ? »

Mais aucune réponse, simplement un doigt sur sa bouche lui intimant de se taire. Mais pourquoi ? Peu importe qu’on les repère désormais puisque les accès étaient condamnés. Et si des malheureux se cachaient c’était d’autant plus excitant ! Une véritable traque, une chasse de tous les instants. Le commanditaire de ce massacre croisa alors les bras un peu contrarié tout en attendant son employée. Elle revint bien vite d’ailleurs avec un malheureux.

Et sa tête roula sur le sol.

« Jolie démonstration. Est-ce de cette façon que vous avez tué le chef du clan ? J’aimerai connaître les détails, je suis friand de ce genre de chose s’il vous plait. »

Son sourire ne le quittant pas, il intima d’un geste à Akane de poursuivre leur route tandis qu’elle avait le champ libre pour conter son récit.

« L’amour éternel ? J’étais loin de vous imaginer si fleur bleue, Cher Abel. »

Eternel ou pas, l’amour est un sentiment inconnu pour toi. Inconnu et tellement … inutile. A quoi bon s’en enticher puisqu’il cause très souvent la perte de celui qui le ressent. Etre esclave des sentiments n’est guère de ton goût. On ne te surnommerait pas la Veuve Noire si cela était le cas, après tout. Tu n’écoutes que tes envies, tes pulsions meurtrières. Il n’y a que cela qui compte à tes yeux. Seuls tes génocides te procurent un plaisir intense. L’effluve du sang t’apporte une certaine plénitude, telle une véritable drogue. Et la peur … Divin parfum.

Tu ne tardes d’ailleurs pas à dégoter une proie. On ne peut se cacher de toi bien longtemps. Tes sens sont aussi aiguisés qu’une araignée à la recherche de sa nourriture. Elles sont tes modèles, après tout. Tu lui montres ce talent que tu as de faire perdre la tête aux hommes, mais cette fois-ci, au sens littéral du terme. Juste pour lui, puisqu’il semble adepte de cette mise à mort. Tu ranges ton katana dans son fourreau accroché à ta taille.

« Bien sûr, profitons donc de cette agréable balade pour discuter. »

Vu de l’extérieur, vous avez réellement l’air de deux sociopathes fraîchement échappés de l’asile. Tu profites du grand air, de la beauté de la nature. Au moins, elle ne pollue pas le monde comme ces pitoyables humains. Enfin, n’oublie pas toi aussi, tu restes humaine. Tu réfléchis quelques instants avant de prendre la parole.

« Même s’il a perdu la tête, le mode opératoire était différent. Voyez-vous, il est difficile de dissimuler un katana ou une épée sous un yukata. » Tu scrutes l’obscurité au cas où un autre rat se planquerait de vous. Mais rien à signaler. « J’ai choisi la dague. Et croyez-moi, il n’est pas aisé de trancher une tête avec une si petite lame, mais j’ai fini par y parvenir. Disons que la coupe est … moins nette. » Tu te mords la lippe inférieure, si fière de ton œuvre avant de lever le regard vers lui. « Par contre … au vu de la répugnance qu’il m’inspirait, je ne lui ai pas accordé un dernier instant de plaisir avant de m’en débarrasser. Il n’était pas mon genre. »

Tu hausses les épaules, soupirant. Comme si votre conversation était la plus normale qui soit. Un hurlement déchirant se fait entendre au loin. Tu éclates de rire. Il semblerait que vos petits amis s’amusent comme des petits fous. Tu attrapes la main de ton acolyte, avançant de quelques pas avant de lui faire face, marchant à reculons.

« Hâtons-nous, mon ami ! Il n’en restera plus pour nous, si nous traînons trop. Il semble que nos compagnons s’en donnent à cœur joie ! »

Tu l’entraînes avec entrain vers le fameux bâtiment. L’éclat et l’odeur du sang y prédominent. Tout ce que tu aimes. Et ceci est ton œuvre. Il y a de quoi être fière. Dire que tes parents te prenaient pour une démone, ils n’étaient pas loin du compte. Enfin, c’est bien eux qui t’ont enfantée et qui m’ont permis de prendre le dessus sur toi. Tu pousses la porte, offrant un sourire chaleureux à ton acolyte tout en lui lâchant la main.

« Profitez-donc du tableau. Vous trouverez votre principale victime dans la première pièce à gauche. J’ai pris soin de lui crever les yeux, son regard de fouine m’était insupportable. »

Le borgne continuait sa progression dans les jardins tout en écoutant sa tueuse. Cette dernière avait donc effectivement tranché la tête de sa cible mais pas avec son katana. Toute de suite il fut affreusement déçu, une simple dague et des coups répétés synonyme d’un travail d’amateur. La belle Akane n’aura certainement pas un surplus sur sa fiche de paie à la fin de la mission à ce rythme. Il réussissait toutefois à masquer son trouble afin de ne pas compromettre la fin de cette magnifique nuit. Il pouvait bien prendre un peu sur lui après tout. Mais ça ne s’arrêtait pas là, le pauvre bougre n’avait pas eu le droit à une ultime nuit d’amour avant de passer de vie à trépas, dommage.

Il eut un nouvel hurlement et Abel s’arrêta quelques instants regardant au loin. Seulement à cette distance et avec cette obscurité il lui était impossible de voir correctement. Finalement cette nuit qui se risquait à être magique devenait de plus en plus fade au fur et à mesure que le temps s’écoulait.

« Je ne peux qu’acquiescer Veuve Noire. Je me fais une joie de participer à la fête. »

Autrement dit il espérait qu’ils allaient accélérer un peu. L’excitation commençait à rendre Abel assez impatient. Dire que cet abruti avait refusé de le saluer… Le message allait être en grandiose et plus personne n’osera l’ignorer, plus personne.

Enfin ils pénétrèrent dans le bâtiment et dès le premier pied posé Méphistophélès était en mesure de reconnaitre cette odeur particulière qu’était le sang. Un délice pour l’odorat que cette sensation métallique chatouillant les narines. A matraquer ainsi ce pauvre homme avec une petite arme les dégâts devaient être considérables.

« Mais c’est mignon une fouine… j’aime à penser que je suis comme une belette démoniaque personnellement. Malin, imprévisible et charmant… »

Nouveau trait d’humour de la part du japonais qui entra finalement dans la pièce mentionnée par la Veuve Noir pour effectivement y trouver le corps et la tête. Magnifique tableau que celui-ci. Il en profita pour fouiller quelques meubles dont un vieux secrétaire pour en sortir quelques documents dont certains portaient sur des transports commerciaux.

« Très bien grand-frère Ryuichi sera sans doute ravi d’avoir ces informations. Autant joindre l’utile à l’agréable n’est-ce pas ? » Déclara-t-il à l’attention d’Akane.

Une belette démoniaque. Original et … original. Tu ne trouves rien d’autre à redire. Ce n’est certainement l’animal auquel tu aurais pensé en le regardant, mais soit, si cela lui fait plaisir. Tu feins parfaitement un rire pour t’éviter de répondre. Il n’y verra que du feu. Tu le laisses entrer dans la pièce parsemée de d’éclaboussures de sang. Il peut enfin constater le trépas de leur cible principale. Une partie de ta mission est déjà bel et bien accomplie. Tu le laisses fouiller les meubles et tiroirs avant d’apparemment trouver son bonheur.

« Faites donc. Considérez que tout ceci vous appartient, jusqu’au moindre grain de poussière. » Tu marques une pause, le sondant du regard. « Bien si vous avez terminé, je propose que nous rejoignons nos chers compagnons avant que nous n’ayons plus rien à se mettre sous la dent, qu’en dites-vous ? »

Une fois la confirmation entendue, tu rebrousses chemin sans aucun mal. Au fur et à mesure que vous avancez, le chaos se fait de plus en plus ressentir. Déjà quelques corps démembrés parsemaient le sol. Kumo s’est bien amusée. Quelques parcelles de corps mâchouillées çà et là, jusqu’à ce que vous arrivez au niveau des deux bêtes.

« Il suffit Kumo. Toutes les bonnes choses ont une fin. »

D’un claquement de doigt, un tourbillon d’ombres emporte la démone araignée. Elle s’évapore, comme si elle n’avait jamais existé. Tu te saisis de la garde de ton katana, l’ôtant du fourreau afin que la lame puisse s’abreuver de cette sublime lueur lunaire. Tu arbores un sourire envers ton acolyte, l’excitation étant à son comble.

« A nous de jouer, cher Abel. » Tu pousses la porte d’un bâtiment, le parfum enivrant de la peur te parvenant. Tu souris. Tout ceci devient très intéressant. « Cherchez, mes jolies. »

Tes ombres s’échappent, quelques-unes prenant forme humaine afin d’initier le travail. Tu le suis jusqu’à dénicher une tripotée de courtisanes terrifiés. Quelques meurtres par étranglement par tes esprits, pour les plus chanceuses, quant aux autres … Tu penches la tête, clignant calmement des paupières.

« Je vous laisse … trente secondes d’avance. Saisissez votre chance ~ » L’une se lève, puis une seconde. Elles se bousculent, se crêpent le chignon, avides de sauver leur peau. Tu soupires, t’adressant à Abel. « Voyez comme l’humanité peut-être pourrie. Aucune solidarité. Chacun pour soi. Il n’y a plus de notion d’amour, d’amitié, en cas de mort imminente … Admirez la danse. »

Tu disparais dans un portail d’ombres pour réapparaître face aux jeunes femmes, horrifiées par ta présence. Si ton acolyte a bien compris, il devrait refermer le piège en arrivant derrière elles, pour les empêcher de s’échapper, tels des chiens de berger guidant leurs brebis. Il est connu que les brebis égarées font de bons sacrifices dans certains rites. Tu lèves ta lame, sourire aux lèvres et entames donc ta danse mortelle, illustrée de cris d’épouvante, de souffrance et de gerbes de sang.

La Veuve noire donnait son approbation ? Depuis quand quelqu'un comme Abel en avait besoin ? La demoiselle avait intérêt à surveiller ses paroles si elle ne voulait pas voir sa tête détachée de son corps. Personne ne lui dicte sa conduite, personne. Mais au regard de son bon travail le borgne ferait une exception pour cette fois. A force de tuer tout son personnel à tour de bras il ne restait plus grand monde.... L'inconvénient d'avoir un sale caractère concrètement.

"Je suis d'accord. Moi aussi j'ai envie de m'amuser."

Abel rangea toute la paperasse dans une poche intérieure de son kimono avant de se mettre à suivre Akane. Il était temps pour lui de montrer à la demoiselle de quoi il était capable. Le spectacle était plaisant au sein du domaine. De nombreux corps parsemaient déjà le sol, les deux monstres cosmiques ayant parfaitement joué leurs rôles. Brave Regulus. Arrivant au contact de son fauve, Abel claqua des doigts faisant disparaître l'animal instantanément. Nul besoin de le flatter, il avait accompli son office et il le savait.

Il dégaina son katana à son tour gardant le silence pour le moment et laissant libre Akane de mener la danse. Abel ressentait très bien le cosmos d'Akane à présent et pu voir ses ombres s'échapper pour traquer des survivants. Elle avait donc une parfaite maîtrise de sa force et de ses pouvoirs, une éveillée qui pourrait facilement se mettre au service d'un des divinités se battant pour cette terre.

Ces mêmes ombres tuèrent quelques femmes avant qu'Akane ne laissa volontairement se sauver deux autres qui se battèrent littéralement pour se sauver. Il croisa les bras, la lame de son sabre reflétant partiellement son facies.

"Effectivement vous en doutiez ? Les Hommes sont faibles, bêtes et n'apprennent pas de leurs erreurs. Une bonne purge et tout recommencer à zéro voilà ce qu'il nous faut. Et bien sûr s'il faut un volontaire...."

Il virevolta sur lui même tranchant net la tête d'un garde qui s'était caché dans l'ombre. Bien que repéré depuis le début, Abel avait attendu patiemment de le voir passer à l'action avant de faire quoi que soit. Il se retourna pour constater que la Veuve Noire était déjà partie à la chasse. De manière nonchalante, prenant plus que son temps il suivit donc les deux jeunes femmes pour finalement voir Akane effectuer sa fameuse danse mortelle. Il fallait bien reconnaître qu'elle maitrisait son art à la perfection, dans un tel endroit aussi limité en espace la voir se servir de sa lame ainsi était impressionnant.

Les deux demoiselles tombèrent sous le regard blasé d'Abel. Aucune résistance, que des larves prenant la fuite. C'était risible.

"Impressionnant mais je ne peux vous cacher que je suis déçu. Ils prennent tous la fuite comme des lâches. Aucun fou pour se mettre sur notre route... Finalement je devrais peut-être rentrer une nouvelle fois pour profiter de ma belle servante...."

Une bonne purge. Quelle douce idée. Délicieuse. Somptueuse ! Et si tu es l’un des agents de celle-ci, tu signes dans l’immédiat. Il est rare d’entendre un avis si tranché de la bouche d’autrui. Cet Abel a quelque chose de spécial. Peut-être que tu ne tenteras pas de le tuer celui-ci. Enfin il en est assez de la parlotte, passons à l’action. Alors que ton acolyte fait rouler une tête au sol, tu te lances à la poursuite de tes proies. Tu les pièges, telle une prédatrice affamée. C’est d’ailleurs ce que tu es. Ni plus, ni moins.

Tu inities cette danse mortelle, envoûtante pour le peu de gens appréciant un tel spectacle. Des coups de katana légers, précis, et ces éclaboussures de sang accompagnées de cris de douleur et d’horreur. Le combo parfait. Mais l’expression du borgne est loin d’être celle que tu attendais. Quel est donc ce regard blasé ? Hmm … Pour un peu, il te vexerait … Il te fait part de la raison de sa déception. C’est donc cela. Tu dois avouer qu’il en est de même pour toi.

« Allons, allons, ne soyez pas pessimiste. La nuit ne fait que commencer, Cher Ami ! » Tu finis par lui sourire avec malice, bien qu’une information vient juste de taquiner tes oreilles en douceur. « Une belle servante ? Une femme en particulier vous fait donc tourner la tête ? Je pensais que vous étiez de ceux à papillonner de fleur en fleur. »

Tu fais passer cette conversation comme une simple manière de passer le temps, de ton air innocent. Mais dans le fond, cette fameuse servante peut s’avérer être un atout, une carte dans ta manche si le borgne venait à se retourner contre toi. Une petite faiblesse dans cet océan d’assurance qu’est le riche héritier. Une infime faille … Quelques cris te ramènent à la réalité alors que tu tournes la tête vers l’origine de ceux-ci. Une petite armée de samouraï fonce vers vous. Tu plantes le regard dans celui de ton employeur avant de le contourner et de te placer derrière lui.

« Un peu de challenge pour vous. Je couvre vos arrières, amusez-vous, c’est cadeau ! »

Tu ne feras qu’observer la scène à moins que l’un des combattants ne cherche à t’affronter, bien entendu.

« Oh vous savez j’aime les fleurs mais il est normal de retourner là où le miel est le meilleur de temps à autre. »

Regard entendu, Abel ne comptait se perdre en explication mais il avait dit l’essentiel. Effectivement il allait d’amantes à amantes et parfois même amants sauf qu’il revenait toujours à la seule et unique Elyn. Il y avait un lien fort entre eux et ce depuis de nombreuses années maintenant. Elle le connaissait, le suivait et ne contestait rien. Son bras armé, son parfait petit soldat et avec en prime des courbes à rendre Aphrodite elle-même jalouse. Concrètement, il n’y aurait sans doute pas d’Abel sans Elyn, voilà tout.

Des cris et voilà quelques guerriers en costume traditionnel venant se mêler à la fête. La Veuve Noire lui laisse l’occasion de passer sa frustration et faut dire que cette initiative est appréciée du jeune homme. Abel se retourne et pointe son katana sur Akane.

« Je suis plutôt du genre à partager. Vous vous joignez à moi ? »

Le borgne se retourna de nouveau pour faire face à ce petit contingent de guerriers et s’élança vers eux. Il esquiva habilement un premier coup d’épée tout en coupant le malheureux presque en deux. Un coup de poing venant de sa main gauche pour faire reculer un autre guerrier et Abel pivota d’un quart de tour, lame dehors, pour en blesser deux autres. Grâce à l’enseignement de son père, il maitrisait plus que les bases mais devant autant d’ennemis cela ressemblait plus à du suicide qu’autre chose.

Un autre guerrier tomba sous le katana déjà ensanglanté du borgne. La lune commençait à apparaitre, les sombres nuages s’évaporant pour laisser place à la lumière sur le champ de bataille.

La métaphore semble au goût de ton acolyte, mais malheureusement, le poisson ne mord guère à l’hameçon. C’est tout ce que tu auras, rien de plus. C’est bien dommage. Mais tu as tout de même cette petite bribe d’informations. Mais tu ne peux que targuer de penser que cette femme est au-dessus d’une servante lambda. A creuser. A développer. Tu lui arracheras d’autres indices bien plus tard. Petit à petit, dans la finesse. C’est là-même ta manière de procéder.

Comme si les Dieux avaient ouï la complainte du borgne, une petite troupe vint à leur rencontre. Quelques acteurs dans cette représentation sanguinaire et sans retour. Comme ils sont courageux. Enfin … plutôt bêtes et naïfs. Mais par-delà l’inconscience, il fallait tout de même admettre qu’il y avait là un semblant de cran contrairement à tous ces fuyards qu’ils avaient massacrés depuis leur entrée. Si tu as la délicatesse de lui laisser le rôle principal, lui, te proposes de partager le repas.

« Vous êtes bien aimables, cher Ami. Est-ce par galanterie ? Si c’est cela, j’en suis véritablement touchée. »

Mensonge éhonté. Mais faute avouée à moitié pardonnée, n’est-ce pas ? Tu l’observes un infime un instant de tes pupilles mordorées, dont l’éclat semble s’accentuer à la douce lueur lunaire. Comme si la nuit était ton élément. C’est un peu le cas. Plutôt habile pour un riche héritier. Sa tenue se prête naturellement au spectacle. Un véritable délice pour les yeux.

« Vous m’épatez, votre maîtrise du katana ne fait qu’agrémenter votre charme naturel. »

L’heure n’est pas à la discussion, et ceci semble relativement agacer l’un des samouraïs qui se jette sur toi en proférant des menaces associées à de séduisants noms d’oiseaux pour ne pas partir dans la vulgarité. D’un geste, tu croises le fer, ta lame surplombant la sienne. Il semble relativement étonné de ta propre force alors que tu le repousses avec une facilité déconcertante. Sans le quitter des yeux, tu esquives un coup d’estoc de l’un de ses compères que tu attrapes sèchement par la gorge.

« C’est très lâche de votre part de vous attaquer à une demoiselle déjà bien occupée. »

D’une impulsion cosmique, un craquement sinistre se fait entendre, signifiant que cette petite nuque fragile a cédé bien facilement. Tu soupires, presque las, avant de te reporter sur ton principal adversaire qui recule de quelques pas.

« Ça y est ? Tu as peur ? Inutile de fuir, je n’ai pas pour habitude de décevoir mes assaillants. Une dernière danse ? »

Et le voilà qu’il balance un cri de guerre bien trop exagéré en brandissant son arme. Un très mauvais comédien, te dis-tu. Juste pour le plaisir, tu échanges quelques coups de lame avant que la tienne ne vienne transpercer son abdomen.

« Tu t’es vaillamment battu … ou presque. » Retirant ta lame, tu te détournes de lui avant même que son corps ne touche le sol, revenant à ton cher compagnon de nuit. « Les avez-vous trouvés distrayants, Monseigneur ? »

« Mon père m’a inculqué une certaine éducation… stricte sur plusieurs niveaux. » Répondit Abel à Akane tout en tranchant une main. Le malheureux guerrier ayant mal positionné sa garde sur son arme le coup fut rapide et précis.

La Veuve Noire avait donc décidé de rejoindre le combat, ce qui soulagea Abel pour être honnête. Car même s’il était éveillé au cosmos et maitrisait l’art du combat à l’arme blanche, ces hommes restaient supérieurs en nombre et la moindre erreur pourrait s’avérer être fatale. Elle se battait très bien et excellait dans le combat. Cette femme était faite pour les champs de bataille ! Akane était peut-être même supérieur au borgne dans le domaine du combat puisqu’elle maniait très bien son sabre et ses ombres en même temps alors qu’Abel devait avoir au moins une fraction de seconde d’écart niveau vitesse.

Les ennemis continuaient de tomber jusqu’à ce qu’il n’en reste plus qu’un seul, face à la Veuve Noire et patient, Abel croisa les bras pour mieux profiter du spectacle. Comment allait-elle le dévorer ? Elle le nargue, l’intimide et voilà que cet abruti se met à foncer dessus tête baissée. Le borgne secoua la tête de dépit alors que le pauvre guerrier s’effondre à même le sol. Un délicieux tapis rouge sang s’étant formé sur ce mini-champ de bataille se mariant parfaitement avec la lune.

« Oui assez. Heureusement qu’ils étaient assez bêtes pour venir se battre sinon la nuit aurait été fade. »

Son regard se porta aux alentours observant cette scène post-apocalyptique. Certains bâtiments étaient rongés par les flammes, les jardins et chemins parsemés de victimes et plus âmes qui vivent…. Délicieux moment que cette victoire arrachée comme la tête de son ennemi.


« Et pour conclure cette fabuleuse nuit… accordez moi cette danse. »

Dans la seconde qui suivit le katana du borgne arrivait à hauteur d’Akane pour un coup vertical. C’était maintenant à lui de voir ce que la demoiselle valait réellement en combat rapproché.

Tu sens le regard du borgne sur toi. Il admire le spectacle, tu aimes le ressentir. Tu aimes avoir un public qui sait apprécier la mort et le sang tout autant que toi. Et s'il apprécie ta danse mortelle, c'est tout à son honneur. Le dernier samouraï ne fait malheureusement pas de vieux os, vous laissant de nouveau seuls sous l'éclat lunaire parfois obstrué par des nuages passagers. Le silence a repris ses droits. Alors qu'Abel scrute votre œuvre, tu en fais de même, savourant l'ambiance sanguinaire. Mais lorsque que sa voix brise le silence, tu agis tout aussi habilement, contrant la lame de ton acolyte avec ton katana maculé d'hémoglobine.

"Décidément. Vous savez parler aux femmes. Tenteriez-vous de me séduire ?"

Un air de malice malsaine accroché sur tes traits, tu le repousses d'un geste afin de mettre un peu de distance entre vous. Tu le scrutes de tes pupilles d'or. Tout est dans l'analyse et l'observation. Malgré tout, tu restes sur tes gardes, prête à agir. Tu n'es pas à l'abri d'une mauvaise intention de la part du borgne. Qui sait s'il ne cherche pas à te supprimer, toi aussi ?

Tu viens au contact, avec grâce et agilité, retenant tout de même tes coups pour ne pas le blesser. Après tout, il peut encore t'être utile. Nul besoin de le tuer pour le moment. Il se défend bien, toi aussi. Comme si vous vous unissiez dans une chorégraphie. Par mesure de loyauté, tu n'uses guère de ton cosmos bien que tu ne t'en formalises guère à l'accoutumé. Mais tu fais tes preuves, lui montres que tu es bien loin d'être une amatrice. Un dernier coup puis tu t'écartes d'un bond, t'inclinant respectueusement.

"La danse vous a-t-elle plu, cher Ami ?"

Tu inspires, expires lentement. Tu t'approches de lui. Tu restes tout de même sur tes gardes au cas où il souhaiterait poursuivre vos échanges. La nuit paraît relativement calme. Il ne semble plus y avoir âme qui vive en ces lieux à part vous, les bourreaux.

« Vous séduire ? N’êtes-vous déjà pas sous mon emprise très chère ? Ensemble nous pourrions accomplir de grandes choses n’est-ce pas ? Plus aucune personne n’oserait se mettre au travers de ma route. »

Abel ne faisait qu’exprimer clairement le fond de sa pensée. Dès que les premières rumeurs sur cette tuerie feraient surface plus personne ne se risquerait à lui manquer de respect. Il y avait des corps partout, des morceaux de corps humain gisant par ci par là, des litres et des litres de sang…. Aucun humain censé ne se risquerait à froisser le borgne désormais. Son avenir était tout tracé. Les coups étaient toujours échangés entre les deux combattants pourtant complices de ce carnage. Un nouveau jeu rien de plus et pourtant un jeu que le japonais aimerait beaucoup prolonger.

« Absolument Mademoiselle. » Répondit-il à la demoiselle avant de s’incliner à son tour respectueusement.

Son regard se perdit alors tout autour d’eux contempla ce spectacle morbide. Il n’y avait plus aucun bruit, plus âme qui vive en ces lieux. Satisfait, Abel l’était et cela pouvait se lire sur son facies. Pour une fois que tout se déroulait comme sur des roulettes il n’allait pas se plaindre.

« Bien je pense qu’il est l’heure de se dire au revoir très chère. Rentrez bien. »

Un dernier sourire amical et Abel quitta le domaine pour retourner chez lui. Ce n’est qu’au détour d’un chemin qu’il s’adressa à un buisson….

« Tu as bien tout observé ? Tues là. »

Charmante Elyn. Et il reprit son chemin direction son manoir.