Echidna | Sujet: Echidna - la mère des monstres [100%] Dim 19 Jan 2020 - 3:37 | |
| Echidna « Mon allégeance s'est évanouie dans les limbes du Tartare »
¤ Je suis né(e) un... jour indéfini de l'année. Veuillez me pardonner, mais le calendrier n'était guère très formalisé de mon temps. ¤ Dans le pays... des Arimes, où j'enfantais ma progéniture. ¤ L'Armure que je porte... est celle d'Echidna, s'il faut parler de soi à la troisième personne. ¤ Mon élément de base... est la Vie. ¤ Mes vertus... sont l'amour maternel, l'attention et le dévouement. ¤ Mes mauvais côtés... sont qu'il est dangereux de menacer mes héritiers et qu'une éternité passée sous l'Etna a fait pourrir les racines de mon identité passée.
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Histoire de la mère des monstres La vie est une affaire d’héritage. Que ce soit le commerçant, l’artiste, le politique, le précepteur, l’artisan, le paysan, le clerc, le soldat… tout être que j’ai rencontré, observé… nul ne vit sans filiation, sans espérance que son esprit ne demeure à sa mort. Le souvenir d’un combattant glorieux, d’un érudit précurseur, d’un peintre au sommet de son style, d’un législateur protecteur des coutumes… d’une mère ayant voué son essence dans sa progéniture. Parce que je lègue une part de moi-même à celui qui me survivra, alors je continuerai d’exister. Tous, nous enfantons pour perdurer. Peu importe si cela se passe sur le plan spirituel ou matériel, tant que la mémoire nous retient pendant des décennies, des siècles, des millénaires. Nous tous suivons le modèle d’Achille, qui rendit son nom immortel au prix de sa vie.
Combien de hères aux pensées si superficielles ai-je rencontré ? Je ne sais vraiment… si ce n’est qu’ils furent assez nombreux pour m’arracher mon propre héritage sur cette excuse impardonnable. Ceux qu’ils affublèrent des sobriquets de Sphinx de Thèbes, d’Hydre de Lerne, de dragon de Colchide, d’aigle du Caucase, de renard de Teumesse, de laie de Crommyon, de lion de Némée et bien d’autres… si nombreux, à m’avoir été arrachés. Anéantis au nom d’une gloire ignorante de la vanité. Qu’est-ce que cela peut bien me faire que mon nom me survive, livré au jugement d’étrangers aux existences elles-mêmes éphémères ? Mon essence, je l’ai consacrée à ma seule descendance, comme on allume les braises dans une nuit hivernale. Ce réconfort partagé entre membres d’une même famille, enterrant par ce rite mortel les souffrances communes. Mon héritage fut ainsi, de nature à transmettre la flamme de vie, par-delà ma mort. C’était là ma volonté, que mes héritiers apprennent à dompter les flammes quand le glacial des ténèbres menacent de nous dévorer la chair ; en proie à la putréfaction.
Un curieux raisonnement, de la part d’une inféodée aux titans. Pourtant, en ce monde, rien n’est figé, éternel ; tout est changeant, fugace. Un dieu aurait tort de mépriser cette vérité, car s’il est supérieur aux hommes, il demeure lui-même vulnérable aux machinations mortelles que ses ennemis peuvent fomenter à son endroit. Il ne peut suffire que d’une lame, d’un poison, quand il n’est pas question de sa volonté propre à disparaître. Enchaînée depuis des éons dans la bouche du Tartare, cette pulsion autodestructrice m’a traversée tant de fois que j’en viens à oublier d’avoir déjà pensé autrement. Une mère n’est pas censée survivre à ses enfants. Était-ce au moins pour de bonnes raisons ? Bagatelle… Une guerre que nous avions déjà perdu, la Titanomachie. Une guerre qui n’était pas la nôtre, commandée par notre génitrice, Gaïa. Était-ce là son héritage de mère, de nous livrer ainsi à cette damnation mortifère ?
Je me souviens de mon arrivée ici, après avoir été défaite à l’instar de Typhon, ma moitié… Ce paysage aride… dévoré par une brume jetant le mystère sur le néant. Car sous sa couverture, nulle trace de vie. Une monotonie macabre par où dominent les étangs glacés, les lacs de soufre et la poix bouillante. Cet environnement mort transpirait la pourriture, avec ses fleuves aux eaux boueuses, ses marécages à l’odeur nauséabonde à l’intérieur desquels mon corps découvrait sa captivité prochaine, aux antipodes de ce que fut ma liberté. Nous sommes descendus, sous le regard d’Hadès, jadis servi par les Hécatonchires, traversant les nombreuses portes, explorant toujours plus de pièces agrémentées d’autels innombrables. Enfin, nous découvrîmes les visages des autres damnés, condamnés à payer leurs fautes momentanées dans des châtiments éternels.
Toi, étranger ayant retenu mon nom par-delà ma fin, tu dois te demander quel fut mon châtiment. Ton esprit dépend-il de sordides histoires pour survivre ? Quel jugement pourrais-je bien porter, au fond… Après tout, je ne suis pas l’innocente victime que j’ai présenté, par mes mots, quand bien même mon sentiment d’injustice serait bel et bien authentique. J’ai tué, détruit, saccagé, dévoré, humilié et ce, sans compter. Je n’étais pas personnellement impliquée dans cette guerre. J’ai suivi la destinée qui m’a été imposée. Bien sûr, j’aurais pu me rebeller. Sans doute mon avenir aurait-il été différent. Seulement, je ne l’ai pas fait. Pour cette raison, je ne puis me convaincre que mes choix ne m’appartenaient pas. J’étais déterminée, habitée par la haine, avide de destruction, assoiffée de sang, bâtissant pour faucher sans discrimination les vies des coupables et des innocents.
À l’instar de Typhon, j’étais un fléau. Il n’y a aucune nuance à chercher. Je suis l’abomination de ma propre histoire. Et j’ai payé. Ainsi enfermée, je me sentais dépérir chaque fois qu’un gardien m’annonçait le trépas de l’un de mes héritiers. Chacun se voyait défaire par des héros renommés que j’apprenais à maudire en refoulant la vérité que j’étais seule responsable du devenir de ma progéniture. Un monstre engendre des monstres, semant le chaos dehors, jusqu’au jour où le fils d’un dieu vient rétablir l’ordre en éliminant ces agents du désordre. La rancœur est un loisir bien vain. Il n’est qu’un vecteur de plus menant à l’hybris. Ce même hybris qui m’a enchaîné dans les profondeurs de l’Etna, érodant mes pensées jusqu’à ne plus laisser entendre que de lointains échos de sentiments transformés en inepties.
À présent que je sais ma descendance exterminée, je ne me sens plus exister. Je pourrais me rabattre sur Typhon, sur Gaïa ou sur Chronos. Hélas, j’en suis impuissante. Quand bien même ils ne sont pas coupables de tous les maux, ils demeurent les premiers instigateurs de mon supplice. Pour cela, je les maudits du fond du cœur. Les siècles défilant, mes pensées s’imbibaient d’un poison indicible meurtrissant doucement l’image chaleureuse que je me fis autrefois d’eux. Ces déchets m’ont tout pris. Rien ne m’a été laissé. Pas même l’ombre d’une espérance… Pas même le murmure d’une possible rédemption. Rien. Je vis comme une morte. Un cadavre incapable de se défausser de ses chimères alors que ses semblables se libèrent du Tartare pour reconquérir leur liberté. Ma léthargie perdure pendant encore quelques années, jusqu’à ce qu’enfin, je m’éveille, distingant la réalité dans ce qui m’apparaissait comme un songe bien candide. Une seconde chance m’était offerte ? Allons bon.
MES INFOS + Echidna a l’apparence d’une jeune femme, la longue chevelure de jais, le teint livide, le regard fatigué. Elle est habillée de loques qui devaient autrefois apparaître comme une robe assez bouffante pour cacher sa silhouette. Ses membres sont sertis de bandages et enlacés de quelques ceintures de cuir. Sans doute le résultat de ses nombreux affrontements, aux sources de maintes blessures, avant d’être enfermée dans la bouche du tartare pour des millénaires. Cette période de réclusion est déterminante pour cerner ses présentes pensées. Malheureux sera celui jugeant l’Echidna d’autrefois, considérant la trouver ainsi inchangée devant ses yeux. Qu’il ait été son ami ou son ennemi, il ne saurait plus quoi penser, comme de s’adresser à une nouvelle personne. La perte de sa progéniture l’a défaussée de sa fierté, en plus de nourrir une bouillie de sentiments complexes et fragiles. Maintenant qu’Echidna s’est libérée de ses chaînes, il lui faut se découvrir, en même temps que le monde. Elle le fera, avec le regard de celle qui a tout perdu.
Malgré tout, s’il est une nature qui ne l’abandonnera jamais, c’est son instinct maternel. Elle peut bien l’oublier un temps, il resurgira à n’en point douter. Et il semble inéluctable qu’à l’avenir, la mère des monstres cherche à reconstituer une famille. La question étant, se laissera-t-elle, une fois de plus, instrumentalisée par ses semblables ? Typhon, Gaïa, Chronos, des figures qui rimaient jadis avec l’évidence de l’allégeance. Désormais, rien n’est moins sûr. S’ils veulent retrouver grâce à ses yeux, ils devront le mériter. Sinon, ils pourraient bien être menacés. Pour l’heure, nul ne sait ce qui en est, ou ce qui en adviendra. Depuis que sa sentence a été levée, l’héritière des titans ne s’est adressée à personne. Elle est seule, à l’instar d’une page vierge. Nulle rumeur ne court à son sujet, si ce n’est l’écho de son histoire passée. Les monstres qu’elle engendra. Avec eux, ses destructions. Par le passé, elle était avec Typhon le pire fléau de l’humanité. Il est à parier que peu de contemporains juste conscients de ces contes terrifiants verront d’un bon œil la résurgence de ce nom damné.
Les téméraires s’engageant à l’aborder seront en proie à une expérience particulière. Comme de s’adresser à un cadavre sans vie, dont l’absence de détermination ouvre la voie à l’imprévisibilité. Derrière le voile de son masque insipide résonne des émotions à fleur de peau, faisant le terreau d’une instabilité étonnante, lorsque l’on considère son expression de marbre. Du moins, pour un interlocuteur peu attentif. Parce qu’elle a fauté, et l’a payé dans un supplice à en déchirer la raison, le jugement n’habite plus son regard. En tout cas, plus de la même manière qu’il le faisait autrefois. Plus que jamais, Echidna a conscience d’elle-même, de ce qu’elle fut. Jadis menacée par le poison prétentieux de l’immortalité, elle accepte enfin sa mortalité, permettant à ses valeurs de goûter à leur fugacité, en pâture au changement.
¤ Votre avatar : Une éveillée random de Claymore. ¤ Avez-vous pensé à lire et signer les règles ? I guess. ¤ Le mot de la fin ? Vous l'aurez quand nous y serons.
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Dernière édition par Echidna le Mar 21 Jan 2020 - 2:07, édité 3 fois |
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Ryûichi Spectre du Bénou de l’étoile Céleste de la Cruauté
Rôle : Spectre céleste au service direct du Juge du Garuda. Loyal mais aime vivre en solitaire.
Assagi depuis que sa vengeance est accomplie mais méfiez-vous de l'eau qui dort... Messages : 1985 | Sujet: Re: Echidna - la mère des monstres [100%] Dim 19 Jan 2020 - 18:08 | |
| Yokoso future victime ----------------------------------------Ryûichi du Bénou, le traiteur du Mekai. Salade de phalanges, tartes aux marrons et pains à toutes heures. Yoroshiku !!! (Enchanté!!!) Seuls les Époux infernaux connaissent son véritable nomMerci à Wilfrid et Elyn pour le set |
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