Vergil le Marinas du Soleil ( terminée)

Vergil

« Poséidon »

VOTRE HISTOIRE

Le temps semblait radieux dans les cieux de la Normandie, les bateaux voguaient déjà vers les eaux profondes afin d'y pêcher le poisson, tandis que les villages alentours s'éveillaient à une nouvelle journée de labeur. Rien de plus banal que de voir la misère et les artisans se mêler en cet endroit. Tout comme il n'était pas rare de voir des enfants êtres abandonnés et délaissés dans un orphelinat. Si l'on peut appeler cela ainsi, car en vérité, ces lieux n'étaient pas des plus faciles à vivre. Il y avait rarement à manger pour tout le monde et les miséreux se battaient souvent entre eux sans la moindre vergogne. L'éducation n'était pas non plus des plus poussées, mais suffisamment pour tenter un apprentissage quelconque. Pourtant, il y a bien un fait étrange qui ne manqua pas d'attirer l'attention. Un carrosse qui se voulait le plus neutre possible, s'était arrêté aux portes d'un de ces vieux établissements. Un homme dont le visage paraissait masqué en descendit avec deux nourrissons quasi-identiques. La tenancière de l'orphelinat arriva bien vite, tenant une lettre dans sa main. Comme si elle avait été prévenue de cette arrivée. Cependant, son visage sembla blêmir quand elle fixa les deux bambins.. L'un avait quelques mèches sombres et l'autre... Des mèches presque blanches.. Mais le plus surprenant fut leurs sourcils. Cette lettre disait donc vrai... Pas étonnant que l'on cherchait à se débarrasser de tels êtres. Sans le moindre mot, le carrosse repartit d'où il était venu, délaissant les deux enfants à leur sort. Chacun de leur nom semblait avoir été brodé sur leur linge respectif... Lestat et Vergil. 

Des jumeaux dont l'aîné s’avérait être le dernier susnommé et on ne manqua pas de le lui rappeler au fil des ans. Ci bien que notre blondinet aux yeux rouge, devînt un véritable protecteur vis-à-vis de son cadet. Il développa un sens de la responsabilité assez appuyé quand il s'agissait de montrer l'exemple, ou pour prendre des décisions. Leurs physiques atypiques attiraient bien trop l'attention et il n'était pas rare qu'ils essuient bons nombres de moqueries et de quolibets. Chose à quoi, Vergil avait bien du mal à garder son sang-froid et n'hésitait pas à se battre pour laver son honneur, mais surtout celui de Lestat. Ce dernier étant bien plus réservé de nature. Cette impulsivité n'empêchait pas notre jumeau de démontrer un certain talent pour les études et aussi pour le vol à la tire... La nourriture n'étant pas suffisante, il fallait bien la chercher ailleurs et il se privait toujours pour son frère et gardait le sourire pour ne jamais l’inquiéter quant à l'avenir. Ils n'avaient guère d'amis, et de plus, ils n'avaient pas vraiment confiance en leur entourage. Pourtant, il y avait bien quelqu'un envers qui il se sentait en sécurité.. Ce n'était pas vraiment une personne en fait, mais un cheval. Ce dernier n'était plus tout jeune, il est vrai, mais c'était bon de dormir dans son étable en douce. Bien plus que de dormir dans les matelas déposés sur le sol.. Et encore.. On pourrait dire que c'était des paillasses à peine remplies de paille.

Un jour, alors que Vergil était allé chercher de quoi manger dans les rues diverses de la petite ville la plus proche. Il en revint certes avec une plaie à la tempe, mais aussi avec une sorte de petite flûte. Un butin particulier qu'il se mit à très vite apprécier. L'enfant s’entraînait chaque jour, dès que le temps le lui permettait. Sa manière de joué pouvait être maladroite bien sûr, mais on sentait quelque chose de particulièrement doux et de triste dans sa façon de faire, sans était presque fascinant. Cela ne manqua pas d'attirer l'attention du gardien de l'écurie, qui finit par aller le voir et lui proposer des cours de musique. Peut-être que cela lui permettra de cesser de voler et de gagner des sous pour lui et son cadet. Une proposition que ne pouvait pas refuser Vergil. Qu'avait-il à perdre ? Cet homme, amateur de violon, lui apprit tout ce qu'il y avait à savoir au sujet du solfège.. S'en était même curieux de comprendre une partition avant même d'avoir appris à lire. Mais quoi qu'il en soit, le don si particulier de notre adolescent en devenir, ne fit que progresser d'année en année. Son style venant même à toucher la propriétaire de l'orphelinat, qui y trouva là, un profit notoire. Vendant alors sous forme de louanges le petit Vergil, auprès de diverses familles en recherche d'enfants. 

Une tentative qui ne manqua pas de faire mordre à l'hameçon, alors que l'adolescent était à sa treizième année. Un valet avait pour ordre de remettre une forte somme à la tenancière, et d'emporter sur-le-champ le petit musicien, auprès d'une famille de petite noblesse qui se tenait un peu plus à l'intérieur des terres. Si cela fut dans un premier temps une bonne nouvelle, il déchanta rapidement lors qu'il comprit que son frère n'était pas concerné par l'adoption. Vergil eut beau se défendre et refuser de partir, cela fut en vain...L'ordre avait été signé et ce fut comme si l'on venait d’abattre le couperet d'une hache... Sur son crâne. Alors, plutôt, que de se morfondre, il jura de retrouver un jour son cadet.. Et pour sceller cette promesse, ils prirent chacun un écrin du cheval qui les avait vu grandir jusque-là, et s'en fit chacun un collier à l'aide d'un lacet de cuire, en entrelaçant l'écrin autour. Cette séparation marqua à tout jamais Vergil qui en perdit le sourire. Sa nouvelle famille eut beau faire, jamais le moindre rictus ne marqua ses lèvres fines. Mais il ne se montra pas ingrat pour autant. Seulement... Jamais il ne comprit pourquoi on l'avait séparé de son jumeau. Il y avait ce vide en lui, cette absence récurrente et dévorante qui le poussa à devenir des plus froids et impassibles. 

Très bon élève, Vergil apprit à lire, à écrire, à monter à cheval, et même à se battre. Sa musique avait encore pris de l'ampleur et l'on désirait ardemment l'écouter jouer pendant les visites. Il y avait toujours cette tristesse, mais aussi ce côté envoûtant dans ses mélodies. Et cela n'était pas étonnant, car l'adolescent jouait avec son cœur et son âme. La musique était devenue sa façon première de s'exprimer, alors que de faciès, il ne montrait rien de plus que de l'impassibilité. Jamais, il ne démontra pas la moindre rancœur envers ses parents adoptifs, car ils lui avaient apporté ce que beaucoup dans l'orphelinat auraient souhaité dans leurs rêves les plus fous. Parfois, Vergil se plaisait à monter sur le toit de sa chambre, pour fixer en direction de la mer. Est-ce que son frère était toujours la-bas ?... Plusieurs fois, il avait tenté de fuguer pour le retrouver, mais il avait toujours été rattrapé par ce père adoptif exigeant. 

Ce n'est qu'à l'aube de ses dix-huit ans que quelque chose s'éveilla en lui, pendant son sommeil. Une voix profonde l'appelait, lui intimait de rejoindre les océans. L'adolescent pouvait voir des piliers dressés sous la mer, des colonnades... Et des roches taillées par l'homme. À son réveil, Vergil se rendit compte qu'il était tout bonnement en sueur et il en concluait que ce n'était qu'un mauvais rêve....Ou plutôt un songe des plus étranges. Mais la nuit suivante, cela reprit à nouveau et de manière plus intense encore. Si bien qu'il finît par prendre les devants sans même prévenir qui que ce fut... Le jour n'était pas encore levé quand il lança son cheval au galop pour rejoindre la côte. Il n'y parvint qu'au petit matin... Abandonnant sa monture, Vergil descendit vers la plage, tout en tenant un sac dans son dos. Jamais encore, il ne s'était approché de l'océan. Un spectacle magnifique... Le jeune homme ne put toutefois s'empêcher de se dire qu'il était fou d'être ici.. C'était stupide. Mais cette pensée mourut rapidement quand une énorme vague sembla venir sur lui comme pour l'engloutir.. Il était bien trop tard pour faire demi-tour, car la vitesse lui manquait.. En effet..Une seconde plus tard, Vergil se retrouva emporté par les flots, si bien qu'il en avala de l'eau de mer, alors qu'il cherchait vainement le l'air. Il ne parvenait même plus à comprendre où était le haut du bas dans ce tumulte incessant et funeste. Alors que la fin lui semblait proche, et que ses forces l'abandonnaient progressivement.. Quelque chose s'éveilla en lui, un cosmos, tel un désir de vivre et de ne pas renoncer. Son frère ! Il voulait le revoir ! Le protéger comme avant ! S'il périssait, comment le pourrait-il ? Son cosmos s'intensifia un instant encore, avant que soudain, Vergil ne tomba au sol.. Comme quittant les eaux ! Mouillé jusqu'aux os, recrachant ce qui restait encore dans ses poumons, le jeune homme regarda autour de lui. Affalé sur le sol, il pouvait voir que l'océan était tout bonnement au-dessus de lui. Bien que ses muscles lui apparurent comme lourds et douloureux, il se redressa sur ses jambes, tout en récupérant son sac, où se trouvait sa flûte... Le chemin qui s'ouvrait désormais à lui, n'avait plus rien à voir avec le commun des mortels...

La mort n'avait point été au rendez-vous, mais bien une vie emprunte de loyauté et d'honneur auprès de Poséidon lui-même. Une loyauté que jamais Vergil ne rompra, car c'est en revêtant dès lors l’écaille du soleil, qu'il put enfin retrouver son frère. Lestat était lui aussi devenu un serviteur du roi des mers.. Ce seigneur les avait réunis et cet acte méritait tout son dévouement. 

MES INFOS +

Vergil n'est pas ce que l'on pourrait appeler un géant. Mesurant 1m70, il est toutefois plus grand que son cadet, d'un simple et ridicule centimètre. Son poids ne dépasse pas les 65 kilogrammes, alors que sa stature caucasienne est svelte et taillée pour le combat, révélant une agilité plutôt appuyée. Ses muscles soient parfaitement fuselés et enclin à résister à toute offensive. Ses gestes sont fluides et habiles, tout comme sa démarche paraît dynamique et mesurée. Son visage possède des traits bien juvéniles, soulignant un regard aussi rouge que le serait le sang lui-même. Il y brille une certaine intelligence, et un brin de réserve. Ses traits sont loin d'être expressifs contrairement à l'époque de son enfance. Son visage est devenu impassible et insondable, comme s'il portait un masque perpétuel, conscient de garder un parfait contrôle de lui-même. Des traits fins et aussi juvéniles que pouvaient le souligner ses dix-huit ans. Sa chevelure est longue et blanche, offrant quelques mèches retombées sur son faciès, calfeutrant à demi ses deux points typique de ses origines de Jamir, qui ornaient son front. 

Ses mains, bien que taillées par le combat, ne servent pas uniquement à combattre, mais aussi à jouer de la musique à l'aide une flûte traversière. Un instrument que lui avait confié son tuteur, alors qu'il venait à peine d'intégrer sa nouvelle demeure. Ses phalanges sont assez courtes cependant et un peu calleuses. Ses mimiques et ses tocs ne sont que peu nombreux, si ce n’est cette tendance à faire une certaine moue naissante aux bords de ses lèvres lorsque l’embarras le possède. Son rire est fort discret, mais empreint de franchise, bien qu'assez rare, voir même inexistant.. La douceur que peut afficher son visage n'est pas sans tromper l'ennemi... Car Vergil est plutôt du genre direct pendant un combat. En dehors de son armure, notre jeune Marinas porte en générale une tenue plus décontracté, basé sur un pantalon en toile beige, et une sorte de haut qui ne couvre que ses bras et le haut de son cou. Sa flûte ne le quitte jamais, telle une relique. 

D'une nature plutôt rigoureuse, Vergil est très exigeant avec sa propre personne, bien de trop pourrait dire son jumeau, si bien que notre protagoniste en oubliait même de se nourrir correctement. En effet, il a tendance à prendre son rôle très à cœur et manifeste une fidélité à toute épreuve envers le Seigneur des Mer. Car pour lui, c'est de son fait si les deux frères ont pu être à nouveau réunis. Rien ne pourra rompre cette loyauté. Ce qui a fait naître l'inflexibilité dans le cœur du jeune musicien. Il vous sera complexe de parvenir à lui faire renoncer à sa mission, mais il ne restera pas sourd à vos paroles, si elles sont emprunte de justesse. Vergil sait se montrer compréhensif si on ne le prend pas par fourberie. C'est un combattant des plus loyaux lorsque la bataille fait rage, mais il sait aussi s'adapter et user de ruse, si cela permet de sauver des vies, ou des guerriers. C'est ce qui lui donne cet attrait pour la stratégie et la responsabilité. Soulignant du même coup ce sang-froid qui la caractérise, contrairement à son frère qui lui s'adonne à l'audace plus qu'il n'en faut. Lors des affrontements, il n'est pas rare de le voir décisif dans ses coups, comme s'il cherchait à être le plus expéditif possible. En effet, la patience ne fait pas vraiment partie de ses vertus, c'est même plutôt le contraire. Sa persévérance n'est pas à démontrer, sans pour autant être têtu, il n'est pas du genre à lâcher l'affaire, surtout quand il s'agit d'accomplir son devoir. 

Son visage lui confère une certaine froideur, une barrière soigneusement travaillé pour ne laisser que peu de chose transparaître. Comme par exemple cette timidité dévorante quand il s'agit de rencontrer une personne, ou bien de s'en rapprocher. Un défaut qui lui vient de cette séparation avec son jumeau. Une peur irrépressible de perdre encore une personne s'il s'y attache réellement. Ce qui a finit par le rendre quasiment associable et peu tactile avec qui que ce soit, mise à par son frère. Seul ce dernier semble pouvoir le faire sortir de sa coquille quand il ne joue pas de cette flûte traversière... Cet instrument qui laissait transparaître des sentiments bien plus profonds et complexes qui habitait son manipulateur. Quand Vergil en jouait, tout était si simple tout à coup, et bien plus reposant. Ce n'était pas comme le fait de chanter, cet art-ci, il le laissait volontiers à Lestat qui possédait l'une des voix les plus purs qu'il est pu connaître de sa jeune existence. La musique était son repère quand le pessimisme l'envahissait, où bien quand une personne ne se sentait pas si bien qu'elle ne le laissait pas paraître. Le fait de ne rien démontrer, lui avait appris à lire entre les lignes. 

Jamais Vergil ne fuyait ses responsabilités envers Poséidon, et même envers son cadet ou ceux qui se trouvaient sous ses ordres. On aurait même du mal à penser que la timidité se cache derrière ces traits un peu trop sévères pour son jeune âge. Un visage doux, mais qui pouvait abriter de la rancœur... Car si monsieur était du genre fidèle à toute épreuve, cela allait de pair avec la rancune. Sa confiance n'est pas si difficile à acquérir.... Mais prenez garde à ne point la perdre, car il vous sera fastidieux de la retrouver. Estimant que sa sincérité était de mise, notre Marinas n'apprécie pas le mensonge et il ne se montrera pas tendre avec celui qui se permettra de lui jouer un mauvais tour. La droiture est bien trop ancrée dans son sang pour qu'il laisse passer une telle félonie. Il ne fera pas même exception envers son frère envers qui pourtant, il nourrit une relation fortement fusionnel et ce dernier le sait. Toutefois, si vous voulez aller lui parler, il ne vous repoussera nullement pour autant, mais ne compte pas sur lui pour nourrir une conversation. Non pas qu'il n'en possède pas, mais sa réserve n'est pas une légende... Sa simplicité concernant sa mentalité fait qu'il ne cherchera jamais à jalouser ce que pourrait posséder autrui, pas même une nouvelle flûte, car elle lui est bien trop précieuse.