Ce n'est plus de mon âge, ces choses-là, grommela le vieil homme dans sa barbe imaginaire alors que sa silhouette finissait de réapparaître au milieu du faisceau de lumière.
Ce mode de déplacement n'était en effet que peu clément avec ses vieux os, et c'est perclus de douleur qu'il posa le pied sur les terres du Sanctuaire. Il prit le temps de s'étirer pour recouvrer un semblant de mobilité tout en embrassant du regard les environs. Par chance, ses calculs - rudimentaires - étaient exacts : il n'avait pas atterri pile à l'endroit où s'entraînaient les chevaliers sacrés, mais à un ou deux kilomètres d'écart. Il aurait été navrant de les interrompre en plein milieu d'un de leurs exercices en jupettes ou de quelque autre dégustation de moussaka.
Cette distance de sécurité devrait normalement permettre de n'alarmer personne, mais on n'était pas à l'abri d'une mauvaise surprise - même si l’aïeul avait en général un certain talent pour les voir venir. La colonne de lumière finit par se résorber, ne laissant plus la moindre trace si ce n'est pour la rune du voyage encore gravée dans le sol ; rien qui ne perdurerait par-delà la prochaine pluie, même si elle était pour l'heure encore éclairée d'une faible lueur.
Le voyageur poussa un soupir, faisant quelques pas sur cette vaste colline depuis laquelle il pouvait apercevoir au loin les chaumières du village de Rodorio. Néanmoins, il doutait que celui qu'il était venu chercher se soit rendu ici dans l'unique but de visiter un patelin paumé de quelques centaines d'habitants dont l'activité la plus attendue devait être son concours de potirons annuel.
Tandis qu'il plissait les yeux pour scruter l'horizon à la recherche d'indice, aussi futile que ça puisse sembler, il eut la surprise d'entendre un bruit mat derrière lui - comme si une masse non-négligeable venait de s'abattre à l'endroit exact où il était lui-même apparu quelques instants auparavant. Cela ne parût cependant pas suffire à entamer son flegme.
Vous auriez pu demander la permission avant de sauter à bord, déclara-t-il sans même se retourner, absorbé par sa recherche. C'est dangereux de monter en marche, vous savez ?
Citation :
On ne peut percevoir aucun cosmos émanant du vieil homme.
Pour des raisons de cohérence, je demanderais à quiconque désirerait rejoindre ce topic d'attendre que Ludwig ait posté en premier (et, dans l'idéal, de me faire savoir par MP que vous allez débarquer pour qu'on ne se marche pas sur les pieds). Merci de votre compréhension !
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Mime
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Sujet: Re: Chasing Rainbows Mar 21 Aoû 2018 - 21:24
Un véritable torrent de lumière, voilà dans quoi le Héraut de Phobos a posé les pieds. Des flots incessants, qui frappent le corps de Ludwig, ne lui laissant guère le temps de s'habituer à la pression que ce courant exerce sur lui. Emprunter ce pont lorsque sa structure commençait à perdre sa stabilité, à s'effacer, peut-être n'était-ce pas une bonne idée – une mauvaise décision prise par curiosité. Oh, bien sûr, peut-être est-ce une autre raison qui l'a poussé à faire ainsi. Une raison plus humaine : celle de vouloir s'éloigner pour le moment du Royaume de la Guerre alors que son Maître a disparu il y a peu, ayant été le dernier témoin de la présence du Père de l'Effroi dans le monde mortel. Un lien profond unissait le Fils d'Arès aux élus de la Famille Rosenthal... Mais, pourrait-il vraiment accepté de donner une dénomination aussi insultante à l'origine de sa décision ? Question intéressante, bien qu'elle restera sans réponse pour le moment.
Telle la foudre, le pont de lumière frappe alors brutalement le sol, laissant une emprunte – à l'aspect encore luminescent, pour le moment – tandis que les spectres lumineux s'effacent. Pour une raison bien précise – la même qui expliquait la dureté du voyage, du point de vue de Ludwig – la Voix de la Peur ne se retrouve pas aux côtés du Voyageur, sur la terre ferme. La vision de l'horizon arrive rapidement dans la rétine du démon allemand, tandis que les lois physiques de ce monde reprennent peu à peu leur droit. « Oh... » Quelques mètres séparent le nécrophage du sol et cette réaction – ainsi qu'un haussement de sourcil dépité – suffisent à laisser à la gravité le temps nécessaire pour le ramener à lui. Le ciel s'éloigne, le sol s'approche... Quoi de plus normal après avoir parié un peu trop sur sa chance. C'est à cet instant, quelque peu hors du temps, qu'une question traverse son esprit. Était-il vraiment essentiel de le suivre ? Question intéressante, là aussi, bien que l'unique réponse semble arriver dans un impact violent, le tout accompagné du rire – définitivement moqueur – de cet ami invisible.
Arrivant lourdement à terre – remerciant par la même occasion ses réflexes ainsi que ses compétences surhumaines – le Héraut soupire légèrement, désabusé par ce qui venait de se produire. Un genoux et une main au sol, il se redresse, époussetant alors les vêtements sombres, essayant de cacher au mieux son expression dépitée. Surpris par la disparition soudaine du tunnel, il n'avait pas pu déployer ses ailes cartilagineuses, surtout après ce voyage, en rien paisible.
Faire comme si rien ne s'était produit reste le meilleur moyen de ne pas revenir sur cet instant. Passant les doigts sur le bandeau qui recouvre son front, Ludwig approche alors de quelques pas, regardant la rune laissée au sol. « Je ne referais pas deux fois cette erreur, en effet. » Dangereux, le mot n'est pas en trop. Que serait-il arrivé s'il avait embarqué dans ce tunnel trop tard ? Il imaginait déjà sa propre structure – déjà bien instable sans la présence de sa Cuirasse – se faire malmenée par cette lumière aux origines inconnues. Au moins cet homme ne ment pas sur un point : il est bien un voyageur... bien que ses moyens sont loin d'être conventionnels.
« Alors, c'est là que vous cherchez à retrouver Lucifer ? Vous semblez en tout cas connaître beaucoup d'endroits, cher voyageur. » Observant l'horizon, avant de poser ses yeux sur les chaumières de Rodorio, le démon allemand se pose à côté du voyageur, glissant ses mains dans son dos. Le rire de la créature obscure continue de résonner. Au moins ne s'était-il pas humilié en perdant tout contrôle sur la situation et en s'écrasant au sol. Dégageant d'un revers de main imaginaire cette pensée, le serviteur de Phobos reprend son observation, des souvenirs remontant à la surface. Le territoire de la sœur d'Arès, la déesse aux yeux de chouette, dame de la Sagesse et, d'ordinaire, véritable tacticienne hors pair – ainsi que grande jalouse, par moment. Athéna a toujours été une déesse étrange, protectrice d'une vision de l'humanité. Partisane d'une forme de justice, le Sanctuaire semble pourtant se concentrer sur des adversaires divins, alors que la gangrène dévorait chaque couche de la société. Se retrouverait-il a nouveau face à Shôko et ses discours ennuyants ? Cette pensée le poussa à lever légèrement les yeux au ciel. Il était préférable de ne pas vivre à nouveau ce genre de choses. Quant au porteur de l'armure d’Héraclès... Encore faut-il qu'il ait trouvé le moyen de sortir du Royaume des Morts.
Mais, qu'importe, ce territoire restait dangereux, selon les circonstances en tout cas. Si les Berserkers sont connus pour apprécier le risque, le héraut préférait la carte de la prudence, du moins jusqu'à ce que le voyageur ait trouvé le Déchu. Ainsi, illustrant cette pensée, il efface sa présence cosmique, ainsi que l'essence de celle-ci, laissant un léger lien pour essayer de repérer certaines forces, bien qu'il masque ce dernier le plus possible. Si cela ne durerait pas, au moins pourrait-il passer pour un simple accompagnateur du voyageur.
N'est-ce pas ce qu'il fait après tout ?
« Lucifer ferait-il un tour des différentes factions ? En tout cas, j'ai pu ressentir son aura lorsque je me trouvais dans le domaine de mon maître et, pour le moment, il ne semble pas se trouver dans les environs. »Pour le moment. Il avait bien appuyé sur cette expression, considérant que tout pouvait arriver avec un être aux origines divines... surtout lorsque celui-ci est le premier ange. De plus, la distance pouvait elle aussi jouer sur les recherches, bien que le cosmos d'un être divin soit facilement perceptible - enfin, là aussi selon les circonstances.« Comment l'avez-vous connu ? »
Une excellente question cette fois... bien qu'il se doute qu'aucune véritable réponse ne vienne jusqu'à lui. L'ancien avait montré un certain goût pour laisser les énigmes sans solutions lors de leur première rencontre... Peut-être devra t-il deviner seul.
HRP a écrit:
Actuellement, Ludwig cache son cosmos, ainsi que l'essence de celui-ci. Pour ceux ayant déjà rencontré le héraut de la peur, il a changé d'apparence et n'est pas reconnaissable physiquement.
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En l'entendant répondre - et étant donc encore en état pour le faire -, le vieil homme daigna jeter un regard par-dessus son épaule pour constater que son compagnon de voyage était effectivement encore en un seul morceau. Cette découverte n'éveilla cependant aucune lueur quelle qu'elle soit dans le seul oeil que le guerrier d'Arès put apercevoir avant que son « chauffeur » ne retourne la tête devant lui, scrutant les alentours à la recherche de repères. Hélas, cela ne paraissait guère payer pour le moment.
Vous avez eu de la chance, finit-il néanmoins par dire, sa concentration intacte. Ceux qui se permettent ce genre de fantaisie finissent plus mal, généralement. Pensez à demander, la prochaine fois.
Son ton était imperturbable ; pour un peu, on aurait pu croire qu'il n'était qu'un marchand venant de trouver un passager clandestin dans son char à bœufs. Le caractère paranormal du phénomène par le biais duquel ils avaient effectué ce voyage ne paraissait pas le déranger le moins du monde, si bien qu'on était en droit de se demander s'il en avait conscience ; à l'évidence, le changement de paysage ne le surprenait pas davantage que s'il l'avait provoqué en tournant les talons. Il était arrivé à destination, et c'était le plus important : le reste importait peu.
En revanche, pour le voyage-retour, reprit-il en plaçant sa main en visière pour protéger ses yeux de l'impitoyable soleil grec, Je crains qu'il faille vous débrouiller sans moi. J'ai encore de la route à faire, et ça m'étonnerait qu'elle retourne du côté de Sparte. Enfin, au moins vous ne devriez en avoir que pour quelques heures à rentrer à pied... Finalement, il daigna se tourner vers lui pour mieux pointer le doigt vers le Sanctuaire sacré de la déesse Athéna, clairement visible de par son gigantisme malgré les kilomètres qui les en séparaient. Je ne suis déjà pas sûr que vous soyez le bienvenu ici. Je peux vous demander d'éviter de vous faire remarquer ? Si possible, j'aimerais éviter de faire des histoires avec les autorités locales, ils sont assez barbants comme ça.
Mais à peine avait-il eu le temps de le dire que le Berserker d'Arès s'attelait déjà à réduire sa présence au strict minimum - sans doute plus par instinct de conservation que pour plier à sa demande, mais qu'importe : le résultat est le même.
À la bonne heure, commenta-t-il, sans pour autant se montrer plus démonstratif que précédemment. Un léger sourire, en revanche, tordit le coin de ses lèvres au moment de lui répondre à son tour. Qu'est-ce qui vous fait croire que je le connais ? Enfin... Son nom m'est familier, mais par les temps qui courent, je crois que c'est le cas pour tout le monde. Levant légèrement la tête, il parût farfouiller dans sa mémoire, puis déclama avec grandiloquence - forçant volontairement le trait à n'en pas douter : Lucifer, le Porteur de Lumière, l'Ange chassé du Paradis... Etcaetera, etcaetera. Il haussa les épaules. Du moins, c'est ce que les chrétiens aimeraient nous faire croire. Et donc non, je ne le connais pas. Je l'ai simplement aperçu en train de rôder près de chez moi et à défaut d'avoir mieux à faire, je me suis dit que j'allais voir ce qu'il magouillait dans les parages. Mais malheureusement... Il jeta un regard autour d'eux. ...Il est parti un peu vite et n'a pas l'air de vouloir être rattrapé.
En effet, bien qu'il ait pu suivre sa trace jusqu'ici, rien n'indiquait que Lucifer se trouve encore sur place - et s'il n'était pas exclure qu'il ait, à l'instar du Héraut de Phobos, choisi de se faire oublier, il était peu probable qu'il soit venu se promener du côté des terres d'Athéna sans une bonne raison ; dès lors, il eut été malvenu pour lui de se cacher. Selon toute vraisemblance, soit il avait procédé ainsi pour semer d'éventuels poursuivants - et aurait alors bien fait : la preuve -, soit il était déjà reparti.
Dans les deux cas, prolonger leur séjour devenu futile ne serait pas dans leur intérêt, et il ne doutait pas que son interlocuteur - qui semblait en avoir un peu plus entre les oreilles que la plupart de ceux de sa caste - ne tarderait pas à parvenir à la même conclusion. L'ancien prit néanmoins le temps de le dévisager, sans que son visage raviné révèle quoi que ce soit - mais il y avait dans ce regard une intensité notable.
Assez pour savoir que la suite serait décisive.
Mais si je peux à mon tour vous poser une question, et je vous prie au passage de pardonner mon indélicatesse... Je peux savoir pourquoi vous me collez au train ?
« Barbants ? Voilà un bel euphémisme... Certains sont prêts à défendre leurs ennemis naturels lorsque ces derniers sont à moitié morts – enfin, à nouveau, vu la nature des Spectres. » Expérience difficile que cette rencontre avec Shôko. Il préférait ne pas croiser cette dernière – ainsi que son ésotérique sœur – et son discours. Il théorisait d'ailleurs que celui-ci lui avait été donné au biberon, au vue de sa capacité ahurissante à croire les âneries qu'elle jacassait à longueur de temps. Enfin, qu'importe... Sur la même longueur d'onde que le Voyageur, il s'était donc empressé de masquer sa puissance cosmique, ainsi que l'essence de cette dernière. « Simple question, tout de même... Qu'était-ce exactement, ce transport ? » Bien qu'il connaissait en partie la réponse – du moins, sur les grandes lignes – il voulait observer l'ancien et écouter son explication concernant ce pont de lumière
Haussant un sourcil – circonspect celui-ci – à l'explication de son interlocuteur concernant l'origine de sa venue sur les terres de Sparte – et d'Athènes, au passage –, commençant à considérer que cette explication serait la seule chose qu'il pourrait extraire de ce Voyageur. Au moins avait-il eu quelques informations... Maintenant, faire quelque chose de celles-ci est une autre question, qu'il aborderait en temps voulu – ou pas. La logique voudrait qu'il se décide de rentrer dans les terres du Belliqueux, qu'il trouve une personne de confiance, voir une divinité capable de prendre des décisions militaires – il se souvient encore du regard légèrement désabusé de la fille d'Arès lorsqu'il a fait un rapport sur la situation actuelle – pour parler de cet homme, le présenter, décrire le mystère qui gravite autour de lui... Alors, peut-être que des décisions seraient prises. Une enquête pour dévoiler l'identité de cet ancien ? Ou alors, une punition – pour manquement aux règles ancestrales du domaine – sera exercée sur le Serviteur de Phobos. Après tout, la Prêtresse avait été punie pour avoir laissé un combat se dérouler dans le palais du fils de Zeus. Maintenant, dans ses souvenirs, Arès reste aux abonnés absents, Sa Seigneurie Phobos s'est éloignée des affaires actuelles et la seule personne de confiance – le Héraut de la Guerre – ne semble pas être présente. Voilà qui réglait la question de parler à quelqu'un de ce Voyageur au comportement énigmatique.
Puis, peut-être par un pur instinct de contestation, ou de survie – qui plaisait à cet éternel ami invisible –, Ludwig souhaitait retarder la rencontre avec un quelconque supérieur et de parler à ce dernier de cette rencontre et de son absence de combat. Jouer avec le feu n'est pas dans ses habitudes – ce fait le poussant d'ailleurs à masser légèrement sa gorge, comme pour vérifier si tout était encore bien lié –, mais il avait dû prendre une décision à cet instant et c'est ce qu'il avait fait, en tant que Héraut de Phobos.
« Je vois. Ce n'est pas moi qui vais vous jeter la pierre à ce sujet. » Après tout, lui-même avait été témoin, non pas de l'arrivée ou du départ de Lucifer, mais des résidus de sa présence dans le sanctuaire central du domaine du Père de l'Effroi. À cet instant, Son Seigneur n'avait pas cru bon de donner au Héraut les différents éléments qui composaient sa rencontre avec le Déchu – outre le fait que cela pourrait s'approcher de banalités sans intérêts. Un choix judicieux pour tout bon stratège qui se respecte : seuls les plus hautes sphères doivent connaître certaines informations. Plus un secret est gardé, moins il a de chance d'être connu. Une réalité qui se vérifie bien en cet ère de l'information et du savoir – bien que cette dernière n'a finalement fait que traverser les époques et qu'elle continuera pleinement dans le futur. « Insaisissable, voilà ce qu'il est... Et j'imagine que ce terme convient aussi bien à sa localisation géographique qu'à ses pensées. » Observant les environs, Ludwig caresse son menton. Décidément, rien ne semblait vouloir déranger l'accalmie qui s'est installée suite à l'arrivée de cette colonne de lumière. Une chance, car les choses pourraient bien vite devenir complexes à gérer si de nombreux Saints commencent à s'intéresser à ce phénomène. Encore fallait-il les repérer, mais qui sait. Un peu de prudence ne fait pas d'un Berserker un lâche. Loin de là.
Penchant la question à l'ultime question de son interlocuteur, Ludwig se concentre quelques secondes sur la réponse à apporter... Un léger sourire se dessinant alors sur ses lèvres, il glisse ses mains dans ses poches, haussant alors doucement les épaules. « La curiosité... Je suis face à quelqu'un qui ne semble posséder aucune véritable compétence surhumaine et, pourtant, ses connaissances dépassent largement certains niveaux. Je vois une colonne de lumière tomber, des questions s'additionnent dans ma tête et la seule réponse qui en sort c'est : accompagne le. Alors c'est ce que je fais. Ce n'est peut-être pas la décision la plus sage mais... cela reste la plus intéressante qui m'était offerte. » Une sincère curiosité, oui. Peut-être était-elle corrompue par les conseils – difficiles à percevoir – de la silhouette abyssale de son ancien compagnon, ce dernier appréciant l'idée de lui ouvrir les yeux sur autre chose que les traditions de la famille Von Rosenthal, bien que ces dernières mettent en avant, aussi, une certaine forme de curiosité. « Puis cela fait longtemps que je n'ai pas voyagé... alors je vais vous le demander... » Il pose ses yeux sur le regard du Voyageur, son fin sourire – aux émotions aussi vides que ses yeux – toujours posé sur ses lèvres.
« Puis-je continuer de vous accompagner ? »
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Odin
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Sujet: Re: Chasing Rainbows Mer 5 Sep 2018 - 15:53
Si vous le dites. Ce ne sont pas mes affaires. dit le voyageur en haussant les épaules, de toute évidence peu concerné par ces histoires de Saints et de Spectres et s'en accommodant très bien. Quand le secret dissimule une guerre toute entière, il fait parfois bon rester dans l'ignorance.
Quoi qu'il en soit, son « passager » se plia à ses consignes de sécurité sans objecter, n'ayant de toute évidence pas envie lui non plus de se faire repérer. À défaut d'avoir eu la bienséance de demander la permission avant de joindre sa promenade, au moins faisait-il ce qu'il fallait pour ne pas nuire à ses vertus relaxantes - en autant qu'une randonnée dans les parages d'un camp militaire puisse être relaxante.
Oh, ça ? dit-il en continuant d'inspecter les environs, les mains dans les poches - sans plus guère de conviction, toutefois : tout au plus se contentait-il de regarder le paysage. Rien de plus qu'un vulgaire tour de passe-passe, même si je dois bien admettre que ça a ses côtés pratiques. Je me fais vieux, vous voyez : je suis incapable de me rappeler où j'ai laissé mon cheval.
Et avec un corps dans cet état, il n'était pas sûr que monter en selle soit une très bonne idée, de toute manière. Alors oui, pouvoir partir en voyage par le biais d'une colonne de lumière, quelle qu'en soit l'origine, s'avérait être une alternative des plus opportunes. Il ne jugea pas utile d'en dire davantage, pas plus qu'il ne donna l'impression de le pouvoir ; si son interlocuteur voulait en savoir plus à ce sujet, il paraissait clair qu'il allait devoir faire ses propres recherches. Semblant se rendre compte de la présence de quelque chose dans un pan de sa veste, il tâtonna jusqu'à trouver dans ses recoins une vieille pipe en bois prête à l'emploi ainsi qu'une boîte d'allumettes.
Ah ! Merveilleux, s'exclama-t-il en logeant la première entre ses lèvres, tentant de l'allumer à l'aide de la seconde - sans grand succès : bien qu'il s'échine à protéger la flamme, le vent avait commencé à se lever. Au bout de trois échecs, un zeste de contrariété sur le visage, il fit signe à son vis-à-vis de reculer d'un geste de la main. Puisque vous êtes là, mettez-vous sur la droite, vous voulez ?
Sans guère vérifier s'il obéissait ou non à sa demande, il s'acharna jusqu'à ce qu'enfin un filet de fumée s'élève du fourneau. Pas trop tôt, put-on l'entendre maugréer entre ses dents.
Si les commentaires du Berserker au sujet de Lucifer lui inspiraient autre chose que de l'indifférence, il le cachait à la perfection, se contentant de hocher mollement la tête ; de toute évidence, la puanteur du tabac - qui était par ailleurs extrêmement fort, même un profane n'aurait eu aucun mal à s'en rendre compte - méritait plus son attention. La manière dont il allait répondre à ses propres interrogations, en revanche...
S'il ne proféra pas la moindre parole - ni le moindre son, excepté peut-être celui du tabac en train de se consumer -, l'intensité du regard qu'il posait vers lui ne vacilla pas un seul instant, et ce bien qu'il soit désormais flagrant qu'un de ses yeux n'était pas d'origine. Cette tension persista peut-être encore une longue seconde après qu'il ait terminé sa tirade, avant de se dissiper brutalement - à considérer qu'elle ait jamais vraiment existé : qu'est-ce que le Héraut de Phobos avait à craindre d'un vieillard borgne, après tout ?
Oh. Il se gratta l'arrière du crâne, remettant un peu d'ordre dans ses mèches d'argent. Si ce n'est que ça... Et bien pourquoi pas, j'imagine que ça me fera quelqu'un à qui parler. Tant que vous êtes conscient que ça ne risque pas d'être très palpitant... Crachant un filet de fumée, il observa le ciel - et s'y attarda un instant en remarquant qu'il avait commencé à se couvrir. Dans ce cas, nous ferions mieux d'y aller : je crois qu'il va y avoir de l'orage.
Il se déplaça de quelques pas, semblant chercher quelque chose - et revint se placer au centre du cercle qui était apparu au sol lors de son atterrissage. Celui-ci ne luisait plus que très faiblement, mais à peine eut-il posé le pied dessus qu'il recouvra toute sa radiance. Bien qu'il ait accepté sa présence, il ne parut pas s'inquiéter de savoir si le Berserker était bel et bien sur ses talons - s'il tenait tant à le suivre, à lui de suivre le rythme.
Climat méditerranéen tu parles, bougonna-t-il tout bas, avant de redresser légèrement sa silhouette racornie pour s'exclamer : Attention au départ !
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Mime
Guerrier Divin d'Eta
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Sujet: Re: Chasing Rainbows Mer 5 Sep 2018 - 20:43
Haussant les épaules, le Héraut de la Peur laisse rapidement le sujet des Spectres et des Saints disparaître, accompagnant la brise, le mouvement ambiant de l'air semblant d'ailleurs s'intensifier. L'ancien, en bon orateur, respecte en tout cas les habitudes qu'il a imposé au démon allemand. En dire suffisamment pour attirer une certaine curiosité, sans pour autant dévoiler le secret de ses tours, en véritable magicien – encore faut-il que secret existe, une chose que Ludwig commence peu à peu à douter. « Un vulgaire tour de passe-passe hein... Eh bien, il y a du bon dans la vieillesse pour réussir de tels tours. » S'il est dans la nature du Serviteur de Phobos d'étudier les choses, de ne rien considérer comme acquis, il commence lui-même à douter de tout ce qu'il voit ou même ressent au sujet de cet homme. Bon sang, mais qui est-il ? Cette question, habituellement, est plutôt posée par un non-éveillé, témoin d'un acte surnaturel, surhumain, voir pleinement divin. Mais, pour la première fois de sa vie, il se posait une question similaire, voir parfaitement identique – mots pour mots. Si les événements ont un potentiels surnaturels – après tout, lui-même pouvait se déplacer d'un endroit à un autre à travers les ombres – le comportement du vieillard laisse franchement planer une idée : celle qu'il n'y a peut-être rien de plus à décoder. Cela l'empêcherait-il de le suivre ? Certainement pas. Malgré l'impossibilité apparente à comprendre ce qui est un secret ou ce qui ne l'est, le héraut avait tout de même une certitude... c'est que suivre le petit vieux restait une occupation bien plus attractive que d'essayer de faire en sorte qu'une armée à peine rangée ressemble à quelque chose. Puis, peut-être faisait-il l'unique bonne action de toute son existence ainsi ? C'est en tout cas ce que certains Berserkers pourraient croire. Puis, bon, au moins pouvait-il imaginer un ancien tenter de grimper à cheval... une chose que jamais il n'aurait cru intégrer dans sa pensée à une époque.
Suivant des yeux les mouvements de l'ancien, son regard commence à devenir peu à peu circonspect tandis qu'il l'invite à se mettre sur la droite. Clignant rapidement des yeux en essayant de comprendre la scène, il hausse alors simplement des épaules. « Si vous voulez. » Il se pose alors sur la droite, le regardant faire. Certains utilisaient le cosmos pour créer une étincelle suffisamment efficace pour commencer à consumer l'extrémité de leur cigarette – ou dans ce cas présent, le foyer de leur pipe – mais lui, qui pourtant avait un tour de passe-passe capable de le déplacer ici et là, se battait contre les éléments pour craquer son allumette – tout en profitant du bouclier que Ludwig semble être à cet instant, un piètre bouclier semble t-il. « Attendez je vais... » Dans un mouvement presque désespéré, il s'apprête à l'aider, mais la flamme, mais c'est à cet instant que cette dernière décide de venir. Massant légèrement sa tempe, le jeune homme préfère rester silencieux, alors que son ami invisible vient se poser à la gauche de l'ancêtre.
Un voyageur, accompagné de Ludwig, à sa droite et d'un fragment abyssal – bien qu'invisible – à sa gauche. Encore heureux, il ne le voyait pas. Quoique, plus rien ne semblait avoir de sens, même pour un démon comme le Héraut de Phobos.
La réponse de ce dernier, dans tous les cas, semble suffisamment satisfaire le Voyageur – s'il est réellement possible de satisfaire cet homme – pour qu'il accepte la compagnie de l'allemand. Les mots de ce dernier avaient accompagné l'odeur forte du tabac. Peu dérangé par celle-ci – bien qu'intérieurement surpris qu'un tabac réussisse à dégager pareille puanteur – il observe parfois les volutes s'élever, remarquant, tout comme son interlocuteur, le ciel qui commence à se couvrir. Quant à la prise de conscience de Ludwig sur le fait que cette promenade n'aurait rien de palpitante... L'intéressé hausse les épaules. « Oh vous savez, il peut toujours y avoir quelques surprises. Et si vous arrivez un jour à cours d'idée, nous n'aurons qu'à aller chez moi. J'ai de quoi remplir votre gourde. Enfin, selon ce que vous mettez dedans. » Pourquoi pas après tout ? Cette idée de retourner sur le territoire familial lui était venu avant de croiser la route du voyageur, alors bon... La proposition lancée – pour un autre moment – le Héraut de Phobos, ainsi que la silhouette – sombre et famélique, deux orbes mordorés servant de yeux et une fissure formant un sourire figé au bas de son visage – accompagnent alors l'ancien, chacun se mettant d'un côté et de l'autre. Glissant ses mains dans son dos, Ludwig entend alors les quelques mots – dis d'une voix basse – de son compagnon de route, avant de soupirer légèrement. « Voyons si la prochaine destination est moins orageuse. » Une petite voix lui disait que cela semblait impossible. Après tout, le monde était enfermé dans un perpétuel orage. Celui de la guerre.
==> Là où va le Voyageur.
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Sujet: Re: Chasing Rainbows
Chasing Rainbows
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