L'éveil de la Lune. [Terminer]

Contes et légendes ne sont que fantasmes. Souffrez-vous donc de penser par vous-mêmes ? Et pourtant, j'ai vu des choses dans mes voyages que la plupart ne peuvent que rêver. Aventureuse née, je me complais dans la solitude, à écouter le seul murmure du vent. Mais, plus que partager un précieux temps à vagabonder dans les forêts et les vastes contrées dépourvut de la moindre civilisation humaine. Ma passion pour la chasse et la magie, on fait de moi, une jeune femme passionnée par la nature, et la gloire passée de mon peuple.

Car, je suis une Verdruis, tout du moins, par titre cependant. Puisque j'appartiens au peuple des druides. Et les temps et les mœurs ont bien changé depuis l'époque où les Celtes ont étaient vaincus. Et bien que ma pratique de la magie soit convenable pour une jeune dame de mon rang. J'ai reçu moult enseignements, qui ont sublimé mon instruction sur différents aspects. Ne vous fiez donc pas à ma mon apparence juvénile et innocente, car il camoufle un cœur endurci et un esprit aguerri !

Mais, malgré mon attitude largement pacifique et réfléchie, l'âme d'Artémis ressort ma méfiance à l'égard des clans et tribus, dont la soif de conquête est l'unique leitmotiv. Très implacable lorsqu'il s'agit de défendre la vie végétale et animale, je suis prête à prendre les armes pour une cause qui me semble noble et défendable.

Le temps s'était écoulé lentement, sans prise sur mon corps et mon esprit de divine. N'éprouvant de toutes façons pas le besoin de m'entretenir avec quiconque et surtout pas avec ses gardiens effarouchés qui limitaient au maximum tout contact avec l'Olympe et envers moi-même. Il existait peu de geôles au monde capable de me retenir. Physiques, elles ne résistaient pas à ma force divine. Magiques, elles s'écroulaient rapidement sous l'habileté et la force brute de mes pouvoirs. Mais mon logement actuel était plus que cela. Forgé par mes propres soins, les barreaux étaient à même de résister à tout visiteurs impromptus. La magie et le Cosmos ne tirait pas son énergie de la trame, mais de ma propre magie. Une magie supérieure. Voilà bien une énergie à même de passionner pour des heures et des heures. C'était d'ailleurs encore le cas à cet instant et c'est ce qui expliquait mon immobilité. Mais pas seulement. Muscles figés et traits impassibles, je laissais mon esprit parcourir lentement et décortiquer avec patience les milliards de combinaisons magiques qui formaient les environs de mon domaine.

Parfaitement inconscients du manège de leur divine. Le temps pressait pour moi, je le ressens, enfin. Pas question de se laisser ballotter par les caprices d'un destin que l'on ne peu parfois maîtriser, je veux garder la main et si cela inclue d'aller se promener à des lieux et des lieux sous terre alors j'irais. Je ne crains rien, ni personne. Alors, une fois matérialisé en-dehors de mon isoloir, au centre de ma forteresse, je reste parfaitement immobile, les sens frémissants aux aguets. L'air s'engouffrant dans mon corps par petite saccade, le vent fouetta les lieux, rendu lourd et poussiéreux par toutes ces années sans la moindre activité réelle. Le silence quant à lui était étouffant, à peine perturbé par d'intimidants grincements et d'imperceptibles grattements qui se répercutaient d'on ne savait où et que l'écho de cet endroit rendait encore plus lugubre. Je me détends pourtant, apaisé par cette ambiance pourtant terrifiante. Mon repère n'avait pas changé.

Tout était resté à sa place. Rangé dans l'ordre méticuleux qui était le mien, imprégné de mes charmes et autres sortilèges que j'avais apposé sur certains objets plus précieux que d'autres. La porte elle-même était scellée, physiquement et magiquement. On ne pouvait y entrer sans s'opposer à la puissante complexité de mon enchantement défensif. Comme toute prédatrice qui se respecte, je ne tolère pas qu'on viole mon territoire. Presque totalement invisible dans la seule lueur émise par l'astre nocturne, je me déplace silencieusement, effleurant ça et là quelques vieilles reliques plus ou moins dangereuses. L'acier de mes prunelles balayant la zone, analysant et soupesant chaque vision. Mon regard s'arrête sur un miroir fissuré qui lui renvoya ma vision en plusieurs exemplaires et auquel il montra mes prunelles comme par défi. Oui je suis de retour, mais je n'ai aucunement l'intention de rester.

La politique et les affaires. Deux mondes agressifs au possible, ou l'on peut se construire une vie sur un simple échange de mots. Ou encore passer de l'état d'allié à celui de l'ennemi sur une simple discussion. Chaque mots se doit d'y être pesé et jugé part delà les signification. Des souverains pouvaient faire basculer leurs peuples sur une simple interprétation des mots employés. Un marchand pouvait faire fortune sur une promesse faite. Et de tous cela, j'en ais conscience. Parfaitement conscience même. Puis qu’après des mois de reclu dans mon domaine, mes rares passage dans le monde des humains, m'ont appris moult renseignements. En effet, les humains n'aiment pas l'arrogance, et bien souvent, ils reprochent, parfois, pour ne pas dire souvent, à raison, aux dieux de se montrer hautains et arrogants envers les mortels.

Mais dans le même temps, nombre d'humains sont capable de duplicité qui dépasse parfois la compréhension des dieux. Rare sont ceux qui comprenne leurs agissements et j'ai depuis longtemps comprit l'origine de ces différences. Elle est toute simple, mais seuls ceux qui regardent peuvent la trouver. Il s'agit simplement de la différence de longévité. Puisque les divinité sont capable de vivre plusieurs millénaire, ils prennent  d'avantage leur temps pour planifier ce qu'ils prévoient de faire. Ce que les humains ne parvienne pas nécessairement à faire, car leur faible espérance de vie en pousse un certains nombre à la cupidité et au désir de possession.

De tout cela, j'en ai tiré des leçons depuis fort longtemps. C'est en grande partie ce qui explique pourquoi je parviens à comprendre autant les humains et pourquoi je réussis plus facilement à ne pas faire étalage de l'arrogance de certains de mes pairs qui demeurent extrêmement conservateurs dans leur mentalité. Mais comprendre n'est jamais synonyme d'acceptation des actes. Et à ces pensées, mon regard se pose sur le monde d'en bas, celui des hommes dont j'ai eût à parcourir quelques foulées ces dernières années. Et à ce moment précis, il fallut un temps qui parut sans doute infini a mes serviteurs. Un instant ou mon esprit sonda plusieurs stratégies. Sans hâte, ma fragile silhouette tout juste aux couleurs de la lune se faufile entre les arbres de mon domaine. Bientôt, l'eau devint audible autrement que par ses vibrations. Mes doigts frôlèrent l'écorce rêche d'un arbre, avec un très léger crépitement teinté d'humidité. Puis, ma silhouette apparaît subtilement fantomatique aux regard de mes serviteurs, puis loin d'être effrayé, ou déçu, je continue mon avancée. Parce que c'est le chemin qu'il me faut prendre.

Celui du monde des hommes. Et il est si facile de se cacher à la nuit tombée. Il est aisé de se dissimuler dans l’ombre et de se faufiler sans être vue. Vers une destination que je sais déjà.

Dans quelles circonstances votre personnage a-t-il décidé de rallier le camp que vous convoitez. Comment s'est passé son apprentissage, sa rencontre avec ses compagnons ou sa divinité...