Alynerion, Chevalier d'Or du Taureau [Terminé]

Aldébaran est un homme a la stature imposante, mais dont le tempérament est d'un calme absolu. Même en plein combat, il est capable d'analyser une situation aussi sereinement que possible, et d'établir une stratégie adaptée.

Souvent souriant et blagueur, c'est un bon vivant, qui aime passer du temps avec les gens qu'il apprécie. Avec les inconnus, il reste lui-même souriant et plaisant, tout en gardant une part de méfiance. Il connait le monde dans lequel il évolue et sait les dangers que son rang lui impose, c'est ce qui le pousse à être méfiant car il sait que les spectres notamment peuvent être sournois en plus de dangereux.

Néanmoins, il ne faut pas trop tirer sur la corde de sa gentillesse car il est capable de s'emporter et de montrer son plein potentiel, en particulier si l'on touche à ....

Dans les montagnes du nord-est italien, c'est là que débute l'histoire de Aldébaran, ou plutot Enzo Micottis de son vrai nom. Fils de paysans, il a passé beaucoup de temps de sa jeunesse à s'occuper des terres de ses parents. Tantôt en allant faire paitre les bêtes dans les pâturages des montagnes, tantôt en coupant le bois pour faire face aux hivers neigeux et rudes.

Vie idyllique il parait, il avait même trouvé l'amour avec la fille du crémier du village avec qui il s'était promis de finir sa vie. Que rêver de mieux comme vie paisible quand on est jeune avec l'avenir devant lui ?

Mais comme tout avenir idyllique, celui-ci se brisa un soir d'hiver. Il venait de fêter ses 17 ans, descendant comme à son habitude à cette période de la montagne avec la troupeau de vache, quand une lueur étrange émanait du village et une odeur âcre, mêlant poussière, cendres et bois. Le plus étrange c'est que l'odeur était plus que persistante, elle était omniprésente. Depuis son point de vue, il vit la lueur s'agrandir. Si au début il pensait à un banal incendie, la triste réalité s'offrit peu à peu à ses yeux.

Ce n'est pas qu'une maison en flammes, c'est le village entier. Pressant le pas de ses bêtes, il finit par se mettre à courir, courir à en perdre haleine, dévalant le flanc de montagne à grandes enjambées, manquant même de trébucher quelques fois sur des cailloux. sa tête bourdonnait, elle ne voulait pas analyser ce qu'il se passait. Il pensait à sa famille, ses amis, Elena sa belle, tous étaient surement au village à cette heure, dinant, passant du temps en famille. pourvu qu'ils ont pu éviter le pire.

Mais l'horreur de son arrivée aux portes du village était pire que prévue. Personne dans les rues, personne pour tenter de contenir les flammes, le village était simplement désert. Péniblement, malgré la chaleur étouffante et la fumée qui emplissait ses poumons, il se dirigea vers sa maison. Spectacle d'horreur de voir sa maison en flammes, il tenta de rentrer à l'intérieur malgré celles-ci. Plusieurs échecs lui ont valu quelques brulures aux bras et aux jambes, mais il réussit quand même à passer le mur de feu, pour découvrir qu'il n'y avait plus rien à sauver. A l'intérieur deux corps, à table, attendant surement son retour, noirs, carbonisés.. Ses parents n'étaient plus. Il songea à rester là, finir ses jours avec les siens. Mais un éclair de lucidité, ou sa propre volonté, fit qu'il sortit à moitié suffoquant à cause de la fumée.

Il trébucha, rampant sur la sol tout en s'éloignant de la maison en feu, il commençait à sombrer dans l'inconscience quand un rire lui fit reprendre un peu de contenance. Cherchant des yeux, il vit une personne non loin, une forme sombre. Le rire s'éclaircit alors, plus clair, plus cristallin, un rire qu'il avait entendu des milliers de fois. Il rampa alors une lueur d'espoir dans le regard, il ne serait pas le seul survivant. La silhouette était bien celle qu'il connaissait mais elle portait une tenue noire, brillante, surement son esprit qui lui jouait des tours.

ELENA !!

Après un premier cri, la silhouette se tourna, mais il ne la reconnu pas. Ses cheveux si blonds avant étaient noirs ébène à présent, et ses yeux d'un bleu clair comme le ciel d'une  noirceur inconnue, nacrés de reflets rouges. Pourtant c'était bien elle, il ne pouvait en être autrement. Puis la voix claire brisa le silence des crépitements des flammes.

Tiens ! Tu es encore vivant toi? Je pensais que tu aurais été déjà rentré quand j'ai commencé mon feu de joie. J'aurais peut être du vérifier avant...
C'est... c'est toi qui a fait ça ? Mais .. pourquoi? Qu'est ce que.. Non mais ... je ne comprends pas !
Tu ne comprends pas ? Pourtant ce n'est pas faute de te l'avoir dit que je ne voulais pas de cette vie tranquille. Que je voulais plus, la grande vie, que j'avais surement une autre destinée que celle de la fille d'un crémier... Et bien oui, c'est vrai, j'en ai une autre. On m'a offert ce que je voulais: la liberté. Et j'ai décidé de commencer ma nouvelle vie par détruire l'ancienne. Ne penses tu pas que c'est la meilleure chose à faire ? Et je vais devoir finir ce que j'ai commencé.

Ses pas résonnèrent sur le sol. Il savait ce qu'elle avait décidé de faire et ne pouvait s'y résoudre. pourtant il était sur le sol, faible, avec du mal à respirer, ses muscles ne répondaient pas. Elle se tenait devant lui. de près il pouvait la détailler, et observer cette armure noire qu'elle avait comme vêtement. Une sorte d'armure d'un noir profond, que même la lumière ne semblant vouloir toucher de ses traits. Elle tendit la main, lui soulevant le visage. Elle était froide, glaciale, elle ne pouvait être plus différente de la chaleur habituelle qui se dégageait d'Elena avant.

Ce sera rapide ne t'en fait pas. Je te dois bien ça.

Machinalement, il ferma les yeux, la main froide le quitta, sa tête retrouvant le sol. Il attendit ses dernières secondes qui lui parurent être une éternité. Surement la délivrance qu'il cherchait plus tot dans la maison. Mais un bruit sourd et des sabots qui claquent sur le sol rompit cet instant. Il sentit la jeune femme faire un geste de recul et s'éloigner de lui. Il rouvrit alors les yeux et vit une créature massive foncer vers son ancienne promise, une bête imposante courant tête baissée vers elle. Malgré sa faiblesse, il reconnut alors un des taureau de son cheptel. La bête chargeait la jeune femme, la forçant à reculer et à s'éloigner de lui.

L'animal le protégeait, pourtant le taureau n'était pas un animal qui semblait fidèle, plutôt un animal dangereux même pour ses maîtres. Et là, il était en train de lui servir de protecteur. Mieux, il faisait reculer une personne qui avait bruler un village entier.
Elle poussait des cris de rage, ne sachant comment gérer cette menace pour elle. Dans un dernier cri, elle prit la décision de fuir, non sans un dernier message pour Enzo.

Ce n'est que partie remise, crois moi !

Elle s'enfuit dans la nuit, ne laissant derrière elle que les cendres du village et de son passé. Le taureau tourna sa lourde tête vers le jeune homme à terre et marcha alors vers ce dernier. C'est alors qu'il vit ce que l'animal avait enduré. Il portait des blessures multiples, notamment au visage et au flanc, fruit de la rage de al jeune femme. Le sang suintait par ses blessures mais la bête se plaça près du jeune homme. Leur regard se croisèrent, un moment passa pendant cet échange de regard et le jeune garçon commença à reprendre des forces quand le taureau semblait s'éteindre peu à peu. Les muscles répondaient à présent, mais la vie quitta son protecteur. Ce n'est que lorsqu'il parvint à se mettre debout que la lourde tête rejoignit l sol dans un dernier mugissement. Il prit alors cette tête dans ses bras, et sentit alors la chaleur du corps de l'animal le quitter.

Mais un dernier miracle se produisit. La vie quittant le taureau, son corps se mit à briller, d'une lumière forte, éblouissante, et une atmosphère paisaible se dégagea. Elle enveloppa le jeune homme avant de simplement disparaitre. elle avait donné se vie pour lui et semblait à présent vivre en lui.

Fort de cette nouvelle vie, Enzo décida de partir à la recherche de son ancien amour, devenue celle qu'il devra surement combattre un jour.

Dernier regard vers le village en cendres et vers son protecteur d'une nuit, avant de disparaître à son tour vers le soleil naissant.