Une balade à Rodorio [fb Hilda]

Pas assez de guerre, pas assez de chaos ou de désespoir à travers le monde. Siléa s'ennuyait et ce désoeuvrement la rendait presque morose. Aucun ordre ne lui avait été donné et la guerrière était laissée seule avec elle même et sa soif de bataille.
Il n'y avait pas assez de divertissement? La Bahamut en créerait. Ce n'était pas dans son genre de rester trop longtemps à se morfondre.

La jeune femme ne se souvenait pas s'être souvent amusée avec des Chevaliers d'Athéna. Elle allait donc s'arranger pour que cela change, et elle se dirigea vers le paisible village de Rodorio.
Le calme qui y régnait, la confiance de ces habitants en leurs protecteurs, leurs sourires tout lui fut aussitôt insupportable. Cela n'allait pas durer.

Siléa passa plusieurs jours dans la ville et, déjà, plusieurs personnes rivalisaient de faveurs envers elle, qui en lui offrant sa maison, qui en lui préparant ses repas... Elle les subjuguait avec à peine quelques efforts et elle se délectait de les pousser bientôt à se battre en duel pour ses beaux yeux.
Toutefois ses plans étaient plus complexes.

La guerrière avait repéré un villageois à peine plus âgé qu'elle, dont la soif d'ambition n'avait d'égal que ses qualités d'orateur. Bientôt, il partirait faire carrière dans une grande capitale.
Siléa se rapprocha de lui et attisa cette soif d'ambition. Tout en le couvrant de compliments qu'il ne méritait pas toujours, elle lui fit voir qu'elle pourrait avant tout gouverner son village, puis toute la Grèce. Son seul obstacle serait les enfants de coeur d'Athéna.

Il lui fallut quelques semaines, mais enfin la Bahamut avait atteint son but. Elle avait persuadé le jeune ambitieux de prendre la parole devant son village et que, s'appuyant sur sa bonne réputation, il les poussât à se libérer de la tutelle des preux justiciers opérette.

Enfin, l'orateur que Siléa avait pris sous son aile s'était décidé à agir. Au milieu de la place la plus passante, il avait réuni ses proches et ses amis. Tandis qu'il parlait, l'attroupement devenait de plus en plus large et dense.
Il était parfait: sincère, simple et charismatique. Il développait tous les arguments avec grâce et conviction. Puis, lorsque le nombre de personnes rassemblées fut assez considérable, il leur fit remarquer qu'ils étaient systématiquement la première cible de chaque guerre dans laquelle le Sanctuaire se trouvait engagé. Il avait commencé une longue période pathétique pour les inciter tous à se révolter.

À cet instant précis, un cosmos se fit ressentir, son intensité augmentant tandis qu'il se rapprochait. La guerrière supposa qu'il s'agissait de l'un de ces Chevaliers d'Athéna.
Une jeune femme lui fit en effet bientôt face, et l'assurance avec laquelle elle lui posa ses questions confirma son allégeance.
La berserker afficha une petite moue déçue, elle ne pourrait plus s'amuser tranquillement.

"Je suis Siléa, berserker du Bahamut. À qui ai-je l'honneur?"

Étant venue ici de son propre gré, la jeune femme ne se présenta pas comme hérault d'Arès. Pendant ce temps, le villageois avait continué de parler.

"Ce que je fais ici? Je révèle à ces pauvres gens la servitude dans laquelle ils se trouvent et je les incite à se libérer de ce joug."

La berserker ne croyait pas un mot de ce qu'elle disait. Elle ne pouvait cependant pas avouer de but en blanc qu'elle cherchait simplement à s'amuser.
Ces parangons de vertu avaient besoin de croire que tous agissaient pour des idéaux. En dehors d'Arès, elle n'en avait aucun. Mais elle dirait à son interlocutrice ce qu'elle estimait qu'elle voulait entendre.

D'un coup d'œil, Siléa vérifia que son protégé n'avait pas été troublé par cette interruption. Certes, la foule avait été distraire et quelques murmures de repentir circulèrent tandis qu'une dizaine de tête restaient tournées vers la saintia. Cependant l'orateur continuait de parler avec aplomb, tentant de regagner l'attention de la foule.

La nouvelle venue se présenta, Hilda du Triangle. La berserker hocha la tête. Elle ne la connaissait pas, comme elle s'y attendait. Toutefois il était clair qu'elle n'appréciait pas ce rassemblement.
En effet, elle affirma ne pas apprécier le ton de la bahamut, avant de lui ordonner de partir et de libérer les villageois du charme sous lesquels ils se trouveraient. La spartiate afficha un sourire carnassier et croisa ses mains derrière sa tête avec nonchalance.

"Je te jure sur tout ce que tu veux que je ne leur ai jeté aucun sort."

Elle tourna le regard vers la harangue qui se poursuivait.

"Si ça te convient, je peux aller rôder ailleurs, je pense que mon jeune illuminé peut se débrouiller sans moi."

Face à l'assurance de la guerrière d'Athéna, Siléa affichait toute la confiance en elle qu'elle ressentait, ainsi que le peu d'intérêt qu'elle portait à l'ordre qui venait de lui être donné.

[Hrp: c'est normal :) bonnes fêtes ]

La foule avait commencé à se desserrer, indécise, à la vue de l'un de leurs protecteurs. Les murmures qui circulaient se firent plus forts, et quelques personnes quittèrent même l'attroupement, honteuses d'y avoir pris part. Ce retournement de situation n'arrangeait pas Siléa, toutefois un petit contretemps ne donnait que plus de valeur à la réussite.
Hilda affirma vouloir contrer les effets néfastes que les paroles de la guerrière avaient causés. Peut être même y parviendrait elle, ces lâches n'étaient pas encore prêts pour quitter les jupes des angelots du Sanctuaire.
Aux mots de la saintia, l'orateur pâlit. Craignait il le châtiment ou la défaite ? La berserker ne le saurait jamais. Les mots du garçon se firent plus hésitants et plus rares. Elle le gratifia alors d'un regard foudroyant. Le fauteur de trouble se reprit.

"Voyez! Nous ne pouvons même pas nous réunir sans attiser leur colère ! Ils ne nous permettent pas d'avoir une opinion qui pourrait remettre en cause leur suprématie ! Qu'en pensez vous ?"

Un brouhaha mi hésitant mi colérique se fit entendre et Siléa sourit. Elle planta son regard dans celui de sa vis à vis.

"Et si nous allions nous promener le temps que mon pion règle son soucis avec ses ouailles ?"