Harmonie fille d'Arès

Pauvre Harmonie.
Elle si douce, généreuse et charitable semble avoir perdu sa nature bénéfique.

En effet, la déesse qui  se souciait autrefois de la paix, de l'amour, de la liberté et des fleurs est devenue une adorable chipie avide de chaos. (comme on s'en doute, cet état ne va pas sans déplaire à Eris)

Certes, la guerre entre les dieux ne l’intéresse pas plus que ça. Mais elle trouve amusant que « les grands » se tapent dessus. Alors, si à l’occasion, notre gracieuse petite peste peut jeter un peu d’huile sur le feu… elle ne se fera pas prier.

De toute manière, dans sa jolie tête rose, seuls son père Arès et ses deux frères Phobos et Deimos peuvent gagner. Elle a une foi éperdue en leur puissance et le fait savoir à qui veut l’entendre.( d’ailleurs aussi à ceux qui ne veulent pas l’entendre) Un tel enthousiasme a rarement été vu chez les olympiens. S’en est presque fatiguant de la voir sauter partout en scandant le nom des membres de sa famille telle une pom-pom girl magenta sur vitaminée.

Les autres divinités sont d’après ses dires de la « gnognotte ». (et je cite)

Bon, il y a bien Zeus dont elle se méfie un peu. D’ailleurs notre délicieuse ingénue n’est pas tout à fait sûre que son numéro de petite fille mignonne à croquer fasse effet sur le roi des Dieux qu’est son oncle. Elle n’aime pas du tout Héphaïstos qui, selon, elle est bête et méchant. Aphrodite ? C’est sa mère, elle l’aime bien parce qu’elle est jolie. Tout comme Artémis, Héra, Déméter et Apollon. Athéna ? Elle est méchante puisqu’elle a fait de la peine à Phobos et Deimos. Hadès et Perséphone ? Ils sont bizarres, tout comme Thanatos et son jumeau. Hermès et Dionysos? Eux sont rigolos.  Etc…

Et les humains dans tout ça? Se sont maintenant entre ses mains des jouets amusants et surprenants qu’elle prend plaisir à tourmenter. Pas par cruauté. Non. Ce concept lui semble, heureusement, encore totalement étranger. Mais elle a acquis ce plaisir malsain qu’ont les enfants à faire du mal autour d’eux sans même s’en rendre compte. Il n’y a que les berserkers qui sont à peu près épargnés par ses lubies capricieuses.

Ainsi, si vous êtes amené à croiser ses pas, vous aurez plus l’impression d’avoir à faire à une petite fille de 6 ans qu’à une déesse multi-millénaires chargée de ré-instaurer la paix et l’harmonie dans le monde.

Malheureusement, cela peut peut-être expliquer en partie l’état de chaos général dans lequel se trouve la terre.

Harmonie naquit de l’adultère que commirent Arès, dieu de la Guerre, et d'Aphrodite, déesse de l'Amour. Cette dernière, pour protéger son enfant de la jalousie d’Héphaïstos, son légitime époux, la confia à son père qui l’éleva dans son royaume : celui de la guerre. C’était un bien étrange lieu où grandir pour cette déesse emplie de douceur et de compassion. Surtout, ce n’était pas vraiment sa place car tout ce que son père faisait, bien souvent, elle le défaisait par sa simple présence.

Ainsi pendant que le Dieu du combat s’ingéniait à répandre la violence à travers le monde et que ses frères faisaient régner la peur, Harmonie tentait tant bien que mal de faire en sorte que la paix et la compréhension dirigent les actions des êtres vivants.
Etrangement, Arès n’en voulait pas pour autant à sa fille. Ni ses frères Deimos et Phobos. Au contraire : alors que le reste des olympiens s’entre déchiraient, ses quatre là restaient relativement liés et solidaires.
Ainsi quand la déesse décida de quitter l’Eden pour se mêler aux mortels, ils acceptèrent sa décision, la protégeant même parfois quand la situation devenait périlleuse ou quand Héphaïstos se montrait trop dangereux. Car le forgeron des dieux n’avait pas oublié la trahison de sa femme et comme il ne pouvait se venger ni d’elle, ni de son amant, il s’en prenait au fruit de leur union.

Cependant un jour, le jaloux réussit à piéger Harmonie. Prétextant vouloir faire la paix, il lui offrit un magnifique collier forgé par ses soins. Le travail d’orfèvre était exquis. Les pierres précieuses les plus fines et les plus rares avaient servis à la conception de ce chef d’œuvre. Trop gentille pour pouvoir refuser, et heureuse de le voir dans de si bonne disposition, la déesse accepta. Mais à peine eut elle attaché le collier autour de son cou que des désastres se mirent à s’abattre sur ceux qui l’entouraient. La mort suivait maintenant ses pas, comme une ombre dont elle ne pouvait se débarrasser car le bijou ne pouvait s’enlever, ni se briser.

Satisfait de son crime, enfin vengé, le cocu s’en retourna à ses forges laissant la déesse abattue et triste. Ne pouvant accepter de continuer à répandre ainsi le malheur, Harmonie supplia son père de la sceller le temps que l’amulette perde son pouvoir. Ecoutant les prières de sa fille, le dieu de la guerre accepta. C’est ainsi que la douce déité disparut durant de nombreux millénaires de la surface de la terre, attendant avec patience que le mauvais sort cesse.

Malheureusement, le sortilège d’Héphaïstos semblait aussi puissant que sa rancœur. A ce jour, il n’a toujours pas faibli et face au chaos ambiant, Harmonie n’eut pas d’autres choix que d’abandonner son corps divin pour se réincarner dans celui d’une mortelle, une jeune chinoise nommée Yizhi, afin de tenter d’intervenir avant que la guerre des dieux n’aille trop loin et brise définitivement la sérénités du monde.

Mais malgré toute sa volonté, la messagère de la paix n’eut pas le temps de transmettre sa bonne parole.

Quelqu’un l’assassinat sauvagement et son âme fut précipitée au tartare.
Ce qui se passa ensuite en ces lieux, nul ne le sait, mis à part le sombre gardien de l’abîme. Par contre, ce qui est sûr c’est que lorsque harmonie revint à la vie, elle avait perdu une bonne partie de ses pouvoirs, sa mémoire, sa volonté de paix et semblait avoir régressé aussi bien physiquement que mentalement jusqu’à l’âge de 8ans.

Par contre, du collier d’Héphaïstos, on n'en retrouva pas trace.

Histoire inspirée du background original de mon prédécesseur: Ici

Arès est son père.