[Exploration] Le chemin jusqu'aux ruines du palais de poséidon

Epiméthée prit pied à l’ancien emplacement d’une des portes de la ville.

Jadis, il se rappela que c’était tenu là un splendide arc de triomphe à la gloire de Poséidon, celui qui avait volé le titre de maître des océans à son oncle Océanos. Mais aujourd’hui… il ne restait que des ruines et des statues brisées. La guerre des Dieux avait fait des ravages même dans cette contrée du monde.

Encore une preuve, s’il en fallait,  de la folie des olympiens, mais aussi des répercutions parfois néfastes des actes des siens. La divinité Archaïque ne pouvait se voiler la face. Elle savait que pour pouvoir conquérir ce lieu, les titans avaient dû briser sa barrière protectrice.

Malheureusement, le fils de Thémis ne pouvait qu’en regretter le résultat et en découvrir les conséquences. Sans bouger, le colosse laissa porter son regard autour de lui pour estimer l’étendue des dégâts. Le décor était affligeant.

Après la douce lumière d’Ithaque, la citée sous-marine semblait bien sombre et froide au brun. Les  rayons de soleil, ayant traversés les profondeurs des flots, jetaient partout des ombres étranges et évanescentes. Malheureusement, loin d’envelopper cette contrée d’une douce lueur féérique, cette lumière froide ne faisait que souligner les blessures de la ville martyre. Comment avait-on pu laisser ce joyau d’architecture périclité ainsi ? Le sculpteur qu’était Epiméthée en avait le cœur brisé.

Pas un bruit, pas un cri, pas le moindre signe de vie mis à part les clapotis de l’eau qui c’était engouffré par les brèches béantes.
Le peuple titan ne c’était pas installé là. Les siens c’étaient retirés à peine le territoire conquis sans rien reconstruire, l’abandonnant à sa déchéance. Seul un drapeau aux armes de Cronos et flottant au-dessus du palais dévasté indiquait l’appartenance de cette terre à la nation des archaïques.

Il fallait que cela cesse. Il était indispensable de rendre à cette œuvre d’art son éclat passé.

Epiméthée se mit en route, avançant avec prudence vers les rues inondées qui menaient au palais.

Il comptait faire des ruines de ce prodigieux bâtiment le point de départ de la reconstruction de la cité engloutie. Mais en chemin, il allait d’abord falloir au titan fouiller les demeures abandonnées afin de vérifier si quelques objets ou matières premières présentes ne pourraient pas l’aider dans sa tache.

Tout en avançant, le visiteur réfléchissait déjà aux étapes de son labeur. La première, et non des moindres, rendre la ville salubre. Il n'avait pas le pouvoir de son oncle, de sa tante ou de ses cousines sur les flots , mais ses connaissances en architecture étaient suffisantes pour pouvoir reconstruire les digues brisées. Après il lui faudrait édifier un nouveau temple et un cœur de citée. De là, certains humains du peuple des titans souhaiterait peut être venir s'installer ici. La pêche fournirait une alimentation suffisante au départ. Peut être que des champs pourront être labourer par la suite. Malheureusement, cela il ne le savait pas. Il n'était pas paysan.

Malgré ses pensées, le fils de Japet restait à l'écoute des sons environnants.

Que c’était chose étrange que de marcher dans cette ville fantôme ! Le moindre bruit semblait porter jusqu’à l’autre bout de la citée puis revenir en millions d’échos disparates et angoissants. Décidément, la discrétion qu’aurait souhaité donner le brun à son exploration était perdue d’avance.

Sans parler qu’il devait constamment marcher avec de l’eau glacée lui arrivant jusqu’au mollet. Voir même plus haut. A un moment, il y en eut tant que le titan dû traverser à la nage toute une zone sans même pouvoir avoir pied.

Comment espérer trouver quoi que ce soit que l’humidité ou le temps n’aient pas altéré ou putréfié ? Sans parler de l’action corrosive du sel qui avait fragilisé jusqu’à la jointure des murs. Néanmoins, le brun était obstiné et méticuleux. Une ou deux chutes de pierre ou de tuile ne lui faisait pas peur. Il s’entêta donc à continuer ses fouilles avant de passer à la ville haute.

Allez, roule petit dès et dit moi ce que le destin me réserve.

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'Dé Saint Anthologie' :

Résultat :

Choix 1 : Continuer l'exploration (demi-tour non possible)

Si pour certains, le bon sens à de l’avenir, pour d’autre, la voix de la raison était une chose dont ils n’écouteraient jamais les conseils avisés.

Epiméthée, comme son nom l’indiquait, se plaçait d’office dans cette seconde catégorie et ce depuis qu'il était tout petit. En fait, dès sa prime jeunesse, le fils de Japet réfléchissait généralement aux conséquences de ses actes et de ses décisions qu’après coups. Cet état de fait était quelque part ironique pour le descendant de l'incarnation de la justice qui devait, en théorie,tout juger avec minutie.

Surtout que, contrairement à ce qu’on aurait pu espérer, les choses ne c’étaient pas améliorées en grandissant : même si le temps l’avait rendu plus défiant ainsi  que moins expansif, son emprisonnement ne faisait pas de lui un être sage et réfléchi. Bien au contraire. Le surplus de liberté, offert par sa récente délivrance, le poussait à continuer à suivre ses désirs plutôt que son discernement.

Selon le colosse, les gens raisonnables auront sans doute plus d'heures à leur vie que lui , mais lui au moins espérerait pouvoir se targuer d'avoir mis un peu de vie dans ses heures. Ce leitmotiv le dirigeait encore aujourd'hui dans sa décision de continuer au risque de faire une mauvaise rencontre. C'était toujours mieux que de rentrer bredouille et puis au moins, il aurait quelque chose à raconter.

En conséquence, tandis que n’importe qui d’autre aurait tourné casaque, le brun s’entêtait.

Et ce n'était rien face à ce qui pouvait arriver. Notre gaillard se montrait souvent terriblement borner, au point de continuer à avancer sans jamais abandonner ses recherches même après plusieurs semaines de labeur. Pire, toutes les difficultés qu’il pourrait rencontré le conforteraient dans son choix de continuer son chemin dans les ruelles envahies d’eau glacée.

Assurément, la divinité archaïque ne ferait pas demi-tour malgré son désappointement.  

De toutes façons… Que lui importait les richesses ou l’or ? Cette quincaillerie ne satisfaisait que les humains trop avides. Ce n’était pas cela qu’il cherchait. Ce n’était pas ce type de trésor qui réjouirait son cœur.  Le titan ignora en conséquence les piécettes qui brillaient au fond de l’eau, les yeux trop occupés à découvrir d’autres types de merveilles, à savoir : quelques éléments d’architecture n’ayant pas souffert du milieu salin.  

Il espérait, il souhaitait qu’il y ait quelque chose à sauver.

Et s’il devait arriver à la conclusion que plus rien n’était bon, s'il devait admettre qu’il ne pourrait rien y faire, Epiméthée ne désespérerait pas pour autant. Il trouverait un moyen pour donner à ce lieu ce qui était nécessaire à sa survie. Quitte à devoir adjurer son oncle Océanos de lui prêter main-forte dans cette tâche. Car tout bonnement le sculpteur se refusait à abandonner une nouvelle fois cet ancien joyau à son fatidique sort.

Encore une fois, Epiméthée fit honneur à son patronyme.
En voyant surgir la créature, le brun se dit que tout compte fait, il aurait peut-être dû faire demi-tour tant qu’il en avait l’occasion. Fouler un sol sacré sans y avoir été invité, n’était décidément pas une bonne idée et il aurait pu remettre à plus tard ses fantaisies architecturales. Ou alors continuer à les appliquer à Ithaque.
Baste ! Il était bien trop tard pour faire demi-tour tandis que l’haleine fétide de la bête lui titillait les narines. D’ailleurs la divinité archaïque présentait que bientôt, il aurait tous le temps nécessaire pour regretter son geste impulsif. (ainsi que visiter, tel Jonas, un appareil digestif monstrueusement grand, ce qui pouvait s'avérer être fort intéressant zoologiquement parlant)

Pourtant, certains détails auraient pu lui mettre la puce à l’oreille quant au destin tragique qui l’attendait s’il s’entêtait dans son exploration.

La fuite des animaux marins était le meilleur des exemples. En effet, tandis que le titan continuait à sillonner les lieux pour se frayer un chemin vers le palais en ruine de Poséidon, des centaines de poissons filèrent entre ses jambes. Tous détalaient dans la même direction. Leurs tailles allaient en augmentant. En quelques instants, l’ensemble de la chaine alimentaire sous-marine défila devant ses yeux curieux. Même les prédateurs les plus gros ne se soucièrent pas de lui, trop pressés de trouver un abri de fortune face au cataclysme vivant qui s’avançait.

Mais pensez-vous que cela avait fait faire demi-tour à l’aventureux ? Que neni.
Au contraire, cette débandade titilla son attrait pour l’exploration de cet endroit. Au lieu de suivre les animaux, le titan se dirigea droit vers la direction opposée à leur déroute.

Puis l’eau c’était mise à s’agiter violement à quelques enclavures de sa situation. Le colosse avait alors porté la main au manche de sa Soma , se mettant en garde, prêt à la dégainer en cas d’attaque.
Cependant, toujours aussi curieux (à croire que l’instinct de survie faisait défaut au descendant de Japet et Thémis), le brun campa sur ses positions.
Malheureusement ce qui surgit de l’eau dans un bruit de tempête risquait bien de se servir de son immense épée comme simple cure-dent après avoir croqué tout cru l’imprudent.

Une vocifération bestiale salua l’arrivée du léviathan tandis que tout autour de la créature, le sol tremblait et le vent hurlait. Il était à craindre que le dôme, déjà fragilisé ne tienne pas le choc face à un tel déferlement de puissance.

S’il fut surpris ou terrorisé, Epiméthée n’en laissa rien paraître sur son visage qui garda sa sombre neutralité. Tout de même, une petite crispation de la mâchoire laissa entrevoir à quel point le titan pressentait qu’il n’avait aucune chance face à une créature dont la tête seule était aussi grande qu’une montagne. Il eut même un froncement de sourcil à la vue des crocs du reptile. Sans doute imaginait il très bien ce qui se passerait si son corps rentrait en contact avec l’un d’entre eux. Et ça ? Etait-ce une goutte de sueur qui coulait le long de sa tempe ou bien de l’eau de mer projetée lors des éclaboussures produites par les griffes absolument titanesque ( faute de termes plus appropriés) qui labouraient comme du beurre le sol de marbre ?

Cependant, aussi stupide soit-il, Epiméthée avait bien une qualité. Le courage. Alors, au lieu de tourner le dos à sa destinée, la divinité archaïque opta pour une mort héroïque, la soma sur le dos.
Et oui, tant qu’à mourir, autant que cela soit avec honneur, panache et sans regret.
Il activa donc sa soma et l’armure sombre recouvrit son corps alors que son visage disparaissait sous son casque à gueule de loup. Puis, tel un minuscule David contre un démesuré Goliath, le brun se jeta sur son adversaire. Puisant dans son cosmos, il sentit sa force d’autrefois lui revenir. Ses muscles se gonflèrent. Il eut comme une décharge d’adrénaline. Sautant le plus haut possible, il tenta d’atteindre le sommet du museau de la créature afin d’armer son poing et de frapper dans une attaque cosmique un des yeux de la bêtes en hurlant à plein poumon :

« Titan's reborn »

Son espoir était d’arriver de porter ainsi une attaque puissante contre une des rares parties du corps non protégée d’écailles. Mais un moucheron aussi insignifiant que lui y arriverait il?

HRP:

(Pour le moment ça va ^^)

Dans l’absolu l’idée était bonne. Du moins Epiméthée aurait voulu s’en convaincre.

Quand tu assailles un adversaire puissant, il faut tenter de trouver les zones les moins protégées de son anatomie. Fort de son expérience, le titan avait déduit que le seul point organique non cuirassé par l'armure naturelle qu’étaient les écailles de la créature était ses yeux.  C’est pourquoi il tenta cette attaque.

Et la divinité archaïque arriva à toucher sa cible.

Quelque part, il en fut le premier surpris. Avant de pouvoir atteindre ces prunelles aussi grandes qu’une maison, il se serait attendu à ce que Le gigantesque monstre aquatique le contre. Mais non, le reptile semblait vouloir lui donner l’initiative. Était-ce un moyen de juger sa force ?  A moins que l’animal soit tellement puissant qu’il sache qu’aucun des coups que pourraient lui porter le brun ne lui ferait le moindre mal.

Epiméthée dû se rendre à l’évidence. La deuxième proposition était la bonne. Malgré le fait qu'il y ai mis toute ses forces, le monstre n’avait même pas cillé. En bref, la divinité archaïque se rétrograda mentalement dans l’échelle des tailles. Visiblement pour un léviathan , il n’était même pas l’équivalent d’une poussière dans l’œil. Un peu vexant...

Par contre, le fils de Japet pouvait se targuer de l’avoir mis en colère car la créature poussa un grognement qui fit vibrer dangereusement l’ensemble de la structure :
" GRRRRAAAAAAA "

Le sol se fissura un peu plus. L’eau s’agita dangereusement. Autour du corps reptilien du Léviathan de gigantesques vagues se formèrent puis allèrent se fracasser sur les quelques immeubles encore debout au grand damne d’Epiméthée.

Malheureusement, l’état de la ville aurait dû être le cadet de ses soucis face à la colère de la gigantesque bête :
" Serait-ce à cela que se limite le pouvoir d'un titan ?! RI-DI-CU-LE ! Et Tu oses troubler mon repos ?! "

Le globe oculaire face au brun s’illumina d’une lueur proupre des plus inquiétantes. Il y eut un flash. Impossible à éviter. Il était trop prêt. Une flopée de rayon laser s’abattirent sur lui l’envoyant valser par-dessus le museau de son agresseur.  

Une chance pour Epiméthée , il y avait assez de profondeur ici pour que son corps ne se fracasse pas sur le fond marin. Mais vu la hauteur de la chute, son entrée dans l’eau glacée fut particulièrement violente. Sans parler que le combattant avait été touché à plusieurs endroits par l’attaque. Son épaule droite lui faisait un mal de chien tout comme sa cuisse gauche.

Pourtant il refit surface juste devant le léviathan et le toisa d’un air sombre, prenant pied sur un des rares toits non encore immergé. Il enleva calmement son casque pour en vider l’eau puis le remis. Sa mâchoire était serrée et ses sourcils se fronçaient  de colère. Il gronda à son tour d’une voix grave :

« Grand Léviathan, mon pouvoir n’est peut-être plus ce qu’il était. Je le reconnais. Le sort qui nous fut réservé par les olympiens fit perdre aux miens beaucoup de notre force première. Mais… »

Ses poings se crispèrent, et puis d’un coup il s’élança contre son ennemi reptilien pour tenter de nouveau de l'attaquer mais cette fois directement en plein poitrail, là où il avait cru apercevoir, dans sa chute, une écaille fêlée.

«  J’UTILISERAI LE PEU QUI ME RESTE POUR T'EMPÊCHER DE DÉTRUIRE ENCORE PLUS CETTE VILLE. BODY’S TEAR ! »

HRP:

HRP:

De nouveau, le Léviathan absorba son attaque comme s’il s’agissait d’une simple pichenette.
C’était déplorable. Le titan se sentait frustré et faible. Terriblement faible.

Encore une fois, le fils de Thémis percevait le contrecoup du châtiment infligé par les dieux de l’Olympe aux membres de sa famille. En les enfermant durant si longtemps au fin fond du tartare, ils les avaient privés de leurs fidèles.
Si peu de gens soupçonnaient encore l’existence réelle des divinités archaïques qui pourtant avaient façonné le monde !
Les descendants de Gaïa n’étaient d’abord devenus que des légendes puis, au fil des siècles, avaient sombré dans l’oubli. Et qu’est-ce qu’une divinité sans croyants ? Rien. Les dieux font les hommes, autant que les hommes permettent aux Dieux de rester puissants.
Zeus les avait sciemment affaiblis de cette manière les privant de force autant que de leur liberté.

Oui ! Autrefois, il aurait été facile à Épiméthée de calmer les ardeurs du monstre océanique. Mais maintenant… regardez le… à peine plus robuste qu’un humain lambda, incapable de se défendre correctement sous les assauts du Léviathan qui se gaussait de lui :

«  Un titan devenu protecteur ?! Mhwouhahahaha ! Pauvre enfant ! Ce ne sont pas le Olympiens qui vous on fait perdre vos forces ! Votre volonté, vous avez perdu toute dignités ! Vous n'êtes que des perdants ! Déchus par les Olympiens... Aujourd'hui vous avez décidez de les suivre et de protéger ce monde ? Vous êtes pathétiques. Vous vous soumettez au lois de ceux qui vous ont bannis. Vous vous êtes soumis à ceux que vous craignez."

Une nuée de pics empoisonnés pleuvaient sur le colosse, l’accompagnant en sifflant dans sa course vers l’eau. Puisant dans ses dernières réserves de cosmos, le brun fit appel à la puissance créative de la vie pour se protéger.

HRP:

En vain… il n’avait plus assez de force pour dévier complétement l’attaque et certains des dards se plantèrent dans son armure, se frayant un chemin jusqu’à sa chaire. Le brun retient un grognement de douleur, pour ne pas donner à son adversaire la satisfaction de le voir souffrir.

Puis de nouveau, son corps plongea dans l’eau glacée.

Malgré son malheur, Epiméthée eut de la chance.
Cette deuxième immersion dans l’élément liquide eut l’avantage de diluer le poison contenu dans les écailles du serpentaire. En contrepartie, le contact de ses plaies avec le sel de la mer fut un véritable supplice. Cela le brulait transformant sa remontée vers la surface en calvaire.
Mais peu importe la souffrance. Il n’abandonnerait pas. Il ne s’avouait pas vaincu. Pas une deuxième fois.

Vaillamment, le titan reprit pied sur l’îlot de fortune engendré par des rares toits non encore immergés. Comme si de rien n’était, il enleva de nouveau son casque pour en vider l’eau. Puis le posa sur les restes d'une cheminée à moitié brisées avant de retirer avec calme et un à un les piques plantées dans son anatomie. Il espérait que le Léviathan ne s’apercevrait pas des tremblements sporadiques de sa main sous l’effet de la douleur.

Tout en s'activant, le fils de Japet riposta à son adversaire d’une voix calme et grave,:
« Déchus par les olympiens, nous l’avons été. Notre honneur, notre mémoire, notre dignité sont souillées. Nos actes marqués du sceau de l’infamie. Nos noms oubliés, perdus dans les limbes du temps. »

Il jeta un dard maculé de son sang sur le sol, puis un deuxième.
«  Nous sommes aujourd’hui des parias… tout comme toi. »

Le troisième pique résonna sur le sol en tombant. Le son était presque métallique :
«  Je me souviens d’un temps lointain. D’un âge d’or où toi et tes semblables pouviez parcourir les océans sans craintes. Rien ne vous était interdit. Vous n’aviez aucune barrière. L’océan était votre royaume. Vous n’aviez pas besoin de vous terrer dans une citée en ruine. Vous étiez libre et votre fierté était encore intacte. Aujourd’hui tu te caches t’accrochant corps et âme à un petit morceau de caillou, oublieux du pouvoir et de la puissance qui furent tiens quand tu faisais partie des souverains des mers.»

Le quatrième aiguillon résista un peu. Il c’était fiché un peu plus profond que les autres dans la cuisse du brun. Le titan tira de toutes ses forces dessus. Il finit par venir à bout de sa résistance dans un grondement avant de reprendre.
«  Tu m’accuses d’être soumis à la loi de ceux qui nous ont banni. Je ne le suis pas plus que toi. Tu m’accuses de les suivre dans leur folie meurtrière, de semer le chaos. Je ne le souhaite pas. Je suis un bâtisseur, non un guerrier. Je ne suis pas là pour te prendre ce qui te revient mais pour le protéger et l’embellir. »

Le bout du dernier aiguillon se brisa au raz de la plaie. Tant pis, il allait rester fiché dans son bras pour le moment. Le colosse releva la tête et observa la créature prêt à subir de plein fouet son courroux :
« Ne vois pas en moi une de ses divinités qui se cachent derrière des discours mielleux pour justifier leurs conquêtes et leur soif de sang. La gloire ne m’intéresse pas. La possession encore moins. Si d’autres l’ont oublié, moi je sais qui je suis et je sais ce que j’ai créé.  C’est en tant que créateur que je souffre de voir ce monde transformé en simple terrain de jeu pour des êtres égocentriques. »

Épiméthée se pencha et ramassa son casque avant de le replacer sur sa tête déclarant avec conviction :
« Il est temps que cela cesse. Aucun des titans ne reculera dans cette tâche qui est d’offrir à nouveau à la Terre la paix qu’elle mérite. Je participerai à cette croisade. Peu importe le nombre de fois qu’il me faudra mourir pour cela. Je veux revoir les créatures vivantes libres de mener leurs vies où elles le souhaitent et comme elles le souhaitent, tel que cela fut durant les premiers âges de cet univers.»

Puis se mettant en garde, il s’adressa une dernière fois à son adversaire :
«  Ce combat touche à sa fin. La différence de puissance est trop importante. Je sais que ma prochaine attaque sera la dernière.  Pourtant sache que je ne me laisserai pas abattre sans combattre. »

La détermination faisait luire ses yeux dans l'ombre de son couvre-chef.

HRP:

Epiméthée avait essayé. Il avait tenté de convaincre la créature.

Se faisant violence, le titan venait de tenir le discours le plus long qu'il avait pu faire depuis bien des millénaires.  Avec ses mots à lui,avec ses tripes et toute son âme, il avait voulu faire comprendre au léviathan qu'il n'était pas son ennemi.

Ah ! S'il avait pu lui faire prendre conscience de la misérable existence auquel il se condamnait en se terrant ainsi. S'il avait su rappeler à sa mémoire les souvenirs de cette gloire passée, de cette existence de seigneurs des mers. Raviver, ne serais-ce qu'un instant cet orgueil, cette fierté, cet amour propre qui faisait autrefois de ce monstre une créature mythologique crainte et respectée par tous et non pas une ombre anxieuse vivant dans le déni.

Las ! Que d'éloquence il aurait fallu pour cela.
Malheureusement, le fils de Japet n'était pas un orateur. Il ne savait pas tenir de grands discours , faire des effets de manche ou même charmé les foules. Sa maladroite argumentation n'arriva qu'à énerver un peu plus le terrible monstre :

" Je ne souhaite pas refaire surface. L'endroit ou je vis me suffit amplement. D'ailleurs, tu es celui qui m'a réveillé de mon sommeil et seul la mort pourra pardonner ton acte. "

Il était trop tard pour se laisser bercer d'utopie.
La gigantesque créature lança un grondement de colère :

" Soit châtié pour avoir osé défier la colère des Océans ! "

Epiméthée y répondit avec rage:
«  Pauvre idiot ! Tu n'es plus l'océan ! Tu n'es qu'un couard qui refuse de voir la réalité en face ! Mais tu n'en a pas fini avec moi ! Je te réveillerai autant de fois qu'il le faudra ! J'arriverai à t'ouvrir les yeux.»

Le brun sentait la colère bouillonnée en lui. S'en était trop. Comment le Léviathan pouvait il être aussi stupide ? Et bien soit ! Bien que conscient qu'il vivait ses derniers instants dans ce corps, le fils de Japet concentra son cosmos pour un ultime assaut.

Il laissa remonter en lui toute sa rancœur , toute sa colère, toute sa frustration. Tous ses souvenirs qu'il emprisonnait habituellement au fond de lui pour ne pas se laisser emporter par le tourbillon de sa rancœur.

En  l'espace de quelques secondes , il revit la défaite des titans , la joie malsaine des olympiens fêtant leur victoire encore couvert du sang de son peuple. Le cris d'agonie des bêtes et des hommes alors qu'ils découvraient pour la première fois la mort. Il se souvint de la trahison de Mnémosyne  et de la fuite des divinités archaïques de l'eau les abandonnant impuissants aux griffes d'ennemis en surnombre. Sa mémoire lui rappela la souffrance de ses frères : Prométhée, attaché à son rocher et devant subir chaque jour l'appétit vorace de l'aigle de Zeus ; Atlas, condamné à porter la voûte des cieux sur ses épaules. La peine de sa mère. L'impuissance de son père. Sa propre déchéance aussi. La trahison involontaire de sa femme, la mort de sa fille, comment son nom avait sombré dans l'oubli de la mémoire collectif. Son emprisonnement, là-bas, au fin fond du tartare. Ce qu'il y avait subi.

Et surtout, Epiméthée eut souvenance de ce qu'il avait vu depuis sa libération. Les tourments des êtres qu'il avait créé, les guerres, la famine, le désespoir. Cette terre courant à sa perte. Cette terre devenue enfer pour le plaisir d'êtres égoïstes et nombrilistes.

Cela lui donna l'énergie nécessaire pour oublier ses blessures. Passer outre son ichor qui se rependait sur le sol à ses pieds le privant lentement du peu d'énergie qui lui restait.

Il hurla à son tour, fonçant droit sur le léviathan , droit sur le soleil aveuglant que venait de créer la bête pour l’abattre.

Il y eut un flash aveuglant. Un bang assourdissant. Et puis les ténèbres. Le silence. Le néant.

Hors rp:

Tartare