[Investissement - Renforcement] Un travail de longue haleine

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Ithaque.

Cette petite île grecque d’à peine 100 m² trônait depuis des millénaires dans les eaux bleus et chaudes de la mer Ionienne. Belle, sauvage, elle était connue pour ses champs d’oliviers et de vigne, .mais surtout comme étant le premier bastion des divinités archaïques sur terre depuis leur retour.  

Ces dernières l’avaient patiemment renforcée élevant une impressionnante muraille titanide afin de protéger les hommes et les femmes qui les adoraient et avaient accepté de coloniser ces lieux. Grace à cet ouvrage, et malgré le fait que depuis cette terre avait fait l’objet de nombreuses batailles, jamais Ithaque ne tomba.

Et Epiméthée espérait que cela soit encore le cas aujourd’hui.

Car c’est avec inquiétude que le jeune titan se dirigeait vers ce lieu. Les nouvelles n’étaient pas bonnes. La fortification qui protégeait la citée de leur peuple était attaquée par des Berserkers d’Arès.  Les humains avaient fuient devant ce déchainement de violence, allant se réfugier aux portes du Cronos Labyrinthos. Mais Mnémosyne, Luxanna et Océanos étaient restés pour défendre leurs territoires.

Depuis, pas de nouvelles misent à part les rumeurs apportaient par les réfugiés.

C’est pourquoi, le brun avait décidé de se rendre sur place pour voir où en était la bataille et s’il pouvait aider ses oncles et tantes. Avant de partir, il avait bien tenté de convaincre son frère et Crios de le suivre. Mais aucuns des deux ne semblaient disposé à un tel voyage. Ils préféraient déjà parler de la succession au trône de Cronos. Ce qui rajoutait un souci de plus au colosse.

Mais chaque chose en son temps. Ithaque était la priorité.

Quand le titan en armure arriva au pied de la muraille de l’île, il fut surpris de ne croiser personne. Il y avait bel et bien les traces d’un combat féroces, pourtant le lieu était silencieux et déserté. Etrange.

Avec prudence, le sculpteur fit le tour des fortifications, repérant déjà les réparations de premières nécessités à apporter à l’ouvrage.

C’est ainsi qu’il tomba sur un petit groupe de survivants. Dans un premier temps, ils eurent peur de lui. Il faut dire qu’il n’y avait rien de rassurant à croiser un géant de plus de  2 mètres, vêtu de pied en cape comme pour aller à la guerre et arborant un sinistre casque en forme de tête de loup. Certains crurent même que c’était un berserker qui revenait pour finir le travail. Mais Epiméthée les rassura, se présentant comme le fils de Japet et de Thémis, frère de Prométhée et d’Atlas.

Dès que les humains furent dans de meilleures dispositions, la divinité archaïque les invita à lui raconter ce qui c’était passé. C’est ainsi qu’il entendit le récit, quasi complet, de l’attaque des suppôts d’Arès, de l’arrivée des spectres et surtout du combat héroïque des siens jusqu’à la mort. Océanos et Mnémosyne étaient tombés le front auréolé de gloire. Seule Luxana s’en était sortie en fuyant.

Le brun écouta en silence leurs descriptions de la bataille puis regarda avec pitié ces pauvres hères fatiguées qui tremblaient d’épuisement et de crainte. Il leur fallait un protecteur. Alors le jeune colosse décida de s’instituer gardien de l’île et ce jusqu’à que celle-ci est atteint un niveau de sécurité adéquate et surtout qui le satisfasse.

Et pour se prémunir de tout retour intempestif d’ennemis,  il commença sa tâche à l’instant profitant des dernières lueurs du jour.

Il usa pour cela de ses connaissances en matière d’architecture. Grâce à elles, le titan entama la réparation de la muraille. Le terrain l’y aida. On y trouvait de nombreuse carrière à ciel ouvert où le colosse n’eut qu’à se baisser pour se servir en pierre qu’il tailla avec maestria avant de les cimenter occultant une à une les brèches les plus importantes.

Pendant son ouvrage, une chose rassura le brun : il n’y avait pas de défaut structurel dans l’ouvrage. L’artiste n’aurait pas besoin d’en détruire certains pans pour la renforcer. Cela accélérerait sa remise en état.

Son ouvrage fut interrompu par la nuit. Alors, le titan fit allumer de grand feu et institua un tour de garde avec les hommes encore vaillant. Lui-même, après avoir rendu à sa soma sa forme d’épée gigantesque, s’installa au sommet d’un des créneaux du rempart pour veiller en sentinelle sur le repos de son peuple.

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Le temps s’écoula.
Il n’y eut pas de nouvelle attaque ni de mouvement de troupe suspect. Ni de nouvelles des oncles, tantes ou cousins/cousines du titan.

Epiméthée en profita pour continuer la tâche qu’il s’était assigné : transformer Ithaque en une place forte à même de résister aux assauts de leurs ennemis.

Il poursuivit donc la réparation du mur d’enceinte, enseignant au passage, aux hommes et aux femmes qui le souhaitaient, l’art de la défense militaire.

Ainsi, Il leur enseigna d'abord l'usage des hourds puis celui des mâchicoulis. Ses constructions protégeaient les défenseurs tout en leur permettant d'attaquer.

Puis Epiméthée leur enseigna l'usage de l'huile brulante comme arme.
La région étant riche en olivier , il était facile d'en extraire le jus qui pouvait être longtemps conservé dans des barriques. Judicieusement utilisée , cette substance , versée sur l'ennemi lui causerait quelques dégâts , voir le ferait fuir. On pouvait aussi envoyer des flèches enflammées sur les campements adverses.

Petit à petit, le titan  constitua plusieurs équipes qu’il dispacha sur diverses taches.

La première, et sans doute la plus longue, fut de creuser les fossés tout autour de la fortification. Il les voulut assez larges pour empêcher qu’un homme ne saute par-dessus et assez profonds pour que si un être avait le malheur d’y tomber, il ait du mal à remonter ses pentes abruptes.
Astucieuse, la divinité archaïque demanda aussi  à ce qu’il fut rajouté au fond  du trou, des plants de ronces ainsi qu’une série de pieu durcis au feu. Dans quelques mois, cet espace deviendrait un nid d’épines qui déchirerait les chairs de leurs futurs assaillants.
Il poussa le vice du détail  jusqu’à inviter son peuple à capturer des serpents vivants et à les jeter dedans. Les reptiles trouveraient leur pitance parmi les pierres et prospéreront si les habitants leur jeté les restes de leur viande à la fin des repas.

Pour enjamber les fossés, Epiméthée confia la réalisation d’un pont levis à une équipe de charpentiers locaux. La structure fut  construite solide et renforcée de cerclage de métal, à même de supporter le poids de certains des oncles et tantes du titan.

Enfin,  il construit de ses propres-mains tout un ensemble de silos à l’intérieure de l’enceinte. Lors de la prochaine moisson, les  paysans avaient pour consigne de participer à leur remplissage afin qu’en cas de siège, les populations puissent recevoir leur pitance. Cette précaution devait aussi éviter les famines en cas de mauvaises récoltes.  

Tout cela fait , Epiméthée s’accorda un repos bien mérité pour contempler son œuvre.
Il fut satisfait de son travail. Les hommes étaient maintenant à même de se défendre.
Mais tout en observant les murailles, ses souvenirs s’envolèrent vers un autre lieu où il n'avait pas mis les pieds depuis longtemps. Une terre qui le rendait pour sur nostalgique.

En fermant les yeux, le brun en revoyait chaque canaux, chaque temples, chaque villas. Le jardin sacré existait il encore? Qu'était devenue la fontaine qu'il avait construit autrefois sur la place principale?

A cette pensée, l'impulsif titan eut envie de revoir tous cela de ses yeux. Son cœur était partagé entre la crainte des ravages du temps et un sourd désir de se promener à nouveau dans les rues qui avaient vu son premier et seul amour.

Alors, après avoir salué son peuple, le colosse partit sur l'heure

 Atlantide

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