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 Jusqu'à ce qu'il gèle en Enfer [PV]

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Kilvan

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MessageSujet: Jusqu'à ce qu'il gèle en Enfer [PV]   Jusqu'à ce qu'il gèle en Enfer [PV] EmptyMer 12 Nov 2014 - 20:19

« Non, je n'en ai pas. »

Il l'avait maintenu jusqu'à la toute dernière seconde, sans insolence ni mensonge. Il en était convaincu et nul ne le ferait changer d'avis, tout détenteur de la vérité absolue qu'il soit. Non qu'il se croie sorti de la cuisse de Jupiter – ce n'était pas le cas de tout le monde en cette guerre de dieux plus que d'hommes. Mais qu'il y ait eu quelqu'un pour l'engendrer ne voulait pas dire qu'il ait eu un père... Pas plus qu'une mère. Comment aurait-il pu appeler ses parents des gens qui l'avaient abandonné aux balbutiements de son existence ? Ce n'étaient que des étrangers dans un monde qui l'était tout autant – des êtres sans nom ni visage, formes floues dans le monde incertain de la mémoire.

Kilvan se laissa aspirer, sans rien faire pour résister. Le Juge s'était trompé, mais s'il lui faisait plaisir de croire que l'échec était sien, alors pourquoi pas ? Ce n'était pas comme si cela changeait quoi que ce soit. Avant que la damnation ne l'emporte, il lui murmura un « au revoir » éteint dans cet étrange sabir qu'il lui avait emprunté. Tout juste plus que le bruit du vent dans une pièce où soufflait une tempête – celle qui l'emmènerait au loin. Mais bien assez pour porter aux oreilles du Juge sous sa capuche, si tant était qu'il en ait, ou en ait eu un jour. La cape trop grande pour lui qu'il avait sur le dos claqua jusqu'à la fin, manifestant l'agitation que son propriétaire ne connaîtrait jamais.

Le froid mordait jusqu'aux os, mais ce n'était pas aussi terrible que ce qu'il aurait pu croire. Soit Asgard l'y avait trop bien préparé, soit il était si intense qu'il n'en ressentait plus les effets. Contrairement à la chute graduelle de température que l'on éprouve en entrant dans un climat polaire, la sienne s'était, ici, approchée d'un coup d'un seul au plus près de l'hypothermie. Juste assez pour que sa conscience ne lui soit pas dérobée et qu'il assiste, impuissant, à son propre châtiment. Il n'avait pas fallu longtemps à son teint livide pour atteindre l'immaculé avant de se nuancer de bleu et de gris. Même le noir absolu de sa chevelure et de sa tenue n'étaient plus que perchoir pour les formes qu'y façonnait la poudreuse en un voeu artistique inassouvi.

Son corps n'avait pas encore été pris dans les glaces, mais cela ne saurait tarder. Comme pour l'inciter à voir jusqu'au dernier moment de quoi serait faite sa propre fin, seuls ses pieds avaient été entravés au départ, mais ses doigts étaient déjà trop gourds pour y faire quoi que ce soit. Seules ses chaînes avaient encore un semblant de mobilité, se contorsionnant vivement au sol comme des serpents dont on aurait tranché la tête en un ultime spasme. Inconsciemment, peut-être par habitude, il les avait gardées en main tout le temps qu'avait duré son procès. C'était ce qui lui permettait de les tenir encore malgré les engelures, bien que chaque torsion trop vive arrachât scrupuleusement à sa paume une petite parcelle de sa peau insensible.

Les cils déjà lourds d'une gaine de givre, lestant d'autant des paupières qui ne demandaient plus qu'à tomber, l'Andromède Noir jeta sur la banquise un regard indolent. Le verglas n'étant pas connu pour sa fertilité, les seules fleurs macabres qui poussaient à sa surface n'étaient autre que les têtes de ceux qui avaient d'ores et déjà succombé à un sommeil glacé. Le garçon n'éprouva rien à cette sinistre vue. Aussi triste à dire que ce soit, il en avait vu d'autres. Les cauchemars qu'instillaient les Ombres dans son esprit dans ses trop rares moments de sommeil n'étaient jamais que l'écho déformé de ce qu'il avait vu pour de vrai – du mal qu'elles avaient fait. Il ne sentait déjà déjà plus son corps, plus la douleur. Bientôt il ne sentirait plus rien du tout.

Bientôt, plus rien ne bougerait.
Peut-être les Ombres en feraient-elles de même.

On ne sait jamais.
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Aegis
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MessageSujet: Re: Jusqu'à ce qu'il gèle en Enfer [PV]   Jusqu'à ce qu'il gèle en Enfer [PV] EmptySam 15 Nov 2014 - 16:17

Une lueur dans les ténèbres.
Un mince filet d'espoir dans ce monde de désolation.
Une chaleur qui doucement s'insinue.
Là où ne devrait se trouver que la Mort, apparaît la Vie.

Bien qu'il ne soit qu'une illusion, le véritable ciel du monde se trouvant bien loin d'ici, le voile de nuage qui recouvre la prison du Cocyte se déchire en son coeur.
Telle une fine feuille de parchemin froissée, le ciel gris se tord sans le moindre bruit, sans que le plus petit son ne vienne perturber l'abomination de ce lieu maudit entre tous.

Un trait de lumière s'échappe de l'interstice ainsi créé. Comme mu par sa propre volonté, la délicate lumière diaphane parcourt le sol gelé à la recherche de celui qui doit être sauvé.

Sa course prend fin lorsque la lumière diaphane se pose sur le jeune garçon aux pieds emprisonnés dans le sol de glace.

Chaleureux, le faisceau lumineux dégage une sensation de réconfort, de bienveillance. Il frôle délicatement les chaînes de l'Andromède noir. Les spasmes de désespoir qui agitaient le métal cosmique cessent alors qu'une agréable chaleur se répand en elles, parcourant doucement chaque maillon jusqu'à parvenir aux mains de Kilvan qui se réchauffent alors peu à peu.

Des bras s'enroulent autour de lui dans son dos.
Quand est-il apparu ?
~ Pauvre petite créature malmenée par la vie ~

La voix est sereine, douce, empreinte d'un calme qui semble ne jamais pouvoir se briser. Les mots sont aimables, son contact apaisant.
Délicatement, dans un mouvement aérien d'une légèreté immortelle, les bras se détachent du jeune garçon alors que l'être inconnu apparaît face à lui.

Son regard de perle se pose sur le jeune humain qu'il dévisage en secouant doucement la tête d'un air contrit.
Difficile de dire si cette entité est féminine ou bien masculine, ni même de lui donner un âge. Même sa voix... semble parfaitement neutre, permettant d'imaginer qu'elle pourrait appartenir aussi bien à un homme qu'à une femme. Parfaitement... asexué.

~ Nous avons entendu ton appel. Nous avons entendu ton âme. Nous ne pouvions rester sourd à la souffrance du fils de... ~

Figeant ses mots dans les airs, comme si le temps venait soudainement de suspendre son court, l'être esquisse un sourire. Ce sourire... reflète une lumière d'une tendresse, d'une amabilité, d'un réconfort, presque surnaturelle. Un peu comme celui... d'une mère.

~ Nous te prions de nous excuser. Nous n'avons pas à dévoiler ce qui est caché. Cela n'est pas notre rôle. Même si nous pensons qu'elle nous aurait prié de venir te sauver si elle avait su... ou peut être l'aurait-elle fait elle-même... ~

Etranges propos qui revêtiraient presque la forme d'un monologue qu'il se ferait à lui même. Pourtant est-ce bien à Kilvan qu'il s'adresse.
Et plus il parle et plus la chaleur qui se dégage des chaînes de l'Andromède noir réchauffe l'âme du jeune garçon, dégelant les pans de son esprit qui l'empêchaient de se mouvoir.
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Kilvan

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MessageSujet: Re: Jusqu'à ce qu'il gèle en Enfer [PV]   Jusqu'à ce qu'il gèle en Enfer [PV] EmptyJeu 25 Déc 2014 - 15:39

Il se sentait lourd. C'était comme si le froid avait pratiqué une ouverture dans sa chair, s'était faufilé sous sa peau pour venir lui recouvrir les os. Il ne le sentait plus : il était le froid. Celui-ci vivait en lui, à travers lui, corps étranger, parasite se nourrissant de lui jusqu'au dernier degré. Comme si le gel était une entité à part entière ne vivant que pour dévorer toute la chaleur qu'il avait à lui donner – pas tant que ça en vérité. Sa cape était pratiquement blanche de neige quand le ciel à son tour s'éclaircit, comme si un monstre invisible avait déchiré de ses griffes le manteau des nuages. Ses paupières scellées par le givre se levèrent suffisamment pour lui permettre de porter les yeux sur la lumière céleste, sans qu'il en éprouve la plus petite once de réconfort.

Trop habitué à ce que tout ne soit que rajout à son calvaire, à la couronne d'épines dont il avait dû hériter à sa naissance, aucun signe du destin n'aurait su le rassurer. Pendant trop longtemps, il avait cru que les choses pouvaient s'arranger, et qu'avait-il eu en retour ? Même quand la bénédiction le libère du cercueil de glace dans lequel on prévoyait de l'enfermer vivant – ou conscient -, il l'accueillit avec la résignation que l'on réserve à la hache du bourreau. Liées à lui à la vie à la mort – leur présence ici n'en était-elle pas la preuve ? -, elles étaient comme des extensions de son propre corps. Quand sensations et chaleur lui revinrent par leur biais, il observa ses mains avec circonspection, sans encore daigner relever les yeux vers ces cieux trop cléments.

Comment se faisait-il que ceux des Enfers se montrent plus cléments avec lui que ceux sous lesquels il avait marché toutes ces années ? En tombant de ses faibles épaules, le gel emporta avec lui des fragments de son armure fêlée, crevassée par la douleur d'un combat qu'ils ne pouvaient pas gagner.

« Ne me touchez pas. » articula-t-il faiblement, sans pourtant rien faire pour se libérer.

Il n'y avait pas d'émotion dans sa voix, et ces quelques syllabes sonnaient comme si elles avaient été tant de fois répétées que les mots eux-même s'en étaient usés. Ce n'était pas un voeu mais une habitude, une nécessité. Car même si elles le laissaient tranquille ici, viendrait un moment où les Ombres reviendraient – elles reviennent toujours. Et puis, il n'avait jamais supporté qu'on l'étreigne. Le contact faisait voler le peu de sentiment de sécurité qu'il arrivait à se donner, tout Éveillé qu'il soit. Que pesait le cosmos, quand tout le Mal du monde semblait être contre soi ? Aucun geste ne fut d'ailleurs entrepris pour lui rendre sa liberté, pas plus que son regard ne dévia pour voir à qui appartenait ses bras.

Ça ne l'intéressait pas, car personne ne peut longtemps rester près de lui sans avoir à le regretter. Alors la connaître ou pas, qu'est-ce que ça changera ? Il n'eut pas à le faire d'ailleurs puisque l'être se présenta devant lui sans qu'il n'ait à bouger, à faire quoi que ce soit. Aucune réaction supplémentaire ne l'anima, ni surprise ni effroi. Comme à son habitude, comme toute chose dans ce monde ou dans l'autre, il l'acceptait. Que pouvait-il faire d'autre ? Il n'était que poussière emportée par le vent. Le grain de poussière le plus important de tout l'univers. Aussi inexpressif qu'il soit, l'émeraude de ses pupilles donnait l'impression qu'il regardait la créature sans la voir. Qu'il regardait  à travers – ou qu'il regardait au-delà.

« Qui êtes-vous ? »

Malgré ses réticences, il s'était finalement senti obligé de le demander. Pourtant, il aurait cru que ce n'était pas lui qui parlait. Comme s'il n'était que la poupée d'un ventriloque imaginaire qui animerait ses lèvres à son insu. Mais n'est-ce pas ce qu'est cette singulière forme de vie aussi au fond ? Est-ce à elle qu'il s'adresse, ou à celui qui commande ses gestes et dicte ses mots ? Kilvan demeura inerte un moment, comme dans l'expectative. Il hocha lentement la tête de gauche à droite ensuite, comme opposant un refus à sa propre question. Fixant le sol, il fronça les sourcils – comme si ceux-ci n'étaient que traits au crayon sur une feuille de papier que l'on froisserait.  

« Non. Je le sais déjà. »

Ses chaînes, désormais parfaitement libres de leur mouvement, frémirent pour célébrer leur vie nouvelle. Qu'elles aient survécu là où l'Armure avait péri tenait du miracle – ou du coup du destin. Il ne leur prêta aucune attention, mais cela ne veut pas dire qu'il les ignora. Que voulait dire que la curieuse créature ait commencé par là ? Il sonda en silence le glacier à ses pieds, devinant les formes funestes, prisonnières pour toujours dans ses entrailles gelées. Un vent de mort s'éleva pour patrouiller ces contrées désolées, cinglant son corps et vociférant à ses oreilles. Trouver du mouvement en ces terres immobiles semblait ne pas lui plaire, et nul doute qu'il prendrait soin d'y mettre un terme si l'anomalie persistait. N'en tenant nul compte, l'enfant releva la tête et se corrigea :

« Je l'ai su autrefois. »

Encore faible, Kilvan n'en profita pas moins de sa mobilité retrouvée pour faire quelques pas. Sans qu'il sache pourquoi, cet être ne lui inspirait pas confiance. Ou plutôt ne le faisait qu'à moitié. Comme si une partie de lui ne demandait qu'à l'embrasser de tout son être et que l'autre et que l'autre le rejetait de tous les atomes qui le composent. Incapable de donner raison à l'un ou à l'autre – à moins qu'il n'en ait tout simplement que faire -, l'Andromède Noir ne put que garder toute sa neutralité. Son attention parut se porter jusqu'aux confins de ce qui fut sa prison – peut-être plus loin encore. Pensif et absent tout à la fois, il déclara encore :

« Je suis déjà venu ici. J'étais là avant. »
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Aegis
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MessageSujet: Re: Jusqu'à ce qu'il gèle en Enfer [PV]   Jusqu'à ce qu'il gèle en Enfer [PV] EmptyJeu 19 Fév 2015 - 12:38

Toi qui imagines ne rien posséder en ce monde.
Toi qui ne cesses de pleurer des larmes qui resteront à jamais invisibles aux yeux de ceux qui ignorent.


L'ange aux ailes transparentes reste silencieux de longues secondes. Il observe. Son regard est doux, aimable. Ne saurait y être décelé aucun sentiment dérangeant, aucune inquisition déplacée. Il observe son jeune protégé d'un air à la patience rompue par des millénaires d'existence.

Comment répondre à cette si simple question "Qui es-tu ?". La phrase adéquate serait plutôt "Qu'es-tu". Mais laissons là ces considérations qui n'ont, pour l'heure, pas la plus petite importance.
La gravité de la situation est ailleurs. Car aussi raisonnée qu'elle puisse être, serait-elle capable d'entrer dans une colère incommensurable si elle le savait prisonnié ici. Si elle le savait... tout simplement en vie.

Etrange est cet être. Il paraît épris d'une compassion sincère, mais ne semble pas pour autant dévisager celui qui lui fait face d'un regard qui signifierait que sa douleur résonne en lui. Ce que l'Aegis divin fixe à cet instant, c'est cette prunelle absente noyée dans l'océan sombre qu'est Kilvan.

Il le laissera s'exprimer, balbutier quelques mots, douter, se concerter avec lui même. Mais à aucun moment Kilvan ne se saura retrouvé. Pas encore. Il est trop tôt, sans doute.
Un léger sourire se dessine sur ses lèvres.

~ Oui tu l'as su. Cela te paraîtra une éternité, mais c'était hier pour nous. Nous t'avons déjà protégé par le passé, à de nombreuses reprises. ~


Un sourire à la moue amusée illumine brièvement les traits lisses et pâles de la créature hermaphrodite. Il leur ressemble tant. Si seulement il pouvait en avoir conscience.
~ Il n'est pas aisé de te garder en vie. En cela, nous devons reconnaître que tu es le digne fils de tes parents qui ont aussi la fâcheuse tendance de se mettre dans des situations impossibles. ~


Aegis extirpe un soupir qui semble plus amusé que contrit. Après tout, n'est-il pas l'artéfact le plus précieux de Zeus ? Bien qu'il soit remplacé par un sceptre à la vulgarité tout consommée, cela arrive parfois... Et tout comme cela se retrouve dans toutes les familles humaines du monde, toutes ères confondues, est-ce l'enfant qui prendra le plus souvent possession de l'arme du père, telle l'adolescente empruntant les robes de sa mère.

L'expression de l'être fluctue un bref instant alors que la voix pâle du jeune homme s'élève à travers la bourrasque gelée ambiante.
Il se sent en terrain familier. Cela n'est pas une bonne chose, même si cela ne saurait être étonnant. La Caïna est toute proche... si proche.
~ Et bien... pas exactement. Techniquement non, même.
Cependant... il est normal que cet endroit résonne en toi.
~


Cela s'arrêtera ici, ce pour deux raisons. La première est qu'il ne lui appartient pas de dévoiler ce qu'il doit découvrir par lui même. Envoyé n'est pas messager, même si la nuance peut apparaître subtile. D'autre part...
" HALTE LA ! Qu'est-ce que vous faites ici ! Laissez ce condamné où il est !!!"


Un spectre aux ailes d'ébène se dirige à pas rapides vers eux. Hideux est le terme adéquat pour qualifier ce guerrier à la peau décharnée, aux ongles noircis. D'un bon aussi léger que l'est tout son être, Aegis se tourne vers l'individu grossièrement arnaché qui hurle vers eux tout en levant le poing vers le ciel.
Et s'il reste aussi aérien, l'expression du visage de l'être des dieux vient de changer en une fraction de seconde. Tel le masque dont l'on recouvrirait un visage trop tendre, le faciès d'Aegis se transforme en marbre.

~ Cet enfant n'a rien à faire ici et vous n'êtes pas à même d'en juger. ~


A ces mots le spectre se met à beugler comme un âne qu'on égorge, en accélérant le rythme afin d'annihiler la distance qui les sépare.

Délicatement, la paume ouverte d'Aegis s'élève vers Kilvan. Quand ses prunelles de perle se fichent dans l'ébène des siennes, ses traits se parent à nouveau d'une extrême douceur, comme s'il avait complètement oublié la présence du grassouillet ventripotent qui espère pouvoir empêcher la volonté des Dieux de s'accomplir.
Imbécile.

~ Ton existence ne s'achève ni ici, ni maintenant.
Tu rencontreras encore beaucoup d'épreuves et nombreux seront les remous de ton passé que tu ne comprendras pas. Mais tu devras pourtant y parvenir.
Nous ne sommes pas très versé dans l'art des énigmes et des faux semblants. Alors nous te dirons simplement : cherches la.
Tu dois la trouver. Tu le peux, tu le pourras.
Nous ne serons jamais très loin de toi.
Maintenant retournes dans le monde qui est le tien... "..."
~


Ses lèvres prononcent alors un nom qui ne sera pas formulé de vive voix. Personne ne doit savoir, personne ne doit l'entendre. Et comme si ce nom, son véritable nom, celui donné par sa mère à sa naissance, pouvait revêtir la forme d'un exorcisme, Aegis le conclut par un sourire engageant.

Une auréole d'or s'échappe de la paume de l'ange alors que le corps de Kilvan se met à flotter délicatement au-dessus du sol. Les lambeaux d'armure qui jonchent le sol disparaissent pour mieux retrouver leur maître dans l'autre monde. Seules, les vaillantes chaînes noirs restent étroitement enroulées autour de ses bras, telles deux amies fidèles.

Lentement il s'élève vers la déchirure qui trône toujours au sein du ciel sombre. Aspiré par sa clarté, le jeune garçon est extrait du Cocyte, le royaume le plus sombre, le plus triste, le plus terrible du Sanctuaire d'Hadès.
Un royaume... qui est pourtant un peu le sien.

Le spectre arrive enfin à la hauteur de l'être des dieux qui disparait comme par magie au moment même où les griffes de l'âme damnée allaient se refermer sur lui.

[Résurrection de Kilvan]
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Kilvan

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MessageSujet: Re: Jusqu'à ce qu'il gèle en Enfer [PV]   Jusqu'à ce qu'il gèle en Enfer [PV] EmptyMar 24 Fév 2015 - 19:49

Curieuse était cette apparition. Pourtant, l'enfant n'en est pas dérangé. Comment aurait-il pu l'être ? Le surnaturel est son foyer, l'irréel suit chacun de ses pas. Cet être paraissait n'en être que la continuité, guère différent des manifestations qu'il a coutume de côtoyer. Il n'y avait pas choisi mais s'y était fait, le tolérait, de même que tout ce qui l'avait assailli depuis sa première nuit. Depuis que le monde s'était rappelé de lui et plus jamais ne l'avait laissé à l'abri. Car nulle place n'est assez sûre quand vous faites de l'univers tout entier votre ennemi. Quant à savoir pourquoi...

Qu'avait-il fait pour ça ? Qu'avait-il commis ? Rien qui ne soit de son fait ; rien qui ne concerne que lui. Pourquoi est-il le seul à souffrir alors ? Tant de questions que son esprit éthéré s'abstient de poser - de peur des réponses, peut-être, mais aussi car rien ne changerait. Seul, il l'avait toujours été ; s'il avait pu croire autre chose, ce n'était qu'un mirage passager. N'était-il pas seul dans la mort, aussi bien maintenant que lorsque son corps l'avait quitté ? Seul lui restait le froid, unique ami avec ses chaînes à l'avoir suivi jusque là. Jusqu'au bout de la voie.

« Protégé ? » S'il n'avait été si inexpressif, on aurait pu croire entendre couver la révolte dans sa voix. « Protégé de quoi ? »

Si son élocution restait jonchée de nombreuses lacunes, il avait appris suffisamment pour énoncer un double-sens. Celui, innocent, de savoir - ce savoir qui lui manquait tant. Et celui, lourd de reproches, sinon accusateur, de ne savoir de quoi il avait pu être sauvé ; après tout ce par quoi il était passé, comment l'en blâmer ? Qui ou quel que soit cet esprit, Kilvan n'est pas sûr d'aimer la manière dont il se pose en sauveur, dont il arrive en retard après toutes ces années. Non, on ne l'avait gardé de rien ; Qu'il dut faire de cet endroit sa demeure le prouvait bien.

« Pourquoi... Suis-je là ? »

Là encore, l'interrogation revêt de multiples sens : lui-même ne les connait pas. Le premier est de savoir ce qui lui a valu d'atterrir ici. Si l'endroit ne lui est pas si hostile que ça (pas si étranger), il ne sait ce qui lui a valu d'y être envoyé. Que ce soit les Enfers ou le Cocyte, il ne sait ce qu'il y fait - du moins guère plus que ce qu'il a toujours fait : errer. Car il n'a nulle part où rentrer, car on ne voudra de lui en aucun endroit. Car il ne peut pas. Les Ombres y ont veillé, ont tout gâché, comme elles l'ont toujours fait. Elles sont celles par qui ses jours sont d'encre et son bonheur de cendres.

« Mes parents... »

Un mot prononcé sans en comprendre le sens, dépourvu de la chaleur qu'on lui prête de coutume. Famille ne l'inspire pas davantage. La définition lui est connue, mais pas ce qu'ils représentent, car il ne l'a jamais vécu. Il ne peut imaginer ce qui pour lui n'a jamais été, ne peut le ressentir ou l'imager. Tout au plus s'en rappeler, mais comment donc ? Peut-être l'a-t-il rêvé ? Toujours est-il qu'il n'a pas plus de raison de partir d'ici que d'y rester. Qu'il ne sait ce que cette forme ésotérique lui veut et ne s'en inquiète guère. Il fera ce qu'on lui dira, ira où on lui montrera.

Ainsi ne broncha-t-il pas quand le Spectre vint vers eux, ne donnant raison à aucun. Qu'ils règlent ça entre eux. S'il les écouta se chamailler, il n'écouta qu'à demi, portant sur eux son regard vitreux. En quoi était-ce important au point que cela méritât d'élever la voix ? Qu'avait-il de si spécial, au fond, pour susciter autant d'attention ? L'ange - c'était encore la meilleure manière de le définir - finit cependant rapidement par avoir le dessus. D'où qu'il soit issu, sa force n'était pas usurpée. Bien qu'il ne fut sensible aux tours de force, l'Andromède Noir y porta un relatif intérêt.

« Pour s'achever, ne faudrait-il pas déjà qu'elle commence ? »

Ces dires avaient été prononcés avec le même détachement que d'ordinaire, mais paraissaient pourtant bien plus lourd de sens et de réflexion. En avait-il conscience ? Rien dans son regard d'émeraude ne l'en dénonçait, si c'était le cas. Sa tête pencha de côté, encore, comme trop lourde pour ce corps si frêle, si fin, si prompt à ne plus connaître aucun lendemain. S'il était voué à frayer avec le danger, à côtoyer le péril, que ne l'avait-on fait plus robuste ? Dardant vers elle son attention, il parut refléter le mystère de l'existence de la créature dans le miroir de ses yeux.

« Trouver... Qui ? »

Nulle sagesse, nulle érudition ne se dégage de lui - quelle raison y aurait-il à cela ? - et pourtant il semble tout savoir. Tout sauf ça. Tout sauf ce qui pourrait tout changer. L'entité l'appela par un nom qui n'était pas le sien et, avant qu'il ait pu protester, l'enveloppa d'un écrin doré. Ce n'est pas moi, voulait-il lui dire, mais il eût pourtant l'impression de se tromper. Était-il censé apprécier cela ? La lumière le brûlait autant qu'il lui était douce, si bien qu'il ne sut comment se comporter, vers quelle réaction se tourner. Alors il ne fit rien. Si la morsure du froid avait cessé, cette douce chaleur était pour lui un brasier, n'y étant pas habitué. Il ne méritait pas tant d'éclat.

C'est sans plus recueillir de réponses qu'il quitta le Royaume des Morts, celui où on aurait pourtant dû le laisser, celui où il était censé rester. L'être au marteau n'apprécierait pas, pensa-t-il avant de se dissiper dans le vent glacé de cette région damnée. Ne laissant derrière lui ni souvenir ni empreinte, il n'était déjà plus là. Il n'avait ni protesté ni lutté : il n'était pas plus ou moins ici qu'à sa place en un autre endroit. Le voyage qu'on lui offrait pour l'en sortir ne le fatiguerait pas comme l'avaient usé tous ceux qu'il avait entrepris pour se garder en vie. Ne sachant trop comment il était arrivé ici, il ne savait comment il y reviendrait. Chose sûre pourtant : il le ferait.

Mais pas maintenant. L'Histoire l'attendait.
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