Olaf, Guerrier divin d'Oméga

Boucanier, flibustier, pirate… Tant de termes décrivent notre nordique à la peau mate. A l’inverse des idéaux Nordiques Olaf n’est pas homme de courage, mais il n’est pas un couard pour autant. Il a simplement poussé le pragmatisme dans ses derniers retranchements. Sa vie de forban fit de lui un homme qui ne s’émeut pas facilement. Mais il parvient, au détour d’une ruelle, à prendre en pitié la misère humaine si souvent rencontrée. Par superstition il jette toujours une pièce ou deux dans le bol du mendiant infirme et se signe ensuite…

Je pense pouvoir dire sans me tromper qu’il ne croit plus en grand-chose, il ne comprend pas toujours la ferveur de ses frères d’armes et pourtant il fait mine de la partager. Pour lui l’assujettissement aux dieux n’est rien d’autre qu’un signe d’esclavage, cependant il voit en Odin le Capitaine d’un navire, celui qui pourra le mener à la gloire si ce n’est à la fortune. Car c’est peut-être là sa quête ? Le besoin de reconnaissance, l’envie de prendre place au cœur de la meute, d’intégrer l’ensemble pour resplendir individuellement.

L’abandon, l’isolement de l’Oméga peu le pousser à l’individualisme, à l’égoïsme, ces valeurs ne sont pas celles d’Olaf mais il en partage certains traits. Au cœur de l’abordage, dans la vie de l’équipage cette partie de lui est morte pour renaître lorsqu’il prit à nouveau les armes pour Odin. Ainsi il est difficile de savoir s’il se bat pour lui ou la cause qu’il prétend défendre… Lui-même ne doit pas savoir.

Autrement dans sa vie quotidienne, il est un homme poli, plutôt discret et relativement peu bavard. Contrairement à ses pairs des mers, Olaf est un homme appréciant une certaine hygiène de vie. Il mise beaucoup sur son capital beauté, un bel homme qui ne s’ignore pas et sait en jouer.

Il y a juste cette petite histoire de lune qui pourrait éventuellement le mettre dans un état second, mais ce n’est qu’une fois par mois n’est-ce pas ? Il suffit pour vous de regarder ailleurs et de le laisser courir les bois si le cœur lui en dit.

J’ai eu une vie plutôt mouvementée, pleine d’aventures, d’émotions et de liberté. Si je suis né nordique c’est ma vie de flibustier qui me définit le mieux. Mais avant d’en arriver là il me faut décrire ce que je suis, là d’où je viens et les raisons qui m’ont poussé à devenir un aventurier des mers au service de lui-même.

Au cas où vous ne l’auriez pas remarqué je me prénomme Olaf, Olaf tout simplement, j’ai perdu le droit de me définir par l’appartenance à mon clan d’origine. Comme mon prénom l’indique je viens des blanches contrées du Nord, d’Asgard plus précisément, où je suis né il y a trente-cinq ou trente-six hivers, je ne sais plus trop, le temps défile si rapidement.

J'ai eu une jeunesse heureuse, simple, nous n'étions ni riche, ni pauvre, nous vivions au coeur d'un clan. Sans avoir une place enviable, les exploits armés de mon père nous garantissaient une vie agréable. Mon enfance et l'adolescence qui l'a suivi oscillait entre l'enseignement des mots et celui des armes, très tôt on avait détecté chez moi, certaines « capacités ». Oui c'est bien du cosmos dont je parle, cet état en chacun des hommes et utilisable que par peu d'entre eux à des degrés variés.

J'avais mon propre précepteur, un vieil homme qui aurait fait partie des mystérieux guerriers divins, théorie encore in-vérifiée et comme il doit être mort aujourd'hui je ne pense pas pouvoir connaître le fin mot de l'histoire. Dans l'absolue il était sympathique, ni trop dur, ni trop strict, avec lui je pouvais faire à peu près ce qui me plaisait quand je le voulais. Ce n'est pas très sérieux n'est-ce pas ? Je reste persuadé qu'un enfant doit avoir des cadres, un environnement sécurisé et contrôlé afin de le faire mûrir et le transformer en bon serviteur d'Odin, surtout dans la voie qui m'était destinée. Mais avec un maître comme celui-ci l'assiduité aux cours cosmiques ne devint pas mon fort, lorsque j'ai obtenu mon armure je lui en ai même voulu, m'autopersuadant que s'il avait été plus sévère j'aurai pu devenir l'un des sept... Orgueil de louveteau.

Pourquoi est-ce que je vous raconte tout ça ? Là n'est pas mon histoire, l'armure importe peu, les titres ne comptent pas, l'homme seul écrit sa légende, voilà la seule chose en laquelle je crois. A peine mon armure sur le dos, j'arpentais les neiges d'Asgard avec une fierté fort mal placée, j'imaginais être l'alpha alors que je n'étais même pas bêta, simplement l'oméga. Comme tout jeune loup cherchant sa place j'ai convolé où il ne fallait pas et je m'y suis cassé les crocs. Là où je veux en venir ? Une femme, la femme d'un seigneur puissant ayant l'oreille des instances dirigeantes de notre ordre... Elle était beaucoup trop jeune pour lui et avait bien dix ans de plus que moi. Quand j'y repense... cette folie d'une heure m'a coûté mon nom, mon armure et ma place au sein des troupes d'Odin. Je pensais être fini, avoir la mort pour seul avenir, mais c'est là que ma vie à réellement commencé, que le monde s'est offert à moi... Aujourd'hui je ne regrette absolument rien de ce qui s'est passé. A l'inverse de nombreux nordiques je pense connaître le monde et les hommes qui le peuplent, enfin je l'espère.

Ma liberté en poche, je suis parti dès le lendemain, non sans me retourner vers la terre qui m'avait porté. Les premières années j'ai surtout écumé les tavernes des contrées sudistes, j'ai découvert avec une joie enfantine la chaleur du soleil. L'Empire Germanique, le Royaume d'Angleterre, les contrées divisées d'Italie et les terres françaises, c'est au cœur de ces dernières, à Nantes, que j'ai décidé d'embarquer pour ce que l'on appelait alors le nouveau monde. Le besoin d'argent, l'instinct de survie et l'aventure constituaient mes principales motivations, qu'aurait pu espérer un apatride tel que moi ?

La Barbade, Tortuga et les différents protectorats anglais et français sont devenus mes repères, mes ports, mes premières familles ont certainement dues voir le jour sur ces ports exotiques. La vie de pirate n'est pas des plus enviables, du fait même de notre mode de vie peu d'entre nous mangeaient à leur faim, ou devenaient riches, la plupart mouraient jeunes en combat, luttes intestines ou pendus. Vous savez ce qui me plaisait dans cette vie ? La liberté absolue dont nous jouissions, sur les mers, nous n'avions ni dieux ni maîtres... Chez nous les dirigeants sont élus sur leur audace, leur savoir-faire marin ou encore leur autorité naturelle. Il n'y a aucune promesse chez les boucaniers, nous ne faisons pas campagne, les titres familiaux ne courent pas, seul le mérite compte. Ainsi nous élisions le capitaine ainsi que le quartier-maître qui détenait un contre-pouvoir il secondait le chef auprès de l'équipage pour faire régner l'ordre et était le seul à pouvoir convoquer l'Assemblée. Dans cette assemblée, chaque homme avait le droit à la parole et chaque membre de l'équipage, hormis les mousses et les marins pas encore totalement intégrés, avait une voix dans le vote tout comme le capitaine. La liberté vous disais-je, la démocratie la vraie...

Durant mes quinze longues années de piraterie, je ne suis jamais devenu Capitaine... Les différentes mutineries auxquelles j'ai participé m'ont fait prendre conscience de la précarité de la position. Les élections nouvelles arrivent assez rapidement pour peu que l'on ne sache pas guider son équipage à la richesse. Le fait est que je sais lire, écrire et compter, l'on me cantonnait alors aux tâches « administratives » je gérais et faisais l'inventaire des prises, lorsque je ne rédigeais pas les simulacres de procès que nous intentions à nos victimes, marchands et militaires pour la plupart d'entre elles. J'écrivais en runes nordiques, si bien que les plus éduquées de nos victimes ne comprenaient pas les actes d'accusations que j'agitais sous leur nez. Le plaisir n'était pas dans le procès ,mais dans l'exécution de la sentence...

Des actes de pirateries ce sont les prises de cités côtières que je préférais... Les villes laissent de nombreuses possibilités de fuites aux habitants. Au contraire d'un navire ou les règles sont de vivre ou mourir, la résistance y est beaucoup plus âpre. J'ai perdu de nombreux frères de la côte lors d'abordages risqués, la plupart d'entre eux n'étaient que de jeunes mousses que j'acceptais de prendre sous mon aile... Le partage de butin, un grand moment également, on ne savait jamais comment cela allait se terminer, le Code avait beau établir les règles, les faits étaient légèrement différent... Enfin lorsque j'écris légèrement, c'est un euphémisme.

Voilà pour le récit de ma vie, pillages, combats, chaleur et vices en tout genre. Je ne sais toujours pas ce que j’ai pu extraire de ces longues années à écumer les mers chaudes du nouveau monde. Ce n’est pas la vie que j’espérais, mais pour rien au monde je ne l’échangerais…
Mais l’hiver de dix-sept-cent-cinquante-quatre arriva et me rappela à ma propre réalité, vers l’autre versant de ce monde. Lorsque j’ai vu la Caravelle sur laquelle je servais alors, prisonnière des glaces à quelques enclaves de Tortuga je me suis dit qu’il était grand temps de quitter les lieux.

C’est donc avec un balluchon pour seul bagage et quelques pièces d’or en poche que j’entrepris le long voyage sur l’océan… Sans considérer une seule minute qu’il me ramènerait à un passé que je voulais oublier.

Olaf posa sa plume et réchauffa ses mains en les plaçant autours du bol de soupe que venait de lui servir la tenancière. Frigorifié, enrhumé jusqu’aux os, le guerrier divin aux tatouages marins n’en menait pas large. Il ramassa les quelques bribes de papiers illustrés du fruit de son cerveau fécond, avala d’une traite le bol et jeta un regard approbateur à la pleine lune. La nuit était claire, la nuit était si belle…

Le pirate déposa quelques pièces sur la table et s’en alla, pestant contre le froid… Quinze années passées loin d’ici et voici qu’il ne supportait plus le froid. Non sans quelques difficultés il gagna la lisière d'une forêt, l'humidité des lieux, les forces du vent le forcèrent à obliquer vers l'est… Il se fiait à son seul odorat et après une bonne heure de marche il trouva le sapin qu’il recherchait.

Olaf inspira un grand bol d’air frais en retirant son manteau. C’est grelotant qu’il noua ses muscles et entendit creuser le sol à la redécouverte de son bien le plus précieux. Après le bel effort, il tira des entrailles de la terre l’armure d’Oméga.

Bien qu’un peu sale, l’armure avait toujours aussi fière allure, l’aura sauvage n’avait aucunement diminué et l’attrait de la lune renforçait cette brutalité indicible. Il l’épousseta doucement, avant d’en détacher les différentes parties pour l’enfiler… Il faillit tomber au sol tant la lourdeur des composants se rappelaient à lui, il usa un peu de son cosmos pour rétablir l’équilibre. Au loin un Alpha hurla à la lune, suivi de près par le reste de sa meute… Un sentiment étrange saisit les entrailles du guerrier divin qui réfréna ses envies avant de quitter les lieux son manteau posé sur ses épaules.
div>

► Comment avez-vous connu le forum ? SSA c'est un peu connu comme le loup blanc dans l'univers réduit des Fow Saint Seiya.
► Quel âge avez-vous ? 25 ans
► Double compte ? Non mais il est fort possible que j'ai un autre compte ici.
► Avez-vous pensé à lire et signer les règles ? Oui, mais il faut que je me replonge dans le système de combat.