Le sens de la vie (FB Seishiro-Askhan-Orion)

Etait-il possible de se lasser de cette vue ?
Même après plusieurs siècles, il en avait été incapable. De toutes les dimensions, de tous les songes, rêves, mondes de la métempsychose, ce décor le fascinait. Elle dévalait le long d’une colline verdoyante, suivant un cours inamovible depuis le début des âges. Cette vitalité le débordait à chaque visite et apaisait son âme tourmentée. Peu de divinités, hormis la mère nature Déméter, se souciaient de ce lieu pourtant unique et ô combien important. Une zone masquée à la vue des simples mortels.
Depuis combien de temps, Seishiro avait-il les yeux braqués sur cette rivière aux reflets émeraudes ? Impossible à dire mais qu’importe. Outre le fait qu’il soit éternel, l’ange déchu savait que le temps ne signifiait rien ici. Comme dans tant d’autres dimensions. Le Tartare par exemple. Comme un songe peut être ? Son invité n’était pas encore présent. Mais Lucifer savait, sentait, qu’il ne saurait tarder. Immobile au centre d’un jardin aux milles senteurs, berceaux du mythique arbre aux pommes d’or, le porteur de lumière savourait le calme ambiant. La Terre était morcelée, divisée entre plusieurs égos divins. L’empreinte des dieux avides de pouvoir s’étendait partout. Mais ici, rares étaient les visiteurs. Et ce fait, pourtant anodin, représentait l’une des raisons qui en faisait la cachette idéale pour un être aussi ambigu que Lucifer. La rivière de vie, la source même de la conscience, était une création aux origines inconnues. D’où elle naissait, par quel miracle, qui en était le créateur ? Tant de questions sans réponses… Elle était. C’est tout et bien suffisant tant qu’elle préservait sa fonction première.
Un gardien veillait sur son intégrité depuis toujours. Ils s’enchainaient au fil des existences, parfois brèves ou extrêmement étirées. Présent lorsque Déméter dormait du haut de l'Olympe. Le regard de Lucifer se perdit dans le lointain où ses yeux aiguisés distinguèrent la silhouette massive d’Atlas, portant le monde sur ses robustes épaules depuis les temps mythologiques. Comment ne pas frémir devant une telle existence dénuée d’intérêt mais pourtant ô combien importante pour l’équilibre de l’univers ? Presque machinalement, le prince des ténèbres s’agenouilla devant le flot au courant paresseux et approcha sa main pour en effleurer la surface. Le destin éternel et cruel d’Atlas venait d’attiser la curiosité de Seishiro sur un point : quelle était l’identité du gardien de la rivière de vie durant cette ère ? Nul doute que ce dernier ne tarderait pas à faire son apparition dès que le cosmos de Lucifer viendrait se mêler à l’essence de la vie. Une goutte d’eau dans un univers de flots. Mais une perturbation suffisante pour attirer le lieur de vie.

Un rayon émeraude fusa du néant pour venir frôler la main de l’être corrompu qui faisait mine de souiller le flot sacré de la vie. Un simple avertissement. Pour l’instant. Un cosmos intense et bienveillant, parfaitement à sa place en ce lieu divin, se fit ressentir avant de prendre de l’ampleur pour s’harmoniser avec le flot.

Nos chemins sont-ils destinés à se croiser sans cesse ? Ta vile présence n’a rien à faire dans un tel lieu. Eloignes toi de la rivière avant que je te t’y contraigne, ange des ténèbres.

Sur la rive opposée, faisant face à Lucifer, une silhouette se matérialisa dans une explosion de lumière et d’étoiles. Les traits sévères, sa cape d’un blanc immaculé flottant au vent, le chevalier d’or du bélier, protecteur du premier temple du zodiaque dévisageait l’être abject qui s’offrait à sa vue. Ce lieu était le territoire d’Orion, au même titre que sa demeure de Jamir depuis que Cronos lui avait enseigné les bases permettant d’obtenir le huitième sens. C’est de ce flot que le jeune homme tirait ses pouvoirs : la source de vie. Il en était donc logiquement devenu le protecteur. Une poignée de mortels possédaient la capacité, d’ordinaire réservée aux dieux, de voyager entre les dimensions. Le chevalier d’or des Gémeaux en était même l’un des spécialistes. Mais à force de travail acharné, Orion était également parvenu à obtenir cette capacité. Le jeune homme était alors parvenu à découvrir la nature même de cette source, qui imprégner désormais ses pouvoirs.


Que ce soit en pleine conscience ou dans son sommeil, Orion pouvait sentir les intrusions au sein de ce modeste domaine. Lucifer l’y avait invité en toute connaissance de cause. Mais pourquoi ? Peut être l’ange déchu attendait-il une autre personne ? Malgré lui, le bélier d’or était intrigué par les agissements du porteur de lumière.

Perdu dans le temps et l’espace, un endroit bien inaccessible pour la plupart des habitants de la Terre. Et pourtant, Askhan pouvait la ressentir, l’effleurer et même y pénétrer selon sa volonté. Un appel provenait de ce lieu…
Un halo de lumière se forma dans les environs avant d’y laisser apparaitre le porteur de la Vierge, orné de son armure d’or. La connexion fut immédiate. Il pouvait en percevoir toutes les subtilités de cosmos émaner de ce décor sans en perturber l’harmonie qui y régnait. Et surtout, cette rivière de son reflet vert qui se déversait à la fois avec force et tranquillité. Il pouvait dès lors contempler cette dimension, un concentré d’éléments que regroupait la vie.

Sa surprise ne provint en rien de la présence d’Orion, lui qui maîtrisait la vie mieux que quiconque au sein du Sanctuaire. On le surnommait d’ailleurs le Lieur de vie, sa réputation le justifiait. Il était donc tout à fait normal qu’il ait connaissance de ce lieu. En revanche, l’aura de l’autre côté de la rive était surprenante. Lucifer à l’intérieur d’un malheureux prénommé Seishiro, si ses souvenirs étaient exacts. Que venait-il faire ici ? Pourquoi un tel endroit ? Il se tenait là, presque par émerveillement, face aux deux gold. Tant de mystères qu’il fallait éclaircir. Avec une pointe d’ironie, Askhan lui adressa quelques paroles avant de s’avancer à hauteur de son Grand Maitre.

Il semble que ta présence soit à la limite du blasphème, Seishiro. Que viens-tu faire dans ce lieu pourtant si éloigné de ton aura ?

Par une vivacité toute divine, Seishiro retira sa main au moment où un rayon émeraude, magnifique mais mortel, lui frôlait la chair. Une armure d’or, un cosmos empreint d’une vigueur inédite, un ton méprisant et une ample chevelure mauve… Orion du bélier ! Voilà donc qui gardait ce fleuve, cette source universelle durant le sommeil de la belle Déméter. Lucifer n’en fut en rien surpris mais cette rencontre allait le pousser à innover et à improviser. Avant que l’ange déchu n’ai eu le temps de répondre à l’interpellation du premier gardien du Sanctuaire, un autre mortel fit son apparition. Celui que précisément, le porteur de lumière avait attendu : le jeune Askhan de la Vierge. Deux chevaliers d’or pour le prix d’un. Au final, peut être pourrait-il en tirer avantage ?
L’ange déchu gratifia les deux nouveaux arrivants d’un sourire suave et malsain. D’un revers de main, il fit apparaitre une cigarette déjà allumée et la porta à ses lèvres fines.

Le décor était planté. Lucifer se plaçait d’emblée comme l’individu qu’il était : un immortel qui survivrait longtemps après que les deux mortels soient devenus cendres et poussières au vent. La Vierge était connue pour être l’humain le plus proche des Dieux, détenteur de façon naturelle du huitième sens. En outre, au vu de son cosmos, presque hors normes, le bélier devait probablement posséder la même faculté. Cela faisait de lui un interlocuteur apte à servir le raisonnement de Seishiro.


D’un geste vif, le prince des ténèbres sortit cinq cartes de tarot qui vinrent voltiger en harmonie entre lui et les deux mortels. Les cartes adoptèrent la forme d’un pentacle mais le cosmos de Seishiro resta empreint de bienveillance.

Sans surprise, Lucifer semblait ne pas particulièrement s’inquiéter de la menace d’Orion. Quel personnage détestable… Le chevalier d’or du bélier avait la sensation d’avoir en face de lui le frère jumeau d’Alessio du griffon. Une comparaison qui ne pouvait que rendre l’immortel hostile à ses yeux. Avant que le lieur de vie n’ait eu le temps de répliquer à l’ange maudit, une tierce personne fit son apparition : Askhan de la Vierge. Malgré sa crainte face à la présence de Seishiro, Orion adressa un hochement de tête envers son pair et se dressa par réflexe entre les deux.
Loin de désirer le conflit, le porteur de lumière se contenta de railler les deux humains avant de leur témoigner un intérêt certain. Orion se tendit en voyant cinq cartes de tarot voltiger dans les airs. Mais si le lieur de vie pouvait éviter un combat en ce lieu en répondant à quelques questions, il ne s’en priverait pas. Parler n’était pas tuer.


Une fois la situation clairement établie par cette menace, qui n’était en rien vaine, Orion tacha de définir le sens caché à la question de Seishiro. Tout comme le ténébreux Alessio, ce dernier ne parlait jamais pour ne rien dire.


Depuis quelques temps, Orion sentait ses pouvoirs prendre des proportions qui le déstabilisaient. Son entrainement, ses facultés, son lien de plus en plus étroit avec les forces de la vie… Au fond de lui, le bélier d’or craignait de succomber à cette mégalomanie qui caractérisait tant de tyrans, divins ou non. Il luttait donc pour conserver son innocence et surtout son humilité

De toute évidence, Lucifer n’était pas venu pour se battre. Il faisait partie de ces gens qui, en dépit de leur aura, disait toujours la vérité. Les plus dangereux en somme. Il y prenait d’ailleurs un plaisir malsain. Et puis, un dieu avec un aussi grand cosmos n’avait aucune raison de perdre son temps avec de petits mensonges, s’il avait voulu tuer il l’aurait fait sur le champ. Son caractère hautin le plaçait bien au-delà de cela. Sa remarque ne faisait qu’appuyer les pensées de la Vierge. Mais où voulait-il en venir et par quel moyen allait-il tourmenter les deux chevaliers d’or. Car oui, il devait tout de même se cacher un tant soit peu de perfidie derrière ce beau sourire narcissique.

Orion répondit dans la foulée. Il était le grand maitre, avait plus d’expérience et surtout semblait plus irrité par les paroles du porteur de lumière. Il chérissait la vie, aussi infime soit elle, et l’idée d’en perdre une lui était insupportable. Mais Askhan, plus dubitatif sur le sujet, appréhendait un avis plus mitigé sur la question.

Une vie est précieuse en effet, il appartient à son possesseur de l’utiliser comme il la souhaite. Mais la notion de sacrifice l’est également. Même si cela est pour sauver des millions d’âmes, sacrifier une vie non consentante s’appelle un meurtre. Mais à l’inverse, un sacrifice conscient dans le même but… Cela s’appelle un héros. Là est toute la complexité de l’être humain, aussi insignifiant et éphémère à tes yeux. Il dispose d’une arme bien plus puissante qu’un dieu : le choix.

Seishiro écouta avec attention les réponses de ses deux interlocuteurs, son esprit analysant chaque mot, chaque intonation, chaque expression de leurs visages. Prévisible et vertueux, le chevalier d’or du bélier se positionnait tel le défenseur de la vie qu’il était. Le parangon de l’altruisme et de la vertu. Si le porteur de lumière n’avait pas été si susceptible de connaitre le sujet, il aurait pu aisément confondre Orion avec un ange. Mais la grande surprise vint du gardien du temple de la Vierge. Plus nuancé, pragmatique, ce dernier s’estima prêt à faire passer l’intérêt général avant celui d’une seule vie.  Rien de bien étonnant pour celui qui l’on disait l’être le plus proche des dieux. Hormis l’exemple notable de la naïve d’Athéna, les immortels pensaient de la même manière. L’existence d’un homme ne pesait pas bien lourd dans la balance cosmique. Un clignement de cils et un dieu oubliait le nom, le visage, l’existence même de n’importe quel éphémère. Une réalité que le pur et innocent Orion ne semblait pas en mesure d’appréhender.


D’un battement d’ailes, Seishiro s’éleva à quelques mètres du sol pour s’assoir dans le vide, dans une posture décontractée. L’ange déchu leva la main, sans quitter de son regard indéchiffrable les deux mortels, et claqua des doigts. La scène changea du tout au tout. La rivière de vie, le jardin disparurent pour laisser place à un promontoire rocheux balayé par un vent glacial. D’un mouvement de tête, Seishiro indiqua une ville en contrebas. Dans les rues étroites, une centaines de paysans vaquaient à leurs occasions. Des fourmis travailleuses aux visages anonymes.


Sans laisser le temps de répondre, Lucifer désigna une forêt à proximité de la ville. Le bois n’était plus que l’ombre de ce qu’il était jadis. Arbres coupés, troncs pourrissants, champs à perte de vue. La nature était sans conteste domptée par l’activité humaine.

Depuis son arrivée au Sanctuaire, Orion avait rencontré et s’était parfois confronté à un bon nombre de ses semblables. Un chevalier d’or n’était pas forcément un individu bienveillant, idéaliste ou au caractère proche de celui d’Athéna. C’était ainsi. Chacun était unique et Orion ne se jugeait pas en mesure de juger leurs façons de servir leur déesse. Angèle et Scareface appartenaient à une catégorie de chevaliers qui effrayaient leurs semblables. Le cancer d’or était un homme cruel, sadique, terriblement puissant et qui n’avait ni peur de la violence aveugle, ni d’étaler son potentiel au détriment des autres. Le regretté Shiyo entrait également dans la catégorie des Saints bien éloignés de l’image du paladin. Froid, dépourvu de sentiments, dévoué à son devoir et faisant loi de ne jamais s’empêtrer dans des considérations de compassion mièvre, le Verseau offrait une image bien éloigné de celle du bienveillant Orion. Mais pourtant, le bélier d’or vouait un profond et sincère respect envers ses trois ainés. De même, la puissante Irène du lion, sous une apparence de douceur, savait se montrer sans pitié lorsque la situation l’exigeait. Par ses paroles et son mode de pensée, Askhan entrait donc dans le moule de bien d’autres chevaliers d’or éminemment respectables. Pour être tout à fait honnête avec lui-même, Orion voyait bien que les autres ne constituaient pas d’exceptions. C’est lui-même qui était un homme à part. Par ses enseignements, Orion avait tenté de communiquer ses valeurs à ses deux disciples, Chico des Poissons et Milan du Capricorne. Mais les deux hommes, bien que généreux et incroyablement humains, auraient probablement répondu la même chose que le chevalier d’or de la Vierge. C’était pour cela qu’Orion était connu comme le lieur de vie.
D’un claquement de doigts, Lucifer transporta les deux chevaliers sur un tout autre décor. A la vue de cette ville et du sourire narquois de l’ange déchu, Orion se crispa. Que comptait encore faire cet oiseau de malheur ?!


Machinalement, je tournais mon attention en contrebas. Je les observais se mouvoir, vaquer à leurs taches quotidiennes sans qu’ils n’aient conscience de nos présences.


Je désignais alors d’un signe de tête la forêt en piètre état et reportais mon regard sur Askhan, puis sur Seishiro.

Tel un corbeau se jetant sur sa pitance, Seishiro ne tarda pas à laisser entrevoir son sourire malsain. Plus loin, en contrebas, un village prit place au merveilleux décor qui les entourait. La rivière aux reflets émeraude s’effaça selon le désir de la bête pour laisser apparaitre hommes et femmes goûter à une vie des plus commune. Il en montra l’image d’un Dieu, capable de tout annihiler sur le champ sans conséquences aucune. Une génération de vie humaine pour un battement de cils. Quel impact son geste pouvait-il avoir sur la destinée de la Terre ? Askhan sourit à l’écoute de ses paroles, si prévisibles.
Orion, presque affolé devant la menace de Lucifer, protesta afin de défendre chaque vie en contrebas. Doué d’une sagesse inégalée, d’un amour inconditionnel,  il ne semblait pourtant pas avoir compris les paroles de la Vierge…

Voilà exactement où je voulais en venir. Ta vie pour des centaines de milliers d’autres Lucifer !  Car tu es de ce mal qui fauche à perte de vue les vies humaines selon ta guise, par pur égoïsme. Ton sacrifice serait grand. Maintenant, sachant d’avance que tu ne fais pas partie des héros, la véritable question serait : serions-nous capable de commettre un meurtre ?

Le gold saint ne prêta aucune attention à cette pauvre forêt démunie de végétation. Cette vision était destinée au lieur de vie, afin de le déstabiliser un peu plus. Encore un plaisir pervers d’un ange déchu…

Le rideau venait de se lever de nouveau pour permettre au public, invisible de surcroit, de se régaler d’un deuxième acte aussi prévisible que le premier pour l’angélique metteur en scène. Chaque personnage jouait sa partition avec brio. Le bélier d’or ingénu, image même du preux chevalier fidèle à l’humanité et à ses assommantes valeurs morales ridicules mais touchantes. A ses cotés, la Vierge. Jeune homme prometteur mais inexpérimenté, partagé entre les chimères de sa jeunesse et la dure réalité d’un monde qu’il comprenait mais dont il n’osait pas encore embrasser les implacables us. Et dans le rôle du méchant, du vil faquin, du ténébreux ennemi dont le visage représentait à lui seul un adversaire honni et éternel, immuable. Chacun se conformait à son rôle, sous la direction de Seishiro qui semait les jalons de la pièce au dénouement encore inconnu. Sans surprise aucune, Orion répliqua à son âme damnée par des paroles sincères mais si éloignées des dures lois qui régissaient cette humanité décadente. Plus décevant encore, le jeune Askhan se méprit sur les propos de Lucifer, qui fronça les sourcils en entendant la réplique de la Vierge. L’ange déchu allait devoir employer une autre méthode, s’il voulait faire aboutir ses visées premières. Reprenant sa façade souriante habituelle, son masque favori, Seishiro éclata d’un rire franc qui se répercuta dans la vallée.


Usant de sa vitesse divine, Lucifer fit apparaitre une sphère enflammée  au dessus de lui et la projeta d’un battement d’ailes vers le sol, aux portes du village. Dès qu’il heurta la terre meuble, le projectile se dispersa en une multitude de serpents de feu qui encerclèrent le hameau en laissant une trainée ardente dans leur sillage. En l’espace de quelques instants, un véritable rempart de flammes encercla les habitations, ne laissant aucune ouverture aux malheureux autochtones.


Le piège était perfide. Orion et Askhan se trouvaient confronté à leurs propres paroles. Une seule vie perdue et tant d’autres seraient sauvées… Le bélier disait ne pas vouloir de cette solution. Allait-il courir le risque de suivre sa philosophie jusqu’au bout ?

Maudit Lucifer ! N’avait-il donc aucune compassion envers l’espèce humaine ? Comment pouvait-il risquer de sacrifier des centaines de vies uniquement pour prouver sa folle théorie ? Horrifié, Orion vit le cercle de feu se répandre comme une trainée de poudre et menacé le village. Lorsque les flammes commencèrent à avancer vers le centre du bourg, le bélier d’or sut qu’il n’aurait pas le temps de l’éteindre à temps. N’y d’évacuer la population affolée, qui tentait déjà de se dissimuler en se dispersant de leur mieux. Orion avait expliqué sa manière de penser. Mais Lucifer semblait n’en avoir retenu que ce qu’il désirait, tel le vil tentateur perfide et manipulateur qu’il était. Le cosmos puissant du bélier gagna en intensité, symbolisé par une magnifique aura dorée qui vint nimber sa silhouette.


En un clin d’œil, Orion se retrouva à quelques centimètres de Seishiro qu’il gratifia d’un coup de poing puissant. D’une poussée mentale, l’ange déchu fut repoussé à plusieurs mètres et se retrouva encerclé par une pléthore de rochers acérés.


Les rochers flottants jaillirent vers Seishiro pour le pourfendre de toute part. Mais ce n’était là qu’une timide attaque face à l’assaut qui suivit. Orion embrasa son cosmos tout en tendant ses deux mains vers sa cible qui se retrouva prise dans une colonne de lumière éblouissante.