la maso trouve son bonheur par ici... et même pas :s

La silversaint se réveilla après un temps indéterminé. La première chose qu'elle remarqua fut qu'elle n'était plus sujette à la pesanteur. Bon début. Elle n'était plus qu'une âme d'ailleurs... Parfait! Mais un simple coup d'oeil aux alentours lui permit de se rendre compte qu'elle était aux Enfers. Elle va donc être jugée. "Tu ne tueras point". Bon, d'accord, elle a plutôt intérêt à faire profil bas. Mais, à part ce léger détail, elle pense ne rien n'avoir à se reprocher. Elle aurait tant aimée être enterrée... Mais non, les suicidés n'ont pas le droit à une sépulture, ni aux honneurs funèbres. Bah, de toutes façons, personne au Sanctuaire n'aurait dit le quaddish pour elle... Si, à Lofoten on enterre les suicidés. Mais c'est loin... Et puis les dires d'un poète ne correspondent pas forcément à la réalité...
Ce n'était que le début des désillusions. Elle s'immobilisa brusquement, se rappelant qu'elle n'avait pas de quoi payer le passage de l'Achéron. Pourquoi est-ce toujours au dernier moment qu'elle se souvient de tout ce qu'elle a oublié? Quoiqu'il arrive, elle est prête à endurer son châtiment. Elle sait qu'elle l'a mérité.

Plutôt mal barrée pour la suite des évènements, Pandore s'avança en ronchonnant. A présent, elle voyait les âmes des autres morts. Ils souffrent. Mais cet avantage qu'a la mort par rapport à la vie, c'est qu'elle ne fait pas croire qu'elle est belle, elle n'est pas hypocrite, et on sait à quoi s'en tenir. Mais un autre problème se présenta assez vite: n'ayant plus d'existence physique, la morte ne pourra donc plus se massacrer quand elle sera en colère, et n'aura donc aucun moyen de cacher sa mauvaise humeur. Mieux: si son corps est mort, son âme, elle, est bien vivante. Elle savait que ce serait comme cela depuis sa plus tendre enfance. Alors pourquoi elle n'en a pas tenu compte? Le principe de la non-existence absolue, ce ne serait donc pas ici?

De toutes façons, les erreurs c'est fait pour apprendre. A présent, la Chevalier de l'Aigle se trouve juste au bord de l'Achéron, dont les flots noirs s'étalent jusqu'à l'horizon. Bah, on verra bien. Elle va laisser les choses suivre leur cours normal, et puis on verra bien. Au pire, elle trouvera bien un moyen d'annihiler son âme, si aucune autre alternative qui lui plaît ne lui est présentée.

Alors qu'elle attendait depuis un moment, scrutant au loin, la Chevalier vit s'approcher de la rive une barque. Au départ, cette coque de noix ressemblait à un point noir, très loin, à peine perceptible. Puis, peu à peu, l'embarcation fut assez proche pour qu'on puisse en distinguer la forme. Pandore s'avança vers le rivage, cherchant à s'embarquer par n'importe quel moyen possible. Elle vit, en même temps qu'elle, une masse d'âmes voulant aussi monter à bord. De quel droit prendrait-elle leur place, alors? Hésitante, elle recula.
 
Mais, peu à près, la Chevalier vit un majestueux ange aux ailes noires sortir de l'ombre, et s'approcher. Elle s'écarta, pour lui laisser le passage, mais c'était bien vers elle qu'il s'approchait. L'être s'arrêta, planta son regard dans le sien, et la railla. Pandore répondit, gardant la tête effrontément haute:
Premièrement, Athéna n'est pas naïve. C'est vous qui l'êtes, si vous la sous-estimez ainsi. Deuxièmement, ce que je pense de ma vie ne regarde que moi, et je trouve que le fait qu'un être qui n'a pas grand chose d'humain juge mes valeurs est plutôt inutile.
Elle fixait les grandes ailes noires de l'ange.
Mais je veux bien monter, puisque vous m'invitez si gentiment!
 
Pandore prit place à bord. Elle va être jugée pour ses actes. Elle se mit à préparer une défense dans sa tête. Mais elle eut honte de se rendre compte qu'elle attendait avec impatience le verdict de son châtiment. Alors, tout en observant les flots défiler sous la barque, et la rive se faire de plus en plus mince, au loin, comme un fil qui va bientôt se briser, la Chevalier de l'Aigle repassa dans sa tête tout ce qu'elle pouvait savoir, voulant pouvoir le ressortir quand il le faudrait. Au dessus du grand fleuve, il n'y avait pas de ciel, seulement une brume sombre et épaisse qui pesait tout autours, avec une pression semblable à un temps d'orage d'été, qui ne veux pas éclater. Elle s'était assise en face de l'ange noir, assez loin pour être hors de sa portée, et éviter ainsi d'éventuels coups, mais assez prêt pour pouvoir l'observer, car elle ne cachait pas que cet être l'intriguait au plus haut point, et ne se cachait pas pour le dévisager en silence.