Le Refuge de l'Ermite [ Libre à tous]

* Une semaine s'est écoulé depuis la disparition de Sélim. Le Guerrier Olympien de la Sagesse et de la Victoire est devenu un Banni suite à l'ignoble stratagème de la Divinité du Fléau. En effet, celui-ci est responsable de la terrible maladie qui atteint les Humains et les Divins. La malfaisante divinité a, ainsi, obligé l'ancien protecteur de Zeus à se ranger dans son armée. Bientôt, sonnera l'heure de son appel: Sélim devra alors obéir à ses ordres et sera tenu d'affronter des adversaires. Pourtant, l'Olympien refuse de servir un idéal qui ne lui sied guère. Maintenant, il dispose d'une force unique. Néanmoins, elle ne lui a été accordé que par l'entremise d'une puissance dont il refuse l'existence. Alors, Sélim a décidé de se réfugier dans un lieu isolé de toutes et de tous. *





* C'est pour cette raison que Sélim se trouve sur l'Île de Schinoussa. Perdu dans l’Océan, ce morceau de terre fait partie de l’Archipel des Petite Cyclades. Composé d’un peu plus de deux cents habitants, elle se situe au Sud-est de Naxos, à l'ouest d'Amorgos, au nord-est de Ios, au nord de Santorin et encerclée par d'autres petites îles telles Iraklia, Koufonissia et Kéros. Sur Schinoussa, il n'y a que des chemins en terre battue et pas de routes asphaltées. L'île est fertile : divers légumes et arbres fruitiers et de nombreuses oliveraies. La pêche n'a pour débouché que l’ approvisionnement domestique. Il s’agit d’un environnement propice à une retraite temporaire. Ici, le Banni a trouvé le réconfort auprès d’un peuple qui l’a accepté. Désormais, il peut aspirer à mener une vie faite de paix, de culture et de réconfort spirituel. Plus que tout, il s’entraîne perpétuellement à rechercher en lui la force de lutter contre ce mal terrible qui le ronge. Il approfondit sa connaissance de la Sagesse en désirant communiquer avec les Esprits Divins de ses parents. *





Il m’est interdit de communiquer avec les Déités de ce Monde. Revoir mes Parents m’est prohibé. De plus, je ne peux me tenir devant mon Seigneur. Le Fléau veut la destruction de ce monde et je me refuse à combattre mon Grand Roi Céleste. Je sais que, un jour, ils trouveront le remède à cette terrible épidémie. Dès lors, je pourrais m’agenouiller devant le Seigneur Éternel de l’Olympe. Toutefois, pour le moment, je dois me résigner à mon titre de Chevaler de l’Olympe. Qu’un miracle soit accompli avant que je ne commette un pêché que je regretterai toute ma vie...


* Perdu dans un paysage solitaire, entouré de vertes prairies, Sélim a trouvé refuge dans une petite maison de plein pied. La pureté blanchâtre de ses murs lui fait souvenir de sa petitesse devant le cycle du destin. Un kilomètre plus loin, se trouve une petite crique où il purifie son âme et son corps. L’intérieur est simple et conventionnel: il ne dispose que d’une pièce centrale avec une table, une chaise et un lit. Les murs sont nus et il n’y a aucune décoration. Une grande armoire cache son armure olympienne offerte par Zeus. Elle est dissimulée à l’abri de tous les regards. Y compris du sien. Pourtant, tous les jours depuis son arrivée sur l’Île de Schinoussa, il ne peut s’empêcher d’y jeter un regard rempli d’amertume et d’espoir. *





* Le rythme de vie de l’ancien guerrier divin olympien obéit à un immuable schéma. En effet, il se réveille le matin aux aurores. Puis, il vient chercher sa ration d’eau offerte gracieusement par les habitants. Ensuite, il travaille la terre avec force et courage. Après, il se réfugie dans une des nombreuses grottes de l’Île et entre dans une profonde transe méditationnelle où il réclame de l’aide auprès des Divinités de ses Parents. Enfin, il rentre chez lui et dort. Tantôt ses rêves virent aux cauchemars. Tantôt, il sombre dans le doux sommeil du bienheureux. Sélim a changé de nom: il se nomme maintenant In’ja. Mais, dans l’Île, on le surnomme l’Ermite. *


* Aujourd’hui, Sélim se réveille en sursaut. Son visage baigne dans la sueur. Comme d’habitude, il se voit tuer Zeus. Puis, lorsqu’il tourne la tête, le corps ensanglanté de ses parents gît à ses côtés. Le souffle haletant, il se lève et pose sa main sur son front. Ses maux de tête sont toujours aussi douloureux. Pourtant, il se lève. Il s’habille et entreprend de se diriger vers la crique. Avant, cela il pose un dernier regard sur la grande armoire. Préalablement, depuis son arrivée, il a éteint son cosmos et fait disparaître son aura de chevalier. Ensuite, il sort de sa maison et se dirige vers la crique. Le soleil trône fièrement au ciel. Il regarde en haut et met sa main gauche sur son front pour masquer la luminosité du disque jaune. *


Je me demande comment se déroule la lutte entre les Olympiens et les Titans. Est-ce que mon Seigneur Zeus va bien ? Par bonheur, je ressens toujours son flamboyant cosmos. Est-ce que Mnémosyne se sent mieux ? Est-ce une faute de penser au bonheur d’autrui ? Cela fait bientôt une semaine que je n’ai pas vu l’ombre d’un seul chevalier. Ô Grand Seigneur Zeus ! Pardonnez moi d’avoir échouer... Je ne vous ai été d’aucune utilité et j’ai même été forcé de rejoindre les rangs d’une divinité impie. Je prie quotidiennement pour votre réussite. Je reviendrais vers vous, je vous en fais le serment...


* Après, il poursuit son chemin, Il lui reste encore de l’eau pour s’abreuvoir et cultiver sa terre. Il se lave en silence, purifie son esprit et son corps. Par la suite, Sélim entame le travail de sa terre. Pendant ces moments-là, le Banni ne songe rien. Il dispose d’un potager et d’une terre assez grande pour se nourrir. Ce retour au source lui convient. Parmi les simples humains, il trouve une certaine forme de sérénité réconfortante. Il cultive des fruits et des légumes. Des gestes simples accompagnent un mouvement répétitif: il lève et abaisse sa bêche et met de l’ardeur dans ses gestes. *





* Enfin, vient le soir où il se réfugie dans sa grotte. Elle s’enfonce profondément sous la terre. Dans l’obscurité la plus complète, il s’assoit en position de méditation. Ses yeux se ferment, ses mains sont posés sur les genoux de ses jambes croisées. Sa respiration devient de plus en plus lente. Il se refuse à intensifier sa cosmo énergie et à développer son aura de chevalier. L’Ancien Guerrier Olympien de la Sagesse et de la Victoire ne peut compter que sur lui même et le bon vouloir de divinités inconnues d’autrui. Depuis une semaine, il appelle ces déités. Malheureusement, cela n’eut aucune conséquence. Du plafond de cet impénétrable caverne, des gouttes d’eaux perlent sur son corps. *


Ô Divinité de mes Parents... Je suis Sélim, fils de Memet Abba et Djemala Hassaoui. Entendez mes paroles. Écoutez ma supplique et venez en mon aide. Permettez moi de m’entretenir avec vous. Enseignez moi votre sagesse. Aidez moi à comprendre le sens de la Victoire. Je vous en supplie... Secourez moi...


* Soudain les gouttes d’eau, descendant des stalactites, s’arrêtent. Sélim sent une présence bienfaisante l’entourer. Il ouvre subitement les yeux et cherche du regard la localisation exacte de cette existence. Cependant, il garde la même position. Il ne désire pas la faire fuir. *


Est ce qu’il y a quelqu’un ? Qui êtes-vous ?


* Puis, une voix se fait entendre dans la grotte. Elle est d’une pureté incroyable. En même temps, l’espace d’un instant, l’Ermite ressent une puissance incomparable. *


Toi, qui ne cesses de nous appeler depuis une semaine, écoute bien attentivement mes paroles. Je me nomme Obatala, Souverain des Orichas. Nous avons entendu ton appel et avons décidé d’accéder ta requête. Cependant, n’oublie jamais le précepte divin: Yà lla, Yà lla, bay sa tool... Aide toi, le Ciel t'aidera. Nous t’offrirons notre pouvoir si tu parviens à comprendre cette allusion. Interroges toi sur le sens profond de ce dicton. Alors, non seulement, tu pourras prétendre à entrer sur le Chemin de la Sagesse. Mais en plus, jamais la Victoire ne t’échappera. Dès à présent, persévère et nous serons toujours là pour toi.


Je vous remercie Ô Divinité Obatala. Je suis très reconnaissant envers vous, Divinité Orichas.


Remercie tes parents...


* Enfin, la voix s’éteint. Sélim se lève le coeur apaisé. Il sort de la grotte. Dehors, les étoiles scintillent tandis que le ciel obscur prend une teinte éclairé par moment. L’Ermite se dirige vers sa maison, il se couche. Son sommeil est apaisé. Demain, une nouvelle journée, sous le signe de l’espoir, retentira. *

* L'Ermite dort du sommeil du bienheureux. Recroquevillé sous sa chaude couverture de laine blanche, un mince sourire apaisant se dessine sur son visage. Une mèche sauvage pend sur le côté. Pourtant, il ressent une aura malheureusement reconnaissable. Lentement, il ouvre un oeil. Quelques flammes apparaissent subitement. Le sommier du lit commence à prendre feu lorsque l'ancien guerrier olympien déploie une partie de sa cosmo énergie afin d'éteindre ce feu. Puis, il se lève lentement et , ôte la couverture et tourne lentement la tête vers la porte d'entrée de sa maisonnette. Torse nue, il observe son invité. Son attitude n'exprime aucun sentiment particulier. Seul un léger froncement de sourcil se fait apercevoir. *


Ainsi, tu as trouvé mon refuge. Je reconnais ton aura machiavélique. Noir comme une belle nuit d'été. Machiavélique comme le coeur qui habite le Dieu Fléau. Pourtant, tu devrais montrer un peu plus de respect pour cet endroit.


* L'ex guerrier olympien de la sagesse et de la victoire passe à côté du chevalier noir sans y prêter guère d'attention. Il se dirige vers un puit non loin derrière la maison de pierre blanche. Puis, il tire sur une corde, un seau en bois fait son apparition. Sélim le prend avec ses deux mains et verse de l'eau purificatrice sur son corps. Un léger sourire se dessine sur son visage tandis qu'il prend une forte inspiration. Dehors, bien que cela soit déjà l'aurore, la température commence à grimper. Une belle journée ensoleillée s'annonce. De nouveau, il se retourne et observe l'invité démoniaque en penchant la tête sur le côté. *


A part quelques puits dispersés à travers l'île, l'eau clair est une denrée rare sur cette terre. Que fais-tu sur cette terre étranger ? J'ose espérer que tu n'es pas là pour apporter malheur et désolation sur cet endroit paisible...


* Puis, il pose son regard interrogateur sur son interlocuteur. *

Tu y vas fort tout de même en me traitant d'étranger. Je te rappelle que nous avons le même maître... bien que j'ai quelques soupçons en ce qui te concerne. Et non je ne suis pas là pour apporter malheur et désolation comme tu le dis si bien. Nous avons encore le temps pour ça.


* L'Ermite observe attentivement son visiteur. Puis, il secoue la tête et se retourne pour lancer le seau dans le puit. Pendant ce temps là, son visiteur pénètre une nouvelle fois dans sa maison. Ensuite, il passe la tête à travers la fenêtre et observe l'ancien guerrier olympien de la sagesse et de la victoire. Celui-ci entre dans sa demeure et entreprend de prendre son vêtement. *


Bon alors tu te ramènes ou il faut que je t'aide!! Pour les belles paroles ça va mais pas pour la politesse apparemment!! Remarques moi ça dépends du moment et de mon humeur. J'espère au moins que tu vas m'offrir le petit déjeuner!!


Non Étranger... Toi qui ne te présentes même pas, n'espères point que je te donnerais mon nom...La première des politesses n'est-elle pas de se présenter ? Nous n'avons point le même maître. Je n'ai pas vendu mon âme au diable pour satisfaire mes ambitions personnelles. Je suis dans l'obligation d'obéir aux ordres du Seigneur Fléau. Mais mon coeur et mon âme appartiennent toujours au Grand Zeus, Puissant Roi de l'Olympe.


* Par la suite, Sélim jette un dernier coup d'oeil vers l'unique armoire puis il incline sobrement la tête vers celle-ci. Ensuite, ses yeux se posent vers son invité: celui-ci est assis négligemment sur la seule chaise que compose cette endroit vide mais simple. *


Si tu désires te nourrir, il y a un champ devant toi. Fruits et légumes te seront offerts si tu t'en donnes les moyens. Dans ce monde, on a rien sans rien et il faut mériter son du. Si tu désires m'accompagner, libre à toi. Si tu désires trouver paix et sérénité, trouves toi un endroit où te loger et laisses la sérénité et la grâce te toucher. Dans le cas contraire, je ne puis rien pour toi.


* Enfin, avant de quitter la maisonnette pour se diriger vers la crique de Schinoussa, il s'arrête devant le pas de la porte. Il respire fortement et ferme les yeux. *


Tu es un Spectre n'est ce pas ? J'ai eu l'occasion de rencontrer en Olympe la Déesse Mystérie et Arcas du Papillon. La Déité des Enfers est très malade. Si ce que je pense s'avère juste, elle rejoindra le camp des Démons du Chaos. Mais si elle est parvenue à trouver un remède, peut être y a-t-il encore de l'espoir... La puissance du Fléau est telle que, raisonnablement, une alliance entre les Olympiens et les Titans est plus que probable. Nous vivons une période historique... Pourtant, nous sommes dans le camp des traîtres. Nous avons reçu un grand pouvoir... Mais le prix à payer sera très lourd. ..


* In'ga ne pose aucun regard sur son "compatriote du désespoir." Il laisse la porte ouverte puis se dirige silencieusement vers la crique. Cette fois-ci, il porte une vieille chemise à manche courte et prend, au passage, une serviette qui traîne près du puit. Puis, il quitte son interlocuteur. Celui-ci le suivra-t-il ? *

* Sélim poursuit sa route silencieusement. Dans l'indifférence la plus totale, l'ancien guerrier olympien de la sagesse et de la victoire marche sur sa terre d'accueil et ne cesse de poser quelques regards furtifs vers le ciel. Pendant ces instants, son attitude devient mélancolique à mesure que se lit sur son regard une certaine amertume. De temps en temps, il s'arrête en chemin, pose un genou à terre et arrache méthodiquement quelques herbes qu'il entreprend de mettre dans sa poche. Puis, il se redresse et continue sa route jusqu'à la crique. *


* Lorsqu'ils parviennent enfin à la calanque, l'Ermite se dirige vers une petite crevasse situé sur la gauche, dans une paroi rocailleuse, érodée par la force des flots. Puis, il enlève un bout de pierre et sort les herbes de sa poches. Elles viennent rejoindre un amas herbeuse bien dissimulée. Ensuite, il referme la petite cavité avec la pierre. Par la suite, il se déshabille lentement et se retrouve tout nu. Sous la lumière du soleil, il révèle une fine musculature bien dessinée. Il enter progressivement dans l'eau et y baigne ses membres inférieurs. *


Tout à l'heure, tu m'as demandé mon nom n'est-ce pas ? Je m'interdis de le prononcer car je ne mérite pas de le porter. Révéler ma véritable identité apporterait le déshonneur à mes racines et à ma Divinité. Désormais, l'on me nomme In'ja. Les gens d'ici me surnomment l'Ermite. Ici, je ne suis qu'un humain parmi les humains. D'ailleurs, je ne mérite pas de porter mon armure. Lorsque je la revêtirais, cela sera avec un profond regret.


* Puis, il se tourne vers l'invité et pose un long regard appuyé sur sa personne. Les vagues de la mer s'échouent paisiblement sur son dos. *


Purifies ton corps dans l'eau apaisante de la mer. Elle nettoie le corps et assainit l'âme et l'esprit.


* Sans mot dire, il se tourne et s'enfonce dans l'eau jusqu'à ce que son corps soit entièrement enfoui sous l'eau. Là, il s'assoit sur le sol marin et se met en position de méditation. Les jambes croisées, les mains posés sur ses genoux, il reste en transe et semble s'accommoder du manque de respiration. Une fois, cela achevé, il sort de l'eau, reste debout et statique. Si l'ancien chevalier noir au service de Hadès l'a suivi dans la mer, le Banni jettera la serviette vers son interlocuteur afin qu'il se nettoie le corps. *


Tu avais une opportunité de préserver le monde. Tu as fait un choix qui t'appartient. Je n'ai pas à le commenter. Néanmoins, il est hérétique de penser que certaines personnes méritent de vivre plus que d'autres car chaque existence est précieuse. Ceux et celles qui prétendent sauver le monde par le sang sont dans le fourvoiement le plus exagéré.


* Enfin, lorsque la chaleur bienfaitrice du soleil a séché le corps de Sélim, il se rhabille lentement et pose un dernier regard sur la mer qui s'échoue sur le récif. Puis, il incline respectueusement la tête avant de se poser à côté de son " Compatriote". Ses yeux se portent au loin droit devant lui tandis que le vent marin caresse son visage et fait virevolter quelques peu ses courts cheveux couleur ébène. *


Kyrian, il y a ceux qui choisissent de naître en tant que traître. Il y a ceux qui le deviennent par la force des évènements. Enfin, il y a ceux qui le deviennent par obligation. En définitive, il ne tient qu'à toi de ne plus être un paria aux yeux des autres... Yà lla, Yà lla, bay sa tool... Aide toi, le Ciel t'aidera...

Tu sais depuis le temps je ne penses plus à toutes ces belles paroles. Il m'est arrivé tellement de choses que je ne crois plus en l'homme. Je ne me suis jamais considéré en traître, je fais mes choix et tant pis si ça ne plait pas aux autres. Quand au fait que chaque existence est précieuse... Ce n'est que pure bêtise. Il existe dans le monde des hommes pire que le diable et notre Maître réunis et qui vivent alors que notre Maître devrait être détruit... Non!! Il ne devrait rester sur Terre que ceux qui mériteraient de vivre!!
J'ai vu tellement de personnes chères à mon coeur mourir alors que d'autres qui ne méritent même pas de respirer vivent!! Ce monde est trop pourri et mérite d'être purifié.


* Sélim ne dit mot puis poursuit silencieusement son chemin. Il poursuit sereinement un itinéraire qu'il emprunte depuis une semaine. Au passage, il aperçoit deux vieillards qui se dirigent vers la crique. Il les salue d'un simple hochement de la tête. Les vieilles personnes lui rendent sa salutation et observe le Spectre. Puis, poursuivant leurs chemins, ils murmurent quelques paroles entre eux. L'ancien guerrier olympien de la sagesse et de la victoire sourit tandis qu'il retourne à la demeure de l'Ermite. *


* Il se dirige derrière la petite maisonnette et entreprend de prendre deux vieilles bêches. Puis, il en tend une à Kyrian. Devant les deux hommes, un champ de deux hectares. Sur la gauche, des salades, des plants de tomates ou de haricots trônent courageusement malgré la chaleur de l'île. Sur la droite, un peu au loin, des pommiers, des poiriers semblent plantés depuis bien longtemps. L'Ermite regarde l'environnement puis pose son regard sur son visiteur. *


Ce champ appartient à un vieux couple qui habite en ville. Autrefois, l'homme fut criminel de la pire espèce. Puis, il a rencontré sa femme et s'est racheté une conduite. Libre à toi de travailler la terre comme tu le désires. Si tu veux de l'eau, va en chercher dans le puit. Mais prends garde à l'économiser car c'est tout ce que nous disposerons. La prochaine livraison se fera dans deux semaines. En d'autres termes, prends ce qui t'appartient par ta volonté.


* Le Banni de l'Olympe se dirige derrière la maison et prend une vieille brouette. Puis, il se dirige sans poser un seul regard sur Kyrian vers la milieu du champ. Puis, il prend la bêche et commence à creuser de nouveaux sillons où il pourra semer divers grains. *


Parce que ta vie n’a été qu’une suite de malheur, tu ne crois plus en l’homme ? Tu es libre de mener ta vie comme tu le souhaites. Néanmoins, tu empruntes un mauvais chemin: tu crois au manichéisme. Le blanc, le noir. Le bien et le mal. Pourtant, cela est faux. Tout comme le vieil homme qui m’a permis de vivre ici en échange du travail de sa terre, il existe le repentir. Tous les êtres vivant sur cette terre éprouve de la tristesse. Mais les regrets qu'ils éprouvent, les fautes qu'ils ont commises... Chaque être humain tentent de les réparer... Certains y parviennent, d’autres échouent. Mais la conscience est omnipotente.


* Le Soleil flotte au sommet du ciel. Son rayonnement diffuse une large lumière qui éclaire toute la terre. La température du sol augmente constamment au fur et à mesure que la journée avance. Pourtant, elle semble tempérée par un agréable vent marin qui adoucit l’air ardent de l’île de Schinoussa. *


Tu ne prends aucune distance avec les évènements. Tu réagis dans l’impulsivité. Mais tâche de voir l’ensemble de la situation avec plus de recul. Sur la terre des bannis, les propos du Seigneur Fléau furent: « je vous octroierais une vie éternelle et un pouvoir défiant toute imagination si vous exécutez mes ordres sans détours et que vous exterminiez toute la race humaine et les Dieux contrôlant la terre. Cette misérable planète a été et est toujours la proie d'interminables guerres. Le règne d'une poignée d'élus commencera d'ici peu pour purifier ce monde. » Selon toi, les justes vivront et les maudits mourront. En d’autres termes, ce sera le règne d’Utopia. Néanmoins...


* Sélim se dirige vers les arbres fruitiers avec sa brouette. Une vieille échelle est posé contre le tronc d’un arbre solidement planté sur le sol. Puis, il grimpe et entreprend d’arracher les pommes comestibles. *


Les paroles du Seigneur Fléau ne me permettent pas de croire qu’il veut véritablement purifier le monde. Il ne désire que conquête sanglante. Non...N'a-t-il pas demandé que nnous exterminions la race humaine et les Divinités ? Cette déité veut régner sur un monde sans vie et nous sommes dans l’obligation de l’aider. J’ajouterais que la noirceur de son cosmos est terrifiante. Il n’a aucune once d’humanité. Il est la Mal Personnifié. Crois-tu vraiment qu’un être de cette trempe veut vraiment purifier le monde ?

* Sélim est en train de continuer de jardiner lorsque son invité quitte es lieux. L'ancien guerrier olympien de la sagesse et de la victoire secoue la tête de dépit puis ne pense plus à lui. Toute son attention est attirée par sa rencontre, cette nuit, avec les Orishas. Le soleil commence à se coucher lorsqu’il rentre vers sa demeure. Sur la vieille brouette, il y a des fruits et des légumes. Les instruments sont rangées consciencieusement. La nuit commence à tomber lorsque Sélim s’assoit sur le perron de la petite maisonnette. Il mange deux pommes et observe les étoiles dans le ciel d’un air rêveur et absent. Puis, lorsqu’il a fini de se sustenter, il se relève doucement et se dirige calmement vers la grotte. *


Je ne peux plus supporter ma situation. Être un démon du Chaos ne me correspond pas et je me refuse à perdurer sur ce chemin qui ne sied point à ma condition. Je suis un guerrier olympien au service de Zeus, Seigneur tout puissant de l’Olympe. Je veux le rejoindre, il doit bien exister un moyen.


* Désormais, il fait nuit et l’Ermite se trouve dans les profondeurs de la grotte. En ce moment même, il est assis en position de méditation: ses jambes sont croisés et ses mains sont posées sur ses genoux. Il est torse nu et ses yeux sont clos. Il ne manifeste aucune émanation cosmique et son aura de guerrier est éteint. Il atteint enfin la libération complète de son esprit lorsque quinze manifestations divines se présentent à lui. Ces apparitions prennent d’abord la forme de flammes multicolores. Ensuite, elles deviennent des silhouettes qui l’entourent. Enfin, ces représentations se métamorphosent et prennent des apparences humaines. *


Cette journée fut bien longue n’est-il pas ? La rencontre avec l’un des tiens nous a beaucoup appris sur ton potentiel. Tu es bien le fils de ton père et nous ne pouvons tous que prendre en considération ta force et ta sagesse. Néanmoins, tu es encore bien jeune. Comme promis, nous allons t’aider. Pourtant, tu devras te montrer patient. Un pouvoir appelle à de grandes responsabilités. Reçois le don. Tu reviendras auprès ceux et celles qui te sont chers. Pourtant, acceptes en le prix. Tu ne te souviendras pas de tes précédents évènements. Le Roi Démon ne peut rien contre nous et nous allons le lui prouver sur le champ en te libérant de sa malédiction.


* Sélim reconnaît la voix d’Obatala. Il écoute attentivement les dires de la Divinité tout en maintenant sa concentration. *


Nous allons faire de toi le digne représentant des Orichas. A travers toi, tu représenteras la croyance de tout un peuple persécuté. Ensemble, nous combattrons les forces du mal. Si tu désires continuer à servir ton Dieu, nous n’y voyons aucun inconvénient si tel est ton désir. Un jour viendra où tu sauras libérer la toute puissantes des Orichas. Nul ne saura alors te résister.


* Par la suite, Les êtres divins se matérialisent en quinze boules lumineuses qui pénètrent dans le corps de Sélim. Au fur et à mesure que son pouvoir s’accroît, la malédiction s’échappe. En revanche, des images troublantes apparaissent en lui: il voit tout un peuple être sous le joug d’envahisseurs. Tortures et dissimulation se mêlent aux croyances et aux invocations dissimulées. Sélim saisit que ce peuple est celui de son père. Enfin, l’Ermite redevient Sélim, guerrier olympien de la Sagesse et de la Victoire. Son potentiel vital et cosmique se sont accrus: il se sent plus fort. *


N’oublie jamais que la sagesse est un acte de tous les jours. La Sagesse apporte la victoire à celui qui croit en elle. Ta vie est encore longue. la Bénédiction t’accompagnera si tu ne perds pas espoir en toi. Nous serons là, nous serons en toi. Jamais, nous ne t’abandonnerons. Maintenant... Va... Et rejoins ton Seigneur.


Ô Grande Orishas, je vous remercie. Désormais, je serais le Gardien des Orishas. Non seulement je combattrais au nom de Zeus pour la paix dans le monde. Mais, je sauverais le peuple de mon Père... Qui est aussi le mien. Ici, en cette nuit et en cette instant, j’en fais le serment.


* Les Orishas disparaissent lorsque Sélim se relève et entreprend de quitter la grotte. Le jour se lève, le soleil commence à s’élever dans un ciel au couleur orangé. L’obscurité cède la place à une rafraîchissante luminosité. Un large sourire naît sur le visage du dorénavant Guerrier Olympien de la Sagesse et de la Victoire. Il intensifie sa cosmo énergie et développe son aura de chevalier. *


Je ne sais ce qui m’est arrivé mais j’ai l’impression d’être sorti d’un très long cauchemar. Désormais, je n’ai plus peur de me cacher, je suis redevenu un chevalier au service de Zeus. Attends moi Seigneur de l’Olympe car me voilà de retour.