Atma du Lotus

Atma du Lotus

« Athéna »

VOTRE HISTOIRE

C'est à la toute fin de l'hiver 1723 que la toute première apparition de celui que l'on appellerait "l'enfant des étoiles" provoqua un étrange émoi chez les moines bouddhistes de Yumbulagang. Appelés par le chef du village voisin au temple, ils avaient reçu pour mission de se rendre au pied de leur montagne pour constater et méditer sur un étrange mal. Une maladie semblait s'en prendre aux animaux de ferme : sous la forme de tâches brunes apparaissent au niveau du crane dans un premier temps, avant de s'étendre au reste du corps des pauvres bêtes, finissant par les emporter dans de grandes souffrances. Interdits par ce genre de malédiction, les moines s'étaient d'abord réfugiés dans l'introspection et la méditation, avant de tenter d"expulser" ce mal à l'aide de leurs champs et de leurs mantras...mais rien n'y faisait, et les animaux continuaient de tomber, emportant petit à petit les habitants vers l'anxiété et le désarroi. Mais quelle ne fut pas la surprise des moines lorsqu'un beau matin, une étrange lueur devançant le soleil attira leur attention en provenance de l'un des champs. Là-bas, un jeune enfant toute juste en âge de se tenir debout, vêtu de simples habits en tissu déchirés par un temps bien plus long que son existence naissante, se tenait accroupi aux côtés de l'un des animaux mourants, ses deux mains posées sur le corps tout bruni de la victime. Contre toute attente, l'énergie de la vie se véhiculait depuis ses paumes pour se diffuser dans le corps de la bête, provoquant chez-elle des gémissements non pas de souffrance, mais d'apaisement. Il était en train de guérir le mal, et d'un simple sourire en direction des moines il venait également de dissiper toute crainte en eux. Ce jour là, le jeune Atma guérit tous les animaux, et jamais plus le mal ne réapparut. Les moines décidèrent d'emmener le garçon au sein de leur temple, tout autant pour lui enseigner que pour apprendre de lui : car le talent est aussi une forme de sagesse.

Des années plus tard, alors qu'il venait d'atteindre ses 13 cycles terrestres, c'est en tant que jeune moine de Yumbalagang qu'Atma entama son tout premier voyage initiatique vers d'autres contrées. Ce long périple commença naturellement par les Indes et le grand Orient, berceaux de la doctrine qu'il avait épousée dans la moindre hésitation, comme s'il avait été destiné à se lier à elle. Il renforça ainsi sa connaissance des pensées de Bouddha, tout en l'enrichissant de ses très nombreuses doctrines formant les branches du titanesque arbre au pied duquel il s'appliquait à méditer. Par la pensée il atteignait toute chose, et par l'énergie tout chose lui répondait, marquant son âme bien plus profondément que son jeune corps d'adolescent. C'est à cette occasion qu'il se prit de fascination pour la fleur de Lotus : symbole parfait de l'équilibre en tout point de l'univers et des nombreux univers reliés à lui. Son voyage en Occident fut tout aussi riche en découvertes, avec la nuance si fragile des religions basées sur le nombre de fidèles plus que sur la profondeur de leur enseignement individuel. Atma eut bien du mal à comprendre la réelle raison des nombreux massacres du passé dont il fut témoin des stigmates et de l'héritage. Tuer au nom d'un dieu était alors une notion qui lui paraissait bien loin de sa nature, mais comme toute chose de l'univers, il apprit ainsi que la mort se devait d'être dans cette équation, tout comme la souffrance. Une étape très importante de son voyage initiatique fut la visite d'un lieu particulièrement empli d'énergie : le Sanctuaire. Les moines de Yumbulagang n'y étaient pas étrangers, car des siècles auparavant, une déesse leur avait fait l'immense honneur de leur rendre visite. En remerciement de leur accueil et de leurs valeurs, elle leur avait confié l'une des reliques les plus sacrées de la planète : une armure. Bien entendu, les moines avaient fait vœu de conserver cette relique sans jamais la revêtir, attendant qu'un jour peut-être la déesse revienne les honorer de sa présence et récupère son bien. Au Sanctuaire, le jeune moine Atma apprit tant de choses qu'il lui fallut tout le trajet du retour pour assimiler tout ce savoir. Comme il s'en était toujours douté, les voix de l'univers n'étaient pas les seules à pouvoir communiquer avec les mortels : des dieux étaient parmi eux, et leur sagesse était infinie.

Des années durant, Atma médita sur ce fait : tantôt spectateur, tantôt juge des actes divins dont il avait entendu parler, mais jamais accusateur. Comment blâmer la moindre parcelle de ce qui constituait un tout ? Si un dieu se préoccupait de la vie, il était naturel qu'un autre se charge d'honorer la notion de mort. La mort ne tarda par ailleurs pas à se rappeler à son souvenir d'ascète : emportant le grand maître du temple pour la poursuite de son immense voyage, dans l'attente de connaître la nouvelle page de son épopée à travers sa réincarnation. Aucun moine ne se sentait appelé par le Grand Tout pour prendre la place de maître, aucun sauf Atma, qui eut la vision dans ses songes d'une immense fleur de Lotus dorée ouvrant ses pétales et dévoilant...la saint relique du temple, l'armure du Lotus. C'est à 18 ans qu'il devint chevalier d'Athéna : un bien étrange chevalier certes, mais un chevalier rien de moins et rien de plus. Car telle était la vision d'Atma, une armure et ses immense pouvoirs non pas pour répandre la parole de sa déesse, mais pour s'ouvrir de plus belle à l'entièreté d'un univers n'attendant que l'attention des êtres les plus éveillés. Dès lors pour ce chevalier, aucun fait d'arme, aucune violence ni aucun miracle : mais de la recherche perpétuelle de spiritualité, accordant autant d'importance à la caresse d'une rosée du matin, qu'à la volonté des dieux. Le sanctuaire sembla accepter cette idée, envoyant rapidement une missive apposée du sceau de la déesse pour entériner cette nouvelle fonction.

Les choses auraient ou perdurer ainsi jusqu'au crépuscule de l'existence d'Atma si le temple n'avait pas fini par recevoir des années plus tard une estafette de serviteurs du Sanctuaire, apportant au moine-chevalier une nouvelle lettre accompagnée du sceau de la déesse. C'est en l'année 1756 que cette lettre allait proposer un nouveau chapitre au chevalier du Lotus. De par sa volonté de lutter contre un mal grandissant et omniprésent à l'échelle de la planète, la déesse en appelait à tous ses chevaliers valides et disséminés à travers le monde. C'était une convocation. Sans hésiter le moindre instant, Atma décida d'abandonner sa méditation pour se rendre, pour la seconde fois de son existence, au sanctuaire. Non plus en tant que jeune moine désireux d'apprendre, mais en tant que chevalier dans la force de l'âge et désireux d'apprendre...

MES INFOS +

Atma a été formé à penser comme un ascète, en maîtrisant ses émotions et en appliquant à la lettre les valeurs qui lui ont été inculquées par son ordre. En tant que jeune disciple déjà, il se montrait particulièrement éveillé à tout ce qui l'entourait, n'écoutant pas seulement avec ses oreilles, mais avec son âme. La planète lui répondait et de ses longues conversations avec elle (à travers la méditation), il apprit à aiguiser un peu plus ses sens chaque jour, jusqu'à devenir maître du temple, et gardien de la prestigieuse armure du Lotus : relique jadis offerte par Athéna elle-même aux moines de Yumbulagang. Son immense concentration et sa maîtrise le rendent véritablement puissant et fiable, parfaitement incorruptible et imperméable à toute forme de peur.

Bien qu'humain, Atma s'est peu à peu éloigné de sa condition mortelle pour s'enfermer toujours plus dans l'art méditatif. Dixit les quelques autres chevaliers ayant entendu parler de lui ou l'ayant rencontré au fil de l'un de ses rares voyages, il passe pour un illuminé au sens négatif du terme, demeurant perché loin de la réalité et absent de toute action importante. Cette réputation d'inaction peut parfois lui valoir la méfiance de ses comparses, si ce n'est l'incompréhension. En outre, Atma est quelqu'un de très difficile à appréhender, et avec qui tisser quelque lien social que ce soit peut devenir une quête épique voire périlleuse. Ultime tare de ce chevalier hors du commun : son vœu de ne pas ôter la vie quelle que soit la forme qu'elle peut revêtir. Il livre ses combats par l'esprit et non par ses poings, encore un aspect que les autres chevaliers peuvent avoir bien du mal à comprendre et à accepter.

Au combat, Atma maîtrise un art ancestral et spirituel à un niveau tel qu'il est capable de déclencher un affrontement non pas physique, mais spirituel. C'est d'ailleurs grâce à ce procédé qu'il parvient à ne jamais tuer personne, remportant les combats par l'esprit sans endommager le corps de ses adversaires. Ses arcanes sont terriblement puissantes et se jeter tête baissée vers lui alors qu'il se tient en position du Lotus revient à embrasser sa propre folie.