Refaire son Nid.

Dante placé dans sa cuve, prélèvements et analyses effectués, il ne restait au Griffon qu'à en attendre les résultats. Aussi pouvait-il enfin prétendre en toute légitimité à un moment de répit - et s'il savait par avance qu'il ne durerait hélas pas, il n'en prendrait pas moins tous ceux qu'il pourrait avoir. Tant la Guerre que ce qui l'avait directement suivie l'avait éreinté, et il n'était que trop temps qu'il y remédie, ne serait-ce que dans une moindre mesure.

Le palais comptant quantité de salons, il n'eut qu'à traverser le couloir pour en trouver un. Dans un soupir soulagé, il se laissa choir sans guère de manières dans le premier fauteuil moelleux passant à sa portée,  par trop heureux d'enfin pouvoir se le permettre.
Pour un peu, il en serait presque venu à regretter l'époque pas si lointaine  où il pouvait disparaître pendant des semaines, sinon des mois, sans que personne le remarque - ou en ait quelque chose à faire. Le revers de la médaille.
Heureusement, le poste procurait aussi certains avantages - parmi lesquels un logement de fonction, quand aucun dieu ne s'arroge le droit de le démolir sans raison.

Bien que celui-ci ne s'accorde plus à sa tenue actuelle, il n'en matérialisa pas moins son sempiternel haut-de-forme, masquant ses yeux au moyen de son rebord.
À défaut de pouvoir les fermer - il n'était pas certain de vouloir découvrir comment l'actuelle incarnation d'Hadès tirerait l'un de ses Juges de la sieste -, au moins pouvait-il les reposer un tant soit peu.

En à peine quelques heures, Anténora avait retrouvé toute sa superbe - peut-être même plus encore. Ce n'était malheureusement pas la première fois que le palais finissait en ruines, aussi Alessio s'était-il assuré de pouvoir le rebâtir au besoin - même si c'était la première fois qu'il lui fallait le faire à partir de rien. Tant qu'à y être, il en avait profité pour apporter quelques petites améliorations  - et se débarrasser pour de bon des dernières traces de Minos qui, çà et là, subsistaient encore dans son architecture. Que l'ancien roi de Crète soit pour de bon consigné à l'oubli, là où était sa place.

Malgré l'hospitalité dont il avait fait preuve à leur égard, ni Aratos ni Nephtys n'étaient encore là à son retour, sans qu'aucun d'eux ait pris la peine de lui indiquer où ils étaient partis - non qu'ils y soient tenus, certes, mais une note quelconque eut été bienvenue. Qu'importe ; il s'en enquiérerait plus tard. Tout deux étaient, en principe, assez grand pour s'en sortir sans sa supervision.
Ainsi avait-il les lieux rien que pour lui, bien qu'il lui eut été facile de s'y isoler même en présence d'invités s'il l'avait voulu. Il était, après tout, seul à pouvoir s'y retrouver - et plus encore maintenant qu'il en avait revu la structure, à l'occasion de ces travaux impromptus.

Alors même que son esprit errait à la lisière de l'inconscience sans qu'il puisse s'y laisser sombrer, le pouvoir dont il avait investi son terrain continuait d'irriguer les couloirs, procédant aux derniers ajustements.
Peut-être avait-il omis l'un ou l'autre détail, mais ce ne serait, à priori, rien qu'il ne puisse corriger par la suite. Déjà, son « personnel » avait repris ses fonctions, achevant de remettre en place ce qui devait encore l'être.

Quoi qu'Athéna ait espéré accomplir, il n'en restait déjà presque plus trace - à son niveau, du moins ; si Kazuki avait quant à lui profité de la générosité d'Hadès quant à son propre domaine, la restauration de la Caïna, elle, risquait de devoir attendre. Enfin, ce n'était pas non plus comme si Dante allait avoir besoin d'un toit autre que le sien d'ici à ce qu'il sorte de son repos forcé...

Réprimant un bâillement, Alessio joignit les mains sur son torse et se laissa aller à la somnolence, ne pouvant qu'attendre le moment où le sombre monarque et sa délégation seraient prêts à partir.

Et sous ses paupières, une lueur d'argent continuait de briller.

Tenue actuelle

Anténora avait été reconstruite, mais on ne pouvait en dire autant de ce qui l'entoure. Sans doute faudrait-il encore quelques temps pour que ses parages retrouvent leur état naturel - si tant est que le terme ait réellement cours dans le Monde du Dessous. Le panorama n'avait jamais brillé par sa splendeur, mais cela restait toujours préférable au terrain vague qui l'avait supplanté depuis le passage d'Athéna.

Seuls se dressaient les deux palais d'ores et déjà restaurés au centre de ce morne paysage, le troisième continuant pour l'heure de faire partie de la poussière qui en tapissait les sols. Aussi est-ce pour ainsi dire au milieu de rien que le Bénou vint se poser - rien que de la pierre terne et les cendres de ce qui fut. N'y eut-il eu la demeure à proximité en guise de repères, il eut été impossible de savoir à qui appartenaient ces terres.

Qu'il ne s'y trompe pas cependant ; c'était bien sur le domaine du Griffon que ses ailes l'avaient déposé, et il n'allait pas tarder à en avoir confirmation. Car bien que plus grand chose ne se dresse en ces lieux, le peu qui restait encore debout projetait une ombre - assez pour que certaines choses puissent s'y mouvoir.
Tout autour de lui put-il voir s'ouvrir des yeux jaunes ronds comme des billes, luisant dans la pénombre.

Les créatures auxquelles ils appartenaient émergèrent du sol une à une, et elles étaient venues nombreuses ; il y en avait plusieurs dizaines, peut-être cent. Si la plupart d'entre elles étaient de taille dérisoire, lui arrivant à peine à la cheville - littéralement -, une poignée de leurs pairs, un rien plus massifs, se tenaient au second rang.

Il était encerclé.

Et si ce public inattendu à sa crise de nerfs ne faisait à priori montre d'aucune agressivité, leur attitude étant plutôt interrogative, se retrouver soudain entouré d'autant de spécimens - surtout sans savoir au juste d'où ils étaient sortis - n'était pas de nature à rassurer qui que ce soit. Et si d'aventure ils décidaient de s'en prendre à lui, pourrait-il seulement les brûler tous ?...

Allons allons, les enfants, s'éleva une voix engourdie par le sommeil. Laissez-lui un peu d'espace, vous allez le mettre mal à l'aise.

Docile, les « enfants » en question s'écartèrent pour laisser passer le maître des lieux, lequel faisait de son mieux pour étouffer un bâillement. Une fois n'est pas coutume, le Juge du Griffon paraissait un rien défait ; quand bien même il savait que son repos ne serait que de courte durée, il n'avait pas prévu un tel réveil. Passant les mains sur son visage, il en profita pour se recoiffer afin de retrouver un semblant d'allure.

Rebonjour, Spectre du Bénou... Ou bonsoir, j'imagine, fit-il en posant un œil dubitatif sur la montre à gousset qu'il venait de sortir de sa poche. La notion de jour et de nuit n'avait pas réellement sa place ici, mais il s'efforçait de garder un minimum de repères. Il ne t'aura pas fallu longtemps pour revenir, à ce que je vois. Bon retour parmi nous, donc. Puis-je néanmoins te demander ce que tu fais dans mon jardin ?

Ah, ne t'en fais pas pour eux. Ce ne sont que mes serviteurs. fit-il, ayant remarqué les coups d’œil anxieux que Ryûichi leur adressait à intervalles réguliers. Il tapota la tête de l'un d'entre eux - l'un des plus grands, bien qu'il ne lui arrivât jamais qu'à la hanche -, sans qu'il y réagisse en quoi que ce soit.

À la différence de ceux de taille plus modeste, lui, et les autres comme lui étaient pourvus de vêtements, quand bien même il ne s'agissait que de longues robes à capuches aux couleurs ternes. C'était semble-t-il la seule chose qui les distingue du gros de la masse, le reste de leurs silhouettes étant à priori strictement identique aux autres - mais en plus grand.

Là où l'autre variété était représentée par plusieurs dizaines de spécimens, celle-ci n'en comptait vraisemblablement que trois - du moins parmi ceux qui s'étaient déplacés pour accueillir le Bénou. Cela semblait vouloir indiquer qu'ils étaient plus rares, quoi que ces choses puissent être en vérité.

C'était ta première mort ? interrogea Alessio, ne pensant apparemment pas utile de fournir plus d'informations à leur sujet. On s'y fait, je te rassure.

Il est vrai que certains Spectres le devenaient sans avoir encore goûté au trépas ; c'était peu courant, mais cela pouvait arriver. Le Bénou était-il de ceux-là ? Quoi qu'il en soit, il restait une recrue récente au sein de l'Armée des Morts ; qu'il n'ait pas encore eu le temps de se familiariser avec les prérogatives inhérentes à cette appartenance n'avait rien d'étonnant.

Je vois. Et bien, je pourrais difficilement te reprocher d'abimer ma pelouse en l'état, mais je te saurai gré de rendre tes arrivées un peu plus délicates quand j'aurai pris le temps de replanter mes orchidées.

Il claqua des doigts, et le cratère formé par Ryûchi lors de son atterrissage commença à se reboucher sous ses pieds, comme par enchantement. Ce n'était pas parce qu'Athéna avait rasé les lieux que l'on pouvait se permettre de les dégrader plus encore ; il allait déjà être assez laborieux de leur rendre un minimum de prestance.
Dans le même temps, il s'avéra que le Juge avait désormais une cigarette entre les lèvres, d'ores et déjà allumée - sans que le Bénou l'ait vu porter la main à sa bouche à aucun moment, pourtant.

Mais puisque tu es là... Thé, café ? Il tapa dans ses mains et l'une des créatures plus conséquentes entreprit aussitôt de se dandiner en direction du palais, présumément pour aller y quérir les breuvages proposés. Quant à Dante... J'ai bien peur qu'il n'en soit pas sorti indemne. Il a affronté Athéna avant moi, et a reçu de plein fouet son attaque la plus puissante. Il est mort, oui, et il est revenu, mais il l'a fait un peu trop vite. La résurrection ne s'est pas passée correctement. Je crois que nous allons devoir nous passer de lui pour le moment. Son regard dévia sur le côté, alors qu'il ressassait les faits pour en faire le récit - et sur sa mine pensive, l'on aurait cru, l'espace d'un instant, lire un semblant d'inquiétude. Enfin, advienne que pourra. Nous nous en sommes déjà mieux tirés que l'on aurait pu s'y attendre, je suppose qu'il ne faut pas trop en demander.

Oui, malgré ses allures de guerrier chevronné, Ryûichi était encore un très jeune Spectre ; qu'il s'émerveille encore de ces simples tours de passe-passe en était la preuve... Même s'il était vrai que ceux côtoyant assidument Alessio tendaient à s'y faire plus rapidement que les autres. Si ce dernier était loin d'avoir pu prendre autant de repos qu'il l'aurait espéré, les émanations de tabac rendaient tout plus supportable.

Maintenant que je suis réveillé, autant faire preuve d'hospitalité, répliqua-t-il nonchalamment. Il ne fallut que quelques secondes au serviteur qu'il avait envoyé quérir leurs boissons pour revenir vers eux, les bras chargés d'un plateau d'argent. Malgré son pas précipité, le service à thé qu'il ramenait avec lui ne bougea pas d'un iota, pas plus que la théière ne laissa échapper la moindre goutte. À l'évidence, il savait s'y prendre - l'on pouvait même dire qu'il était fait pour ça.

Après avoir posé le plateau au sol, Athéna n'ayant pas laissé derrière elle la moindre aspiré qui aurait pu servir de support, il entreprit de servir deux tasses de ses petits bras obscurs avant de les tendre aux deux Étoiles Maléfiques - en commençant par l'invité, comme le veut l'étiquette. Il porta la sienne à ses lèvres sans plus attendre, non sans avoir invité Ryûichi à en faire de même d'un geste de la main tant que c'était chaud.
Si celui-ci avait le palais fin, peut-être pourrait-il reconnaître un thé oolong surprenamment épicé ; possiblement chinois. Preuve, s'il en était besoin, que la récente destruction - et reconstruction - de sa demeure n'avait pas coûté au Griffon tous les luxueux produits qu'il pouvait avoir en sa possession.

Je ne suis pas fier d'avoir dû le mettre en première ligne, admit-il au sujet de la Wyvern - ou fallait-il déjà dire ex-Wyvern ? -, n'abaissant sa tasse que pour mieux inhaler une nouvelle bouffée de cancer à pleins poumons. Mais dans son état, c'était encore pour lui le meilleur moyen de se rendre utile. Si je ne l'avais amené devant elle, il m'aurait peut-être fallu l'abattre moi-même pour qu'il puisse reprendre ses esprits. Inutile de dire que ce n'aurait pas été le meilleur moment.

Non seulement y aurait-il laissé une bonne partie de ses forces, mais Dante n'aurait en plus pas pu réaliser le précieux travail de sape qui lui avait permis de prendre la tête - et les yeux - de la Sagesse par la suite. La Guerre Sainte aurait pu prendre une tournure bien différente. Mais étant donné l'état dans lequel son vieil ami se retrouvait désormais, il était difficile de ne pas se sentir un brin coupable, même pour lui - si inhabituel que ce soit. Une étincelle d'argent crépita dans ses yeux.

Avant qu'il ait pu ajouter quoi que ce soit, voilà que le Bénou se jetait à terre pour implorer son aide - lui demander de le former. C'était pour le moins inattendu, si bien que le Griffon en resta coi un bref instant, un sourcil dressé par la perplexité tandis que sa cigarette se consumait seule au bout de ses doigts.
Rares étaient ceux à pouvoir se vanter d'avoir réussi à lui couper la chique, qu'ils soient dieux ou hommes ; l'Étoile de la Cruauté venait de rejoindre un club très fermé. Qu'il veuille s'améliorer était louable, mais pourquoi auprès de lui spécifiquement ? Qu'attendait-il de sa part ?

Et bien... Ce n'est pas que je ne veuille pas, dit-il en se grattant pensivement la tempe, mais c'est que je ne suis pas vraiment un grand guerrier. Je ne suis pas sûr que tu y trouves ton compte. Pour être franc, je me serais plus attendu à te voir suivre les traces de ce cher Kazuki. Il dodelina de la tête. Et puis, le dernier à qui j'ai essayé d'apprendre quelque chose a fini dissous dans la lave d'un volcan. D'accord, il a fini par s'en remettre, mais il y a de quoi douter de mes capacités d'enseignant.

Resté à proximité, l'étrange serviteur leva promptement les bras pour mettre le plateau à sa portée lorsqu'il fit mine d'approcher sa tasse vide, sans accepter d'être resservi. À peine l'eut-il reposée qu'un papillon des Enfers vint voleter à l'orée de son champ de vision, se dirigeant de toute évidence dans sa direction.

Ah. L'appel du devoir... soupira-t-il, levant un index recourbé pour lui permettre de venir s'y poser. Il se doutait de la teneur du message avant même d'en prendre connaissance. L'heure de la sieste était bel et bien finie ; pas de repos pour les méchants. L'on dirait que je vais devoir y aller. Je te laisse y réfléchir. Mais si tu es certain que c'est ce que tu veux... Je présume que nous verrons cela à mon retour.

Avec délicatesse, le papillon vint se poser sur ce perchoir d'appoint. De toute évidence, il se savait en sûreté auprès de lui ; sans doute lui avait-il déjà délivré un message par le passé, le Griffon étant l'un des - trop - rares Spectres à les traiter correctement.
Nombre de ses pairs se souciaient peu de les écraser après qu'ils eurent rempli leur rôle, estimant que les Enfers en avaient bien assez en réserve ; qu'un de plus ou - surtout - de moins ne faisait pas grande différence.
Un affront que l'Étoile de la Féerie pourrait bien leur faire payer cher, s'il lui revenait aux oreilles - et Alessio veillait régulièrement à ce que ce soit le cas lorsque celle-ci était incarnée, par souci d'honnêteté.

Tout fragile qu'ils soient, ces petits messagers prouvaient chaque jour leur utilité, ce qui était plus que l'on ne pouvait en dire de bon nombre de membres de l'Armée des Morts. Sans discontinuer, ils transportaient avec eux, en eux, toutes sortes de messages d'importance, de l'ordre martial le plus décisif aux secrets les plus sombres ; comment aurait-il pu ne pas les aimer ?

Lorsque l'émissaire ailé entra en contact avec sa main, Alessio prit instantanément connaissance de la missive qu'il cachait en son sein, sans ciller. Même après des années - voire des décennies -, certains avaient encore un moment d'absence en recevant leurs colis télépathiques, le regard vague alors qu'ils faisaient de la place dans leurs pensées pour mieux les réceptionner. Ce n'était pas son cas ; encore moins quand il se doutait déjà de ce dont il allait être question.

Eh bien, quand il faut y aller...

Pendant qu'il s'étirait pour se défaire des dernières bribes d'ensommeillement qui continuaient de lui coller à la peau, son regard revint se poser sur Ryûchi - qui semble-t-il, n'avait toujours pas dit son dernier mot. Littéralement, puisqu'il se lança dans une nouvelle vague de supplications, bien décidé à s'allouer ses services. Au moins, il savait ce qu'il voulait et ne manquait pas de persévérance pour l'obtenir.
Ainsi donc, il voulait apprendre à commander aux vents ; Alessio comprenait un peu mieux. À bien y penser, il l'avait déjà mentionné rapidement - mais la stupeur était telle que ce n'était pas la partie de son discours sur laquelle le Juge s'était le plus attardé.

Allons allons, relève-toi, tu vas prendre la poussière. Comme je le disais, ce n'est pas que je ne sois contre, reprit-il en haussant les épaules. Je pense juste que ma façon de faire n'est sûrement pas celle qui te conviendra le mieux. Mais si tu y tiens, ma foi, j'imagine qu'on peut s'arranger... Plus tard, cependant, précisa-t-il alors que le papillon luminescent quittait ses phalanges pour reprendre son envol. Le seigneur Hadès réclame ma présence, et nous savons tous les deux qu'il vaut mieux ne pas le faire attendre. Il eut un geste pour la créature encapuchonnée qui les avait servis tous les deux, lui signifiant sans doute de ne pas remporter trop vite son plateau et ce qu'il soutenait. Si tu veux finir le contenu de la théière, je t'en prie. Il serait dommage de gâcher. Le Griffon se mit alors en marche, dépassant son vis-à-vis toujours prosterné, le saluant de la main sans qu'il puisse le voir. Tâche juste de ne pas aller trop loin d'ici à ce que je revienne, j'aimerais ne pas devoir te courir après. Soredewa, mata aimashou, Ryûichi-kun.

Le temps que le Bénou se redresse, il aurait totalement disparu.

~ Porte des Enfers.