Un simple avertissement... [PV Abel]

Perséphone s'était murée dans un opaque silence depuis que la calèche opalescente s'était élevée dans les airs et avait quitté le Sanctuaire. Elle n'avait pas prononcé le moindre mot lorsqu'Abel lui avait rapporté les dernières paroles du Saint d'or. Aucune contrariété ne se lisait sur son visage diaphane, aucune fluctuation d'énergie ne se distinguait à travers son aura. Abel ne comprenait pas qu'elle ait pu laisser passer une telle injure à sa personne. Il était décontenancé et courroucé, quant la Déesse restait d'un calme absolu.

Elle ne fit aucune remontrance à son spectre, ne lui imposa silence à aucun moment. Elle le laissa parler tout son soûl tandis que les chevaux filaient, rapides comme le vent au coeur d'un ciel sans nuages.
Bien que les animaux mythiques traversaient le ciel à vive allure, il leur fallu quelques heures pour arriver à destination.

L'imposante tour de Jamir se profilait à l'horizon, parée de ses pierres blanches qui s'élevaient presque jusqu'à toucher l'extrémité de ce monde. Dans un certain sens... cette construction était une aberration presque aussi incongrue que la Tour de Babel, réduite à l'état de bûchettes depuis fort longtemps.

D'apparence propre et entretenue, la tour donnait pourtant l'impression d'être déserte. Ce n'est cependant pas le cas, ça ne l'est jamais. De tout temps à jamais, il y a toujours au moins un représentant qui veille sur cet endroit. La plupart du temps, est-ce un membre du peuple oublié et presque éteint de Mü.
C'est donc assez rapidement qu'un jeune homme vint à leur rencontre, alors que la Divinité Infernale quittait une fois de plus la douceur de sa calèche. Il ne devait pas avoir plus d'une trentaine d'années. Les deux points distinctifs qui trônaient sur son front, malgré les quelques mèches éparses qui le recouvraient, ne laissaient pas de place au doute. Il était le descendant du même peuple qu'Orion. Cela tombait parfaitement bien, à vrai dire...

“

Je vais te confier une chose, Abel...

”

L'épouse d'Hadès s'approcha à pas lents du jeune homme qui venait de leur souhaiter la bienvenue avec beaucoup de respect. Le même scénario se reproduisait. Il n'avait pas la moindre idée de l'identité de la femme qui s'avançait ainsi vers lui, mais ses sourcils froncés à la vue d'Abel qui la suivait de près, ne lui laissèrent plus le moindre doute.
Comme les autres... il avait été bien formé à reconnaître un spectre. Et, comme les autres, la première expression qui para son visage fut la méfiance.

Perséphone lui adressa un sourire doux et aimable à la fois, qui sembla rasséréné un peu l'humain. Aurait-il tiré des conclusions hâtives ? Etait-ce sans doute ce qu'il était en train de se demander... Certes, cette femme inconnue était accompagnée d'un ennemi juré d'Athéna, mais pourtant... son sourire si doux, son visage si aimable...
Dans un mouvement aussi aérien qu'angélique, les doigts de Perséphone s'élevèrent vers lui en un geste d'une extrême lenteur. Lorsque sa main arriva à hauteur de son visage, ses doigts se refermèrent sur sa paume les uns après les autres. Chaque doigt qui se fermait faisait naître une imposante racine qui s'extrayait du sol vigoureusement, tournoyant autour du corps de l'être qui se trouvait à quelques pas.
Un véritable ballet de racines, de feuilles et de branches valsa autour du jeune homme dans un maelstrom végétal extrêmement confus.

“

... je ne laisse jamais rien passer.

”

Ces mots ponctuèrent la scène finale d'un carnage sans nom.
Un immense arbre s'était élevé devant la tour mythique de Jamir, se dressant aussi haut qu'elle. Certaines de ses branches enserraient la pierre, la cassant par endroit, tandis que d'autres, plus fines et plus discrètes, s'étaient insinuées par des interstices à même l'édifice sacré. Un feuillage d'un vert émeraude splendide apparaissait sur quelques branches, s'infiltrant dans la pierre. Il semblait impossible de pouvoir pénétrer dans la tour sans abattre le puissant arbre et sans couper une à une toutes les branches qui l'avaient envahi.

Le spectacle était assez splendide, il fallait le reconnaître. Mais la beauté végétale ne s'arrêtait pas là.
Tel le trophée ultime de ce chef d'oeuvre qu'Hadès aurait sans nul doute adoré, le pauvre humain trônait au centre de l'imposant tronc. Ses membres écartelés par des branches aux épines acérées, plusieurs racines s'étaient profondément fichées dans ses organes, traversant de part en part son corps en de nombreux endroits. Le clou du spectacle étant une branche d'émeraude plantée dans sa cage thoracique à la place de son coeur, et deux fines brindilles couvertes de fleurs d'un blanc immaculé enfoncées dans ses orbites.
Il y avait tant de sang, que l'on avait l'impression que ce pauvre bougre s'était vidé nettement plus que la quantité dont il disposait.

Perséphone fixa un instant la scène qui s'étalait macabrement sous son regard brillant, avant de se détourner, visiblement satisfaite de son oeuvre, vers Abel.

“

Ceci mon cher Abel, est un avertissement. J'ai déjà prévenu ce chevalier de prendre garde aux mots qu'il employait avec moi. C'est la seconde fois qu'il me manque de respect. Alors dorénavant... pour chaque incorrection, pour chaque impolitesse, à chaque fois qu'il se placera plus haut qu'il n'est... la politesse lui sera rendue au centuple sur les personnes chères à son coeur. Tant qu'il n'apprendra pas à tenir sa place, cela continuera... encore et encore... j'ai l'éternité devant moi, je ne suis pas pressée.

”

(c) Codage par Asmareth pour Never Utopia

Cette visite du Sanctuaire avait laissé un goût amer au Spectre de Méphistophélès. Cela avait tellement été bref qu’il n’avait pas l’impression d’en avoir profité pleinement. S’arrêter à la première des douze maisons et sans avoir vu la déesse Athéna de surcroit. Mais le pire dans tout cela avait été les dernières paroles du chevalier d’or du Bélier. En temps normal le borgne aurait tout fait pour laver cet affront dans les plus brefs délais mais le départ de Perséphone avait changé la donne. Il lui avait juré fidélité un peu plus tôt et il ne se voyait pas la laisser partir sans escorte surtout en territoire « ennemi ». Curieux, il avait demandé innocemment à sa déesse pourquoi elle n’avait rien fait ou dit. Abel avait toujours cru que les dieux ne laisseraient jamais passer ce genre d’affront et pourtant….

Toutefois quelque chose ne tournait pas rond, Perséphone qui semblait impassible ne répondait pas aux interrogations de son Spectre et ne prenait même pas la peine de lui dire où le carrosse infernal se dirigeait. Il le découvrirait bien assez tôt c’était une certitude mais quand même il avait la désagréable impression que le bouquetin avait cassé sa déesse. Quand même s’il ne fallait que quelques insultes pour casser des dieux jamais Abel n’aurait entrepris de suivre un entrainement pareil pour devenir spectre ! Quoi qu’il en soit et bien que le bélier le laissait indifférent le borgne commençait à éprouver de la rancœur à son encontre, une rancœur presque similaire à celle qu’il éprouvait à l’intention de l’autre divinité nordique.

Après réflexion il jugea opportun de ne plus prononcer le moindre mot, après tout Perséphone était une divinité et elle en avait certainement déjà vu d’autre. Le temps lui apporterait les réponses qu’il se posait sur ce Orion et sur l’attitude de sa Reine. Il se passa quelques heures, assez pour qu’Abel devine que la destination n’était pas les enfers et lorsque le carrosse se posa il regarda à la l’extérieur. Des montagnes, des cailloux et une tour... il regarda Perséphone étonné de voir qu’elle l’amenait dans un lieu désert mais garda une nouvelle fois le silence. Habituellement il aurait déclaré une de ses phrases typiques du style « c’est charmant pour notre escapade romantique » ou encore « personnellement j’aurai choisi un endroit plus… typique » sauf que ce n’était clairement pas le moment.

La déesse descendit et le Spectre à sa suite avant de voir un homme se diriger vers eux. Ainsi l’endroit n’était pas désert et Perséphone devait le savoir. Il remarqua rapidement les deux points sur le front curieusement similaire à ceux du bélier et immédiatement un nouveau sourire venait s’étirer sur ses lèvres. Il en était certain, sa déesse n’était pas cassée et c’était même tout le contraire ! Enfin la jeune femme prenait la parole s’adressant directement à son Spectre qui prenait alors grand soin de l’observer et de rien dire afin de ne pas la couper. Si, effectivement comme il le pensait, elle avait été touchée dans son orgueil le spectacle allait être au rendez-vous.

Elle s’approcha du type qui était semble-t-il respectueux avant de déclarer qu’elle ne laissait rien passer et là le regard de son spectre devint carnassier. Abel semblait se délecter du spectacle qu’elle venait de lui offrir, toute cette végétation et cette mort si rapide et belle à la fois mais plus que cette assassina c’était le message qu’elle envoyait qu’il appréciait. Tout un symbole que de voir la dépouille ce type semblable à Orion devant cette tour qui, selon son intuition, avait un rapport avec le Saint du Bélier. Il écouta les paroles de sa déesse avant de prendre la parole à son tour avec le plus grand respect possible.

« Effrayante, imprévisible et sans pitié… vous êtes en train de conquérir mon cœur ma reine. » Il marqua une pause, un léger rictus sur son facies montrant ainsi à Perséphone qu’il plaisantait bien évidemment et il reprit : « C’est un beau message. Vous avez dit au centuple n’est-ce pas ? Laissez moi en tuer quatre-vingt-dix-neuf autres dans ce cas. J’ai moi aussi dû me faire violence pour ne pas répliquer à la première maison croyez-le. »

Méphistophélès effectua quelques pas, dépassant Perséphone pour s’approcher de toute cette nouvelle végétation. C’était une sublime manifestation de ses pouvoirs et le Saint du Bélier n’aurait aucun mal à deviner qui en était à l’origine. Posant une main sur le tronc, espérant en ressentir l’essence cosmique de sa divinité Abel reprenait :

« Pourquoi ne pas abattre cette immonde tour ? Ce serait un jolie présent pour le retour de votre époux vous ne trouvez pas ? »

Il attendait désormais un retour de sa reine, espérant tout de même pouvoir à son tour envoyer un petit message au chevalier d’or du Bélier.

Il n'était guère étonnant qu'Abel apprécie le spectacle qui se déroulait tel un tapis rouge, sang, sous ses yeux. Il était tout à fait le genre d'homme à ne pas se formaliser devant de tels procédés.
Perséphone eut une pensée rapide pour Lenalee. La concernant, il était par contre très peu probable que la petite punition administrée par les Ténèbres lui plaise autant qu'à celui qui l'accompagnait. Mais, comme toujours, il était également peu probable qu'elle se soit permis de dévoiler le fond de sa pensée à sa Divinité.

“

Je n'en doute pas... et ta verve, tout autant que ta retenue du moment, sont toutes à ton honneur Abel. Si tu t'étais lancé dans une vendetta quand nous étions au Sanctuaire, tu nous aurais mis en danger tous les deux, vraisemblablement.

”

Elle le dévisagea avec intensité quelques minutes, plus dans la continuité de ce qu'elle venait de dire, que parce qu'elle réfléchissait à sa demande. Abel est colérique, cynique, il a un humour relativement déplacé, il est orgueilleux, fourbe sans doute, possessif, prompt à l'emportement. Et pourtant... plus elle passait du temps avec lui, et plus une certaine confiance s'établissait entre eux.
Il avait agi comme il fallait au Sanctuaire, il avait pris la bonne décision et cela avait du lui coûter. Son tempérament, allié à ce qu'il semblait en mesure de déployer d'efforts, faisaient de lui le profil idéal du protecteur privilégié. Une impression qu'il était encore bien tôt pour transformer en certitude, voire en promotion officielle, mais cela en prenait le chemin.
L'avenir lui dirait prochainement ce qu'il convenait de faire.

“

Doigté et légèreté Abel. Trop point n'en faut. Ceci est un avertissement. Tuer une centaine d'humains est une déclaration de guerre. Je ne peux pas prendre cette responsabilité sans en parler à Hadès avant.
Tout comme il est hors de question de détruire Jamir. Cette tour contient des ouvrages encore plus âgés que toi, je me refuse à les abîmer. Par ailleurs ils peuvent servir dans l'avenir. Et... il serait nettement plus facile de reconstruire Jamir que de la libérer de son empreinte végétale actuelle. N'est-il pas plus intéressant que cette superbe oeuvre soit découverte telle quelle par nos amis les Saints...?

”

A ses derniers mots, un sourire se dessina sur le visage pâle de la déesse. Elle imaginait sans mal le faciès d'Orion lorsqu'il découvrirait ce qu'il s'était produit en ces lieux.

Reportant son attention sur Abel, les Ténèbres gardèrent le silence un instant, alors qu'elle l'observait. Elle ne pouvait l'autoriser ni à tuer à tout va, ni à détruire Jamir, cependant... Abel avait besoin de lâcher du leste. Il avait beaucoup pris sur lui, elle ne pouvait pas passer son temps à lui interdire tout ce qui aurait pu contribuer à relâcher la pression et renforcer leur lien naissant, qui plus est.
Alors elle conserva quelques minutes de silence, réfléchissant à quelque chose qui pourrait soulager son trop plein d'énergie.

“

J'ai vu ce que tu as fait à ma nature quand nous étions encore au palais. Sa majesté apprécie beaucoup l'art sous toutes ses formes... alors... agrémentes cette création comme tu le souhaites.

”

Elle esquissa un bref sourire pour toute ponctuation. Poison, piège, épines, s'acharner un peu plus sur ce corps... ah et en parlant de lui... Perséphone fit quelques pas vers le représentant du peuple de Mü dont elle souleva délicatement le menton entre deux doigts.

“

Dans le cas où la beauté de ce tableau t'aurait empêché d'en discerner le principal détail...

”

Alors qu'elle soulevait un peu plus la tête du malheureux, s'il y prend garde, Abel pourra distinguer une faible grimace de douleur sur ses traits encore juvéniles. Délicatement, sa main libre s'éleva dans les airs, se posant avec douceur sur la joue glabre qu'elle caressa du bout des doigts alors qu'elle reprenait.

“

Eh oui... il est encore vivant. Enfin... si on veut. Son âme n'est pas encore partie vers les Enfers car j'en ai décidé autrement. Je veux qu'il souffre et, par dessus tout, qu'il fasse souffrir celle ou celui qui aura le privilège de le trouver. L'arbre de vie lui permet de survivre. Oh... à peine... juste ce qu'il faut. Les Saints seront donc confrontés à un choix. Le laisser endurer mille souffrances et ne pas toucher à l'arbre, ou détruire l'arbre et tuer leur congénère. Il n'y a aucune autre solution.
En attendant il ne mourra d'aucune façon tant que l'arbre restera en place, donc tu peux laisser parler ta... créativité.

”

(c) Codage par Asmareth pour Never Utopia

Perséphone avait compris… elle avait compris pourquoi son Spectre de l’étoile céleste du commandement n’avait pas répliqué et cela le toucha. Tout cela était encore si nouveau pour lui, lui qui il y a encore quelques heures cherchait le moyen de déclencher une guerre tout en prenant la tête de Thor par la même occasion. Il hocha la tête en signe d’approbation aux dires de Perséphone avant que cette dernière ne lui refuse un bain de sang et la démolition de cette tour. Elle avait raison, encore. Perséphone avait des arguments de poids et le borgne appréciait tout particulièrement le fait qu’elle explique les raisons la motivant à refuser les propositions de son Spectre. La divinité infernale pouvait très bien refuser catégoriquement sans aucune explication après tout elle n’avait pas besoin de se justifier.

« Je comprends bien que si vous le permettez ses propos sont comme une déclaration de guerre à mes oreilles mais j’accepte votre décision et je ne peux que louer votre sagesse. » Il se stoppait regardant la tour. « Je paierai cher pour voir la tête de nos amis du Sanctuaire devant votre œuvre. »

Il y eut ensuite un silence de plusieurs minutes durant lesquelles Abel réfléchissait à la suite des évènements. Clairement les Saints pourraient prendre cela pour une déclaration de guerre, grand bien leur fasse ! Etonné il posa son regard sur Perséphone. Oui, il avait usé de son énergie cosmique dans le palais se mêlant à celle de la déesse. Un acte qui aurait très bien pu être mal perçu….

« Il est toujours vivant ?!? » S’exclama Méphistophélès avant de prendre la pleine mesure des propos de la divinité. Les Saints et plus précisément Orion auraient donc le choix entre le laisser vivre ou le tuer pour pouvoir accéder de nouveau à la Tour. Cette femme était surprenante, très surprenante. Il regarda alors le malheureux avant de sourire.

« A vouloir se croire supérieur avec son armure plaquée or et ses grands airs voilà que notre ami du bélier se retrouvera devant un choix bien difficile. »

Il s’agissait donc d’un nouveau jouet ? Rien que pour lui ? Certes ce type avec deux points sur le front n’était clairement pas de la qualité de sa jolie Elyn mais quand même, Perséphone faisait preuve d’une extrême bonté envers son Spectre. Poison ? Torture ? Scarification ? Lui arracher le cœur ? Quel procédé allait-il utiliser pour faire passer son message ? Il y avait tellement de choix. Néanmoins les propos du chevalier d’or étaient étonnants, ce Orion avait semblé être une personne sage et réfléchie. Personne ne lui avait appris que les actes avaient des conséquences ? Bien ce serait à Abel de lui faire une piqure de rappel. D’un pas léger il s’avança jusqu’au malheureux le toisant de haut en bas enfin ce qu’il en restait plus précisément.

« Vous savez très jeune j’ai appris que nos actes avaient toujours des conséquences. J’ai blessé Elyn et perdu mon œil en retour… »

Lentement il leva le bras, sa main venait effleurer la joue du malheureux avant de remonter tout aussi lentement jusqu’à son œil. Doucement ses doigts encerclèrent l’œil à moitié fermé et s’enfoncèrent dans l’orbite. Au tout début il y eut des gémissements couplés à une sorte de bruit rappelant une matière gélatineuse puis des cris avant que le silence ne regagne les alentours de Jamir. « Il est donc normal que tu perdes un œil en retour. » Il laissa tomber l’œil sur le sol avec indifférence avant de murmurer à l’oreille de sa victime. « N’oublies pas de dire à Orion du Bélier que Méphistophélès le salue. »

Satisfait, Abel écrasa l’œil tout en jugeant qu’il n’était pas assez bon pour sustenter Cerbère. Même si le Muien n’était plus capable de parler, le bélier saurait qui était l’auteur de ce geste. Satisfait de ce qu’il venait d’accomplir, autant pour les souffrances infligées que par le symbole, le borgne des enfers tapota l’épaule du malheureux avant de se tourner vers Perséphone. Sobrement il s’inclina.

« Merci. La frustration était grande et votre petit cadeau était fort appréciable ma Reine. Et je dois ajouter que cet arbre est beaucoup plus classe qu’un palmier, un véritable chef d’œuvre qui ravira votre époux. »

Le borgne appréciait de plus en plus la compagnie de cette femme à qui il avait juré fidélité. Elle avait tout d’une humaine jusqu’aux émotions mais elle savait également se comporter comme une déesse digne de ce nom. Il ferait donc ce qu’il avait à faire pour la protéger de son mieux, Abel en était désormais pleinement convaincu.

« Si je peux me permettre c’est pour éviter une guerre que vous laissez ce territoire sous le joug des Saints ? A vous écouter le lieu est important voire peut-être même d’une importance stratégique, comment se nomme-t-il ? »

Il regarda Perséphone puis l’homme-arbre avant de se retourner vers ce dernier et de lui percer les tympans sans prévenir lui arrachant un nouveau cri de supplice.

« Voilà on peut parler stratégie, promis je l’abime plus après. »

Un léger sourire s'afficha sur les traits pâles de la déesse qui laissa son guerrier se répandre tout son soûl sur ce qu'il pensait d'Orion, et se mettre à l'ouvrage afin d'ajouter sa petite touche personnelle à l'oeuvre végétale qui se dessinait sous leurs yeux. Elle fut étonnamment surprise par sa retenue à vrai dire. Du peu qu'elle avait pu discerner de son caractère, elle s'était attendue à ce qu'il s'acharne sur ce malheureux avec une rage sans limite.
Et, s'il avait cependant choisi délibérément une certaine cruauté et un tourment qui traînerait sans nul doute sur la longueur, il avait malgré tout fait preuve de légèreté.
Cet état de fait laissait penser qu'il était réellement capable de mesure. Ce qui était une bonne chose pour l'avenir.

Quoi qu'il en soit, il était certain que le chevalier du bélier venait de se faire un nouvel ennemi, dont la rancune semblait à la hauteur de sa cruauté. Perséphone, Alessio et maintenant Abel. Pauvre Orion... décidément, il savait bien mal choisir ses ennemis jurés, parmi les centaines de guerriers qui peuplaient ce monde.

Sans répondre à aucune de ses questions, Perséphone fit volte-face en se dirigeant vers le carrosse de neige tout en agitant la main pour qu'il la suive. Si quelqu'un les surprenait ici, outre que cela pourrait s'avérer dangereux pour eux, l'effet de surprise serait totalement mis à bas. Il était donc temps de partir vers d'autres contrées et de laisser aux Saints le plaisir de découvrir la belle oeuvre créée spécialement pour eux.

-> ailleurs (je lock le sujet sans te laisser répondre Abel, tu n'aurais pas grand chose à dire avec ça. Je poursuis dans le sujet suivant)

(c) Codage par Asmareth pour Never Utopia

Sujet: Re: Un simple avertissement... [PV Abel]

» Une simple messagère
» une simple messagere
» une simple messagere
» Petite demande simple
» [FB PV Ashram] Un simple rêve?