Quand la renarde solitaire rencontre un Dieu...

Forêt de Delta

Ashildr parcoure donc la forêt de Delta, sautant de branches en branche avec une vitesse et une agilité remarquable. S'arrêtant de temps en temps pour essayer de localiser l'aura cosmique qu'elle pistait, celle-ci reprenait par la suite son chemin avec la même cadence. Apparemment le propriétaire se trouvait quelque part plus loin, probablement dans un autre domaine des Contrées du Nord et un peu plus loin de l'endroit où les deux guerriers divins se trouvaient actuellement. Accroupie sur une branche assez large mais qui lui permettait d'avoir un bon point de vue, Ashildr compris qu'elle allait devoir bientôt quitter ce qu'elle considérait comme son territoire pour aller en explorer un autre.

« - Je crois que l'aura vient de par là. Dis Ashildr en regardant l'étendue gelée qui s'offrait à elle. Humain ? »

Les oreilles de la renarde pivotèrent en arrière avant que cette dernière se rende compte que l'autre n'était pas à ses côtés. Étrange, il avait pourtant pris le lead de la marche, il aurait dû arriver à l'orée de la forêt de Delta bien avant elle… Ashildr se retourna donc et scruta les Ténèbres des arbres mais elle ne sentait plus la présence du mâle. Comprenant qu'elle était dorénavant seule, l'hybride dû prendre la décision de continuer le chemin jusqu'à l'inconnu tout seule. Hésitant un court instant à sortir de l'endroit qu'elle connaissait le mieux, l'Ase se décida tout de même à bouger. Sautant souplement de son perchoir, Ashildr atterri dans la neige sans bruits avant de reprendre sa route. Sur le nouveau territoire qu'elle venait de rejoindre, il n'y avait strictement rien d'autre que des amas de rochers congelés un peu partout autour d'elle.

Il n'y avait absolument pas d'endroit susceptible de la dissimuler aux yeux des autres et Ashildr se rendit compte qu'elle n'aimait franchement pas cet environnement très peu sécurisant. Quelques rafales de vent piquant faisait voleter sa tresse, tandis qu'elle continuait sa marche à travers les ruines. Levant le nez vers le ciel, elle huma l'air et décela une présence non loin d'elle. Etait-ce donc cet humain qui revenait ? Cela ne pouvait pas être possible, son aura n'était plus percevable par les sens de l'hybride. Cet inconnu alors ? Mais si c'était vraiment le propriétaire de l'aura ressemblant à celle d'Odin, où pouvait-il bien se trouver ? Ashildr gronda doucement, sa queue battant l'air furieusement. Elle n'aimait pas cela et le grondement sourd qu'elle émettait parlais à sa place.

Le domaine d'Eta, vestige d'un lieu de vie... un possible village, ravagé par le temps et la météo. Asgard – en tout cas celle-ci – est un endroit bien dangereux pour les simples mortels. Il n'est pas rare de retrouvé, dans les montagnes, sur un sentier, un corps, parfois deux, totalement gelés et l'un contre l'autre, dans l'espoir de se réchauffer. Les plus chanceux, eux, réussissent à mourir plus rapidement : les loups et autres fauves territoriaux sont parfois affamés. Sacrifices, calvaire... les habitants aiment beaucoup leurs dieux pour continuer à exister dans cette terre, loin du printemps et de la chaleur du soleil. Et pourquoi ? Pour vivre et pour prier, sous la protection des dieux et de leurs guerriers et paladins. Là est le problème... Les dieux n'ont de compte à rendre à personne, enfin, seulement en théorie. Les dirigeants Olympiens aiment regarder dans les affaires des autres – ils appellent cela le Tribunal Divin. Mais, les guerriers eux... ils ont un devoir, une mission à accomplir...

Et il semble que la mission ait été un peu ralentie par un conflit. En tout cas, l'état de la montagne de Gamma laisse penser ce genre de choses. Sans avoir vérifié l'étendue des dégâts, impossible de savoir si cet assaut a laissé de nombreuses victimes... Et Loki – dont le corps est actuellement celui d'une pie, ayant volé à travers les cieux asgardiens – n'a pas pris la peine de vérifier, pour être parfaitement honnête. Ayant ressenti l'absence de l'Ancien, le Père des mensonges a préféré connaître la situation actuelle du domaine en lui-même : quels territoires sont protégés, ce genre de choses... Mais difficile de rencontrer une âme vivante...

Jusqu'à maintenant.

Des bruits, une silhouette qui avance entre les ruines. Ce mouvement attire l’œil de la pie, qui remarque alors la première chose évidente : cet individu – une femme ? - n'est pas humaine... ou en tout cas, possède des traits qui n'ont rien d'humain. Une queue animale, par exemple. Pas vraiment le plus discret... Mais elle est éveillée, c'est certain. Les Grecs ont leur minotaure, nous aurons donc une... femme renarde. Ouvrant ses ailes, la pie s'envole, se dirigeant dans la direction de la guerrière. Les Grecs réussissent vraiment à tout importer en Asgard.

Volant en cercle au dessus de la jeune femme, le corvidé décide de se poser contre un mur, posant son regard sur elle. Plus qu'une observation, l'animal semble... juger la guerrière, jaugeant son comportement, sa perception des choses. Ainsi, la façon dont sa queue se balance furieusement, le grondement qui résonne à travers elle. Sentiment d'insécurité, sensibilité extrême à la peur... voilà à quoi cela fait penser. Si le dieu était sous sa forme la plus commune, il aurait déjà laissé entendre un rire... Mais là, il attire le regard de la demoiselle par un bruit, simplement le cri d'une pie. Puis, des mots semblent peu à peu résonner, venant de l'animal lui-même. « De quoi as-tu peur ? » Ouvrant ses ailes, la pie s'envole à nouveau, passant à côté du visage de la jeune femme, avant d'arriver sur un second perchoir. Faisant à nouveau entendre son chant, l'animal observe encore quelque seconde la jeune femme.

« Alors... en quoi de quoi as-tu peur ? De ce lieu … ? Ou de moi... ? » L'oiseau penche légèrement la tête... Sans le savoir, elle parlerait maintenant à un dieu. Et qui pourrait dire que l'énergie qu'elle a ressentie provient de cette pie ? Personne... à part un dieu. Par chance, Thor est sûrement en train de boire dans un monde quelconque, à raconter une histoire et Odin... Eh bien, il n'est pas là.

Ashildr avait beau essayer de déceler une quelconque présence, plus rien ne se faisait ressentir. Pourtant, même si le silence était de mise et qu'il n'y avait personne, l'hybride continuait de se sentir mal à l'aise. La guerrière marchait à travers les ruines qui aurait pu être celles d'un ancien village. Au loin, ce qui ressemblait à une pie volait dans les cieux, décrivant de larges cercles au dessus du site à l'abandon. Ashildr s'y intéressa quelques secondes, son regard suivant ce que faisait cette dernière. Puis finalement, lassée, elle entreprit de se remettre en marche. Si il ne semblait plus y avoir d'âmes vivantes, le sentiment d'insécurité qui habitait la renarde ne s'en allait pas et continuait de l'ennuyer. Pour elle, quelque chose l'épiait et elle se savait. C'était le genre d'impression que pouvait avoir les proies lorsqu'un chasseur ou même un prédateur analysait ses faits et gestes afin de pouvoir lui sauter à la gorge lorsqu'ils en auraient l'occasion. Comme pour confirmer ses perceptions, un cri stride se fait entendre. Tournant la tête vers la source du bruit, Ashildr se rendit compte que la fameuse pie de tout à l'heure était à présent posée à quelques mètre de sa position. Méfiante, le regard doré de la Guerrière Divine jauge ce volatile d'un air sans laisser entrevoir le moindre sentiment.

Finalement, une voix fini par s'élever. Certes ce n'était pas à proprement parler, c'était plus des mots émit par la pensée. Car oui, l'animal devant l'hybride venait de formuler une question mentalement et Ashildr compris bien vite que cet animal n'était pas ce qu'il paraissait aux premiers abords. C'est donc par télépathie que la pie lui demanda de quoi elle avait peur. L'instant d'après, cette dernière déploya ses ailes et s'envola à nouveau, passant près du visage d'Ashildr pour se poser sur un second perchoir. Silencieuse, la renard regarde l'oiseau faire son manège avant qu'une nouvelle question ne résonne dans son esprit. Pour une raison qu'elle ignorait, son instinct ne savait pas jauger l'aura de l'autre animal. Pourtant, il ne fallait pas être débile pour se rendre compte que quelque chose dans cette pie n'allait pas. Chose curieuse également, c'est que l'aura ressemblant à celle du Dieu d'Asgard avait également disparu. Se tournant vers son improbable interlocuteur, Ashildr regarda encore quelques secondes l'oiseau avant de prendre la parole.

« - Qui êtes-vous ? »

Demande le regard de la renarde à l'adresse de la pie. Comment cette dernière était-elle capable de s'immiscer dans sa tête de cette manière? Sans le savoir, Ashildr avait toutefois pu faire la même chose car aucuns sons avait pu dépasser la barrière de ses lippes. Les oreilles de la renarde étaient légèrement baissée en arrière, montrant qu'elle était méfiante. Après tout, qui ne le serait pas ?

« - J'ai eu peur c'est vrai. Répondis alors Ashildr du ton neutre qui la caractérisait. Pas de ce lieu, plutôt de cette atmosphère. J'ai l'impression d'être épiée depuis un moment par quelque chose que je ne peut sentir.»

Ashildr se tourna alors complètement vers ce qui s'avérait être son interlocuteur du moment avant de reprendre la parole.

« - Je ne sais pas comment l'exprimer mais cette impression d'être surveillée ne me plaît pas. Poursuivit Ashildr calmement. Comment pouvez-vous me parler sans avoir recours à vos cris ? Avez-vous la capacité d'entrer dans la tête des gens pour que vos paroles résonnent de la sorte dans mon esprit ?»

C'était amusant de savoir que la renarde qu'elle était puisse être méfiante par apport à une pie, cependant l'identité de cette dernière n'était clairement pas ce qu'elle paraissait et Ashildr en avait la certitude.

« - J'aimerais vous reposer ma question. Dis Ashildr en fronçant cette fois les sourcils. A qui ai-je l'honneur ? »

Pour la première fois, la jeune guerrière montrait que la situation actuelle la dérangeait. Qui pouvait bien se faire passer pour un animal aux yeux des gens ? N'étant pas vraiment humaine et n'ayant pas eu les cours d'histoire des Contrées d'Asgard, Ashildr avait beaucoup de mal à se faire au monde dans lequel elle évoluait à présent. Ainsi, même si elle allait bientôt s'en rendre compte, cette dernière ne savait pas qu'il existait d'innombrables entités plus ou moins proches dans l'entourage d'Odin qui pouvaient être comme lui...

« Toujours la même question, avec des mots différents parfois. Qui suis-je ? » Le chant de la pie résonne à nouveau, penchant parfois la tête, avant de lâcher la jeune femme du regard. La curiosité est une qualité que reconnaît Loki... bien qu'elle soit souvent mal employée. Par exemple, la question de l'hybride est-elle en lien avec une curiosité naturelle ? Ou un besoin de comprendre et d'agir, découlant de son sentiment d'insécurité ?

Là est tout le problème de l'être humain – ou autre entité, non divine, plus ou moins évoluée –, dont une grande majorité des membres s'intéressent aux choses seulement lorsqu'elles peuvent avoir un impact sur eux. Lorsque son cœur s'accélère, ou qu'une impression de se sentir piéger s'agrippe à lui... étrangement il devient curieux, cherchant à savoir d'où cela provient. Pourquoi ? Évaluer et réagir face au danger. Ou simple envie de connaître un peu plus l'origine de ce sentiment, de la situation. Amour, haine, peur, tant d'émotions peuvent faire naître un souhait de « comprendre », un désir éphémère... qui ne sert qu'à porter la situation à un autre niveau. La vraie curiosité, elle, existe chaque jour. C'est le désir de posséder le savoir, de comprendre les runes, de se laisser tomber dans une masse informe de données, ou au contraire d'apprécier, jours après jours, de nouvelles découvertes. Oh, bien entendue, la curiosité s'allie parfois à d'autres ambitions ou émotions... L'envie de récupérer dans le ciel d'Asgard quelques étoiles bleutées, minérales et froides, par exemple.

Dans quelle catégorie se trouve la jeune femme ? Toute la question se trouve là. Loki lui-même n'a jamais pu se vanter de pouvoir lire – directement – les pensées, les désirs, des êtres, mortels ou non. Il n'est pas difficile de les deviner... surtout lorsque le sujet principal se dévoile aussi facilement. Impression d'être observée, sentiment d'insécurité. Si elle n'est pas curieuse, elle reste tout de même quelque chose... Bavarde. Bien plus bavarde qu'une pie.

S'envolant, la pie vient se poser sur l'épaule de l'hybride, laissant entendre son chant, avant de laisser à nouveau entendre sa voix. « Merci de ta coopération... Je ne pensais pas que tu me répondrais aussi honnêtement. » L'oiseau penche la tête, un éclat vert traversant son œil sombre, alors qu'il reprend. « En répondant ainsi, tu m'as déjà donné un rôle... Celui qu'une personne capable de t'écouter. Alors que je pourrais très bien... profiter de la situation. » S'est-il présenté comme son allié ? La carte de l'honnêteté ne s'est jamais trouvée dans le jeu du Père des monstres. Amusé par la situation, il s'envole à nouveau, traçant des cercles dans le ciel.

« As-tu vraiment besoin de savoir qui je suis, si tu me donne déjà un rôle ? Quand à mes capacités... peut-être devrais-je te demander pourquoi, toi, tu n'utilise pas ta bouche ? » Et accompagnant cette réponse, une vive douleur traverse l'esprit de la renarde. Non... personne n'incrustera des mots dans l'esprit d'un dieu sans son autorisation. Lui, il a un bec.

Enfin, pour le moment.

L'étrange phénomène qui se déroulait entre la pie et la renarde eut tôt fait d'éveiller sa curiosité. Il fallait dire qu'elle n'avait jamais eu comme interlocuteur un oiseau et encore moins un qui était capable de lui parler en utilisant ses pensées. Certes elle s'exprimait également par les cris habituels que pouvait faire une pie, cependant cette dernière savait entretenir la conversation également avec son esprit. Cette faculté était donc fort étonnante pour le renard blanc qui regardait l'autre animal voleter autour d'elle avant de se poser sur son épaule. Après un nouveau cri, celle-ci repris la parole pour remercier l'hybride de la coopération dont elle faisait preuve en répondant sans détour aux interrogations qu'on lui donnait. Apparemment Ashildr en lui répondant avait donné un rôle à son improbable interlocuteur qui lui dit qu'il aurait très bien pu profiter de cette situation plutôt que de parler avec celle-ci. Silencieuse, la renarde arqua un sourcil d'un air interrogatif. Que pourrait donc bien faire cette pie pour dire par d'autres mots qu'elle pourrait la mettre en difficulté ? Ashildr aurait bien voulu satisfaire sa curiosité en posant de nouvelles questions à la pie mais cette dernière ne lui en laissa pas vraiment le temps, puisque l'animal reprit immédiatement la parole en demandant pourquoi elle devait connaître son identité alors qu'Ashildr lui avait soit disant déjà donné un rôle.

« - Les humains ont pour habitude de se présenter à l'autre lorsqu'une conversation commence. Répondis Ashildr. On m'a donné un nom, je pensais que vous en auriez un également mais visiblement certains n'en ont pas. »

Cette constatation fit émerger une nouvelle réflexion dans l'esprit de la renarde. Après tout ils n'étaient pas vraiment humain et les animaux comme eux n'avaient pas pour habitude de se présenter l'un à l'autre en donnant leur nom. Pourtant, Ashildr en avait un à présent et elle était obligée de le donner parce que c'était comme cela qu'elle se nommait. Enfin… C'était comme ça qu'Odin lui avait donné une appellation à l'hybride car apparemment tous les humains en avaient un. Ce n'était peut-être pas le cas de cette pie ? Si cela avait été le cas elle se serait présentée à la guerrière divine.

A peine eut-elle terminé ce qu'elle avait à dire qu'une vive douleur se fit sentir dans son esprit. Fermant les yeux, Ashildr attend quelques secondes que cette dernière passe. Ce qui lui traversa la tête disparu aussi soudainement qu'elle était venue et cela surpris la jeune renarde. En ouvrant les yeux, elle voulu demander à la pie ce qu'il venait de se passer mais elle se rendit compte qu'elle ne pouvait rien faire d'autre à part penser. Décidément, son interlocutrice n'avait pas l'air de vouloir continuer à lui parler de cette manière là. Tant pis, même si elle serait ridicule en parlant à un oiseau, Ashildr était bien obligée d’utiliser ses cordes vocales à présent.

« - Parce que vous utilisiez la pensée pour me parler. Répondis simplement Ashildr d'une voix sans timbre particulier. Mais je ne peux continuer à le faire donc il faudra bien que je vous réponde avec ma bouche, comme vous dites. »

Parce que si la pie voulait continuer la conversation il serait bien que la guerrière divine puisse répondre. Heureusement que cette dernière ne connaissait pas le ridicule, sinon il aurait fort à parier qu'elle l'aurait été si des humains l'avaient vue parler nonchalamment à un volatile. Ashildr, cependant, avait bien compris que cette fameuse pie était maintenant tout sauf un simple animal. Dommage que cette dernière ne répondait pas aux questions de l'hybride quant à son identité, cela aurait le mérite de satisfaire sa curiosité mais visiblement ce n'était pas dans les plans de l'oiseau qui semblait s'amuser à la tourmenter par ses propres questions.

« - Avez-vous d'autres questions ? »

On ne sait jamais, en réalité. Ashildr ne pouvait mentir, c'était pour cela qu'elle était honnête et répondait sans détours aux questions qui lui étaient posées. Aussi, elle était quelqu'un de franc qui n'aimait pas tourner autour du pot, chose que l'autre animal savait faire, lui. Le regard de la guerrière divine se posa alors sur l'oiseau d'un air neutre alors qu'elle se murait à nouveau dans son silence.

« Encore faut-il que l'un de nous deux soit un humain... » Difficile de trouver une appellation convenable pour la jeune femme, ses caractéristiques animales ne semblant pas être un trait partagé par d'autres représentant de l'humanité. Mais quelques surprises pourraient très bien émerger de cette discussion – bien que la divinité n'y croit guère, très peu d'âme d'origines mortelles réussissent à le surprendre. Ne voyez là aucun vantardise, mais plutôt un constat lié à sa longue existence : son esprit, imaginatif, est capable de créer de nombreuses histoires. Il ne serait pas surprenant qu'il ait déjà trouvé deux raisons sérieuses et quelques idées grotesques expliquant l'apparence de cette demoiselle. « Mais si tu veux tant entendre mon nom, je pourrais réaliser ta prière... Après tout, écouter et répondre aux prières est dans l'essence d'un dieu. N'est-ce pas ? »

Ouvrant ses ailes, avec ces quelques mots, il avait déjà donné une réponse. Mais rien n'est fait au hasard. Elle pourrait comprendre sa nature, mais nommer un dieu est bien plus compliqué lorsque celui-ci ne présente pas lui-même sa propre essence – ou son visage. « Je pourrais te donner un nom pour chaque visage que je porte, mais l'éternité ne serait pas suffisante pour tous les comprendre et les écouter... Alors... »

Mais la pie s'arrête, levant la tête. En un instant, le vent froid semble reprendre ses droits dans le territoire, tandis que la température, semble retourner à la normale – bien que la norme soit elle-même extrêmement froide pour les non-initiés. Cette présence... Voilà qui rendait la situation extrêmement plus tendue... ou peut-être plus amusante ?! Qu'importe, la pie s'envole alors, laissant entendre quelques mots... « Si tu veux connaître mon nom... Tente de me rejoindre. Je me trouverais... là où règne l'Ancien. » Où régnait, aurait-il pu dire... mais malgré leur absence, les dieux les plus importants – et Odin en fait partie – garde toujours une lourde emprunte.

C'est sur ces derniers mots que la pie s'envole, distançant assez rapidement la jeune femme, se dirigeant vers le lieu le plus important de ce lieu...

==> Palais d'Odin.

Finalement la jeune hybride compris que l'animal devant elle était tout sauf ce qu'elle paraissait dans la vie de tout les jours. Ce qui mit la puce à l'oreille d'Ashildr fut bien entendu le fait que la pie lui répondit qu'avant de faire comme les humains, il fallait déjà en être un. Du coup, la renarde blanche n'avait plus qu'a en déduire la véritable nature de la chose avec qui elle s'entretenait depuis quelques minutes maintenant. Mieux encore, il s'avérait que l'Ase ait devant elle ce qui était nommé « une déité ». Certes ce dernier n'avait pas vraiment dévoilée son appellation, cependant l'oiseau lui intima que si elle voulait en savoir plus, il faudrait qu'elle puisse le suivre là où règne l'Ancien. Une fois cela dit, la pie-qui-n'en-était-pas-une comme l'avait nommé Ashildr en attendant de pouvoir lui mettre un autre nom, ouvrit ses ailes et s'envola.

Restée un moment à regarder le volatile s'en aller assez rapidement, la renard se rendit compte que cette dernière volait vers les profondeurs des Terres d'Asgard. Peut-être l'attendrait-elle dans un des domaines suivant celui où elle se trouvait ? Peut-être pas. En effet, il n'y avait pas d'âme qui vivent sauf à l'entrée du Royaume. Donc, il était facile d'en déduire que la pie s'était retirée vers le palais du Seigneur Odin. Chose curieuse, c'est qu'Ashildr avait en mémoire que le Dieu du Nord n'était pas incarné… Se pouvait-il que l'oiseau de tout à l'heure qui avait invité la jeune Ase était quelqu'un proche de lui ? Pour ça il fallait qu'elle la suive jusque là-bas.

Soupirant, l'hybride rebroussa donc son chemin afin de repasser par la forêt de Delta pour rejoindre le palais d'Odin. Cependant, plusieurs auras inconnues parvinrent jusqu'à elle alors que cette dernière s'en allait. Ashildr s'arrêta un instant, regardant derrière elle. Humant l'air, les éneriges cosmiques qui étaient percevables ne semblaient pas hostile contrairement à celles de ces combattants que l'on nommait « spectres ». Estimant que cela ne valait probablement pas qu'elle s'en mêle parce que l'un de ses pairs semblait être présent, Ashildr s'en alla donc afin de retrouver la pie de tout à l'heure. Cette dernière devait en effet être déjà arrivée à destination depuis quelques minutes déjà, peut-être moins d'ailleurs.

Palais d'Odin