[Renaissance Ludwig - Désert de Feu] Souvenirs & Douleurs

« Semblable à mes anciennes proies... ? » Voilà une affirmation bien plus violente que les différentes punitions qu'il peut imaginer ou se souvenir de ce lieu infâme, bien qu'elle soit parfaitement juste. Les morts sont égaux... les dieux semblent être les seuls ayant le droit d'avoir un lieu à eux. Enfin, peut-on les envier ? Les mains toujours dans le dos, le héraut de Phobos efface la colère qui tente de posséder ses émotions... être l'égal d'un être humain reste une sentence qu'il s'inflige lui-même. Oui, cette fureur qu'il calme, ce n'est pas contre Yade, mais bien contre lui-même... Les relations entre hérauts et humains ont toujours été très conflictuelles et étranges. Par le passé certains ressentaient de la pitié, du dégoût ou même de la tristesse et autres. Le sentiment de supériorité né de la volonté de Nosferatu s'associe le plus souvent avec l'une de ces émotions... Oh parfois il y avait quelques exceptions... mais ces dernières rendaient l'attitude du héraut plus malsaine encore....

Bien entendu, certains humains traversent ces préjugés, réussissent à faire naître autre chose que du mépris et autres perceptions négatives dans le cœur des hérauts. Mais qu'importe le sujet n'est pas là. Non, actuellement la sentence est le centre de cette rencontre entre deux monstres. Une véritable sentence cette fois. Le fonctionnaire infernal lance alors, d'une voix forte, les crimes dont Ludwig aurait été coupable et la prison qu'il occupera. Levant légèrement son visage, il fixe de son œil en mouvement le Juge Yade, suivant le coup de marteau qui vient à le faire disparaître. Défense, plaidoirie sont de vains mots en cet endroit. Personne ne peut éloigner le jugement des Enfers...

Un désert, un vaste désert. Même la vision améliorée d'un héraut ne peut voir autre chose que ce paysage éternel. La chaleur est oppressante, mais quand Ludwig cherche des yeux le soleil, il ne voit qu'un ciel couvert de nuages, du feu frappant brutalement le sol par endroits. Une pluie de flammes violentes, qui assèchent la région, intensifiant la chaleur que le sol absorbe... « Plaisirs malsains... Cela me rappelle Sodomo et Gomorrhe» Levant alors à nouveau les yeux, il évite de peu une goutte de feu, bien que l'esquive le fait tomber. La chaleur brûle les paumes de ses mains ainsi que les plantes de ses pieds, lui arrachant quelques plaintes gémissantes et douloureuses... Vêtu tel un prisonnier, il commence à avancer, lentement, alors que son corps supporte peu cette chaleur divine. Outre la douleur, une véritable réaction à cette chaleur commence à se produire... L'instabilité de ce corps spirituel s'accentue... Trouvant un rocher, il se tient contre, bien que la chaleur soit là aussi insupportable, avant de porter la main à son visage. Dans le monde des vivants, il peut très bien supporter cette chaleur et redonner force et constitution à son corps … mais les règles de ces lieux sont... restrictives. Un hurlement attire ses yeux, une silhouette enflammée s'effondrant au sol. Mais de l'autre côté, il peut observer une autre âme, qui semble errer dans ce désert depuis déjà de longues années...

Voici la sentence de cette prison : l'errance avec soi-même ou l'horreur des flammes. Un frisson traverse son esprit, en se demandant combien d'âmes qu'il a lui-même envoyé se trouvent ici. Un frisson non pas de peur... mais d'intérêt. Peut-être que Baptist est ici ? Qui sait... Quelle tristesse de ne pas en avoir fait une abomination aux ordres direct du héraut. Mais d'un côté, il était l'étape nécessaire pour briser cette « humanité » que les parents transmettent obligatoirement à leurs enfants. La main toujours contre le visage, il attend, alors qu'il tente de contrôler au mieux les flux instables de ce corps spirituel.