[Ecrin des Ombres] Sur le chemin menant à Odin

[HRP à, comme je savais pas où poster pour l'antre de Lénore, j'ai mis le sujet ici]

Ashram, Nox et moi venons d'ici

C'était ainsi que nous étions de retour. Je venais de laisser tomber un pan de ma réalité, de ma vie humaine. Même si celle-ci semblait parfois tenir plus du mirage que de la réalité, je m'en contentais. Je savais au fond de moi que de ma force mentale dépendait de nombreuses existence. La God Robe de Zeta Prime était dure à portée, sans doute l'une des pires parmi l'ensemble des God Robes. Sans m'en rendre compte, j'avais placé ma main sur mon saphir comme pour me donner de la force. Être une ombre confrontait à une lutte intérieure que peu d'êtres pouvaient imaginer. Lutter contre le désir permanent de briser cette solitude me rendait paradoxalement plus forte. J'avais l'étoffe des véritables héros, désintéressés et désireux simplement d'accomplir leur destin même dans l'anonymat le plus grand. Je savais que ma destinée me mènerait à rejoindre les Valkyries...

Valkyrie j'avais été avant de revenir sur Midgard, Valkyrie, je redeviendrai lorsque la merveilleuse Vanadis Freyja en aurait décidé en commun accord avec le divin borgne...

Sur cette pensée secrète, je me relevais avant de répondre soudain.

" Merci... Je t'en serais toujours reconnaissante. Allons-y... "

Le reste s'était passé si simplement. Filer comme les prédatuers que nous étions sans contrainte sans retenues, un privilège qu'avaient les ombres et les loups...

Seigneur Odin...

Je le sentais, ce saphir vibrant contre ma chair. Nul ne pouvait le voir sinon moi. C'était comme mon propre nom, il était aussi invisible que moi en temps normal. Me l'arracher tiendrait du miracle au vu du secret entourant son existence autant que la mienne.

~~~~~~

Passer les différents lieux avait été si simple que je me retrouvais sans encombre face à l'un des seuils menant à mon repaire, mon antre : L’Écrin des Ombres. Le couloir gelé n'était jamais qu'un passage menant au trône d'Odin sur le passage d'éventuels ennemis, je ne faisais jamais qu'y passer. Et encore, j'appréciais que modérément de me retrouver coincée en ce lieu qui n'avait rien d'accueillant. Un lieu de passage, rien d'autre contrairement à celui que je faisais découvrir à mon compagnon d'armes.

" Voici le seuil menant à mon antre, enfin l'un des seuils... "

Face à nous se trouvait une simple masure qui tenait davantage de la ruine carbonisée que de la maison et dont la porte bancale était encadrée par de solides lierres plus que touffus. Il en courrait sur l'ensemble de la bâtisse qui de loin se confondait avec le reste du paysage.

" Et maintenant, suivez-moi et attention, c'est assez bas de plafond... "

D'un seul geste, je dégageais l'entrée avant de faire passer mes deux compagnons devant. La pièce dans laquelle nous débouchâmes avait un sol aux dalles brisées et descellées par le froid. D'un simple souffle, je faisais encore baisser la température avant de me diriger vers l'âtre à demi-effondré. Juste à côté se trouvait une nouvelle entrée dont la présence était perdue dans les ombres.

" Ce passage franchi et l'on entre dans le domaine des tigres des Ombres. "

Une nouvelle fois, je l'invitais à avancer ainsi que Nox avant de descendre l'escalier en colimaçon. Plus nous descendions et plus mon cosmos se manifestait. Maintenant qu'un véritable étau de glace nous entourait tout en étant parfaitement invisible et que nous étions de plus en plus loin de toute civilisation, je pouvais user plus librement de mon cosmos.

Le boyau se poursuivit encore un long moment dans une ambiance que seuls des guerriers comme nous pouvions supporter puis, enfin, il s'agrandit avant de déboucher en un lieu splendide. Le plafond était richement éclairé avec en plus quelques miroirs disposés sur les différentes parois reflétant toute source lumineuse. De quoi permettre d'y voir quasi comme en plein jour lorsque le besoin s'en faisait sentir. Le mobilité était simple mais bien fourni avec quelques peaux d'ours et même un riche tapis dans la partie me servant de chambre. Laquelle était isolée de reste au moyens de quelques paravents de bois richement sculptés et peints. La chaleur quant à elle était bien présente. L'âtre la diffusant était d'un genre particulier avec ce qui semblait être une vaste cheminée. La fumée se dispersait très vite loin du regard de tous et de toutes mais ce n'était qu'un détail. Le plus important était face à nous : un vaste salon avec sur l'un des côtés un coin servant aux ablutions que je pouvais également isoler du reste en déplaçant deux ou trois paravents.

" Je vais aller me changer, ce qui te laissera le temps d'ôter ton armure et de te rafraîchir et ensuite, je pourrais t'examiner. J'ai aussi quelques vêtements qui datent des précédents occupants. Ils ne sont pas tous neufs mais en parfait état et devrait t'aller si tu le souhaites. "

Et désignant un coffre, j'ajoutais.

" Ils sont ici si tu en besoin. Oui, tu peux simplement déplacer les paravents pour t'isoler... "

Et sur ces quelques mots, je partis me changer dans ce qui me servait de chambre à coucher.

Nous avons marché, couru, senti la glace et la neige sous nos pas. Ces instants de liberté retrouvés… ? Il me semble être revenu aux temps lointains où j’étais en compagnie de K’ntha, parcourant les étendues du monde. Le temps n’est plus le même et je ne suis plus tout à fait le même mais aux cotés de Prime, me voilà revivant des pans entiers de ma mémoire pourtant enfouie. Elle me guide mais il n’est pas si simple de la suivre. Nous sommes au plus haut du royaume d’Asgard ou presque. Nous avons passé les domaines avec une telle facilité et alors que nous avons traversé une partie du couloir appartenant à Arbhaal, voilà qu’elle se rapproche d’un endroit bien particulier et qu’elle me montre le seuil de son antre.

Sans un mot, j’acquiesce en silence. De prime abord (sans jeux de mots), sa retraite ne semble qu’une vieille demeure effondrée et soumise aux vents et aux gelées mais c’est pour mieux dissimuler le vrai passage. Encore un secret qu’il vaudra mieux que je taise si je ne souhaite pas qu’elle devienne ma meilleure ennemie. Un corridor étroit et obscur, Nox est le premier à s’engouffrer pour ouvrir la voie et me voilà sur ses talons tandis que Prime ferme la marche. Pas un mot n’est sorti de ma bouche pour interposer quoi que ce soit. Inutile de perdre plus de temps à écouter mes discours, et puis voilà qu’on arrive dans un endroit bien plus évocateur que précédemment, recouvert de miroirs et rempli de lumière. Je marque un temps d’arrêt avant d’entrer, préférant entendre le son de sa voix m’inviter à le faire.

Puis j’avance d’un pas.

- Je n’aurai jamais imaginé… un lieu pareil, ici. Tout compte fait, je n’ai pas ce genre de retraite dans mon domaine et personne ne m’a jamais dit ce que cela était possible. Nous pouvons tous obtenir du repos au Palais.

Je stoppais ma phrase dans l’instant, comprenant que ce repaire n’était qu’un autre des impératifs liés à au droit de revêtir son armure. Je tourne ma tête dans sa direction, je veux qu’elle sache que j’ai compris. Merde, encore une fois je me perds dans quelques pensées… Après la chute, après la mort de K’ntha, combien de temps ais-je survécu dans la solitude avant de rejoindre les limbes ?

- Cette solitude… Je sais ce que tu peux ressentir.

J’écoute ce qu’elle me dit, serviable et intègre, je bois ses paroles. Dans un sens, nous revenons tous deux de très loin. Athènes ce n’est pas non plus à côté. Le repos est une chose mais elle a visé juste. Bon, je ne comprends pas vraiment pourquoi je devrais déplacer un paravent avant de me changer mais ma langue fourche alors que je regarde miroirs, paravents et coffres.

- Excuse-moi, mais j’ai l’impression d’être un privilégié avec toi. Tu vas finir par me gêner.

J’ai un sourire qu’elle ne peut pas voir, elle vient de partir vers sa chambre.

- Je doute qu’un paravent ne te masque l’ampleur du désastre tu sais… il y a trop de miroirs pour que mon reflet ne finisse pas de l’autre côté de cette pièce.

Je démonte méticuleusement chaque morceau de mon armure, je vais éviter de la propulser avec mon cosmos pour défoncer tous les miroirs présents. Bon, j’aime pas le silence et pendant que finalement je me retrouve torse nu à force d’avoir obtempéré, voilà que je me mets à parler pour qu’elle puisse m’entendre.

- Perle des ombres, tu aimes la lumière, tu es vraiment duale. Tous ces miroirs… J’admire ta personnalité. En même temps, ici, tu ne peux pas tricher si j’ai bien saisi…

J’imagine ce que peut vouloir dire un tel lieu pour elle, le sens caché d’autant de miroirs et de marques lui appartenant. Je regarde chaque pan de son domaine, captivé par ce que je peux voir, ce que je souhaite oublier aussi vite dans la foulée, peine perdue. Et puis je réalise que je suis toujours torse nu. Il sera temps de mettre quelque chose, de cacher les séquelles de mes derniers combats : la chose volante, ses rayons mortels, ses griffes… J’ai salement morflé et comme en prime j’ai quelques habilités à ne ressentir la douleur qu’en dernier recours, j’ignore si tout est place… alors je regarde.

De ses griffes, la bestiole a laissé de profondes entailles qui sont presque cicatrisés mais en passant les mains dessus, la légère douleur permet de me rendre compte que quelque chose ne tourne pas rond. Et puis sur mes côtes à gauche, un bleu assez caractéristique. Là encore, c’est une marque profonde qui résulte de l’affrontement et une douleur identique me parcours le flanc. C’est bien ma veine, faire le malin au cœur d’un affrontement et être incapable de savoir l’impact réel d’une blessure… jusqu’à ce que je tombe mortellement touché parce que le corps n’en peut plus… Ah oui... et mon écaille qui s'est logé à la base de ma nuque depuis mon voyage aux enfers... Bref Je me dirige vers le coffre pour y prendre un vêtement comme elle me l’a suggéré mais voilà qu’elle est déjà de retour…

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[HRP : désolée pour le retard, j'ai eu des soucis de Pc]

" Hum, rares sont ceux à connaître les merveilles et secrets que renferment les terres du Septentrion. Même au sein de l'armée d'Asgard, les guerriers ne sont pas forcément au courant de ce que leurs semblables vivent ou connaissent comme secret. C'est une façon de voir qui comporte son lot d'imperfections. Imagine ce qu'il se passerait si je ne prenais pas toutes les précautions nécessaires avant de paraître. Combien de guerriers seraient enclins à frapper en m'apercevant sans se rendre compte de leurs erreurs ? Toi ou Miria auriez pu la commettre mais ce ne fut pas le cas. Pour ma sécurité et celle de mes frères d'armes, je dois veiller à ce que mes actes soient le plus justes possible. Je n'ai pas la prétention de lire plus que ce ne me donne nos seigneurs Odin, Freyja et Thor. C'est eux qui nous inspirent mais faut-il encore être capable de les entendre sans déformer leurs paroles à nos avantages... "

Laissant tomber ses mots, j'étais parfaitement consciente qu'ils ne feraient qu'amener un nouveau lot de questions, de réflexions et au fond, c'était aussi cela que nous devions affronter ou accepter. J'avais offert ma confiance, en toute sincérité, et maintenant, j'attendais de voir ce qu'il en serait d'Ashram, s'il m'accepterait et me ferait confiance avec autant de forces.

" Toute médaille a son revers, mon ami. En avoir conscience et tout faire pour combler nos failles est déjà le signe d'une grande étoffe. Je te sais être parmi les plus vaillants. "

Soudain, il me parla de nouveau de ma solitude. J'étais seule en effet, si seule parfois mais en même temps, j'avais aussi la possibilité de vivre parmi les rares personnes pouvant me voir et m'approcher sous l'une de mes identités secondaires.

" Oui, je suis seule, Ashram, mais en cela m'apprend aussi la richesse des liens entre personnes. Plus que tout autre, je pense être capable de savourer ce que nous pouvons vivre et partager ensemble. Parfois, je sens mon sang bouillonner face aux jérémiades des insatisfaits. Faut-il que les Nornes leurs rappellent que comme tout mortel, l'heure du trépas sonnera pour eux aussi pour qu'ils se rappellent soudain ce qu'ils ont. La solitude peut être un poison mais aussi un révélateur. Elle te permet d'élever ton âme lorsque tu n'as plus d'autre choix que de te pencher sur ta vie, ceux qui t'entourent et toutes les valeurs que tu n'aurais pu voir autrement. C'est lorsque l'on sent que l'on est sur le point de tout perdre que la vraie valeur de choses et des liens nous apparaissent enfin.

La solitude de ma retraite est le souhait d'Odin envers les tigres des Ombres et une épreuve qui transcende la grandeur des leurs âmes si Freyja les a jugés dignes de la Robe qu'ils portent. "

Me vêtant le plus vite possible après m'être rafraîchie, je reparus en longue robe bleue sombre, mettant ma blondeur en valeur. J'avais aussi des tenues d'écarlate mais elles étaient un peu trop précieuses pour être portée hors de circonstances exceptionnelles. Passant mes mains dans mes cheveux, je les nouais avec soins avant de me relaver lentement les mains et de prendre mes onguents ainsi que des bandages qui s'entassaient dans un coffre spécialement préparé pour eux.

" Te gêner ? "

Ces mots m'avaient surprise.

" Je suis une guérisseuse aussi tout comme ma mère et mes sœurs. C'est un de nos talents communs. Il est normal que je soigne tout blessé et encore plus quand il s'agit d'un frère d'armes dont les blessures résultent d'actes qui nous ont certainement sauvé la vie. "

Sur ces quelques mots, je m'attaquais aux soins. Les blessures faisaient peine à voir des entailles en voie de cicatrisation mais souillées pour certaines et qu'après avoir longuement désinfectées, je me mettais à recoudre. De quoi laisser quelques cicatrices qui ne seraient jamais que de glorieux ornements sur le torse d'un guerrier. Ashram devrait plutôt en être fier que de s'en sentir gêné. Après la séance de "couture, j'appliquais une nouvelle série de baume avant de mettre le pansement final pour éviter un trop gros frottement contre ses vêtements. Puis, ce fut quelque chose de dur que je repérais contre sa nuque.

Qu'est-ce que cela ?

" Ashram ? Tu as quelque chose d'enfoui dans la chair à la base de la nuque. Un corps étranger qui pourrait faire de sacrés dégâts si on ne le retire pas. C'est possible mais demande l'aide de plusieurs guérisseurs. Je peux toujours te donner quelque chose contre la douleur et le reste mais je ne puis le retirer seule. Que préfères-tu ? Attendre et nous rendre auprès d'Odin qui nous appelle ou aller dans le village de ma mère pour qu'on puisse t'en débarrasser ? "

Sujet: Re: [Ecrin des Ombres] Sur le chemin menant à Odin Mer 3 Sep 2014 - 0:27

J’avais fermé les yeux un instant à son arrivée. Il faut dire que je n’avais pas eu d’occasion aussi précieuse de parler en toute simplicité. Tout autour, l’ambiance m’avait captivé dès le départ, c’était bien là la moindre des choses. Avoir le privilège de contempler pareil endroit, sachant qu’il appartenait à la plus secrète des Guerrières Divines, c’était un moment que je ne pourrais oublier de sitôt. Il me vint effectivement des interrogations comme elle eut à le penser mais je préférais les garder pour moi… pour le moment. Plus important, la voilà qui arrive, elle, dans une robe sobre lui apportant une touche bien particulière. Je ne dis rien, je me contente de m’asseoir car je sais que son tracas sera désormais tout autre. Si je n’avais pas eu à subir les affres de la défaite, je n’aurais pas eu à troubler la quiétude de son repaire ni à avoir une part de ses secrets… A y réfléchir, j’apprécie d’avoir sa confiance, c’est vrai.

- Tu sais, je n’aurai pas levé le petit doigt dans la caverne. En fait, il était trop tard pour cela. J’ai tout de suite compris que si attaque il y avait eu, tu l’aurais porté sans que je puisse répondre de quelque manière que ce soit. Ton Cosmos reflète cette caractéristique lorsqu’on le ressent pour la première fois.

Et puis me voilà assis. Je ne sais combien de temps cela va durer et je la vois déjà prendre onguents et autres fioles pour préparer quelque mixture étrange. Autant parler puisqu’elle est occupée.

- Voilà encore autre chose digne de toi. En disant être gêné, je faisais juste remarquer que je n’avais pas habitude à recevoir autant d’attention ou de loyauté.

La dualité ici, dans son cosmos, dans sa façon d’être et moi assez stupide pour ne pas être clair. Face à tout ce qu’elle venait de dire, une seule alternative. Certes j’avais juré de garder un secret, voir même plusieurs mais c’était autre chose sur lequel je n’avais jamais été très clair, même avec nos haltes, nos chasses, nos rencontres passées.

- Ecoute, j’ai bien écouté certaines de tes paroles, certains mots sonnent plus que d’autres à mes oreilles et hélas, je suis si silencieux et inexpressif parfois...

Je marque une courte pause comme pour m’excuser de ce fait alors que dans le même élan elle me replace une côte cassée… et d’une.

- Nous les prédateurs, Loup et Féline guidés telles des ombres par la force d’Odin le juste, je ne peux que trop le comprendre. Tu sais quelle est ma vraie nature…

Mince, ces mots qu’elle avait prononcé m’avaient vraiment impressionné pour que je puisse les ressortir tels quels.

- Non, je ne redoute pas ce que tu es, j’ai pu constater la justesse de tes paroles et de tes actes. Si comme dans ta vision nous sommes amenés à parcourir ensemble les étendues glacées du septentrion pour défendre notre royaume, puisses-tu avoir raison.

Elle est guérisseuse, elle sait réparer les plaies du corps, saurait-elle en faire de même avec celles de l’âme ? Je sens encore un truc craquer et voilà qu’un second cartilage reprend sa position initiale pendant que je clos mon envolée lyrique.

- Tu pourras compter sur moi en toute occasion, Sigrid.

Et puis je suis interrompu, voilà qu’elle a remarqué un truc étrange à la base de mon crane. Bon, au vu de ce qu’elle dit, ça à l’air pas terrible. En même temps je n’ai pu que la ressentir et jamais la voir. Que dire, car en vérité je doute fort que ce soit le moment pour s’occuper de ça. Odin a montré que son retour était imminent et je pense qu’il est préférable de se rendre au palais avant toute chose.

- Je ne sais pas ce que ça peut être, c’est là depuis mon passage aux enfers… D'autant que je ne ressens aucune douleur... en fait comme toujours et pour n'importe quelle blessure, jusqu'à ce que je tombe de fatigue ou raide mort...

C'est un sacré handicap de rester de marbre... j'avais pu comprendre ça contre les géants de glace et la créature ailée... mais bref...

- Il sera préférable d’aller au palais d’Odin avant toute chose sans doute. Les soins, je ferai selon tes recommandations lorsque nous aurons du temps. Tu en penses quoi ?

Habille manière de ne pas aller trop avant dans ce sujet. Je ne savais pas ce qu’était cette chose plantée dans ma nuque, peut-être est-ce que je ne voulais pas savoir… pour le moment.

- Nous devrions aller au Palais, mais la logique serait que nous arrivions chacun de notre côté, bien que tu sois venue jusqu’à Athènes pour me chercher. En fait les deux semblent possibles… à toi de me dire…

Puis je n’eus plus rien à dire.

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Dernière édition par Lénore le Dim 19 Oct 2014 - 14:04, édité 1 fois

Tandis que mes soins se poursuivaient, je ne perdais pas une miette de ce que mon compagnon d'armes disait. Sa conviction envers l'efficacité des mes attaques ne m'avait qu'à demi-surprise. Connaissant son talent et ses forces, il avait sans doute eu le moindre mal à reconnaître le danger que pouvait représenter l'un des siens. Tout comme moi, je me devais de connaître les forces de mes semblables. Pour notre puissance groupée, c'était indispensable. Tout bon chef doublé d'un excellent stratège savait aussi cela pour user des forces vives dont il disposait à leur optimum. Que mon statut particulier me confinât dans les ombres n'y changeait rien. Il fallait posséder au moins cette connaissance. Sinon comment choisir au mieux quel guerrier pour telle mission. On ne pouvait se fier indéfiniment à la chance à ce genre de jeu même si j'avais entière confiance en notre vénéré Odin quant au choix de ses guerriers. Nos aventures communes dans la grotte l'avait prouvée. Et comme la conversation s'y dirigeait, je ne pus m'empêcher de sourire en repensant à notre vaillante compagne. Jamais, je n'aurais mis l'un des nôtres en danger. Je voulais tant que cela se sache. Nous n'étions pas des lâches mais des défenseurs depuis les ombres Et ce fut avec cette pensée en tête que je repris la parole d'une voix douce.

" Je vois mais je n'avais aucune raison de m'en prendre à toi, Ashram, pas plus qu'à Miria. "

Puis, m'inclinant sous le regard devenu plus brillant du loup, je lui fis un clin d’œil.

" Pas plus qu'à toi, Nox. Et pour ce qu'il en est de mes attaques, elles sont avant tout faites pour protéger les autres en quelques instants voir en un seul coup. Le plus souvent à leur insu. Je suis un peu comme une valkyrie évoluant aux côtés des guerriers mais infiniment différente sur le fond. Puisque que je fais en sorte de sauver les gens et non de les choisir au moment de leur trépas. "

Je ne faisais que rappeler ce qui me différenciait des autres Guerriers d'Odin tout en me rendant plus proches d'eux que ne l'étaient les véritables valkyries œuvrant continuellement en son nom et celui de Freyja. Soudain, la conversation reprit sur un chemin me rappelant ma propre solitude.

" Personne n'a pris soin de toi. Est-ce là une différence entre nous, Ashram ? J'ai beau être une ombre, j'ai parfois été aidée et secourue. "

C'était quelques souvenirs épars mais bien réels.

" Même dans les pires lieux, qui sait ce qu'il peut arriver. "

Des mots réconfortants comme mes gestes. C'était étrange de se retrouver ainsi entre deux combattants à l'aura emplie de mystère loin des autres et des soucis. Nos rôles seraient sans doute de nous battre pour le même seigneur. Une sorte de lien était en train de se tisser entre nous. Sans la moindre crainte, ni arrière pensée, je l'avais emmené en ces lieux secrets que de trop rares initiés connaissaient. C'était cela la confiance aveugle envers l'un de ses frères d'armes.

" Nous sommes amis et frères d'armes, Ashram. Un jour peut-être l'un de nous deux tiendra la vie de l'autre entre ses mains. Il est naturel que je t'en dise un peu plus sur moi... "

Ces quelques mots passés, j'appuyais sur certains points pour constater l'absence totale de douleur.

" Il faudra que tu me laisses voir un jour. Cela peut t'entraîner vers la mort tout comme tu en es conscient toi-même. L'absence de douleur est un fléau si on la sous-estime. "

Me relevant, mon dernier bandage posé, je me détournais de lui avant de répondre.

" Bien, je vais te laisser finir de te rhabiller. Ensuite, nous n'aurons plus qu'à faire le chemin inverse. Tu pourras passer devant et je scellerai à nouveau le passage pour la sécurité de l’Écrin des Ombres. Moi aussi, tu pourras toujours compter sur moi, Ashram... "

Et sur ces mots, je me préparais à notre retour à la surface et la vie telle que je l'avais toujours connue même si elle avait déjà bien changée.

=> Vers Odin

J’avais hoché la tête à de nombreuses reprises en écoutant tout du long ses paroles, pour certaines réconfortantes. En vérité, elle avait été initiée aux arts de la médecine et moi qui me demandait encore il y a peu si elle pouvait soigner l’esprit ; dans ses paroles, elle en avait l’orientation en tout cas. Dévouée et dédiée à la compassion… ? L’espace d’un instant mon regard cherche à croiser le sien dans un des nombreux miroirs pour y trouver une réponse sans avoir besoin de poser la question.
Nox lui aussi n’est pas en reste ; alors qu’elle vient de lui adresser quelques mots, il jappe faiblement en guise d’approbation. Il a très bien saisi la nature profonde de la Guerrière de Zeta Prime, subtile et dévouée, sinon, il ne se serait pas posé en boule à ses pieds.

- Peut-être que l’un de nous tiendra la vie de l’autre dans ses mains, un jour… Et si cela arrivait, en dépit des liens qui sont nôtres, tu devrais choisir de me laisser, si ton devoir était plus important.

Je laissais passer un court moment…

- J’espère que ce lien qui est nôtre ne t’empêchera jamais de faire ton devoir avant toute chose, Sigrid

Et si ce lien devenait plus fort encore ? Y aurait-il à craindre que tout aille de travers ? Je pigeais mieux certains de ses propos sur la solitude imposée par nos responsabilités, du secret de certaines relations. Je secoue la tête pour reprendre mes esprits. Est-ce qu’elle m’a parlé pendant ce laps de temps ? Merde… Encore une absence à penser et rêver à on ne sait quoi… J’fais quoi ? Je débloque ?
Et pendant qu’elle termine de s’occuper de mes blessures, voilà qu’elle se demande pourquoi je suis aussi stoïque et immobile face à ses manipulations qui auraient fait crier le plus endurci des vikings. Je ne sais que dire et d’un autre côté, ce soucis m’arrange pour l’instant, plus qu’il ne me pose problèmes… si on oublie que je termine avec pas mal de choses déplacées et que j’en ignore jusqu’à leur nature esquintée. Je me redresse, voilà que je prends le haut de la tenue.

- Oui, je suis ton obligé, et j’ai aussi quelques blessures sur lesquelles il faudra se pencher lorsque le temps sera venu. J'espère te revoir avant celà.

Un mouvement sec et ample, me voilà prenant les morceaux de mon armure pour l’équiper à nouveau. Cette transition lui a été bénéfique, il me semble la voir moins fracturée. Autant ne pas apparaître trop pouilleux là où je m’apprête à me rendre. Je m’engage vers la sortie avant de me retourner vers Sigrid :

- Merci, dame des Ombres.

Puis, je n’eus plus rien à dire.

Palais d’Odin.

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Sujet: Re: [Ecrin des Ombres] Sur le chemin menant à Odin

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