Les Flots dans l'antre de la Peur!

Sujet: Les Flots dans l'antre de la Peur! Lun 10 Mar 2014 - 17:13

Dans l'obscurité du temple les deux déités firent leur apparition. Emportée par l'enfant d'Arès d'un geste majestueux, Tethys se trouvait désormais dans l'antre de la Peur. Bien qu'il lui ait épargné un long périple à travers la forêt noire qui entourait le domaine, ainsi que d'être le témoin de l'aspect sinistre et macabre du château, la titanide était la spectactrice d'un spectacle étonnant. Cette pièce était si ténébreuse, si glaciale... et que dire de ce trône si inquiétant qui semblait l'observer. Nulle chaleur ne se faisait sentir. Nulle porte, nulle fenêtre n'étaient visibles. Cela était le souhait de Phobos, ainsi ils pouvaient parler sans être dérangés par ces turbulents mortels, seuls des dieux étant capables à l'heure actuelle de pénétrer en ce lieu. Le marbre noir somptueux du sol et des murs était magnifique, au point de se demander si il s'agissait bel et bien de marbre et non pas de véritables ténèbres que Phobos aurait maniées pour créer cet endroit... à bien y réfléchir, cette possibilité n'était pas à exclure. Le fils d'Arès était auréolé d'une aura froide et glaciale, étant la seule lumière éclairant cet obscure endroit. D'un claquement de doigt, l'incarnation de la Peur fit surgir du sol des pics de glaces qui prirent la forme d'un trône somptueux et magnifique. Un éclat magique émanait de ce dernier, siégeant en face du tout aussi effrayant que dominant trône de Phobos. D'un geste élégant, ce dernier invita la titanide à siéger.

"Voici un modeste siège pour une titanide telle que vous. Prenez place je vous en prie! Souhaitez vous un peu de vin peut être?"

Il parlait en même temps qu'il prenait place lui aussi. Et tandis que les mots défilaient, deux coupes de vin apparurent sur les accoudoirs des trônes. Ces coupes dorées et raffinées pouvaient s'emplirent dès lors d'un vin délicieux, sans doute emporté lors d'une des nombreuses pérégrinations du dieu dans le monde des mortels. Après tout, la Peur se mêlait régulièrement chez les mortels, les observant, les manipulant, les testant, et tout cela dans un but bien personnel que peu de divinités connaissaient. Mais pour le moment, il était à l'écoute de la représentante des Titans.

"Bien. J'apprécie le fait que vous vous soyez déplacée en personne, et je regrette l'affreux spectacle qui s'est offert à vous lors de votre arrivée. Soyez sûre que j'espérais un accueil bien différent... quoiqu'il en soit, mon Père étant absent de son domaine, je serais votre interlocuteur dans cette entrevue diplomatique. De ce fait, des ordres ont été donnés afin d'éviter toutes incursions de nos guerriers sur vos terres. Contrairement à notre réputation, nous le clan d'Arès savons recevoir nos hôtes et séparer le temps de la Diplomatie de celui de la Guerre!"

Un sourire se dessina sur le visage de Phobos tandis qu'il portait sa coupe à la bouche et reprit la parole en la reposant.

"Votre époux Océanos aurait été lui aussi reçu avec les honneurs qui lui seraient dû, si seulement il ne m'avait pas montré une attitude belliqueuse. J'imagine que vous voulez davantage de détails concernant cette affaire? Ou bien préférez vous traiter une autre avant celle ci?"

Sujet: Re: Les Flots dans l'antre de la Peur! Mar 11 Mar 2014 - 20:06

porte de la guerre

Camélia semblait vouloir défier le Spectre présent, elle ne l’accompagnerait donc pas jusqu'au temple de Phobos, mais lui avait parlé d'une cardinale à laquelle elle devait dire qu’elle venait de sa part. Cela lui serait peut-être utile, et la Titanide marqua ça dans un coin de son esprit et fit un signe de tête en direction de la jeune blonde. Elle allait partir quand soudain, le cosmos de Phobos se fit sentir. Un cosmos plein de colère qui montrait l'exaspération de la divinité devant l'insubordination de ses subordonnés.

"Je sens que la suite risque d'être assez mouvementée."

En effet, la divinité réprimanda ses deux Bersekers, il livra ensuite Ryuken à la fureur de Lucifer et maudit Camélia. Téthys se sentit un peu désolée pour la Cardinale, mais ne montra rien. Après tout, elle l'avait sans doute bien méritée. Mais ça ne servirait à rien d'intervenir, et ça risquait même de compromettre son action diplomatique. Enfin, le fils d'Arès se tourna vers elle et lui demanda de le suivre.

-Il est vrai que mon arrivée est un peu mouvementée seigneur Phobos. Mais je me tient toujours à votre disposition pour discuter avec vous.

Elle suivit donc le fils d'Arès jusqu'à son temple. Un temple sombre et inquiétant. Cet endroit était froid et glacial. Rien qui suscitait la sécurité, tout pour susciter la peur. Une peur glaciale qui pourrait suffire à effrayer n'importe qui. Téthys elle-même ne se sentait pas rassurée, mais ne laissa rien paraitre. Des pics de glaces surgirent alors du sol et formèrent un siège où la divinité pourrait s'asseoir.

"Je vois. Alors, c'est ainsi que les enfants d'Arès reçoivent."

Au moins, il n'y avait pas de crânes ensanglantés plantés dans des piques ou incrustés dans les murs ou autres horreurs à glacer le sang. Elle remercia la divinité pour son accueil quoiqu'un peu glacial. Elle prit la coupe de vin qui était apparue devant elle, mais n'en bût pas tout de suite. Elle devait garder les idées claires pour le début de l'entretient. Elle laissa la divinité de la Peur prendre la parole.Elle émit un sourire, retenant une remarque comme quoi des combats sur le domaine de la guerre n'était pas si choquant que ça.

"Inutile de faire des remarques désobligeantes sur son camp. Il pourrait se fâcher."

Elle le laissa terminer son discours, puis elle prit la parole à son tour.

-Il est vrai que le comportement des personnes présentes à la porte n'était pas ce que l'on pouvait attendre de mieux lors d'une visite diplomatique. Toutefois, je pense que votre situation a été suffisante pour rappeler leurs places à vos Bersekers. Quant à votre réputation, soyez assuré que votre comportement au Labyrinthe et ici-même contribue à la rendre douteuse.

En effet le fils d'Arès n'avait à aucun moment montré une quelconque agressivité à son égard. Il aborda ensuite la question d'Océanos. C'était justement l'une des raisons pour lesquelles elle était là, alors autant commencer par cela. Voyons vers quels chemins cette conversation mènerait.

-Puisque vous avez commencé à aborder le sujet, alors poursuivons. J'aimerais en savoir plus sur cette attitude belliqueuse que mon époux aurait eu envers vous.

Ensuite peut-être pourraient-ils parler des relations entre les deux camps par l'intermédiaire de cette histoire. Régler ce contentieux et établir des relations diplomatiques entre les deux camps, voilà ce qui pouvait se révéler intéressant pour les deux camps.

Sujet: Re: Les Flots dans l'antre de la Peur! Sam 15 Mar 2014 - 19:54

"Et je vous prie d'excusez mon attitude quelque peu cavalière il est vrai aux portes de votre domaine, en temps ordinaire je ne me comporte pas de la sorte. Si je me suis conduit d'une manière aussi véhémente, c'est pour la simple raison que j'étais encore sous le coup de la douleur et de la colère vis à vis du fait que l'on venait d'abattre mon frère. En tant que jumeau, je partage un lien particulier avec lui, et sa déchéance m'avait considérablement frappée, d'autant que celle ci fut soudaine... Et concernant les berserkers, ceux ci ont bien du mal à connaître et tenir leur place, et je ne parlerais même pas de leur obéissance, et comme le dit un dicton humain, "qui sème le vent récolte la tempête!" Ceci étant dit, abordons le cas de votre époux."

Le regard de Phobos démontrait un profond ennui et surtout un agacement fort prononcé. Car non seulement ses propres serviteurs ne faisaient que provoquer sa colère, mais qui plus ils le discréditaient faces aux autres divinités. Ce fait l'exaspérait au plus haut point et espérait que désormais ils marcheraient droit, et que Tethys oublierait rapidement ce point des plus pitoyables.

"Il y a quelques temps de cela, Athéna et mon Père ont eus une entrevue semblable à celle que nous avons ici même. Comme à chaque fois qu'une telle réunion à lieue, j'ai été amené à m'assurer qu'aucun de nos guerriers fous ne rôdaient aux alentours du Sanctuaire de la Sage Athéna, ceci fait partie des traditions du clan d'Arès. Après avoir rappelé à l'ordre ce "Ryuken" qui est à l'heure actuelle entre les mains avisées de Lucifer, les saints ont, pour la plupart, tenu une attitude fort hostile à mon égard alors que je m'étais présenté de la façon la plus cordiale possible, d'autant que ma venue était alors des plus bénéfiques pour eux. Et c'est alors que votre mari a fait son apparition!"

Il laissa un court moment de silence s'installer afin de peser les prochains mots qu'il allait prononcer. Si Océanos l'avait offensé, Tethys quant à elle n'y était pour rien dans cette fâcheuse affaire. Et le fils d'Arès ne comptait pas la froisser.

"J'ignore quels sont ses précédents avec les membres de mon clan. Quoiqu'il en soit, nous n'avions dès lors aucun contentieux entre nous. Mais Océanos semblait probablement très proches des saints, tellement que, sans même connaître la situation, sans même savoir ce que je venais de faire pour le sanctuaire, il a confié son soutien total et sans condition aux serviteurs d'Athéna, dont certains étaient à deux doigts de m'agresser pour d'obscures raisons qui me sont encore inconnus. Je suis éveillé depuis peu, je n'ai pour ainsi dire été inclus dans nuls assauts, nuls complots depuis des siècles, et si je peux encore comprendre une telle agressivité stupide de la part de mortels, il n'en va pas de même pour les propos et la décision d'Océanos de soutenir ceux qui se préparaient à m'assaillir!"

Laissant prendre connaissance des faits à Tethys, Phobos était songeur et observait son invitée. Comment allait elle réagir à cette nouvelle? Cela il ne pouvait le dire. Il espérait seulement qu'elle ferait preuve davantage de réflexion que son époux.

"Vous comprendrez qu'une telle attitude peut être considérée comme étant une déclaration de guerre. Des mortels s'apprêtant à m'attaquer, moi l'un des fils d'Arès, et lui, un titan, leur apportant son soutien total, sans chercher à s'enquérir de ma présence au Sanctuaire, ni à savoir ce qu'il s'y passait... je trouve cela regrettable de la part d'un être comme lui. Je m'attendais à une attitude moins effrontée et plus réfléchie que cela. Pour le moment, mon Père n'est pas encore au courant de cet incident, et je ne vous cacherais pas que cela lui sera informé. De ce fait, aucune décision n'est prise à son encontre actuellement, et peut être que nous pourrons oublier cette malheureuse attitude. Cela dépendra de l'issue de cette entrevue."

Phobos se tut. Son attention était plongée sur Tethys et guettait avec patience ce qu'elle lui répondrait. Il ne prenait guère de plaisir à une telle discussion, mais tel était son devoir de fils d'Arès car les relations futures entre les titans et le clan de la guerre allaient être dessinés par ces deux êtres qu'étaient le dieu de la peur et la titanide des mers.

Sujet: Re: Les Flots dans l'antre de la Peur! Ven 21 Mar 2014 - 20:17

Phobos s'excusa sur la manière dont il s'était comporté mettant cela sur la mort de Deimos. Téthys voulait bien croire que la mort de son frère l'ai secoué, être une divinité de la guerre ne pouvait pas empêcher d'avoir une fibre fraternelle. Il parla ensuite des Berzkers désobéissant et ayant du mal à tenir leur place. le tout sur un ton ennuyé ou agacé. Il est vrai que les récents évènements n'allaient pas en faveur de son camp en appuyant sur le côté barbare que l'on donnait aux guerriers d'Arès habituellement.

"Les Bersekers lui ayant manqués de respect risquent de passer un sale quart d'heure lorsque nous auront finit cette discussion. Je n'ai pas envie d'être dans les parages lorsqu'il décidera de leur régler leurs comptes."

Puis, ils abordèrent le sujet qui l'avait fait venir ici dans un premier temps, et qu'elle avait voulu traiter en premier. Il lui raconta les circonstances qui avait conduit sa divinité à aller au Sanctuaire, tient les Bersekers s'ouvraient à des relations avec tous les camps, avant de marquer une pause. Sans doute pour réfléchir à ses prochaines paroles.

"La rencontre entre Océanos et Phobos serait donc simplement due au hasard? Mon mari devait avoir proposé son aide à Athéna"

Ce que le Berseker lui confirma, son mari aurait promit son soutient inconditionnel à sa nièce, et aurait aussi menacé le dieu de la Peur tandis qu'il se faisait agresser par d'autres Saints. De ce point de vue là du récit, Océanos apparaissait bien comme un attaquant et Phobos comme une victime. D'autant plus qu'il disait s'être réveillé tout récemment et n'avoir été mêlé à aucun conflit.

-Je me suis moi-même éveillée il y a peu, et je n'ai pas encore eu le temps de prendre connaissance des évènements ayant secoué cette époque. Je pense que les paroles de mon mari était plus une manière de prouver son alliance avec les Saints qu'une réelle déclaration de guerre. Même si je comprend les raisons qui vous ont amenée à considérer ses paroles comme telles.

La réaction d'Océanos avait dû manquer de tact, et elle ne voyait guère d'autres explications pour justifier cela. Elle ne parla pas non plus des soupçons qui avaient pesé sur lui lorsque la Peur avait débarqué au temple de Mnémosyne en quête d'informations sur le meurtre de son frère. Elle ne souhaitait pas être obligée de livrer Poséidon à la vindict des serviteurs d'Arès.

"Je ne dois pas me préoccuper de cela. Pour le moment ce qui compte c'est d'apaiser les possibles tensions entre les Titans et les Bersekers."

Selon Phobos, aucune décision n'avait été prise en ce qui concerne Océanos. Donc, cela restait encore une affaire personnelle entre Phobos et lui? En tout cas, il ne lui cachait pas l'envie d'en référer à son père. Et rien ne lui disait que le père ne réclamerait pas vengeance sur ce que Océanos avait fait à l'égard de l'un de ses enfants.

-Oui, vous avez plusieurs fois montré que vous étiez prêt à l'établissement de liens entre les Titans et les Bersekers. Nous pouvons faire en sorte que à l'avenir aucun coup ne sera porté à l'un d'entre vous par l'un des Titans sans bonnes raisons. Et il en sera de même de votre côté, n'est-ce pas?

Elle avait dit cela d'un ton qu'elle voulait conciliant et attendit un peu, laissant Phobos répondre si bon lui semblait. Un pacte de non-agression entre les deux camps pourrait être une bonne base pour un début de relation diplomatique. Elle rajouta néanmoins.

-Toutefois, je suppose qu'un simple pacte n'effacera pas l'affront que vous avez subit. Avez-vous quelque chose à rajouter à cela avant que nous continuions?

Sujet: Re: Les Flots dans l'antre de la Peur! Dim 23 Mar 2014 - 18:11

Phobos laissa passer un sourire étrange sur son visage. Au fond de son regard d'acier, une lueur amusée se trahissant. Il avait écouté avec attention les paroles de son invitée, et il allait devoir préciser le fond de sa pensée concernant la fameuse attitude de son époux. Sa voix était elle aussi le témoin de son amusement, son ton étant légèrement cynique.

"Ma foi oui j'ai une précision à rajouter ma chère. Océanos est un titan, et non pas un vulgaire mortel. Vous en conviendrez j'en suis sûr. Et un être tel que lui devrait savoir que les mots peuvent être une arme bien plus dangereuse qu'une épée, et les manier avec prudence devrait de sa part couler de source. Il s'est exprimé certes pour témoigner de son soutien à Athéna, je suis bien d'accord avec vous sur ce point, mais de la pire des façons à mes yeux. Les saints m'auraient attaqués, il les aurait ainsi soutenu et pris les armes contre moi. Et cela, vous en conviendrez également, je ne saurais l'ignorer, que ce soit en tant que commandant des Berserkers ou encore en tant qu'ambassadeur d'Arès."

Le ton de Phobos devint plus dur tandis qu'il prononçait ses derniers mots, avant de poursuivre sur un ton plus aimable.

"Un pacte de non agression dites vous? Hum... pourquoi pas? je devrais sans doute en référer à Père toutefois. Si il m'accorde une très grande liberté d'action sur ses armées et les relations extérieurs, ce genre de décision lui revient de droit. Il s'agit de ses troupes après tout. Mais étant donné qu'on ne parle pas d'alliance pour le moment, cela devrait être envisageable entre nous... Mais avant cela, j'avais une tout autre proposition à vous soumettre, et qui pourrait sceller le statut de votre mari."

Il laissa un court instant de silence s'installer, le temps de boire légèrement du vin.

"Voyez vous... lors de ma venue quelque peu cavalière et, je dois l'admettre, agressive aux portes de votre domaine, je n'avais encore aucune idée de celui qui s'en était pris à mon frère, au point de l'abattre. Désormais, je sais qui est coupable de ce déicide, et dans quelle condition cela s'est passée. Et ce meurtre, car il s'agissait bien de cela, d'un meurtre, a été perpétré par quelqu'un qui vous est proche..."

La voix de la Peur se faisait glaciale, rendant l'atmosphère plus pesante et froide qu'elle ne l'était déjà.

"Ce meurtrier n'est autre que mon grand oncle, Poséidon! Deimos était allé à sa rencontre afin de proposer une alliance provisoire afin d'affronter ensemble, comme le ferait les membres d'un clan, la menace du Grand Nord qui nous guette actuellement. Et son honnête proposition étant donné les circonstances a été récompensée par la mort. Je doute fort que notre Père apprécierait cela, lui qui veille à ce que les dieux conservent leur dignité avant tout, et qui malgré sa réputation veille sur sa famille. Et j'en viens ainsi à la proposition que j'ai à vous offrir. Lorsque nous irons voir Poséidon afin de régler ce différent, que ce soit par les armes ou la diplomatie, les titans se tiendront loin de cette affaire qui ne concerne uniquement que Poséidon et notre clan!"

Lâchant un sourire sincère vers Tethys, il lui fit signe de boire un peu de vin.

"Sachez que, contrairement à mon Père et mon frère, je suis loin, très loin, d'être féru des guerres et des affrontements, préférant la diplomatie. Cela ne m'empêche pas toutefois d'y prendre part, me direz vous, tout simplement car j'essaie d'être un bon fils et un bon frère. Je sais que vous êtes liés à l'Empereur des Océans, toutefois, cela doit se régler entre nous et ce dernier. Et uniquement. J'offre ainsi une échappatoire à votre mari, car si vous acceptez mon offre, j'oublierais totalement et j'insiste là dessus l'offense qu'il m'a infligé, retrouvant ainsi une position noble et respectée à mes yeux. Je pense que vous êtes gagnants dans cette proposition"

Il se doutait que la position de Tethys était pour le moins délicate. Allait elle être convaincue? Difficile à dire pour le moment.

"N'ayez crainte que je vous dûpe, Tethys. Je suis un dieu qui respecte profondément les pactes et ses engagements. De plus, vous aurez une preuve écrite de ce que j'avance. Preuve que vous pourrez ainsi transmettre à Océanos."

Sujet: Re: Les Flots dans l'antre de la Peur! Dim 23 Mar 2014 - 19:07

Scritch Scrithcchhh Scriiitchhhhh

Un son des plus étranges envahit les abords du temple de la Peur. Vêtue d'un large pantalon sombre et d'un bustier de cuir qui n'aurait rien à envier aux maîtresses sado-masochites de ce monde, une jeune femme à l'ample chevelure châtain marche d'un pas lent vers l'imposant repaire de son Maître.
Son visage est aussi lisse que celui d'une poupée, son regard aussi inexpressif que celui d'un poisson rouge. Seul un sourire ténébreux vient parer ses traits diaphanes.

Un bras tombant nonchalamment le long de son flanc tandis que l'autre semble plus occupé, l'étrange sonorité qui se dégage d'elle vient du corps qu'elle traîne par une cheville fermement ancrée au creux de sa paume. Comme si ce corps ne pesait pas plus lourd que celui d'une poupée, Théosia l'entraîne avec elle sans lui porter la plus petite attention, ne laissant qu'une large traînée de sang comme seule preuve de son passage.

" Plus d'ouvertures " Constate-t-elle d'une voix plate lorsqu'elle arrive face au mur sur lequel devraient trôner deux immenses portes.

Loin d'être contrariée par ce manque flagrant de moyen de pénétrer à l'intérieur, la main libre de la jeune femme s'élève dans les airs avant de frapper trois coups distincts contre la pierre d'ébène et de simplement laisser filtrer un bref " C'est moi " comme si elle attendait qu'on lui aménage une ouverture rien que pour elle.

Durant quelques secondes rien ne survient, Théo attendant patiemment que le temple remplisse son office. Finalement la pierre se distord comme si elle entrait en fusion, arborant différentes formes étranges avant de se fixer sur une bouche ouverte pourvues de crocs saillants. Nul doute que personne sain d'esprit n'oserait s'y aventurer. Mais qu'à cela ne tienne, saine d'esprit elle ne l'est pas vraiment.

" Attends. Il manque quelque chose " Dit-elle d'une voix douce et monocorde en s'adressant à l'hideuse gueule béante dégoulinante de bave.

Lâchant quelques secondes le corps inanimé qu'elle traîne depuis des heures, la peau écorchée et en lambeaux l'attestant avec douleur, la main de la jeune femme plonge dans le ventre ouvert aux quatre vents avant d'en ressortir dégoulinante d'hémoglobine. Telle une artiste de l'horreur, l'enfant de la Peur entreprend de badigeonner les crocs saillants de quelques boyaux et autres composants gastriques avant d'ajouter quelques traînées de sang ici et là.
Faisant un pas de recul pour admirer son oeuvre, le sourire délicat qui se matérialise sur ses traits semble considérer que la dite oeuvre est à la hauteur de celui qu'elle incarne.
Saisissant de nouveau la cheville d'un air détaché, la jeune femme pénètre enfin dans le temple de Phobos par cette porte des plus ragoutantes.

A peine a-t-elle posée un pied à l'intérieur qu'elle est immédiatement téléportée jusque dans l'imposante salle du trône de la progéniture d'Arès. Comme elle s'y attendait, Phobos n'est pas seul.
Depuis la quinzaine d'années qu'elle est auprès de lui, elle a eu largement le temps de se faire à ses petites habitudes. Or une obstruction totale de son domaine ne peut signifier qu'une seule chose : il est accompagné et ne souhaite pas être dérangé.

Traînant toujours le corps déformé et immonde derrière elle, ne se souciant visiblement pas de salir les dalles d'ébènes du temple de son Maître, Théo fige son mouvement quelques secondes lorsqu'elle aperçoit la Titanide qui se tient sur son siège de glace à une distance bien trop proche de Phobos. Son regard clair devient soudainement aussi glacial que le trône de fortune sur lequel elle est assise.
Théo déteste qu'une femme, déesse, titanide, peu importe, ne soit trop proche de Phobos, d'autant plus s'ils sont seuls. Mais ressentant la contrariété palpable qui s'échappe du fils d'Arès, ce regard froid ne dure que le temps d'un battement de cil. Peut être sera-t-il même passé inaperçu. Et si ce n'est pas le cas... Tant pis.

La sensation qui entoure Phobos est la même que celle qui pare la présence de Théosia, si ce n'est que les puissances ne sauraient être comparées. Un sentiment de mal aise profond auréole cependant la jeune fille aux traits fins. Comme si cette douce apparence n'était qu'un leurre, comme si d'elle se dégageait une insondable impression de gêne malveillante.

" Bonjour madame " Lance-t-elle d'un ton très protocolaire sans plus d'ambages ni de présentation.

Se tournant vers Phobos d'un bond, un large sourire se dessine sur les traits diaphanes alors que l'expression de la jeune femme change du tout au tout en une fraction de secondes.
Comme si le ciel ne brillait que pour elle à cet instant, ses traits deviennent aussi juvéniles que ceux qu'elle arborait quand elle avait 5 ans, son nez se retroussant de plaisir à la simple vue de la Peur.
Elle fait quelques pas jusqu'au trône sombre, prenant place sur la plus haute marche, aux pieds de Phobos. Ce n'est que lorsqu'elle est enfin assise qu'elle consent à relâcher le corps qu'elle tenait fermement dans sa paume, la tête frappant le sol dans un bruit sourd, les orbites vides et terrorisés oscillant vers Téthys lorsque les cervicales craquent sombrement en chutant sur le sol.

Ne formulant pas le moindre mot, après tout son Maître est en pleine audience et elle sait qu'il n'aime pas être dérangé, les bras de Théo enserrent simplement l'une des jambes du divin alors que sa joue vient reposer contre le genou de Phobos.
Son regard d'acier se plante sur Téthys pour ne plus la quitter.

Sujet: Re: Les Flots dans l'antre de la Peur! Jeu 27 Mar 2014 - 19:28

Hum, il est vrai que l'hypothèse voulant qu'Océanos aurait attaqué Phobos si les Saints avaient désirés faire de même incluait bien une déclaration de guerre. Après, cela ne restait que supposition. Peut-être le Titan n'aurait-il bougé que si Phobos avait lancé les hostilités. Enfin, elle n'allait pas se lancer là-dessus. Son hôte risquait de ne pas apprécier si elle le le contredisait sur ces détails.

-Oui, il est vrai que l'attitude de mon mari peut s’apparenter à une déclaration de guerre.

Tient, pourquoi n'avait-il pas abordé la malédiction lancée par son frère contre Océanos? Il était pourtant présent lorsque Ryuken en avait parlé dans le temple de Mnémosyne et de Crios. Peut-être qu'à ce moment là la Peur était trop préoccupée par le meurtre de son frère ou peut-être que cela cachait un autre plan. S'il y avait bien un point où les Humains et Divinités se rejoignaient, c'est qu'ils pouvaient être très calculateurs. Quant au fait que la divinité devrait référer du traité à Arès...

-Je comprend bien, ce pacte risque d'impliquer la totalité de votre camp. Il est normal que son chef en soit informé. Assura-t-elle.

Il enchaina ensuite sur une proposition qui, selon lui, pourrait bien sceller le sort de l'ancien roi des Océans. Cette déclaration fit qu'il eut tout de suite l'attention de Téthys bien que celle-ci dû retenir un frisson lorsqu'il affirma connaitre le meurtrier de Deimos.Elle n'eut même pas le temps d'espérer que Phobos se trompait qu'il lui annonça d'emblée que le meurtrier n'était autre que Poséidon. Il annonça ensuite qu'il réclamait une parfaite neutralité de la part des Titans lorsque les Bersekers auront à faire avec les Marinas.

"Malin. Il se doute qu'Océanos et moi sommes attachés à Poséidon et veut s'assurer que nous n'intervenions pas dans cette affaire."

En s'assurant que les Titans n'interviennent pas, ils étaient sûr d'écarter une aide potentielle pour Poséidon Elle prit son temps pour répondre, c'est alors qu'un bruit étrange se fit entendre. Puis une jeune fille fit son apparition. Téthys ne savait pas qui elle était ni ce qu'elle pouvait bien faire dans le temple d'une divinité. Une étrange aura semblait se dégager de la jeune fille et elle tenait un corps contre elle.

"Qui est-ce?"

La jeune fille se présenta poliment avant de faire tomber le corps dont les yeux se fixèrent sur la Titanide. Un être humain normal se serait sans doute enfuit en hurlant devant un pareil spectacle. Et Téthys ressentait une légère impression d'effroi devant cela. Elle reprit finalement la parole.

-Avant d'accepter votre proposition, j'aimerais être sûre que vous passerez d'abord par la voie de la diplomatie avant de prendre les armes. Comme vous l'avez rappelé tout à l'heure, Poséidon compte particulièrement pour moi. J'aimerais d'abord m'assurer que toutes les solutions aient été envisagées avant un éventuel conflit. Bien sûr si vous acceptez, les Titans resteront à l'écart de cette affaire.

Oh, ça ne lui plaisait pas beaucoup de se lier les mains ainsi. Mais elle espérait que cette close permettrait au pire de retarder le conflit armé.

-J'aimerais aborder un autre point qui n'a aucun rapport avec vos griefs envers le Royaume Sous-Marin. Lorsque vous êtes venu au Temple de Crios et de Mnémosyne, le Saint Noir de Pégase a mentionné une malédiction que votre frère aurait lancé contre mon mari, le poussant à vouloir le tuer. Que deviendra-t-elle si notre accord est conclu?

Sujet: Re: Les Flots dans l'antre de la Peur! Ven 28 Mar 2014 - 20:46

Quelque chose approcha de la pièce que la Peur avait pris soin de sceller. Quelque chose de familier, qui procura un frisson de satisfaction à Phobos, lui arrachant un sourire effrayant aux yeux de la titanide mais qui témoignait du plaisir qu'il ressentait en cet instant. Une ouverture fit son apparition , et une jeune fille entra dans ce lieu si isolé, si froid, si effrayant sans la moindre crainte. Comme si de rien n'était, elle avançait, traînant un cadavre par la cheville. La scène était pour le moins pittoresque et surprenante, d'autant que le fils d'Arès restait silencieux, observant cette fille avancer. Seule celle ci était autorisée à pénétrer en ce lieu étant donné les circonstances, et contrairement à ce que pourrait imaginer Tethys durant ces premiers instants, Phobos n'allait en aucune manière la réprimander. Si les berserkers étaient des êtres qui n'avaient sommes toutes que peu de valeurs à ses yeux, il n'en allait pas de même avec celle ci, exception confirmant la règle. Il laissa sa protégée monter les marches de son trône et s'y installer, posant même sa tête contre son genou, serrant la jambe de la Peur de ses bras si fins. La main froide de Phobos se posa alors sur sa tête, caressant légèrement celle ci. Mais sa bonne humeur se brisa rapidement, de plus en plus agacé de constater que son interlocutrice ne comprenait pas la gravité des actes du dieu des océans. L'aura du seigneur des ombres et des horreurs tapies dans les ténèbres devint davantage oppressantes, la température devenant plus glaciale encore qu'elle ne l'était auparavant. L'obscurité devint plus ténébreuse que jamais, le trône de Phobos poussant des grognements des plus inquiétants, dévoilant des yeux à la froideur malsaine et terrifiante. Et la voix du dieu... Si elle n'était pas forte, elle était étonnement dure et impériale.

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"Hum... La gravité de la situation semble quelque peu vous échapper, dame Tethys. Je peux comprendre le fait que vous soyez inquiet pour votre héritier, les attributs qui sont les vôtres à vous et Océanos ne laissaient pas de doutes possible quant à vos liens avec le maître actuel des mers. Les actes de ce dernier sont bien plus importants que vous ne l'imaginez. Vous pensiez sans doute que nous n'avions pas tenté d'être diplomate avec lui? Sans doute la faute à la réputation de notre armée... Quoiqu'il soit, ne vous êtes vous donc pas demandez en quelle circonstance mon frère Deimos a été abattu? Je vais vous le dire... il était allé à la rencontre de celui qui embrasse la terre afin de lui proposer une alliance provisoire, le temps de s'unir afin d'abattre l'entité qui ose nous menacer tous autant que nous sommes... Et comment Poséidon a t il réagi? En le tuant, tout simplement... "

Phobos se tenait dans l'obscurité de son trône, les deux mains se tenant de sorte à presque voiler son visage, laissant entrevoir un regard dangereux.

"Mais non content d'avoir tué un ambassadeur du clan d'Arès, car tel était le statut de Deimos à ce moment là, Poséidon s'est montré par ce geste odieux coupable d'autres crimes envers nous! En effet, les raisons qui l'ont poussés à un tel acte sont d'autant plus insultantes qu'illégitime. Je peux comprendre que si des berserkers ont abattus des marinas cela ait enflammé la colère légendaire de Poséidon, mais en aucun cas cela ne lui permettait d'abattre un innocent. Car oui, dans cette situation, Deimos n'était coupable en aucune sorte. Si des berserkers s'en sont pris à des marinas, qui plus est sur nos terres.... ce n'était en aucune manière sous ses ordres, ni les miens, étant donné que l'on était encore scellé à ce moment là. Qu'il ait cherché à châtier les coupables, je peux le concevoir... mais tuer un membre de sa famille pour des combats qu'il n'a pas ordonné... d'autant plus quand celui ci se présentait en paix... il insulte les principes les plus sacrés de notre clan! Malgré la réputation sanguinaire de notre armée, mon Père, mon Frère et moi même portons une extrême importance au statut des dieux... Hors, en prenant la vie de Deimos en réparation de deux misérables vies humaines et mortelles, Poséidon nous lance là une insulte des plus odieuses! Cela ne peut être pardonné!"

L'intensité de son aura diminua quelque peu, le trône reprenant son calme sinistre et les yeux glaciales se refermant avec lenteur. Le ton de Phobos se fit alors moins dur.

"Soyez certaine que je parlerais de la possibilité d'invoquer un Tribunal à Arès, mais il est la Guerre Personnifiée, et si il estime qu'il faudra prendre les armes, cela sera ce qui se fera. Autre chose, ne vous trompez pas: ce que je vous propose est une échappatoire. Si Arès décide de prendre les armes, il n'y aura pas de quartiers. Et vous devez connaître la réputation de notre armée. Elle est peut être actuellement rebelle, désobéissante et irrespectueuse, mais les berserkers, pour la plupart, ne sont que des chiens enragés qui n'attendent que l'on relâche leur laisse. Si les titans viennent à prêter main forte à Poséidon, soyez sûr d'être prêt à ce que vous allez affronter... nous pouvons affronter largement vos deux camps et ce, sans même faire appel à nos amis... Car oui, Dame Tethys, le clan d'Arès est loin d'être si isolé que vous pouvez le penser. Et contrairement à Poséidon, nous avons de l'estime pour les dieux qui peuvent être ses alliés ou ses proches... La question est donc de savoir si vous allez vous laissez entraîner dans une éventuelle guerre que vous n'avez pas cherché, et encore moins les moyens de remporter! Je vous promet de proposer à Arès d'invoquer éventuellement le Tribunal Divin, mais ne peut garantir totalement ce que vous me demander. Je peux vous promettre autre chose toutefois... une chose qui aura sans nul doute davantage d'importance pour vous..."

Phobos laissa un instant de silence tomber sur la titanide. Il porta sa coupe dorée à sa bouche, espérant que ses arguments fassent bien réfléchir celle ci. Après tout, il ne faisait que rapporter la vérité, ni plus, ni moins.

"Concernant la malédiction d'Océanos, celle ci sera levée. Pour tout vous dire, et vous prouvez ma franchise, celle ci n'avait d'autres buts que d'éprouver la loyauté de ce mercenaire. Votre époux venait de m'offenser à l'époque, et Deimos a dû juger bon de le maudire de la sorte, espérant faire d'une pierre deux coups comme disent les humains. Si vous acceptez de laisser Poséidon, l'un des trois grands Olympiens, assumer les conséquences de ses actes, vous avez ma parole qu'Océanos ne sera plus traqué et que ses propos seront oubliés. Je me passerais même de ses excuses.... N'allez pas dire après cela que je ne fais pas d'efforts envers vous..."

Son sourire effrayant réapparu sur son visage tandis qu'il se souvenait du regard de Tethys lorsque sa petit favorite avait fait son entrée.

"Avec tout cela, j'en ai oublié de vous présenter Théosia, berserker de la Peur. Ne vous y trompez pas, celle ci n'a rien à voir avec les déchets dont la présence a littéralement gâchée l'accueil qui vous était réservé. D'ailleurs, aucun d'entre eux n'aurait pu nous rejoindre et atteindre mon trône vivant en dehors d'elle! Cette jeune fille s'est révélée être étonnement proche de moi de part sa nature, une véritable curiosité au sein des mortels. Elle vaut tellement plus que ceux ci... "

Les mots de Phobos trahissait une certaine fierté. Il la forgeait depuis des années, et au sein des berserkers, elle seule pouvait se targuer d'être aussi estimée par l'incarnation de la Peur, même les cardinaux ne pouvaient espérer un jour d'obtenir un tel honneur.

Sujet: Re: Les Flots dans l'antre de la Peur! Ven 28 Mar 2014 - 22:36

La main de Phobos se pose sur le sommet de sa tête alors que la jeune femme au regard clair n'a de cesse de fixer la titanide avec obstination, comme si elle la déshabillait sans la moindre pudeur. Elle ne sait pas qui elle est et à vrai dire elle s'en moque un peu. Elle a l'air puissante, cela est certain, mais voilà tout.

Comme s'ils étaient liés par un fil invisible, raccordant chaque mouvement de Phobos aux siens, un sourire narquois se dessine sur ses traits alors que la Peur se pare d'une sourde colère.
Une main se détache lentement de la jambe qu'elle enserrait et accroche la chevelure du cadavre humain qui jonche le sol. Le tirant vers elle de son bras de mouche, sans pour autant sembler en être incommodée, Théosia pose la tête de sa victime sur ses cuisses avec une étrange délicatesse.
A l'égal de la main caressant ses cheveux, elle entreprend de faire la même chose avec la tête morte qui repose sur ses jambes.

Tel un murmure, sa petite voix se met à chantonner doucement, presque comme un souffle de vent et semblant ponctuer étrangement chaque maxime de son Maître.

....Et comment Poséidon a t il réagi? En le tuant, tout simplement...

" Petit poisson... petit, petit poisson qui nage... "

Quand elle apprend que le Seigneur des Mers a eu raison de Deimos, elle a toutes les peines du monde à cacher sa satisfaction. Elle l'avait bien dit. Depuis toutes ces années, elle l'avait bien dit. La terreur ne sert à rien. Preuve en est. Mais il ne s'agit cependant pas de contrarier Phobos plus qu'il ne l'est déjà. Il en faudrait beaucoup, mais cela pourrait tout de même finir par se retourner contre elle. Et cela est bien la dernière chose qu'elle souhaite.

...Poséidon nous lance là une insulte des plus odieuses! Cela ne peut être pardonné!

" ...dans les eaux profondes... "

Il est certain qu'Arès ne laissera pas passer un tel outrage. Que Poséidon s'en prenne à son propre fils... encore une divinité parfaitement absurde qui n'a pas compris comment est le dieu de la Guerre. Ou l'a-t-elle peut être parfaitement compris, ce qui ajouterait à sa folie.

...Je peux vous promettre autre chose toutefois... une chose qui aura sans nul doute davantage d'importance pour vous...

" ...bientôt va couler... "

A ses mots les ongles de Théosia se referment sur la chevelure qu'elle caressait avec application. La nuque craque sombrement alors qu'elle agite sèchement le poignet dans un sens puis dans l'autre, le bruit des vertèbres qui se brisent donnant le tempo à sa chansonnette.

...N'allez pas dire après cela que je ne fais pas d'efforts envers vous...

" ...dans les abysses du mondeeeuuu, il sera châtié... "

Il semble que Théo ne soit pas aussi clémente que l'effort que veut bien fournir son maître. Car à quiconque saurait lire entre les lignes de cette insidieuse chanson, il est vraisemblable d'imaginer que la jeune femme, elle, ne pardonnera pas. Deimos peu importe. Mais Phobos...
Non, elle ne peut pardonner à quiconque aurait manqué de respect à la Peur. Tout en chantonnant et alors que lui vient déjà de fourbes pensées, Théo repousse la tête qui trône sur ses cuisses en rapatriant celles-ci vers sa poitrine.

...Je peux vous promettre autre chose toutefois... une chose qui aura sans nul doute davantage d'importance pour vous...

" ...petit poisson, tout petit poisson... bientôt va se noyer... "

A l'évocation de son nom la jeune femme achève sa chanson dans un sourire délicat et comme pour marquer la fin de sa mélopée par une grandiloquente conclusion sonore, son pied se pose sur la gorge pâle du cadavre. D'un mouvement abrupt le talon s'enfonce dans la glotte et c'est dans un gargouillis et un craquement infâme que la tête est séparée du corps, dévalant les marches du trône de Phobos en roulant jusqu'aux pieds de la Titanide que Théo n'a toujours pas lâchée du regard.

Se redressant comme si elle était attaquée par une armadas de puces en furie, la jeune femme saute sur ses pieds et se propulse jusqu'à Téthys en un saut léger. Lorsqu'elle retombe sur ses talons elle donne un coup de pied dans la tête qui se retrouve projetée à l'autre bout de la salle et esquisse une révérence absolument grotesque en faisant mine de soulever une jupe qu'elle ne porte pas.

" Enchantée chère madame dont le mari met mon Maître en colère " Lance-t-elle d'une voix très juvénile dans un sourire contrastant presque violemment avec l'ironie de ses mots.

Aih! Les remarques de Téthys n'avaient pas du tout plût au dieu de la Peur qui se fit un devoir de le lui montrer. Non pas d'effusions de sang ni d'armes jaillissant de partout. Juste une très forte augmentation de la pression dans la pièce. La voix de Phobos s'éleva, et son ton montrait clairement qu'il était en colère. Même si n'avait rien à voir avec l'explosion de colère à laquelle elle avait eu le droit quelques minutes auparavant lorsqu'il s'occupait de ses Berzekers. En tout cas, il était en colère et elle allait devoir jouer plus finement. Histoire qu'il ne se mette pas réellement en colère.

"Pas diplomate avec lui?"

Oui, elle s'était peut-être laissée guider par la déplorable réputation des Berzekers. Toutefois, elle n'essaya pas de se justifier préférant laisser Phobos parler. Pendant ce temps, l'étrange jeune fille qui était apparue aux côtés de la Peur commençait à chanter une chanson. Une chanson inquiétante qui ne faisait que renforcer la difficulté de la situation. Cette petite aurait sans doute suffit à elle seule à effrayer une population toute entière.

"Je ne peux pas nier que Deimos semblait avoir des volontés pacifiques lorsqu'il est arrivé au Sanctuaire Sous-Marin... C'est bien Poséidon qui l'a défié en premier."

Malgré sa volonté de protéger son neveu, elle ne pouvait pas travestir les évènements à sa guise. Surtout que Phobos semblait être particulièrement au courant desdits évènements. Sauf du fait que trois Titanides, dont elle, étaient présentes lors du meurtre de Deimos. Elle laissa le fils d'Arès expliquer les griefs qu'il avait à l'encontre de Poséidon.

-Il est vrai que je n'ai sans doute pas prit le temps de de bien mesurer l'importance que le geste de mon neveu pouvait avoir pour vous. N'étant pas éveillée depuis longtemps, je ne sais pas quels conflits ont bien pût opposer votre camp à celui de Poséidon, et je comprend que vous puissiez vous mettre en colère de voir votre frère servir de victime sacrificielle. J'aurais ressenti la même chose si l'on s'en était pris à l'un des Titans de cette manière.

Puis Phobos lui annonça que l'ultime décision reviendrait une nouvelle fois à Arès, et que si se dernier décidait de prendre les armes alors rien ne pourrait empêcher les Berserkers d'attaquer le camp de Poséidon. Dautant plus que le camp d'Arès ne serait pas aussi isolé que ce qu'on pourrait penser.

-Si la décision d'Arès est de prendre les armes je doute que l'un d'entre nous soit là pour essayer de le faire changer d'avis. Tout ce que je vous demande, c'est d'essayer de mettre en avant les solutions diplomatiques avant de songer à la guerre. Mais encore une fois, je viendrais pas contester la décision de votre père si jamais il décide de venger le meurtre de son fils dans le sang.

La Berseker avait continué à chantonner tandis que Phobos avait réaborder le sujet Océanos.La présence de cette humaine ne semblait pas gêner la divinité qui n'avait pourtant pas l'air de porter les humains dans son cœur. Elle écouta la dernière proposition de la Peur. Laisser Poséidon assumer les conséquences de ses actes en échange de l'assurance que son mari ne serait plus traqué.

"Autrement dit, il me demande de choisir entre privilégier l'un ou l'autre."

En un sens le fils d'Arès l'avait piégée, et tout cela diplomatiquement! Si Téthys doutait encore de la capacité des serviteurs de la Guerre à maitriser le langage diplomatique, elle avait de quoi être convaincue. Devait-elle privilégier le camp des Titans ou celui de son neveu? Avant qu'elle ne puisse répondre, Phobos lui présenta la jeune humaine qui assistait à leur entretient. Théosia dit alors craquer la tête du malheureux supplicié qui se détacha du corps et roula jusqu'aux pieds de Téthys. L'ancienne reine des flots dû retenir un profond frisson de dégout.

"Les serviteurs d'Arès restent tout de même des êtres attachés à la violence. Cette jeune fille est vraiment spéciale, je comprend pourquoi Phobos l'a choisie."

Théosia, qui la fixait toujours avec la même intensité depuis qu'elle était arrivée, s'avança vers la Titanide avant de lui faire la révérence avec une voix juvénile. L'ironie dans ses mots et la manière dont elle avait envoyé rouler la malheureuse tête au fond de la pièce interdisait toute tentative de croire qu'elle était vraiment encore une enfant dans l'âme.

-Oui, cette enfant me parait très différente de la plupart des jeunes humains. Je comprend qu'elle ait pût éveiller votre intérêt, fit-elle à l'intention de Phobos avant de s'adresser à Théosia, enchantée également de faire ta connaissance, petite protégée de Phobos. Tu me parais très différente des Bersekers que j'ai déjà pût rencontrer en effet.

Cette jeune fille la dégoutait un peu, mais préférait ne rien laisser paraitre. Après tout si ça plaisait au dieu de la Peur d'avoir cette humaine auprès de lui grand bien lui fasse.

Phobos laissa s'échapper un nouveau sourire malsain, inquiétant et éphémère. L'attitude de sa petite protégée était pour le moins incongrue étant donné la situation, et si il s'agissait d'un autre berserker, il y aurait bien longtemps que sa tête aurait volée. Mais ici, il restait impassible, voir amusé par sa "fille". Il portait certes un grand intérêt pour les humains, mais bien davantage encore sur cette jeune humaine si unique. Attirer l'attention de la Peur était une chose, l'attiser à ce point en était une autre. Et Théosia était de part sa nature aux yeux de Phobos un véritable diamant brut qui n'attendait que d'être taillé. Il lâcha un léger soupir qui ne trahissait aucun véritable agacement, ni même de la colère. Sa patience envers elle était aussi immense que les ténèbres de la pièce. Sa voix était ainsi étrangement calme.

"Théosia, je t'en prie, un peu de tenue voyons... Cette entrevue est des plus importantes pour notre invitée!"

Son regard se posa sur la titanide, toujours aussi amusé.

"Je vous prie de l'excuser, elle est encore jeune et plein d'entrain après tout. Ce qui n'est pas le cas de votre neveu, bien au contraire..."

Son regard vit disparaître tout amusement, toutes traces amicales aussi inquiétantes pouvaient elles l'être. Et sa voix se raidit, tout en gardant néanmoins une nuance, restant avant tout diplomate avec son illustre invitée.

"Poséidon est, comme il aime le rappeler si souvent, l'Empereur des Mers et des Océans, et à ce titre, il savait pertinemment et consciemment ce qu'il risquait de provoquer en agissant ainsi. Et qui plus est, il est également l'un des trois grands olympiens qui se sont partagés le monde dans le passé, s'octroyant d'une manière ou d'une autre un domaine d'importance non négligeable. Je me doute qu'il a hérité son royaume de vous et de votre époux, mais en tant que souverain, agir d'une manière si cavalière et si agressive est loin d'être digne d'un tel rang. Ses colères sont réputées il est vrai, mais cela n'est guère une excuse. Et si mon père est le dieu de la Guerre, Poséidon n'en est pas moins un dieu belliqueux. Cela vous ne pouvez le nier, il suffit de se pencher sur l'Histoire des humains pour s'en rendre compte, pour constater le nombre de conflits engagés en son nom."

Ses paroles étaient tranchantes, sans retenue. Toutefois il se retint malgré tout d'en rajouter plus.

"Quoiqu'il en soit, je vous ai donné ma parole que je soumettrais à Arès la possibilité d'invoquer le Tribunal Divin pour statuer sur ce crime. Tout comme vous avez ma parole sur les conditions du marché que je vous propose: tenez vous de loin de cette affaire, quand bien même Arès déciderait de prendre la voie de l'épée, et j'oublierais les paroles malheureuses d'Océanos. Ce dernier retrouvera à mes yeux son rang et l'estime qui lui est dû et ne sera plus traqué par le chevalier noir de Pégase. Si toutefois des titans venaient à intervenir d'une manière ou d'une autre, ce marché sera annulé immédiatement. Êtes vous d'accord avec ces termes?"

Dans ses mains apparurent deux parchemins scellés chacun par un sceau noir. Un étrange bruit, semblable à la régurgitation d'un animal se fit entendre du trône de Phobos. Surgissant d'une gueule effroyable et chimérique, un corbeau tout poisseux s'envola, attrapant dans ses serres l'un des parchemins pour le faire parvenir jusqu'à la titanide. En ouvrant le dit parchemin, elle pouvait découvrir des lettres de sang, qui dessinait les mots que Phobos venait de prononcer concernant le marché.

"Voici une preuve écrite de mes paroles. Je ne savais si vous pourriez véritablement me faire confiance, la "réputation" désastreuses des berserkers ne témoignant pas en ma faveur, je le craint. J'espère que ces écrits renforceront ainsi ma parole. Sachez que j'ai beau paraître être un monstre à vos yeux, ceux des mortels ou des autres dieux, je n'en reste pas moins une divinité et qui, contrairement à certaines, n'a pas oublié ce que cela signifie, ni l'importance de l'Honneur qu'implique un tel rang."

Ses yeux se posèrent sur la coupe que Tethys n'avait toujours pas daignée toucher.

"Vous n'appréciez pas le vin, Dame Tethys? Pourtant, il s'agit d'un grand cru très apprécié, de Bourgogne plus précisément. Les humains ont beaux ne pas s'approcher des vins de Dionysos, ils ont appris à y faire avec le vin... et cela vous réchaufferait qui plus est!"

La température des lieux étaient froides il est vrai. Phobos avait servit à Tethys une telle coupe dans le but justement de la réchauffer voir la détendre, mais quoiqu'il fasse, ses interlocuteurs étaient toujours pour le moins...tendus, mis à part ses fréquentations préférées il est vrai.

"J'espère en tout cas que vous accepterez ma proposition. Celle ci est des plus honnêtes, et vous avez plus à y gagnez qu'à perdre, il me semble..."

[Les trois jours étant largement passés, je répond à Phobos. Pardon d'avance Théosia]

La petite fille ne disait plus rien. Comme si elle avait dit tout ce qu'elle avait à dire. D'un certain côté, Téthys se sentait soulagée. Théosia avait vraiment l'art de la mettre mal à l'aise, elle, une ancienne divinité. Pas du tout énervé par le comportement de la jeune humaine, Phobos se contenta de la réprimander calmement. Lui recommandant davantage de tenue. Après la démonstration qu'il lui avait fait auparavant, c'était assez déroutant. On aurait presque pût voir un tuteur s'occupant de sa petite protégée qu'il aimait.

-Cette humaine à l'air bien jeune en effet, mais je ne doute pas qu'elle fasse sensation même auprès de vos Bersekers.

Elle bût une gorgée de vin, pendant que le dieu de la Peur avait reprit un ton plus froid. Ah, le petit instant mignon avait vite pris fin. Chassez le naturel, et il revient au triple galop. Le dieu de la Peur rappela diplomatiquement que son neveu était l'un des trois grands Olympiens, qu'il était en charge d'une partie du monde. Cela elle ne pouvait pas le nier. Non, elle ne pouvait pas nier à quel point les dieux pouvaient se montrer impulsifs. Même lorsqu’ils étaient en charge de 75% d'une planète.

-Non, je ne peux nier cela. Et je ne chercherais pas à le faire, si c'est ce que vous craignez.

Elle ne pouvait rien faire de plus de toute façon. A part accepter les propositions du dieu de la Peur concernant Poséidon et Océanos. Pour le dieu des Océans, il ne restait plus qu'à espérer qu'Arès préfère la voie diplomatique à celle des armes. Pour le deuxième eh bien, le sort de son mari semblait être réglé. Une parfaite neutralité et l'affaire serait effacée. Soudain, il y eu une légère perturbation dans le cosmos.

"Que!!"

Elle ne savait pas comment, mais elle acquis la certitude que son neveu venait de quitter la Terre. Pourquoi? Pourquoi était-il parti maintenant? Elle ne le savait pas, mais ne pouvait pas empêcher le tristesse poindre dans son cœur. C'était triste pour elle de perdre son neveu, alors qu'elle venait à peine de revenir en ce monde. Elle secoua mentalement la tête pour chasser la tristesse de son esprit. Plus tard, plus tard.

-Les Titans n'interviendront pas dans cette affaire tant que toutes les closes du contrat seront respectées.

Et elle n'avait plus aucune raison de se préoccuper du Sanctuaire Sous-Marin maintenant, puisque l'unique personne qui l'intéressait là-bas était partie. Elle eu une petite pensée tout de même pour les Marinas restants qui allaient de voir gérer la suite de l'histoire. Les troupes d'Arès les attaqueront-elles en guise de représailles? Soudain un corbeau surgit du trône de Phobos pour venir déposé un parchemin entre les mains de la Titanide.

"Un contrat écrit?"

C'était en effet ce qu'était en train de lui expliquer le dieu de la Peur. Une autre précaution pour montrer à l'ancienne reine des flots qu'il était sincère. Avec les moyens qu'il mettait en œuvre, la titanide voulait bien accorder du crédit aux paroles et aux actes du dieu de la Peur. Que comme il le disait si bien, il n'avait pas oublié le sens du mot Honneur.

-Notre accord est donc signé. Sachez que j'accepte les termes qui ont été édictés. C'est un bon début dans les relations entre nos deux camps.

Oh certes, on aurait peut-être pût espérer mieux.Mais compte tenu de la situation, elle estimait s'en être plutôt bien tiré. Au moins, le clan d'Arès n'avait plus aucun grief contre les Titans, ce qui était une bonne chose.

L'enfant d'Arès était satisfait. L'affaire était ainsi réglée, les deux parties étant finalement d'accord. Son sourire témoignait de sa sincérité, quand bien même il restait plus inquiétant que jamais. Sa voix se faisait plus légère, semblable à un vent nocturne frais qui passerait en silence au dessus d'un cimetière.

"Bien. Je suis d'accord avec vous. Je vous invite également à m'avertir si jamais un de nos berserkers avait eu le malheur de s'aventurer sur vos terres le temps de nos négociations. Sachez que cela est contraire au protocole que mon frère et moi même appliquons lors de telles réunions, et soyez sûre que dans le cas où une telle entorse à nos règles a été provoquée sciemment, le responsable sera châtié comme il le mérite! En attendant, étant donné que nous en avons apparemment terminé..."

Il n'avait pas eu d'appel à faire. Le vassal que Phobos s'était octroyé lors d'une de ses promenades au sein du monde des mortels fit son apparition. Son allure décharné était des plus lugubre, et quand bien même il avait une tenue digne de sa fonction de majordome britannique, cela ne lui enlevait aucunement l'aspect horrible que son maître lui avait conféré. Plus de peau, plus de chaires, même ses orbites étaient désormais vide. Ce dernier avait fait son apparition en silence, tout comme la porte qui s'était ouverte derrière Tethys.

"Mon serviteur vous servira de guide et vous accompagnera jusqu'aux portes du domaine, s'assurant que nul mal ne vous arrive. A moins que vous n'ayez d'autres sujets à aborder?"

C'est alors qu'un froid se fit ressentir jusqu'ici. Pas un froid ordinaire. Ce phénomène dépassait le cadre de la Nature, non c'était autre chose. Quelque chose s'était éveillé et cherchait à reprendre place dans le monde. Cette chose inconnue avait forcément un lien avec les créatures qui rôdaient dans les terres du Nord. Celle qu'il avait empêché de pervertir le fier paladin d'Athéna était sans nul doute possible liée à l'origine de ce Mal. Désormais, la bonne humeur de Phobos disparue, laissant place à une apparence calme mais trompeuse, la Peur incarnée laissant filer une aura lugubre et funeste que son invitée n'avait jamais encore ressentie. Sous cette sensation de frayeur glaciale qu'il faisait ressentir à Tethys, cette dernière pouvait deviner la colère muette du maître des ombres qu'était Phobos. Et la froideur qui tombait sur le monde avait beau se ressentir même sur le plan spirituel, ce n'était encore rien par rapport aux paroles du dieu.

".... Tethys, soyez aimable, dites à vos frères et soeurs que si l'on venait à vous proposer une alliance, aussi temporaire puisse t elle être, ne faites pas la même erreur que Poséidon. Ne la rejeter pas! Car ce qui est en train de s'éveiller ne fera aucune différence entre les Olympiens, les Titans et les humains...Prenez garde! Nous ne savons pas ce qui se trame actuellement!"

La mise en garde était sinistre, mais elle représentait parfaitement la réalité.

Silence. Instantané, immédiat, aucune objection. Une seule parole aura suffit. "Un peu de tenue voyons..." Fort bien, Théosia cesse tout murmure chantonnant sans pour autant détacher ses yeux clairs de la Titanide. Il a dit stop. Stoppe-t-elle alors sans le moindre refus.

Tribunal Divin... les mots échangés ne lui provoquent pas le moindre intérêt. Est-ce donc d'un pas léger que la jeune femme rejoint la tête arrachée qu'elle avait envoyé valser contre le mur quelques brèves minutes plus tôt. Elle la toise quelques minutes de toute sa hauteur, l'expression de ses grands yeux bleus se muant en dépit agacé. D'un mouvement prompt ses doigts se referment sur la chevelure brune de ce qui fut autrefois humain, et c'est dans un pas tout aussi tranquille qu'elle rebrousse chemin.

Jetant un coup d'oeil rapide vers Phobos toujours en longueeeeee discussion avec son invitée, Théo s'arrête au niveau du corps inerte qui repose en tas de chairs sanguinolentes aux pieds du large trône sombre. Très appliquée, semblant si concentrée que les mots échangés lui échappent alors, sa main libre saisit la cheville et la revoilà traînant tête et corps séparés l'un de l'autre à travers la pièce.

Le glissement presque crissant du corps contre le marbre obscur cesse lorsqu'elle arrive au pied d'un mur de la salle. Disposant le corps contre le mur, la jeune femme teste plusieurs positions différentes avant de finalement extirper un soupir et le laisser simplement assis dos au mur.
Tandis qu'elle travaille à exposer sa sculpture naturelle comme il se doit, un léger gloussement amusé s'extirpe de sa poitrine quand la voix de Téthys lui parvient.
"Faire sensation..." elle n'a pas idée à quel point. Cela semble beaucoup amuser la berserker.

Avec précaution elle repose la tête sur son socle putréfié, fait un pas de recul, la repositionne un peu plus droite, fait un nouveau pas de recul. Elle observe son oeuvre un long moment puis finit par se retourner vers Phobos en dodelinant de la tête telle un oisillon en proie à la panique.
Est-ce mieux ainsi ? Il ne dit rien. Alors c'est que ça va.

Sa nuque se braque sur le côté, un craquement sinistre résonnant brièvement, alors qu'elle fixe Téthys qui vient de hoqueter de surprise d'un regard profond.
Sautillant telle une puce juvénile au coeur de ce domaine de peur viscérale, Théosia annihile les quelques mètres qui la séparent de Phobos en suivant le majordome décharné sans lui prêter une réelle attention. Car son attention est en l'occurrence focalisée sur la Peur, ce qui ne change pas vraiment de d'habitude, mais là il a prononcé des mots qui la ravissent au plus haut point. Châtiment. Oh oui ! Châtiment ! Châtier l'un des leurs en plus. Chouette. Espérons que ça se concrétise.
Ses compagnons, du moins présentons les comme ça, font partie des créatures parmi les plus difficiles à impressionner, ou du moins est-il plus difficile de leur faire peur. C'est un défi de taille !

Un frisson parcourt son échine quand l'atmosphère qui baignait les lieux jusqu'alors se mue doucement en une terrible froideur. Ses joues prennent une jolie teinte rosée alors qu'elle se rassoit aux pieds de son Maître en entourant de nouveau sa jambe de ses petits bras.
L'expression qui pare ses traits est on ne peut plus... dérangeante. On la dirait extrêmement heureuse de l'ambiance désagréable qui est en train de s'installer au coeur du temple de Phobos. La seule chose l'empêchant de se laisser clairement aller à l'euphorie est la lugubre humeur qui se dégage de lui.

Théosia se délecte de la peur. C'est quelque chose à travers laquelle elle vit et ce n'est qu'à travers elle qu'elle peut exister. Alors quand la Peur elle même en vient à être contrariée, cela chagrine toujours un peu ses plans. Roulant des yeux comme si elle était en proie à on ne sait quelle crise de folie, la berserker semble prise entre deux feux. La peur qui se dégage des êtres humains de ce monde, en ce moment même, est tellement puissante que la tête lui en tournerait presque. Et cette sensation aussi agréable que réconfortante se voit pourtant opposée à la contrariété qui se dégage de Phobos et dont l'origine se trouve justement en ce point précis.
Maniant donc difficilement le plaisir et la perplexité en un même instant, le visage de Théo dodeline sous ses yeux roulant comme si elle allait tomber dans les pommes.

Phobos reprit la parole, semblant lui aussi satisfait de la situation. Les deux partis tiraient profit de la situation, même s'il était bien possible que les Bersekers soient davantage gagnants que les Titans. Le dieu de la Peur invita l'ancienne reine des flots à rapporter toute agression portée à l'égard des Titans par l'un des serviteurs d'Arès. Une autre manière pour lui d'assurer la Titanide que les Bersekers devront respecter le pacte de non agression sous peine d'être châtiés.Téthys se demanda si l'un des guerriers d'Arès avait déjà levé la main sur l'un des Titans, ou sur leur domaine.

"Si c'est le cas, j'espère qu'Arès et ses fils tiendront parole. Je doute que nous ne restions inactifs si on nous attaque sans raison."

Elle n'émit pas cette pensée à haute voix, jugeant que ce n'était pas la peine de remettre en cause les promesses de Phobos. Ce dernier venait lui avait déjà présenté suffisamment de preuves de sa bonne foi. Alors que derrière elle, un étrange individu arrivait, probablement un autre serviteur de la Peur, Téthys assura à la divinité qu'elle avait prit note de ce qu'il avait dit, et qu'elle ne manquerait pas de le signaler également à ses frères et sœurs. Puis elle se tourna vers le nouvel arrivant qui devait lui servir de guide.

"Mais qu'est-ce que!"

Phobos était entouré de bien étranges serviteurs. D'abord la jeune fille qui se comportait avec une cruauté choquante pour son âge, et maintenant cette... chose décharnée. Il n'y avait pas d'autres mots. Une humaine se serait sans doute mis à hurler de terreur, mais Téthys parvint à garder son calme. Théosia elle semblait totalement satisfaite de ce qu'il se passait. Mieux valait ne pas s'occuper d'elle, elle n'était décidément pas comme les autres. L'ignorer était la meilleure chose à faire pour le moment.

-Eh bien, je ne peux que vous remercier pour votre hospitalité.

C'est alors qu'une vague de froid s'infiltra à l'intérieur du temple. Pas qu'il faisait bien chaud de toute façon, mais ce courant d'air ne venait pas de l'atmosphère du lieu ni de la divinité à laquelle il appartenait. Le froid semblait venir de l’extérieur, et lui rappelait celui qu'elle avait ressenti à Blue Graad. La menace c'était étendue et parvenait maintenant à atteindre le domaine d'Arès? Qu'en était-il pour celui des Titans?

-Je ne peux rester ici plus longtemps seigneur Phobos, si cette menace est aussi grave que vous le pensez, elle risque d'atteindre le domaine des Titans. J'aimerais voir ce qu'il en est. Mais je comprend votre mise en garde, et je ferais en sorte que ma famille ne se retrouve pas isolée si jamais la menace nécessite l'union de tous les camps.

Elle se prépara à partir, mais une dernière question lui vint à l'esprit. Les paroles de la Peur avait éveillées sa curiosité, et elle souhaitait essayer d'en apprendre plus.

-Permettez-moi de vous demander ceci, disposez-vous d'informations précises sur ce qui ce trame dans ce monde? Ou est-ce le fait qu'elle parvienne à atteindre votre royaume pourtant éloigné de la Terre?

Phobos ne s'était pas trompé. Tethys était telle qu'il l'avait imaginée, prudente et sage. Bien loin de l'attitude que son époux avait cru bon d'adopter face à lui. Il se leva de son temple, se tenant avec une majesté impériale et effrayante face à son invitée, puis se rapprocha d'elle tandis que sa voix semblait tout aussi légère et lugubre que le souffle du vent une nuit de Novembre.

"Ma chère, soyez sûre qu'à l'heure où je vous parle, les titans sont loin d'être considérés comme des ennemis. Seul Océanos avait jusqu'à maintenant attisé notre mécontentement et notre colère, mais désormais, cela fait partit du passé. Du moins tant que notre pacte est respecté."

Sa démarche était lente et froide, se déplaçant tel une ombre aux aguets cherchant sa proie. Il paraissait menaçant et terrible, mais sa proie n'était aucunement la titanide.

"Des informations dites vous? Et bien, je dois dire qu'avec les frasques de mes guerriers, je n'ai guère eu le loisir de me pencher sur ce phénomène, et cela pour mon plus grand regret. Toutefois, j'ai pu observer une misérable créature issue de ce mal qui ronge le monde. Celle ci était alors en train de pervertir avec une facilité déconcertante l'âme d'un chevalier d'or d'Athéna. Ce monstre ne faisait pas le poids face à moi, et il m'aurait été aisé de détruire celle ci. Toutefois j'avais jugé plus adéquat d'enfermer celle ci dans l'esprit de l'humain, et de laisser Athéna seule juge de son sort. Tout ce que je peux vous dire, est qu'il s'agit de créatures qui osent nous défier, nous les dieux de ce monde, et plus particulièrement moi en foulant mon domaine de pouvoirs.... Et soyez sûre que cela se paiera le moment venue! Car si la Guerre et la Terreur aiment à arpenter les champs de batailles et semer la mort et la destruction de la lame de leurs épées, la Peur elle sème la désolation et la fatalité en arpentant le chemin sinueux du coeur des âmes, marchant dans les ombres qui vivent en chacun. Et elle seule est autorisée à agir ainsi!"

Soudain, un frisson de joie parcouru le corps de Phobos. Cette aura aussi éclatante que violente, au point même de parvenir jusqu'ici, témoignant d'une pression royale et guerrière que nul autre que son Père, au paroxysme de sa force, ne saurait dégager. Et cela, le frère de Deimos savait ce que cela signifiait. Un sourire terrifiant, éclipsant totalement les aspects précédents et terribles de la Peur s'afficha sur son visage.

"Et bien... Tethys, vous avez de la chance, en un sens. Le fait que vous soyez en ma présence vous permet d'apprendre ce qui se passe actuellement. Ce jour est un jour béni pour notre clan, car aujourd'hui, le monde découvre la véritable puissance d'Arès! Ressentez vous cette puissance, ce pouvoir? Ressentez vous donc l'intensité de ce combat? La violence qui va pleuvoir sous peu? Percevez vous le combat qu'il mène, face à ce mal qui nous menace tous? Voilà un aspect que beaucoup ne connaissent pas de mon Père. Si un mal semblable à celui qui est apparu vient à venir, vous pouvez être sûr qu'Arès s'y opposera! Gardez cela en tête, Tethys, et dites bien à votre clan que le dieu de la Guerre et les siens mettront fin à cette menace!"

Puis d'un geste amical, il désigna la porte ouverte où son majordome, aussi décharné et horrible soit il, attendait avec patience.

"Je pense qu'il est temps pour vous de rejoindre les vôtres, et de partager vos nouvelles fraîchement acquises. Prenez garde, le danger rôde, même pour des êtres comme les titans!"

Il attendit que la titanide soit partie et se tourna vers sa petite protégée. Sa bonne humeur était effrayante, l'aura du dieu, glaciale et mordante, témoignait de celle ci.

"Théosia, mon enfant... j'ai une tâche à te confier."

Phobos fit venir la carcasse ramenée par sa protégée, puis plongea la main dans ses entrailles avant d'en extirper un parchemin sanglant à souhait.

"Mon frère Deimos se trouve avec d'autres berserkers au temple de Corona. Va lui apporter ceci de ma part. Ce parchemin l'informera du traité que je viens de passer avec Tethys, et que désormais Océanos n'est plus une cible à abattre. Je vais rester ici pendant un temps, à moins que je ne me rende dans les terres glacées du Nord. Quoiqu'il en soit, si jamais tu devais croiser une de ces créatures étonnantes, fais moi en part immédiatement... tu sauras où me trouver où que je sois!"

D'un geste de sa main, il fit surgir de l'ombre un cheval noir, aux yeux de braises incandescentes et aux museaux fumants. D'immenses ailes de chauves souris dépassaient de son corps décharnés et huileux tandis que ses sabots frappaient le sol en faisant jaillir des étincelles.

"Voilà une monture qui te mènera jusqu'au temple de Corona. Va, Théosia, et effraie quiconque croisera ton chemin!"

Blabla Tethys machin, blabla portez vous bien, blabla dégagez et que ça saute. Si on pouvait directement passer à la phase finale, Théosia n'en serait définitivement que plus satisfaite.
Mais si ces discours entre divinités l'ennuient à n'en plus finir, il faut tout de même reconnaître que son attention est présentement accaparée par un autre sujet on ne peut plus intéressant. L'atmosphère du palais de la Peur a changé aussi abruptement qu'un pan de montagne écrasant des touristes sans crier gare. Levant le nez vers le plafond comme s'il allait lui apporter une quelconque réponse, Théo semble perplexe.
Cette impression ne vient pas de son Maître, donc...

Ah bah voilà. Phobos est contrarié parce que cette peur qui émerge soudainement et semble parcourir des milliers de kilomètres à une vitesse improbable, ne vient pas de lui. Elle aurait du parier quelques minutes plus tôt, peut être aurait-elle gagné des sous ! Ceci étant qu'en aurait-elle fait... c'est un autre débat qui n'intéressera personne, elle la première.

Baissant les yeux vers Phobos qui fait les cent pas tout en parlant à cette Titanide qui n'a pas encore eu le bon goût de comprendre qu'elle pouvait aller voir ailleurs, la jeune berserker suit son Maître des yeux avec application. Dès qu'il vire de gauche ou de droite, ses prunelles acérées ne le perdent pas une seconde.
Une fois encore, aussi soudainement que cette vague d'effroi et de peur s'était propagée sur le monde, c'est au tour du cosmos du Père de son Maître d'exploser d'une manière parfaitement incroyable.
Bouche ouverte comme un poisson hors de son bocal, Théo tourne vivement la tête dans la direction d'où provient le cosmos de la Guerre. Peine perdue si elle s'attendait à le voir, mais en tout cas elle reste ainsi figée jusqu'à ce que la Titanide ait quitté les lieux et sans même, évidemment, la saluer.

" Trop cool... " Lance-t-elle à demi mots, presque aphone par la violence du cosmos d'Arès.

Il suffira d'un signe, un matin... ou pas parce qu'on est le soir, enfin croit-elle, enfin peut importe... Toujours est-il que le simple terme "mon enfant" suffit à ce qu'elle se redresse d'un bond en accordant un merveilleux sourire aussi juvénile que candide à Phobos qui s'adresse à elle.

" Tout ce que tu veux ! " Lance-t-elle avec entrain, comme s'il était concevable qu'elle réponde autre chose que cela.

Ecoutant avec une grande attention les mots de Phobos, une grimace se dessine sur ses traits à l'évocation de Deimos. Se reprenant presque instantanément en retrouvant un sourire tellement forcé qu'il serait parfaitement improbable de le considérer comme sincère, la jeune femme tend la main vers la missive dégoulinante de chair gluante en hochant rapidement la tête.

" D'accord d'accord. Amener à ça à ton frère et dire s'il y a des bestioles bizarres. C'est compris ! "

Sautillant comme une puce vers le cheval qui vient d'apparaître, Théosia semble au comble du bonheur. Il faut dire que c'est son petit préféré, principe que Phobos n'est pas censé ignorer, et qu'elle ne le monte qu'en de très très très très rares occasions. Peut être lui fait-il ce cadeau pour lui faire oublier que l'objet premier de sa mission est Deimos. Allez savoir... en tout cas cela à le don de lui faire oublier cette contrariété dans la seconde.

" Oh ça faisait longtemps... tu m'as manqué toi ! Et moi je t'ai manqué ?! " Lance-t-elle d'une voix légère à l'animal des ténèbres qui n'esquisse pas la moindre réponse autre qu'une fumée un peu plus opaque sortant de ses naseaux.

" Ah je le savais ! " Dit-elle en continuant de sautiller comme si ce panache de fumée représentait la réponse tant attendue.

D'un bond agile elle grimpe sur le dos décharné. Elle prend quelques secondes pour s'installer comme il se doit, au souvenir de sa première rencontre avec le cheval aux ailes de chauve souris. Elle devait avoir 6 ans, peut être 7. Phobos l'avait installée sur le dos de la bête comme n'importe quel père l'aurait fait avec le cheval de la famille, sauf que... quand la bestiole s'était élancée dans les airs, cela avait été si rapide que Théo s'était ramassée comme un sac. Heureusement que la Peur était là, sinon il est probable qu'elle aurait laissé deux trois vertèbres dans cette affaire.

" Oui d'accord " Lui répond-elle dans un sourire carnassier quand il l'engage à ne surtout pas oublier sa vocation première -comment le pourrait-elle-.

Esquissant un dernier sourire empli de satisfaction et après que ses doigts se soient refermés avidement sur la crinière de la créature de la Peur, un simple claquement de langue enclenche le démarrage du bestiau qui s'élance à travers le palais avant de décoller vers Corona.

-> Corona

Me voilà de retour dans mon Domaine après une longue absence. La dernière fois que j’y étais, je m’étais battu contre Lucifer et je n’avais pas rempli ma mission. En y repensant, il faudra que je rende la monnaie de sa pièce à ce Charlatan. Peu importe quand et comment, je l’enverrais moi-même croupir au Tartare, histoire de remettre les pendules à l’heure. J’avais une mission à accomplir et je m’étais laissé submerger par mes sentiments. Je n’aurais pas dû mais à cette époque, j’étais en proie à la puissance des Ténèbres et à la rage de l’Obscurité. Avec l’aide de Grell, j’avais appris à comprendre l’essence de la Lumière. J’avais trouvé un parfait équilibre. Du moins, je devais encore m’entraîner pour m’en assurer. En terme de combat, il faudrait que je puisse voir par moi-même ma capacité à équilibrer parfaitement mes techniques « ombre » et « Lumière ». Voir quel effet cela entraînerait lorsque je voudrais passer d’une technique à l’autre. Quel serait mon comportement. Quel en serait la conséquence sur mon attitude ? La découverte était trop récente et il me fallait l’expérimenter à tout prix afin de ne plus avoir aucune mauvaise surprise.

Ce n’était pas le moment malheureusement. Ne bougeant pas, je cherchais à ressentir une quelconque présence. S’il n’y avait personne, je repartirais aussitôt pour reprendre le cour de mon chemin. Et s’il y avait quelqu’un, j’irais le voir. Par chance, Phobos était toujours là, accompagné de Téthys. Dans son temple, plus précisément. Décidant que je n’avais pas de temps à perdre, je me dirigeais directement dans le temple du Dieu de la Peur. Que la titanide soit encore là ou pas m’importait peu. J’étais de retour ici pour avoir une mission et la réussir. Je pouvais ressentir le froid en ces lieux et cela commençait à m’agacer sérieusement car cela compromettait mes envies de combats. Plus vite cette histoire serait terminé, plus vite je pourrais reprendre le Chemin du Combat et affronter de nouveaux adversaire en préparation de ceux et celles qui étaient mes véritables objectifs. Je traversais silencieusement les différentes parties du Domaine, en direction du temple du Fils d’Arès.

Lorsque j’entrais dans la Demeure de la Peur, que la présence de Téthys se confirme ou pas, j’étais dans l’objectif unique de recevoir les ordres de Mon maître. Tout le reste ne comptait absolument pas. Comme d’habitude, en face des Trois Commandants, quand je fus en face de Phobos, je posais un genou à terre, baissais la tête et tenais cette posture quelques instants avant de me redresser et de regarder le Dieu de la peur dans les yeux. Non par défi mais plus par habitude car, devant personne, je ne baisse les yeux. Au premier coup d’œil, volontairement ou involontairement, je dévoilais une aura véritablement neutre. Ni bonne, ni mauvaise. L’expression même de cette part ténébreuse, qui faisait de moi, un être dangereux et anarchiste, n’était plus qu’une sorte de petite flammèche qui brillait faiblement. Paradoxalement, on pouvait sentir une sorte d’âme généreuse qui cohabitait en parfaite harmonie avec cette ancienne attitude. En tout cas, j’avais du mal à le percevoir réellement mais, pour les autres, je dégageais une symbiose parfaite entre l’Ombre et la Lumière. Dans tous les cas, c’est d’une voix normale que je m’adressais à Phobos. Si Téthys était encore présente, elle ne récolterait qu’un maigre hochement de la tête pour marquer le coup. On ne pourra pas dire que je n’ai pas été correct envers la Sœur de Cronos.

Ordonnes et cela sera exécuté sur le champ…

Il n’y avait pas besoin d’en dire plus. J’étais un homme d’action. J’étais là pour remplir les ordres, ni plus, ni moins. Pour le reste, ma solitude me convenait parfaitement. Ma recherche de la puissance était mon but, mon mode de vie était de combattre, survivre ou mourir. C’était mon chemin. Ajoutez à cela d’obéir aux ordres d’Arès, Phobos et Deimos et ce destin me convenait parfaitement. Je n’avais besoin de rien d’autres… même si, au fond de moi, une voix me traitait de menteur…

Le pacte préservais donc la paix entre les deux camps, au pire jusqu'à ce que l'un des Titans ou des Bersekers ne le brise. C'était tout ce que Téthys demandais car cela permettait pendant un temps d'écarter tout danger venant du camp d'Arès pour les Titans. Bien que la Peur ressemblait étrangement à un loup guettant sa proie en ce moment même, Téthys savait qu'elle n'était pas menacée. Phobos ne prendrait pas le risque de lui faire du mal après lui avoir fait de son mieux pour la convaincre de sa bonne foi. Ce serait totalement absurde, et le fils d'Arès n'avait pas l'air de l'être. Elle écouta ensuite les explications de la Peur concernant cette nouvelle menace. ce qui semblait surtout énerver la divinité masculine, c'était le fait que ses créatures s'arrogeaient le droit de s'en prendre aux âmes des humains. Domaine lui étant uniquement réservé selon lui.

"Phobos est possessif avec ses prérogatives. Sur ce point là, il n'est pas très différent des autres divinités."

Le dieu de la Peur était venu en aide à Chevalier d'Athéna.Il semblerait que les deux divinités de la Guerre aient elles-aussi envie d'apaiser les tensions entre elles. Vu l'ampleur de la menace ce n'était pas plus mal. Soudain un cosmos surpuissant se fit ressentir. Téthys mit un temps à le reconnaitre, mais finit par identifier celui du dieu de la Guerre. Ce cosmos semblait emplir tout le temple alors que la divinité n'était même pas présente en son domaine. Il était même probable que tous les guerriers à cosmos de la Terre devait le ressentir. Quoiqu'il se soit passé, Arès avait déployé sa véritable puissance. Une puissance telle qu'elle semblait écraser toutes les autres. Cela semblait grandement réjouir Phobos car il s'agissait bien là d'une preuve de supériorité des Bersekers.

-Le cosmos de votre père est si puissant qu'il doit se faire ressentir sur toute la Terre. Je pense que tous les camps ressentent la puissance de votre camp en ce moment-même. Je vais vous laisser le rejoindre dès à présent.

Il en faisait nul doute que Phobos voudrait rejoindre son père afin de l'aider dans ce combat qui devait être ardu pour qu'Arès soit obligé de déployer sa véritable puissance. Le dieu de la Peur l'invita clairement à sortir de son temple en suivant le guide qu'il lui avait choisit. Elle capta le cosmos du Pégase Noir qui s'approchait et le vit entrer dans le temple. Ryuken fit un hochement de tête à la Titanide auquel elle répondit.

Il semble s'être calmé depuis la dernière fois. Au moins il respecte assez ses nouveaux maitres pour ne pas chercher la bagarre sous leur nez."

Puis, elle suivit son guide à la silhouette décharnée jusqu'à l'entrée du domaine des serviteurs d'Arès.

Ailleurs

Phobos allait enfin être seul dans son sinistre et froid domaine. Le temps que mettait son frère pour revenir du temple de Corona l'intriguait. Avait il fait une rencontre en chemin? Avait il rencontré de la résistance sur place? Ou bien des créatures des ombres avaient elles eues l'audace de l'attaquer? A ces questions il n'avait pas de réponses. Du moins, pas encore. De plus, sa tranquillité toutes récentes disparue au moment même où Tethys était en train de quitter les lieux. Le pégase noir revenait au bercail et se présentait à lui. Afin de rester digne, il attendit que la titanide soit loin des lieux pour prendre en compte la présence de Ryuken. Une aura meurtrière pesa alors sur l'humain tandis que la Peur lui tournait le dos, comme plongé dans l'admiration de son trône horrible, trône dont les nombreux yeux aussi glauques qu'étranges épiaient le nouveau venu, tel un prédateur guettant sa proie. L'atmosphère était lourde, et si Ryuken ne semblait pas connaître le sentiment qu'est la peur, il pouvait néanmoins ressentir que son corps ne lui obéissait plus, paralysé par les ténèbres environnantes qui semblaient se rapprocher de lui, qui obéissaient à son dieu, dieu qui était de toute évidence mécontent de lui. Sa voix était cassante et glaciale, provoquant des frissons au chevalier noir.

"Et bien.... j'espère que tu es revenu plein d'enseignements de ton séjour aux Enfers? Si Lucifer n'avait pas entrepris de s'occuper de toi en personne, sache que tu aurais subit mon courroux à l'instar de Camélia. Cette dernière s'est vue privée de sa volonté de combattre, et cela m'étonnerais qu'on la revoit un jour. Tu es un chevalier noir, anciennement au service de Cronos. En adoptant un comportement aussi irrespectueux envers les dieux, quels qu'ils soient, tu t'exposes à des foudres bien pires encore.... D'autant qu'il me semble t'avoir déjà rappelé à l'ordre à ce sujet!"

Les mots qu'il prononçait semblaient être dit sur un ton léger, mais sa colère était perceptible.

"Dire que tu avais commencé à rentrer dans les rangs... Il est dans ton intérêt que cet incident soit le dernier et que désormais tu tiennes ta place lorsque tu seras en présence d'un dieu. Quand bien même il s'agirait d'Athéna, d'Odin, d'Eris, de Lucifer ou qui sais je encore? Votre attitude à vous, nos serviteurs, envers les dieux témoignent de notre autorité. Continuer de vous comporter ainsi, c'est moi, mon frère et mon père que vous insultez, et il n'est pas bon de s'attirer la colère du camp d'Arès!"

Ryuken ressentait des sueurs froides au fur et à mesure que le fils d'Arès parlait. Il s'agissait d'un ultime rappel, les propos du dieu étant sans équivoque. Et la menace de perdre la volonté de combattre, voir plus encore, devait être terrifiante pour lui qui ne vivait que pour cela. Le dieu ne semblait pas vouloir rester en sa présence plus longtemps, ne tardant pas à lui donner ses ordres de missions.

"Deimos est allé conquérir le temple de Corona il y a de cela un moment. Va le rejoindre, soumet toi à lui et affronte ceux qui se mettraient sur sa route, qu'il s'agisse d'hommes ou de monstres. De plus, j'ai passé un pacte avec Tethys, et désormais son époux Océanos n'est plus une cible. Mon frère t'en diras davantage . Maintenant va! Avant que je ne décide de te punir davantage pour l'offense faite à Lucifer et à moi même aux portes du royaume!"

Et le temps d'un éclair qui illumina la salle obscure et inquiétante où dormaient des monstres indicibles, Phobos disparu, laissant le chevalier noir seul, avec un étrange sentiment sur le coeur.

Œil pour œil… Dent pour dent… En parlant de Lucifer, je me ferais un plaisir de l’envoyer au Tartare quand je choisirais le moment opportun. Et, ce, sans aucune hésitation. Tout Dieu qu’il est, je lui ferais comprendre que je rends toujours coup pour coup. Auparavant par haine. Maintenant, par pur principe. Encore maintenant, j’ai encore un peu de difficulté à concevoir ce monde comme étant un micro univers où l’homme n’est pas un loup pour l’homme. J’ai enfin pris conscience que je n’étais pas une bête destructrice. Lentement mais sûrement, j’ai une légère tendance à me considérer comme une sorte d’Ange Noir : une sorte de Fléau qui est présent pour rappeler qu’on obtient toujours ce qu’on commet. Un acte mauvais entraînera une mort certaine. Et un acte bon devrait entraîner une certaine forme de récompense ? Je n’ai guère eu le temps de sillonner ce monde afin d’étendre et de comprendre la Lumière Spirituelle qui agit en moi. D’ailleurs, je n’ai pas eu le temps de comprendre cet élément dans toute sa globalité, ce qui entraîne toujours une sorte de déséquilibre qui me déplaît. Oui… Parcourir ce monde devra m’être d’une grande utilité. Servir les intérêts d’Arès est aussi une obligation. Il m’appartient d’en trouver le bon équilibre entre mon désir et mon devoir.

Au Diable les remontrances de la Peur ! Au diable Camélia ! Je ne fais aucune différence entre les Dieux et les humains. Même mieux, ce sont des adversaires qui possèdent une telle force que me mesurer à eux est un objectif rêvé, tout comme combattre le Sanctuaire d’Athéna et ses fameux Chevaliers de l’Espoir. Désormais, il n’y a plus de vengeance à proprement parler. J’ai un compte à régler et quelques promesses à tenir. J’ai, également, envie de me mesurer à ses fameux Guerriers du Froid dont on vante tant leurs mérites. Certes, je suis un Chevalier Noir mais je suis avant tout un Guerrier Libre et Solitaire. J’agis comme bon me semble en fonction de mon propre code de conduite retrouvé. D’abord sur conseil de Cronos puis par envie, j’ai décidé d’entrer au service d’Arès.

Si Phobos avait compris qu’il ne me dominerait jamais par la Peur, ses Ténèbres s’insinuaient dans mon corps. Hors de question de montrer devant le Fils d’Arès qu’il me dominait. Pourtant, que faire devant la puissance de ce dieu si ce n’est, insidieusement, faire appel à l’élément de la lumière, en tant que spiritualité sereine, pour combattre cette présence. Les paralysies et les tremblements parcouraient mon corps mais je ne montrais absolument rien. Pas de détresse… Je restais silencieux devant les remontrances du Dieu de la Peur. Je ne me soumettais à personne mais j’acceptais les ordres par pur envie. Si cela ne me convenait pas, je le disais directement. Je connaissais les risques mais je n’en avais cure. Bien sûr, je représentais les Fils et le Père. Mais, avant tout, je combattais en tant qu’homme et guerrier. Si je devais combattre en tant que Protecteur du Dieu de la guerre, cela ne serait que sur ordre des Dirigeants ou s’il fallait protéger ce camp qui m’avait accueilli. Pour le reste, ce serait aux autres de savoir faire la différence. Je ne changerais pas d’avis. Je tiendrais ma place s’il le faut mais si un Dieu ou quiconque ose se mettre en travers de mon chemin, je le tuerai de mes propres mains. Comme c’est le cas de Lucifer.

Le pouvoir des Ténèbres de Phobos se déversait sur moi. Sans dire un mot, instinctivement, je combattais cette pression. Je ne m’avoue jamais vaincu et je ressors toujours gagnant de toutes les épreuves. J’aurais pu simuler pour faire plaisir mais, à mon sens, cela aurait été mentir. Dans tous les cas, Phobos, avant de disparaître, me donna l’ordre d’aller à Corona pour aller me rendre compte de la situation. Je me soumettrais à ses ordres et j’affronterais les adversaires qui se trouveront en face de moi. Par ailleurs, j’appris que je fus libéré de la malédiction que Deimos m’avait jetée. Désormais, par traité avec Téthys, Océanos n’était plus une cible. Dommage… J’aurais bien voulu affronter l’Aîné des Titans… Pour l’heure, avant qu’il ne disparaisse, j’acquiesçais silencieusement et quittais son domaine en direction de Corona. Effectivement, il faudrait peut-être que j’en sache davantage. Mais avant tout, j’avais une mission à remplir. Une fois ceci fait, je reprendrais ma route si on n’a pas besoin de moi.

Super Ryuken va sauver la princesse Deimos en détresse à Corona

Sujet: Re: Les Flots dans l'antre de la Peur!

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